Paris
Église Saint Laurent
L'église Saint-Laurent est une église du 10e arrondissement de Paris située dans l'ancien enclos Saint-Laurent, 119, rue du Faubourg-Saint-Martin, 68, boulevard de Strasbourg et 68, boulevard de Magenta.
L'église est construite sur l'axe nord-sud de Paris qui relie Senlis et Orléans tracé par les Romains au cours de la moitié du Ier siècle av. J.-C. (les actuelles rue du Faubourg-Saint-Martin, rue Saint-Martin, rue Saint-Jacques et rue du Faubourg-Saint-Jacques).
L'église, à l'exception de la façade occidentale, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 1er février 1945. La façade occidentale, quant à elle, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 1er février 1945.
Histoire
L'église Saint-Laurent a été fondée au VIe siècle,
en même temps qu'un monastère. Située hors les murs, l'église et le
monastère furent pillés et détruits par les Normands en 885.
Une nouvelle église Saint-Laurent, érigée en paroisse, est attestée en 1180.
Cette nouvelle église, devenue trop petite, fut démolie pour faire place à l'église actuelle au début du XVe siècle,
elle fut reconstruite dans le style de l'époque : le style gothique
flamboyant. Le chœur fut consacré le 14 juin 1429. La structure
gothique, les voûtes à pénétration, les fenêtres hautes, le
déambulatoire à clefs de voûtes sculptées sont encore visibles, malgré
les transformations postérieures.
Plan de 1609 montrant l'église Saint-Laurent
Au XVIIe siècle, l'église n'était pas achevée : il restait la nef à couvrir et la façade à construire.
Deux possibilités étaient envisageables pour finir le chantier : finir l'église dans le style d'origine (gothique flamboyant), ou dans le goût de l'époque (classique). Le choix du classicisme fut fait.
Cependant, en 1655, on voûta la nef et le transept en croisées d'ogives, les clefs portent les dates 1657 et 1659.
C'est la dernière construction parisienne de style gothique flamboyant, un siècle et demi après la fin du XVe siècle, qui s'explique par le sens de l'économie : on a couvert l'église de la façon la plus sensée pour ne pas avoir à démolir pour reconstruire ce qui existait déjà.
En 1621, la première pierre de la façade était posée. Cette façade était composée selon le schéma à l'italienne (façade de style classique, comme celle de l'église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie, ou de la chapelle de la Sorbonne).
En 1633 Vincent Depaul sera à l'origine avec Louise de Marillac dont il était le confesseur, de la création des filles de la Charité « au service des enfants trouvés et des malade » qu'il installera à partir en 1641 ou 1642 sur la paroisse Saint-Laurent. En 1660 le corps de Louise de Marillac est inhumé en l’église Saint-Laurent et y reste jusqu'en 1755, avant d'être transféré en la chapelle de l’actuelle maison-mère des filles de la Charité.
En 1654, sans doute sous la direction d'Antoine Le Pautre, le chœur est redécoré. Les arcades de l'abside sont dissimulées par un décor de pierre à colonnes corinthiennes, frontons et cartouches. Derrière l'Autel, un retable monumental en forme d'arc de triomphe encadrait un bas-relief de Gilles Guérin (ce bas-relief est aujourd'hui disparu). Selon certains auteurs, cette intervention est du fait de François Blondel. François Blondel a décoré la chapelle des Trois Marie, détruite en 1712 et remplacée par l'actuelle chapelle de la Vierge.
L'église Saint-Laurent est rebaptisée temple de l'Hymen et de la Fidélité pendant la Révolution.
L'église avant sa remise en état de 1861, comparez la façade avec celle ci-dessus
Photographie de Charles Marville vers 1861-1870
Photographie de Paul Robert en 1892
Sous le second Empire, les boulevards de Magenta et de Strasbourg furent percés respectivement en 1855 et en 1852.
L'église Saint-Laurent était en retrait de l'alignement du boulevard de Strasbourg.
Pour y remédier, la façade du XVIIe siècle fut détruite, et entre 1863 et 1867 l'architecte Simon-Claude Constant-Dufeux allongea l'église d'une travée, et reconstruisit une façade de style néogothique (néo-XIIIe siècle) ornée de sculptures.
Il construisit également une flèche en plomb. Un fronton en lave émaillée signé Paul Balze est rajouté en 1870.
Les trois premiers Sanson, bourreaux de Paris, y reposent avec certains autres membres de leur famille.
Description
Architecture
Extérieur
Façades
Façade ouest
Façade sud jouxtant le square Saint-Laurent
Le chevet montre différentes époques de construction
Portail
Portail
Statues
Symbole de Laurent de Rome sur le portail de l'église
Fronton en lave émaillée, par Paul Balze
Archivolte avec Dieu le père, le Fils et le Saint-Esprit
Intérieur
La chapelle du Sacré-Cœur à gauche est ornée de peintures de Jean-François Brémond :
- La descente de Jésus aux enfers (1845)
- Adoration du Sacré-Cœur (1846)
- Jésus adoré par la Sainte Vierge et Saint Joseph (1846)
Nef
Chapelle de la Vierge
Coupole
Mobilier et objets d'art
Quelques œuvres
Le bénitier provenant de la cathédrale de Saint-Pierre de la Martinique, situé à droite du chœur
Vierge et enfant
Vitrail sur le thème de la Visitation
Saint Pierre
Chaire
L'orgue
L'orgue
fut achevé en 1685 par le facteur François Ducastel et son fils
Hippolyte, il fut repris par Nicolas Collar entre 1725 et 1732, agrandi
et transformé en 1767 par François-Henri Clicquot, reconstruit par
Joseph Merklin de 1864 à 1867, puis restauré en 1942 par
Jacquot-Lavergne et enfin par Jean Renaud en 1993. L'orgue comporte 42
jeux disposés sur 3 claviers.
Personnalités
- Victor Schœlcher (1804-1893), député français à l'origine de l'abolition définitive de l'esclavage dans les colonies françaises, a été baptisé en l'église Saint-Laurent le 9 septembre 1804.
- Adolphe Niel y épouse Clémence Maillères le 24 avril 1843.
- Amédée Joseph Marie Meslay, vice-président du tribunal du Havre y épouse Zélie Joséphine Aimée Piéron le 18 novembre 1850
- Charles Quef était l'organiste titulaire de Saint-Laurent pour quelques années, à partir de 1898, avant sa nomination à l'Église de la Trinité.
Animation religieuse de la paroisse
Depuis
septembre 2007, l'animation de la paroisse a été confiée à la
Communauté de l'Emmanuel par l'évêque de Paris, Monseigneur André
Vingt-Trois.
Église Saint-Laurent de Paris et les Arts
Photochrome entre 1890 et 1900 (auteur inconnu)
Par Eugène Galien-Laloue vers 1910
Par Eugène Galien-Laloue vers 1920
Source :
Le Christ aux graffitis
A l'église Saint Laurent (Paris), la statue du corps de Jésus est couverte de graffitis.
En savoir plus :
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