Saint Didace
Saint Didace était Espagnol.
Après
une enfance remarquable par sa piété, il se retira quelques années,
avec un saint prêtre, dans un petit ermitage, où il s'adonna
complètement à la pénitence et à la contemplation.
Quand il entra, plus tard, dans l'Ordre de Saint-François, il était déjà de taille à donner l'exemple aux plus parfaits.
Parmi
les traits de sa mortification, on raconte qu'il se jeta, un jour
d'hiver, dans un étang glacé, pour éteindre les ardeurs de la
concupiscence.
L'oraison était sa vie et son bonheur.
Il
y employait tout le temps que l'obéissance ne réclamait pas pour
d'autres occupations ; aussi recevait-il, dans ce colloque perpétuel
avec Dieu, des communications merveilleuses.
Il avait une charité toute spéciale pour les malades.
"Son
coeur, dit son historien, était un hôpital bien plus vaste que les
établissements bâtis par les Papes et les rois pour recevoir toutes les
misères humaines.
Il
y recevait tout le monde, et il n'y avait point de malades qu'il ne
secourût avec un empressement admirable, si l'obéissance le permettait.
Jamais
leur mauvaise humeur ni l'infection de leurs plaies ne le rebutaient ;
plus d'une fois même on l'a vu baiser avec respect les plus dégoûtants
ulcères."
L'objet le plus ordinaire de ses pensées était la Passion de son Sauveur crucifié.
Il
la méditait souvent, les bras étendus en croix, ou tenant un crucifix
de bois entre ses mains, et ses aspirations étaient alors si véhémentes,
que l'âme soulevait quelques fois le corps de terre et le tenait
longtemps suspendu.
Sa dévotion n'était pas moins grande envers l'adorable Sacrement de nos autels.
Il
servait la Messe avec une modestie et une piété qui ravissaient les
assistants ; mais surtout il communiait avec une ferveur toute
séraphique et recevait souvent, à cette occasion, des grâces
extraordinaires.
La
réputation que lui faisaient partout ses éminentes vertus et ses
nombreux miracles était si grande, qu'on l'appelait partout le Saint.
Une
nuit qu'il était très malade, il fut ravi hors de lui-même et demeura
sans mouvement ; ses frères et les médecins le crurent mort, mais il
revint à lui-même et dit trois ou quatre fois : "Oh! Qu'il y a de belles
fleurs en paradis !"
Il demanda, par aumône, l'habit le plus pauvre et la corde la plus usée du couvent.
Près
de mourir, il tenait dans ses mains un grand crucifix, et ses dernières
paroles furent celles-ci : "O douce Croix, ô aimables clous !"
Son corps répandit une suave odeur et resta plusieurs mois exposé à la vénération des fidèles.
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