La collégiale Notre-Dame est un monument de la ville de Vernon dans l'Eure.
Elle se situe face à l'hôtel de ville et à côté de l'office du tourisme.
L'édifice fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862.
Histoire de l'édifice
Les travaux de l'édifice ont commencé vers la fin XIe siècle.
C'est vers 1072 qu'eut lieu la dédicace à « la Sainte Mère de Dieu »
de la collégiale par Gilbert Fitz Osbern, évêque d'Évreux, cette église
étant construite dans l'environnement d'un temple païen.
Sa façade date du XVe siècle.
En 1160, Guillaume de Vernon senior fonde le collège de seize chanoines.
La collégiale de Vernon possède deux flèches hautes de 70 m.
D'importants
travaux effectués entre 1360 et 1610 ont concerné la nef et la façade
de la collégiale pour créer une magnifique construction gothique de six
travées et treize chapelles latérales.
Elle fut achevée au XVIIe siècle.
Cette
construction est l'une des plus anciennes de Normandie, en pierre
calcaire de Vernon, plan en croix latine à transept non saillant ;
étages, un vaisseau, voûtes d'ogives, couverture en ardoise.
Longueur totale est : 61 m
Longueur de la nef : 34,25 m, derrière le mur de celle-ci se dressait la Tour au XIIIe siècle
Hauteur de la nef : 22 m surplombant les parties les plus anciennes
Largeur de la nef : 8,25 m
Carré du transept : 7,15 m
Longueur du chœur et de l'abside : 10,49 m. Le chœur du XIIe siècle entouré d'un déambulatoire voûté d'ogives. Sacristie et salle du trésor du XVIe siècle
Par suite des crues de la Seine, le carrelage du sol fut rehaussé de 50 cm en 1658.
Pendant la période révolutionnaire, la « ci-devant collégiale » devint le « temple de la Raison ».
Le
vicomte Félix Leclerc de Pulligny, archéologue, restaure la collégiale
en 1871 et de nombreuses églises et calvaire du Vexin Normand.
Au
cours de la Seconde Guerre mondiale, la collégiale eut à souffrir des
bombardements de 1940 et 1944, durant lesquels elle perdit notamment
tous ses vitraux.
Toutefois, grâce aux travaux entrepris, la collégiale reste un des témoins du patrimoine artistique de la ville de Vernon.
Description de la collégiale
L'extérieur de la collégiale
La façade occidentale date des XIVe et XVe siècles.
La décoration du portail principal est dédiée à la Vierge, à laquelle la collégiale lui est consacrée.
Une statue de la Vierge à l'Enfant du XIXe siècle se dresse entre les deux portes.
Le linteau a été réalisé par Ferdinand Taluet en 1866.
Il
évoque quelques scènes de la vie de Marie : l'Annonciation, la
Visitation, L'Adoration des Mages et la Présentation de Jésus au temple.
Les statues du tympan ont malheureusement été martelées pendant la
Révolution.
Au-dessus
du portail, la magnifique rose présente un tracé original. Quatre
grands cercles tangents parcourus de courbes et de contrecourbes sont
inscrits dans un cercle, lui-même inscrit dans un carré. La carré peut,
selon une interprétation traditionnelle, symboliser la Terre (le monde
matériel), le cercle, le ciel (le monde spirituel) et les quatre petits
cercles, les quatre fleuves du Paradis (d'où les courbes qui
représenteraient l'ondoiement de l'eau), les quatre points cardinaux
et/ou les quatre Évangélistes répandant la parole de Dieu à travers tout
l'univers.
Chaque
niveau de la façade est souligné par une petite galerie reliant les
deux tourelles octogonales qui enserrent la partie centrale.
Sur la croisée du transept, beaucoup moins élevée que le vaisseau central, la tour centrale du XIIIe siècle est restée inachevée. L'abside est surmontée d'un épi de plomb du XVe siècle.
Le
portail nord se caractérise par sa voussure ornée d'anges et par une
frise composée de feuilles de vigne, de grappes de raisins et de pommes
de pin.
Sur un pilier extérieur de l'édifice, une inscription indique le niveau atteint par la crue de la Seine en 1658 :
« L'an Mil six centz Cinquante huict, huict degredz des poissons (28 février), la Seine brisant le pont, O triste bruit, estendit ici son domaine. »
À l'extrémité de l'église, des pierres d'attente font penser que les travaux prévus n'ont jamais été réalisés, sans doute faute de budget.
De puissant arcs-boutants soutiennent les piliers de la nef et des gargouilles représentent des monstres et des démons.
L'intérieur de la collégiale
La nef
Le
visiteur de la collégiale sera frappé par la différence d'éclairage et
de hauteur entre le chœur ancien, sombre, et la nef plus récente et plus
illuminée.
La galerie intérieure et les grandes verrières participent de cette impression de gracieuse élévation de la nef.
Au-dessus
du chœur, un Christ en Croix, entouré de la Vierge et de saint Jean a
été réalisé vers 1644 par le sculpteur Jean Drouilly.
Adossées
aux piliers de l'entrée, les statues des douze Apôtres sont dues à un
autre artiste régional, Joseph Décorchemont; elles datent du XIXe siècle.
Derrière les orgues, la rosace a été restaurée en 1975 par Jacques Bony.
Le chœur
C'est la partie la plus ancienne de l'église.
Le chœur est, en effet, roman.
Il est fermé par neuf arcades en plein cintre à colonnes faites d'un seul bloc de pierre.
Les
colonnes sont surmontées de chapiteaux évasés. Certains sont garnis de
décors de feuillage ou montrent des animaux. Les arcades sont surélevés,
technique assez rare dans l'architecture romane.
Le
déambulatoire serait le premier de style gothique en Normandie.
Au-dessus de la porte menant à l'extérieur, à droite de la chapelle de
la Vierge, un vitrail évoque un verset de l'Évangile selon Saint Jean : « Je suis la lumière du monde ».
À noter, l'éclat rayonnant des rouges et des jaunes lors de l'éclairage
de ce vitrail par un soleil levant. Juste à côté, la sacristie, avec
une porte de style Renaissance à panneaux serviette encadrée d'un décor
de la même époque.
Le remarquable maître-autel de style Louis XVI provient de la chartreuse de Gaillon. Il a été installé à cet endroit en 1791.
Le déambulatoire
Dans
le déambulatoire sud de la collégiale, la porte de la sacristie de
l’église Notre-Dame est influencée par les nouveautés apparues au
château de Gaillon (1506-1509) tout proche. Cet édifice a en effet été
« un foyer majeur de développement », en se montrant avant-gardiste dans
les différentes synthèses et expériences engagées depuis 1495 avec le
style Louis XII.
Dans
l'exemple présent, le type de chapiteaux déjà vu au château de Blois
(1498-1503) et au Château de Fontaine-Henry ( 1500-1537), ainsi que
l’ébrasement de la porte formant comme trois voussures rectilignes de
rubans enroulés et de feuilles naturalistes restent dans l'esprit du
style Louis XII. De même, les ornements lombards tels que les denticules
et le bas-relief du linteau ne sont pas une nouveauté en soi puisqu'on
les retrouve abondamment employés dès la toute fin du XVe siècle, comme
autant de nouveaux motifs décoratifs venant enrichir le vocabulaire
gothique. D'ailleurs, loin de marquer une rupture avec la période
médiévale, l'alternance de candélabres et de dauphins dont la queue se
terminant en forme de rinceau, rappelent les engoulants normands.
La
nouveauté vient ici du traitement classicisant de l'encadrement de la
porte dont l'entablement et les colonnes à balustres rudentées annoncent
clairement le style de la « première Renaissance rouennaise », par
leurs «similitudes avec certains édifices» de la région (double-anneau à
mi-hauteur).
La chapelle des fonts baptismaux
Beau bénitier du XVe siècle.
L'ancienne chapelle baptismale
Saint Adjutor
À
gauche de la chapelle, une statue moderne représente saint Adjutor en
moine chevalier, portant une robe de bure, écu au côté, des chaînes dans
la main gauche.
La partie haute du vitrail, reste des verrières du XVIe siècle,
montre la Crucifixion de Jésus entre les deux larrons. La partie basse,
moderne et non figurative, dans les tons gris et rouge, sert à mettre
la scène en évidence.
Chapelle Saint-Vincent-de-Paul
Cette
chapelle abrite le mausolée de Marie Mignard. Donatrice des orgues,
elle décéda à l'âge de 23 ans. Ce monument montre la mode vestimentaire
au temps du roi de France, Henri IV. Celle-ci peut aussi s'observer sur
la plaque, datée de 1596, apposée sur le troisième pilier de la nef.
Comme pour le vitrail de l'ancienne chapelle baptismale, le vitrail reprend des éléments du XVIe siècle avec une composition moderne de 1994 de l'atelier Hermet-Juteau.
À
droite de la chapelle, une statue de sainte Catherine, récemment
restaurée. Elle était autrefois sous le porche nord, à l'extérieur.
Chapelle des Frères de Charité
Armes d'un bienfaiteur de la Charité
La
chapelle correspond à deux travées de la nef. Les voûtes sont
remarquables avec leurs nervures de style gothique flamboyant de la fin
du XVe siècle.
La Confrérie de charité du Saint-Sacrement fut fondée au XIVe siècle par les tailleurs de draps et autres bourgeois de la ville de Vernon. Elle se chargeait de l'inhumation des morts.
Le tableau représentant la Flagellation du Christ est probablement d'une école française du XVIIe siècle.
Le
panneau cintré en bois portant un décor sculpté en haut-relief, situé à
l'entrée de la collégiale et représentant les armes de M. de Tilly,
marquis de Blaru, bienfaiteur de la Charité, devait figurer au-dessus de
la porte de la chambre de charité, détruite au début du XXe siècle.
Chapelle des baptêmes
Un triptyque sur bois du XVe siècle représente la Passion, la Mort et la Résurrection du Christ.
Un panneau de bois sculpté représente un ange portant la communion à sainte Avoye, prisonnière. Il date du XVIIe siècle.
La baie est éclairée par un vitrail aux dominantes rouges et blanches pour évoquer la gloire du Christ lors de la Résurrection.
Chapelle Sainte-Geneviève
Un tableau représente une splendide Résurrection attribuée à Annibal Carrache (1560-1609).
Le mouvement ascendant des lignes et des couleurs du vitrail évoque le Cosmos.
En
quittant la chapelle, et en allant vers la chapelle de la Vierge, il
faut remarquer, à droite, la base d'un pilier qui a été dégagée,
laissant ainsi apparaître le niveau originel du sol. En effet, celui-ci a
été rehaussé au XVIIe siècle, à la suite des crues récurrentes de la Seine.
Chapelle de la Vierge
Elle est située dans l'axe de la collégiale et présente une architecture du XIVe siècle. On y voit une statue de la Vierge à l'Enfant du XIVe siècle en bois polychrome.
Les vitraux évoquent les litanies de la Vierge.
Chapelle du Rosaire
Chapelle du Rosaire
La chapelle est nommée ainsi à cause du tableau placé dans le retable. Il représente saint Dominique recevant le chapelet.
Une belle statue de pierre du XVIIe siècle représente la Vierge de Claude Vignon et un tableau de la même époque représente la Scène.
Le
vitrail de l'atelier Hermet-Juteau représente symboliquement les trois
chapelets composés chacun de cinq dizaines d'Avé Maria qui correspondent
aux mystères de la vie du Christ. On peut noter de bas en haut, les
cinq mystères joyeux, les cinq mystères douloureux, les cinq mystères
glorieux.
Dans le haut de la verrière, les pétales de rose font allusion
aux prières dédiées à la Vierge.
Chapelle Saint-Vincent
Saint Vincent, patron des vignerons est représenté en camaïeu sur le retable.
La verrière de l'atelier Hermet-Juteau évoque la vigne par ses formes et ses couleurs.
Chapelle Sainte-Madeleine
Une peinture moderne représente sainte Madeleine, pécheresse repentante.
C'est
le thème de la repentance qu'évoque le vitrail moderne et abstrait de
l'atelier Hermet-Juteau. Les formes peuvent suggérer une femme ou une
foule en prière ou la chevelure de Madeleine.
Chapelle Saint-Mauxe
Saint Mauxe
Le culte de saint Mauxe fut introduit dans la paroisse au XIIe siècle.
La chapelle abrite la statue polychrome de cet évêque martyr ainsi
qu'un tableau représentant une Descente de Croix d'après Jouvenet et
datant du XVIIe siècle.
Belle statue de sainte Anne du XVIe siècle.
Les
couleurs de la verrière moderne de l'atelier Hermet-Juteau s'inspire de
la souffrance et du martyr : rouge sang et gris des cendres.
Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes
La chapelle abrite le seul vitrail du XVIe siècle qui subsiste dans l'église. Il a été restauré au XIXe siècle. Il montre des scènes de la vie du Christ et de saint Jean-Baptiste. En bas et de gauche à droite:
Saint Jean-Baptiste propose le baptême à la foule
Saint Jean-Baptiste baptise Jésus
Saint Jean-Baptiste est décapité
Nativité de saint Jean-Baptiste
Chapelle Saint-Joseph et Notre-Dame-de-Fatima
La
chapelle présente un vitrail moderne de Jacques Bony. Il date de 1975.
Il est dans le style ancien. Il évoque deux églises anciennes de Vernon
détruites à la Révolution. Dans sa moitié gauche, le vitrail représente
sainte Geneviève visitant les Parisiens durant le siège des Huns en 451.
Il est possible de reconnaître le Pont Neuf et, tout à gauche,
Notre-Dame. La moitié droite présente saint Jacques, vénéré à
Saint-Jacques-de-Compostelle, dont la cathédrale est représentée tout à
droite.
Belle statue de sainte Anne.
Les orgues
Cet
instrument fut édifié en 1610 par Jean Ourry. Transformées et embellies
durant les siècles, les orgues ont été restaurées pour la dernière fois
en 1979 par Alfred & Daniel Kern. Les 2200 tuyaux répartis sur 31
jeux sont à l'origine de leur remarquable qualité sonore.
Le buffet en bois et la tribune ont été classés. Les treize panneaux sculptés du début du XVIIe siècle
qui ornent le devant, représentent David, les Vertus et des anges
musiciens. Ils ont été restaurés par le sculpteur Fancelli en 1979.
Une
association, Les Amis de l'Orgue de la Collégiale de Vernon, œuvre pour
faire connaitre l'instrument et organiser régulièrement des concerts.
Mobilier
Tableaux
Claude Vignon (1593-1671) : Saint Dominique recevant le Rosaire de la main de sainte Anne HST vers 1630-35; (chapelle du Rosaire, transept sud, tableau enchâssé dans un retable en bois sculpté d'époque Louis XIII)
Annibale Carracci (1560-1609) (attribution) : La Résurrection HST; Snd vers 1600.
François Sablet (1745-1819 (attribution) : La Multiplication des pains HST; nSnD; ce peintre séjourna au château des Pénitents de Vernonnet.
Jean François : La Cène HST; 1600; inspiré de Léonard de Vinci
Anonyme d'après Coypel : Jésus guérissant les malades HST; nSnD; Dim; H: X L:
Anonyme :
portrait de l'abbé Grieu, ancien prêtre de la collégiale, en 1874,
œuvre non protégée propriété de la ville conservation à la collégiale.
Service de l'inventaire
Sculptures
Saint Adjutor, Patron des mariniers et de Vernon, sculpture en pierre
Calvaire daté de 1664 réalisé par Jean Drouilly, un sculpteur régional
Mausolée de Marie Maignart
Statue de la Vierge en bois, au-dessus du retable de la Chapelle du Rosaire (transept sud)
Panneau de bois sculpté du XVIIIe siècle, devant l'autel dans le chœur
Monument à la mémoire de l'abbé Michel Moulin par Joseph Décorchemont
Meubles
Devant d'autel représentant sainte Avoye recevant la communion par un ange, dans sa cellule, chapelle du transept Nord.
Maître-autel de style Louis XVI, en provenance de la chartreuse de Gaillon, l'ancien ayant été détruit à la Révolution.
Dans
la nuit du 12 au 13 décembre 1971, six tapisseries des Flandres datant
de 1620-1640, qui ornaient la collégiale, ont été volées.
Représentation artistiques
Collégiale de Vernon, par Monet
Claude
Monet a peint de nombreux tableaux représentant la collégiale de Vernon
de 1883 à 1894, en suivant les variations climatiques locales.
L'église Notre-Dame-de-la-Nativité est une église catholique paroissiale située à Us, dans le Val-d'Oise, en France.
Elle
répond à un plan cruciforme simple, avec une nef sans bas-côtés, et en
même temps dissymétrique, car le croisillon nord comporte des arcatures
romanes et une absidiole en cul-de-four du second quart du XIIe siècle, tandis qu'une grande chapelle de style gothique rayonnant occupe l'emplacement de l'ancien croisillon sud.
Ses
voûtes et chapiteaux tiennent leur inspiration de la Sainte-Chapelle,
mais les réseaux des fenêtres déploient des dessins qui renvoient à une
période plus tardive.
Les
parties les plus intéressantes du vaisseau central, soit la croisée du
transept, en même temps base du clocher, et le chœur composé d'une
travée droite et d'une abside polygonale à sept pans, ont apparemment
été édifiées en deux temps, avec une longue interruption du chantier :
deux arc-doubleaux non moulurés de la croisée du transept, le clocher et
les élévations extérieures évoquent les premières années du gothique au
troisième quart du XIIe siècle, alors que les voûtes du chœur et ses colonnettes à chapiteaux ne paraissent pas beaucoup antérieurs au milieu du XIIIe siècle.
La sculpture évoque les parties basses de la nef de la basilique de Saint-Denis.
La voûte de la base du clocher ne date du reste que de la seconde moitié du XVIe siècle,
et l'étage de beffroi du clocher manque. La vieille nef, dont l'on sait
seulement qu'elle était de plan basilical grâce à la découverte des
bases de l'arcade à la fin du bas-côté nord, dans le sol du croisillon
nord, a été démolie vers le milieu du XIXe siècle,
et remplacée par une construction néo-gothique, qui intègre toutefois
des chapiteaux anciens, en partie romans, et des éléments du portail
contemporain des voûtes du chœur.
L'église
Notre-Dame-de-la-Nativité a été inscrite aux monuments historiques par
arrêté du 16 juin 1926, à l'exclusion de la nef, et n'a bénéficié que de
restaurations très ponctuelles depuis.
Elle est aujourd'hui affiliée à la paroisse Avernes et Marines, et des messes dominicales y sont célébrées irrégulièrement, et chaque samedi soir en juillet et août.
Localisation
Vue depuis le nord-est, en montant la rue Jean-Jaurès
L'église
est située en France, en région Île-de-France et dans le département du
Val-d'Oise, dans le Parc naturel régional Oise-Pays de France, dans la
vallée de la Viosne, sur la commune d'Us, au centre-ville, rue
Henri-Clément / rue Jean-Jaurès.
Entièrement
dégagée de bâtiments mitoyens, elle est orientée irrégulièrement vers
le sud-est du côté du chevet, et n'est pas alignée sur l'une des rues.
La rue Jean-Jaurès passe au sud, et contourne le chevet.
Elle est en pente continue vers l'est, et descend vers le fond de la vallée.
La
déclivité du terrain a obligé d'édifier la majeure partie de l'église
sur une terrasse, consolidée par un mur de soutènement.
Celui-ci domine la place entre le versant nord de la nef et la rue Henri-Clément, à l'est de l'église.
Cette rue se débranche de la rue Jean-Jaurès près de l'angle nord-est du croisillon nord, et se dirige vers le nord.
Depuis
la place, il faut gravir un escalier d'une quinzaine de marches pour
accéder au parvis devant la façade occidentale (tournée en réalité vers
le nord-ouest).
Cependant, on peut aussi y accéder depuis la rue Jean-Jaurès, en contournant la chapelle sud.
Le presbytère termine la place du côté nord.
Historique
Vue depuis l'est
Vue depuis le sud
La date de fondation de la paroisse n'est pas connue.
L'abbé Jean Vital Gautier indique le XIIIe siècle, mais cette date est très largement postérieure à la construction de l'église, et peu crédible (voir ci-dessous).
L'église est dédiée à la Vierge Marie, sous le vocable particulier de la Nativité de Marie.
Sous l'Ancien Régime, Ws
(orthographe en vigueur jusqu'en 1885) relève du doyenné de Meulan, de
l'archidiaconé du Vexin français avec siège à Pontoise, et de
l'archidiocèse de Rouen.
Le collateur de la cure est l'évêque de Rouen.
L'église actuelle remplace un édifice roman, « probablement de la fin du XIe siècle », selon l'avis de Bernard Duhamel.
L'auteur ne justifie pas sa datation, mais évoque les fouilles effectuées « récemment » (soit vers le milieu des années 1980) dans le sol du croisillon nord.
Depuis, le sol du croisillon n'a pas été refait, et les éléments romans mis au jour sont toujours visibles sur place.
L'on a également dégagé les arcatures plaquées qui animent les soubassements, ainsi que l'archivolte à l'entrée de l'absidiole.
Cette archivolte est en arc brisé.
Elle est moulurée d'un mince tore et d'une gorge, et retombe sur de fines colonnettes engagées.
Ces deux caractéristiques n'apparaissent pas avant le deuxième quart du XIIe siècle.
Sauf
à l'ouest, où le croisillon a été élargi, les éléments romans sont
toujours conservés en élévation, mais ont été dissimulés sous un enduit
au XIXe siècle.
Ce
que l'on voit à l'ouest, sont les bases et socles d'une arcature
plaquée et d'un arc-doubleau, face à l'absidiole, qui ne peut
correspondre qu'à un ancien bas-côté.
L'on peut donc conclure à un plan basilical, comme à Arronville et Cormeilles-en-Vexin quelques décennies plus tôt.
Croisillon nord, bases et socles d'une arcature plaquée et du doubleau ouvrant sur l'ancien bas-côté nord
Plaque des curés
La reconstruction du chœur roman est lancée au XIIIe siècle au plus tard. Bernard Duhamel ne se donne pas la peine de préciser davantage la date.
On
peut seulement retenir que si les contreforts à ressauts, la corniche
de corbeaux et les fenêtres à lancettes simples de l'abside polygonale
évoquent la première période gothique et les églises d'Avernes,
Gouzangrez et Longuesse, la sculpture des chapiteaux visibles à
l'intérieur est proche des parties basses de la nef de Saint-Denis, qui
datent des années 1230-1240, et du bas-côté sud de Gonesse, daté des
années 1245-1255 environ par Daniel Bontemps.
Sont
édifiées une abside à sept pans, une travée droite du chœur, et
probablement une nouvelle voûte de la base du clocher, en même temps
croisée du transept, dont de nombreuses colonnettes à chapiteaux et deux
formerets sont toujours en place.
Peu de temps après, et pas seulement au XIVe siècle
comme l'affirme Bernard Duhamel, le croisillon sud roman est jeté bas,
et une vaste chapelle est bâtie au sud de la travée droite du chœur et
de la croisée du transept.
Elle est de style gothique rayonnant « classique » du troisième quart du XIIIe siècle,
et non de style rayonnant tardif, ce qui aurait donné des feuillages
plus maigres sur les chapiteaux, et une modénature plus sèche.
Il est cependant probable que ce chantier se fait sous la responsabilité d'un maître d'œuvre différent.
Les
chapiteaux se situent stylistiquement entre ceux de la dernière
campagne de travaux de l'église de Montgeroult, qui débute vers 1230 ou
peu de temps après selon Claire Perusset ; et ceux du chœur de
Genainville, que Maryse Bideault et Claudine Lautier datent des années
1250 / 1260.
L'inspiration par la Sainte-Chapelle de Paris paraît évidente.
La datation peut prendre en compte les fenêtres et leurs délicats
réseaux, que Bernard Duhamel considère comme les résultats d'une
restauration du XIXe siècle en raison de leur dessin « très fantaisiste »
(deux trilobes placés de biais au sud). Pourtant, il n'y a pas de
traces d'une telle restauration : une photo extérieure prise par Félix
Martin-Sabon avant la fin du XIXe siècle
montre déjà la chapelle en mauvais état, et fait apparaître des
ragréages au ciment sur le remplage de la fenêtre méridionale, tandis
que les écoinçons supérieurs des baies septentrionales sont bouchés.
À
l'intérieur, les restes de la polychromie architecturale ancienne sont
visibles un peu partout sous la couche de peinture moderne qui a
commencé à tomber, y compris sur les réseaux des fenêtres, et leurs
fines colonnettes à chapiteaux.
Les réseaux correspondent bien à l'architecture rayonnante à son
apogée, mais paraissent plus tardifs que les supports des voûtes.
Après la guerre de Cent Ans, l'église nécessite des réparations.
C'est
le clocher qui pose problème : la voûte de sa base, la colonnette à
chapiteau de l'angle nord-ouest sont refaits, et l'arc triomphal vers la
nef est retaillée.
La modénature méplate et le chapiteau à glyphes indiquent la Renaissance et le milieu ou la seconde moitié du XVIe siècle.
L'étage de beffroi est démoli, et l'étage intermédiaire reçoit deux nouvelles baies abat-son à l'ouest.
Côté nef, les contreforts sont supprimés. Le résultat est un clocher sans aucun caractère.
À une période indéterminée du XIXe siècle,
la vieille nef basilicale de l'époque romane est démolie à son tour
(dans le Vexin, les nefs romanes de Cergy, Osny et Puiseux-Pontoise
connaissent alors le même sort, ainsi qu'une poignée d'églises en
totalité).
Elle
est remplacée par une nef unique munie de fausses voûtes d'ogives
néo-gothiques en matériaux légers. Des chapiteaux romans, qui sont
susceptibles de provenir des grandes arcades, sont réemployés, mais
aussi deux chapiteaux gothiques, dont la sculpture, mais pas les
tailloirs, évoquent l'arcade méridionale de la croisée du transept.
Assez
curieusement, dans sa monographie de la commune d'Us de 1899,
l'instituteur J. Arpaud ne se rend pas compte de la date récente de la
nef.
Il mentionne en revanche la restauration récente
du croisillon nord roman, grâce à la générosité de la famille de
Kersaint, propriétaires du château de Dampont, sur la commune.
Le
croisillon nord est entièrement enduit et muni d'une fausse voûte
d'ogives à l'intérieur, et remanié dans le style de l'abside gothique à
l'extérieur.
Il reste à déterminer si l'élargissement vers l'ouest s'inscrit dans le contexte de cette restauration.
L'église est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 16 juin 1926, à l'exclusion de la nef.
Seulement
l'abside a bénéficié d'une restauration depuis. Le reste de l'église
est en mauvais état, notamment la nef néo-gothique, que la municipalité a
choisi de sauvegarder par la pose d'étais en charpente. — Après le
rattachement au nouveau diocèse de Versailles créé sous la Révolution
française pour regrouper les paroisses du département de Seine-et-Oise,
Us change une seconde fois de diocèse en 1966, quand la refonte des
départements d'Île-de-France motive l'érection du diocèse de Pontoise,
qui correspond au territoire du nouveau département du Val-d'Oise.
Le village est à présent affilié à la paroisse Avernes et Marines, qui est très étendue, et réunit pas moins de trente-cinq clochers.
Les messes dominicales sont célébrées en l'église Notre-Dame à titre irrégulier, mais chaque samedi soir en juillet et août.
Description
Aperçu général
Plan de l'église
Irrégulièrement
orientée vers le sud-est du côté du chevet, l'église répond à un plan
dissymétrique, et se compose d'une nef unique de quatre travées ; d'une
croisée du transept servant de base au clocher ; d'une travée droite du
chœur ; d'une abside à sept pans ; d'un croisillon nord muni d'une
absidiole du côté est ; d'une grande chapelle de deux travées
successives au sud de la croisée du transept et de la travée droite du
chœur ; et d'une sacristie dans l'angle entre la chapelle et la nef.
L'absidiole est voûtée en cul-de-four.
Les deux travées du chœur et la chapelle conservent leurs voûtes d'ogives gothiques du XIIIe siècle.
La voûte de la base du clocher est de la seconde moitié du XVIe siècle.
Les voûtes de la nef et du croisillon nord sont néo-gothiques.
L'on
accède à l'église par le portail occidental de la nef (au nord-ouest),
par un portail latéral à l'ouest du croisillon nord, ou par la
sacristie.
Les
quatre parties de l'église organisées autour de la croisée du transept
sont munies de toitures dans leur axe, perpendiculairement à la base du
clocher, avec des pignons au nord (nord-est), en façade, et au sud
(sud-ouest).
Intérieur
Nef
Vue vers l'est
Chapiteau roman
La nef de la seconde moitié du XIXe siècle est actuellement encombrée par des étais.
Elle
est deux fois plus large dans l'œuvre que l'arc triomphal, et aussi
plus large que la base du clocher, sans toutefois atteindre la largeur
réunie de l'ancienne nef basilicale et des bas-côtés.
Des nefs uniques aussi larges existent aux XIIe et XIIIe siècle, notamment dans le Beauvaisis, mais elles ne sont pas voûtées.
En
l'occurrence, l'architecte a opté pour un voûtement d'ogives, et il a
aligné les chapiteaux des ogives et doubleaux au même niveau que les
impostes de l'arc triomphal.
Il
a également transposé le tracé en arc brisé très aigu de l'arc
triomphal sur l'arc d'inscription transversal des voûtes, et c'est ainsi
que s'explique la hauteur importante de la nef.
L'on
note aussi que sa longueur dans l'œuvre est deux fois plus importante
que la largeur, et par la subdivision en quatre travées, l'on obtient
ainsi des travées deux fois plus larges que profondes.
En principe, cette proportion anormale aurait pour conséquence des formerets d'un tracé surhaussé.
Les
doubleaux étant déjà aigus, l'architecte a néanmoins préféré le
bombement des voûtes dans le sens transversal, comme dans les nefs à
voûtes d'ogives romanes, telles que Bury, Foulangues et
Saint-Vaast-lès-Mello.
Cependant, ces nefs ont moins de quatre mètres de largeur.
Ogives
et doubleaux sont reçus ensemble sur des colonnettes uniques engagées
dans les murs, ce qui est inconcevable dans le contexte de voûtes
d'ogives authentiques.
D'autre
part, l'on note que les fûts et nervures sont appareillés en pierre,
alors que les architectes néo-gothiques ont le plus souvent recours aux
éléments préfabriqués en staff.
Les ogives sont monotoriques ; les doubleaux affichent deux tores séparés par une faible gorge.
Ces profils sont compatibles avec la première période gothique, de même que les clés de voûte.
Ce qui mérite l'attention, sont les chapiteaux.
Ceux
dans les angles nord-est et sud-est, près de la croisée du transept,
sont gothiques, et leur sculpture évoque les chapiteaux de l'arcade
méridionale de la croisée du transept.
Le profil de leurs tailloirs ne se trouve pas ailleurs dans l'église.
La plupart des huit autres chapiteaux sont romans, et sculptés de palmettes de feuille d'acanthe de bon niveau.
Ces chapiteaux sont d'autant plus intéressants qu'ils n'ont pas d'équivalents dans les autres églises du Vexin.
Il
y a aussi des chapiteaux influencés par la Renaissance, où les
corbeilles présentent un rang d'oves et des têtes de chérubin aux
angles.
Les uns et les autres devraient provenir des grandes arcades de l'ancienne nef.
Les derniers seraient issus d'une restauration ; ils ont en outre été fortement grattés lors de la restauration du XIXe siècle.
Sur
le chapiteau au nord du dernier doubleau, une tête humaine de facture
réaliste se détache devant l'angle de gauche, alors que le reste du
chapiteau paraît roman.
De
toute évidence, il devrait s'agir ici du portrait du donateur qui
permit la reconstruction de la nef, ou bien de l'architecte.
Tous
les tailloirs paraissent refaits. Quant à l'arc triomphal, qui ne
dispose pas de supports, mais de tailloirs aux multiples strates de
mouluration, il présente une archivolte et des piédroits profilés de la
même manière.
On y voit un quart-de-rond entre un chanfrein et une plate-bande, ce qui ne renvoie à aucun style particulier.
Le quart-de-rond dispose toutefois de bases polygonales flamboyantes.
On monte trois marches dans la base du clocher.
Le niveau du sol de la nef est analogue au croisillon nord depuis le rétablissement du niveau du sol à la période romane.
Restent à évoquer les fenêtres : le jour entre par une lancette simple
au nord et au sud de chaque travée, et par un oculus inscrivant un
hexalobe en haut du mur occidental.
4e travée, vue vers l'est
Vue vers l'ouest
4e travée, élévation nord
Chapiteau gothique
Chapiteau roman
Chapiteau Renaissance
Croisée du transept
Croisée, vue vers l'est
Croisée, vue vers le nord
La croisée du transept est légèrement barlongue dans le sens nord-sud.
Cette
impression est renforcée par la relative étroitesse des doubleaux
ouvrant sur le croisillon nord et la chapelle sud par rapport aux deux
autres doubleaux.
La
travée revêt un caractère disparate, car les quatre doubleaux datent de
trois époques différentes, et trois parmi eux ont subi de divers
remaniements.
Une
seule parmi les quatre colonnettes des ogives de la voûte correspond à
la période de construction de la voûte, celle de l'angle nord-ouest.
La
voûte elle-même se caractérise par la mouluration méplate de ses
ogives, en l'occurrence un méplat entre deux ressauts de chaque côté,
répandue à la Renaissance.
Un grand trou pour la montée des cloches est ménagé dans le centre de la voûte.
Il est entouré d'un bandeau fortement saillant.
Les différentes élévations s'organisent comme suit.
À
l'ouest, les piédroits de l'arc triomphal se présentent de la même
manière que côté nef, mais le doubleau lui-même se compose d'un rouleau
inférieur dont l'arête a été entaillée d'une large gorge, probablement à
la période flamboyante (à laquelle correspondent aussi les bases), et
d'un rouleau supérieur mouluré d'un mince tore dégagé.
À gauche, il retombe sur une colonnette à chapiteau de la période gothique.
À droite, les derniers claveaux ont été arrachés lors de la construction de la voûte, et il n'y a plus de colonnette.
Dans l'angle, on trouve la colonnette de la Renaissance déjà signalée,
dont le chapiteau détonne par sa forme cylindrique et son décor de
glyphes.
Au
nord, l'étroit doubleau ouvrant sur le croisillon roman adopte le même
tracé aigu que l'arc triomphal, mais est à deux rangs de claveaux
chanfreinés, sans mouluration.
À
gauche, la retombée s'effectue sur le tailloir, profilé d'une
plate-bande et d'un biseau, d'un piédroit aux angles abattus, sauf
immédiatement sous le tailloir.
Il
n'y a apparemment pas de modifications notables depuis la construction,
et l'arc triomphal devait se présenter de la même manière.
Cette architecture évoque le début de la période gothique, au milieu ou troisième quart du XIIe siècle.
Des arcades aussi aigües cadrent mal avec la période romane.
Il
est donc possible que l'on soit obligé de rajeunir encore davantage le
croisillon nord, ou bien d'admettre une longue interruption du chantier
entre la construction du clocher et des murs extérieurs, d'un côté, et
le voûtement, d'un autre côté.
À
droite, l'architecte du chœur a jugé utile de remplacer le piédroit
simple par une colonne engagée et une fine colonnette, qui supportent
respectivement le rouleau inférieur et le rouleau supérieur.
Ils
possèdent des tailloirs carrés profilés d'une plate-bande et d'un cavet
entre deux filets, et des chapiteaux sculptés de crochets bien fouillés
et parfois un rang de feuilles polylobées en bas de la corbeille, avec
un astragale d'un profil aigu et saillant.
Dans l'angle, deux autres fines colonnettes jouxtent celle déjà signalée.
L'une est réservée à l'ogive ; l'autre fait partie des supports du doubleau vers le chœur.
Leurs tailloirs sont situés plus bas que ceux des supports du doubleau septentrional.
Ceci vient de l'ouverture plus large de ce doubleau par rapport aux doubleaux vers les croisillons.
D'habitude,
les architectes gothiques préfèrent donner aux doubleaux plus étroits
un tracé surhaussé ou des sections verticales, plutôt que d'accepter la
retombée à des niveaux différents.
L'élévation orientale est la seule à présenter une symétrie entre les deux extrémités opposés.
Elle commence par la fine colonnette du rouleau supérieur du doubleau
septentrional, à gauche, et se termine à droite par la fine colonnette
du formeret méridional, qui existe ici en raison de la hauteur moindre
de l'arcade vers la chapelle sud.
À
côté de chacune de ces fines colonnettes, il y a deux autres
identiques, mais moins élevées, comme signalé ci-dessus : l'une est
dédié à l'ogive, et l'autre au rouleau supérieur du doubleau oriental.
À
ces faisceaux de trois fines colonnettes se joint une colonne engagée,
qui appartient au rang de claveaux inférieur du doubleau oriental.
Celui-ci est mouluré d'un méplat entre deux tores, ce qui est le profil
le plus courant pour les arcades à la première période gothique.
Le rouleau supérieur est analogue à celui ajouté au-dessus de l'arc triomphal et au formeret du côté sud, soit un mince tore.
Il n'a pas encore été question des bases : celles-ci sont logiquement noyées dans le sol.
Les bases des deux colonnes engagées du doubleau oriental sont néanmoins entièrement visibles.
Elles
se composent, du haut vers le bas, de deux petits boudins aplatis ;
d'une scotie ; et d'un gros boudin apparenté à un quart-de-rond. Il n'y a
pas de griffes d'angle.
Dans
leur ensemble, les supports gothiques mentionnés jusqu'ici portent les
caractéristiques des années 1210 / 1220, et la sculpture se rapproche du
déambulatoire de Gonesse et du chœur de Vétheuil, qui sont légèrement
antérieurs (il y a encore des bases à griffes).
Il
en va de même du formeret méridional et de ces deux colonnettes à
chapiteaux, mais pas de l'arcade relativement basse et étroite, qui
établit l'intercommunication avec la chapelle du sud.
Son archivolte est moulurée d'un petit tore, d'une gorge et d'un tore en forme d'amande.
Les tailloirs des chapiteaux se limitent à une mince tablette.
Contrairement aux autres, leur corbeille est déjà de plan rond
immédiatement sous le tailloir, et pas seulement à la rencontre avec
l'astragale.
Ces
chapiteaux se rapprochent des parties basses du chœur et de la chapelle
nord de l'église de Montgeroult, datées des années 1230, et du chœur
d'Ableiges.
Chapiteaux au nord-est
Chapiteaux au sud-est
Vue vers le sud
Vue vers l'ouest
Base du début du XIIIe siècle
Chapiteau des années 1230
Chœur
Vue vers l'est
Vue vers le nord-est
Le
chœur constitue la partie la plus harmonieuse de l'église, car les
élévations paraissent conçues d'un seul jet, et l'unique remaniement
concerne le remplacement des bases par des blocs cubiques.
Il y a en outre une piscine flamboyante au sud de l'abside.
Le
plan à deux travées, soit une travée droite et une abside polygonale,
est réservé aux églises villageoises d'une certaine importance : les
édifices les plus modestes se contentent d'une abside qui fait
immédiatement suite à la croisée du transept.
En
même temps, le parti architectural ne fait pas preuve d'une ambition
particulière, comme c'est le cas à Avernes, Chars, Longuesse ou
Vétheuil : la hauteur est assez moyenne ; les dimensions sont également
modestes ; les voûtes sont dépourvues de formerets ; il n'y a aucun
élément de scansion horizontale ; et les fenêtres sont exemptes de toute
décoration. Mais dans son austérité, le chœur d'Us ne manque pas
d'élégance, grâce notamment au rythme élevé des fenêtres et aux fines
colonnettes en délit avec chapiteaux à bec qui supportent les ogives
dans les angles de l'abside.
Dans
une région où le chevet plat domine, les chœurs polygonaux sans
bas-côtés et déambulatoire ne sont pas nombreux à la première période
gothique.
En plus d'Us, l'on peut notamment citer Avernes, Gouzangrez,
Grisy-les-Plâtres, Longuesse, Nesles-la-Vallée et Vétheuil, ainsi que
Marines, où le caractère d'origine s'est perdu au gré des remaniements.
Ces
chœurs ont en commun l'éclairage par des lancettes simples, et des
contreforts fortement saillants scandés par de multiples ressauts.
À Gouzangrez, Us et Vétheuil, l'abside est à sept pans.
Comme
dans de nombreuses absides à pans étroits et à un seul niveau
d'élévation, les fenêtres s'inscrivent entièrement sous les lunettes de
la voûte, et les ogives agissent comme des abat-jour, ce qui favorise
des jeux d'ombre et de lumière, qui sont source d'un effet de
profondeur.
À l'exception de l'unique baie de la travée droite, qui est plus
profonde que les pans de l'abside ne sont larges, les lancettes simples
occupent presque toute la largeur disponible entre les colonnettes.
Contrairement à la règle jusqu'au début du XIIIe siècle, elles sont à peine évasées, mais s'ouvrent toutefois au-dessus d'un long glacis pentu.
La baie de la travée droite se situe au nord, au-dessus du passage vers l'absidiole.
Ce
passage est aligné sous le sommet de la voûte, assez bas, en plein
cintre, et oblique, faut de quoi il aboutirait devant l'hémicycle de
l'absidiole.
Au sud, la baie a été supprimée peu de temps après l'achèvement du chœur, lors de l'ouverture de l'arcade vers la chapelle sud.
Cette arcade ressemble assez à celle au sud de la croisée du transept, sauf que l'intrados est méplat.
Certes ses chapiteaux ne sont pas de la même facture que ceux du chœur,
mais la proximité stylistique est trop grande pour provoquer une
rupture de style.
Le doubleau vers la croisée du transept a déjà été décrit.
Il
est flanqué, du côté chœur comme du côté transept, des deux fines
colonnettes destinées à recevoir les ogives, en l'occurrence celles de
la première travée du chœur.
En
continuité avec le parti retenu pour la croisée du transept, les
tailloirs des ogives sont implantés orthogonalement, et non à 45° face
aux ogives, ce qui est la disposition la plus courante à la première
période gothique.
Les ogives sont monotoriques et en forme d'amande.
Les clés de voûte sont décorées d'une couronne de feuillages.
Le doubleau intermédiaire est plus léger que le doubleau occidental, qui doit supporter une partie du poids du clocher.
Ce doubleau n'est donc qu'à simple rouleau, et repose sur de fines colonnettes à chapiteaux, analogues à celles des ogives.
L'on obtient ainsi deux faisceaux de trois fines colonnettes, l'un au nord, l'autre au sud.
Le profil du doubleau se compose de deux tores séparés par une faible gorge.
L'on constate ainsi que ce sont les profils du chœur que l'architecte du milieu du XIXe siècle a adopté pour la nef.
Dans l'abside, les fûts ne sont pas appareillés, mais en délit, et les tailloirs et chapiteaux sont à bec (en pointe).
Selon
Maryse Bideault et Claudine Lautier, ce parti apparaît pour la première
fois dans l'abbatiale de Royaumont, achevée en 1235.
Cette
observation ainsi que la ressemblance de la sculpture avec les parties
basses de la basilique de Saint-Denis permettent d'affirmer que la voûte
de l'abside devrait être postérieure à 1240.
Cette
date est en décalage avec le style gothique primitif qui règne à
l'extérieur, mais aussi avec les lancettes simples et les doubleaux
primitivement non moulurés de la croisée du transept.
L'interruption
du chantier entre la construction des murs extérieurs et la mise en
œuvre des voûtes et de leurs supports paraît donc vraisemblable.
Chapiteaux du doubleau intermédiaire, côté nord
Croisée du transept et chœur, vue vers le sud-est
Abside, vue vers le nord-est
Abside, piscine flamboyante au sud
Abside, chapiteau à bec des ogives
Abside, clé de voûte
Croisillon nord et absidiole
Croisillon nord, vue vers le nord
Absidiole
Dans sa forme qui lui fut donnée à la fin du XIXe siècle,
le croisillon nord était dénué de caractère et d'intérêt : il se
résumait à une fausse voûte d'ogives retombant sur des consoles en forme
de blocs cubiques ; une lancette simple à l'instar des fenêtres de la
nef au nord ; et des murs enduits et peints en faux-appareil, mais sans
réellement imiter la polychromie architecturale du Moyen Âge.
Au
cours des années 1980, le sol moderne a été enlevé, et les bases de
l'arcade vers l'ancien bas-côté nord et de l'arcature plaquée à sa
droite ont été mises au jour.
De même, les trois arcatures plaquées subsistantes ont été dégagées, soit deux au nord et une à l'est, à gauche de l'absidiole.
Mais au nord, l'opération s'est limitée aux arcatures proprement dites.
L'on a seulement commencé à dégager l'archivolte de l'arcature de gauche.
À l'est, l'enduit de la fin du XIXe siècle a été complètement enlevée, y compris dans l'absidiole.
Les
travaux se sont arrêtés là : l'on n'a pas rejointoyé les moellons au
fond des arcatures du nord, ni remplacé les blocs moulurés manquants.
Aucune arcature n'est intacte : les bases des trois arcatures
conservées en élévation manquent, et à l'ouest, il n'y a que les bases
et les socles.
Les bases se composent d'un petit et d'un grand boudin séparés par une scotie. La nature des socles ne ressort plus clairement.
Les archivoltes sont en plein cintre, sans mouluration, et ont les angles chanfreinés.
Autant
que l'on puisse en juger étant donné leur mauvais état, les hauts
tailloirs largement débordants sont profilés d'une plate-bande, d'une
baguette et d'un cavet, et les chapiteaux sont sculptés de feuilles
d'acanthe, et, dans un cas, de volutes d'angle.
Les fûts sont monolithiques.
Au moins un fût est octogonal, comme certains fûts des arcatures de l'abside de Saint-Clair-sur-Epte, qui datent de la fin du XIe siècle.
En l'occurrence, le mauvais état ne permet pas une datation concrète.
Les arcatures plaquées de ce type sont fréquentes à l'époque romane, et même encore à la première période gothique.
D'autres
exemples sont Cambronne-lès-Clermont, Catenoy, Cormeilles-en-Vexin,
Moussy, Parnes, Ronquerolles, Rocquemont, Saint-Clair-sur-Epte,
Saint-Vaast-de-Longmont, Trumilly, Villers-Saint-Paul, etc.
L'absidiole,
à droite de l'élévation orientale, s'ouvre par une archivolte moulurée
d'un tore et d'une gorge, qui retombe sur des tailloirs refaits, portés
par les chapiteaux de fines colonnettes engagées.
La sculpture des chapiteaux est méconnaissable.
L'archivolte
est en arc brisé, et tel est aussi la voûte en cul-de-four, dont
l'authenticité est toutefois douteuse : les murs de l'hémicycle ont été
réappareillés au XIXe siècle tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Au
nord, l'on a supprimé le parement sur une section rectangulaire, et
découvert les colonnettes fortement mutilées d'anciennes arcatures
plaquées.
Le mur de refend est formé par le nouveau parement extérieur.
Le jour entre par une minuscule baie en plein cintre fortement ébrasée, et entièrement refaite.
Même
si l'abside ne constitue donc pas un morceau d'architecture romane à
part entière, elle n'est pas moins intéressante en tant que l'un des
derniers témoins d'absidioles en cul-de-four dans le Vexin.
L'église de Moussy possède deux absides rectangulaires voûtées en berceau.
La voûte de l'absidiole en hémicycle d'Auvers-sur-Oise est plus proche d'une voûte d'arêtes.
Les absidioles en cul-de-four de Choisy-au-Bac, près de Compiègne, et
de Vaumoise, près de Crépy-en-Valois, sont probablement postérieures au
milieu du XIIe siècle. Celles de Vaumoise sont les seuls exemplaires dont les voûtes sont également en arc brisé.
Celles de Choisy-au-Bac ont probablement été reconstruites au XIXe siècle.
Globalement, les voûtes en cul-de-four sont rares dans une région qui a
joué un rôle éminent dans la propagation du voûtement d'ogives.
L'on
en trouve encore dans les chœurs de Béthisy-Saint-Pierre, Luzarches,
Merlemont ; et dans la chapelle de la Vierge Saint-Vaast-de-Longmont.
Des culs-de-four nervés existent dans les absides de Morienval, Parnes et Saint-Clair-sur-Epte.
À
la première période gothique, des absidioles voûtées d'ogives sont
bâties à Champagne-sur-Oise, Fosses, Luzarches, Taverny, etc.
Angle nord-ouest
Côté est
Arcature plaquée côté est
Vue depuis le chœur
Vue depuis le chœur
Angle nord-est
Chapelle sud
Vue vers le sud-est
Élévation est
Vue vers le nord
La
chapelle sud ne peut pas tout à fait être considérée comme croisillon,
car communiquant avec la première travée du chœur au même titre qu'avec
la croisée du transept.
L'ancien croisillon sud, qui devait être semblable à son homologue au nord, était sans doute jugé trop étroit.
La
chapelle édifiée à sa place est tout au contraire trop large, au moins
par rapport à la configuration de ses voûtes, qui sont seulement au
nombre de deux, alors que le plan approximativement carré aurait été
favorable à un recouvrement par quatre voûtes carrés avec pilier
central, comme au chœur de Genainville.
Comme
toujours quand la largeur des voûtes dépasse de plus d'une fois et demi
la profondeur, il en résultent des doubleaux surbaissés ou parfois en
plein cintre, ou bien des formerets latéraux très aigus ou surhaussés.
Le
chœur de Condécourt, d'une vingtaine d'années plus ancien que la
chapelle, montre le même problème ; il a été reproduit au milieu du XIXe siècle par l'architecte de la nef.
En
l'occurrence, le doubleau intermédiaire de la chapelle affecte malgré
tout un tracé symétrique et équilibré en arc brisé, mais le formeret
méridional est irrégulier et oblitère en partie le bel effet de
l'architecture soignée de la chapelle, qui se caractérise aussi par la
légèreté des supports, l'importance de la surface vitrée, et les
délicats réseaux des fenêtres.
La chapelle doit faire face à un second problème : il s'agit du raccordement avec les parties plus anciennes de l'église.
Il
se fait au prix de la saillie d'un contrefort du clocher de la
chapelle, et d'une importante épaisseur des deux arcades, qui n'est pas
perceptible depuis la croisée du transept et le chœur.
Depuis la chapelle, elles donnent l'impression de courtes sections voûtées en berceau brisé.
Les
angles des deux arcades sont adoucis par un mince tore portant des
chapiteaux en forme de tuyaux, comme sur les réseaux des fenêtres.
Du
reste, le contrefort est désaxé vers la droite, et l'arcade vers le
chœur est ainsi plus étroite et moins élevé que l'autre, ce qui n'est
pas favorable à l'esthétique de la chapelle.
Elle
ne constitue donc pas un chef-d'œuvre. Pour autant, la chapelle est
d'une grande valeur pour l'histoire de l'architecture dans le Vexin, où
le style gothique rayonnant n'a pas laissé d'édifice majeur, hormis
l'église Notre-Dame de Pontoise détruite sous les guerres de religion,
en juillet 1589.
Les
principales réalisations rayonnantes sont les parties hautes de la nef
de Champagne-sur-Oise, achevées vers 1240, et le chœur de Genainville,
terminé au cours des années 1260.
Sinon, l'on ne trouve guère que des chapelles d'une travée, comme par
exemple le collatéral sud de Haravilliers, ou des fenêtres. De style
rayonnant tardif est la chapelle sud de Seraincourt, qui date du début
du XIVe siècle.
Les
ogives et le doubleau intermédiaire, identiques, sont au profil d'un
tore aminci en forme d'amande entre deux baguettes, comme dans la
Sainte-Chapelle de Paris, qui fut achevée en 1248.
Les
clés de voûte sont des disques sculptés de feuillages. Pour leur
sculpture vaut la même chose que pour celle des chapiteaux : sa qualité
ne peut plus guère s'apprécier, car ses détails sont noyés dans
plusieurs couches de lait de chaux.
Il y a des formerets monotoriques aussi fins que les meneaux des fenêtres, sauf au nord.
La
retombée s'effectue sur des colonnettes uniques dans les angles, et des
faisceaux de trois fines colonnettes du même diamètre à l'intersection
des deux travées.
Les tailloirs, assez plats, sont au profil d'une plate-bande et d'un biseau. Les tailloirs du doubleau sont à bec.
Ceux des ogives possèdent, vers l'arrière, des ressauts qui augmentent l'assiette afin de pouvoir recevoir les formerets.
La superficie importante des travées par rapport à la hauteur, somme
toute modeste, n'a pas permis d'intégrer les formerets dans
l'encadrement des fenêtres.
Des tailloirs aussi rudimentaires, qui mettent l'accent sur les
chapiteaux, s'observent déjà dans la chapelle haute de la
Sainte-Chapelle.
Les corbeilles des chapiteaux sont à peine plus hautes que larges.
Sous les tailloirs, elles épousent la forme de ces derniers, puis transitent vers un plan rond jusqu'à l'astragale.
Certains chapiteaux seulement présentent un anneau sous le tailloir, auquel se superposent les feuilles.
Les groupes de trois chapiteaux à l'intersection des travées sont
sculptés dans un seul bloc, et s'apparentent à leurs homologues de la
chapelle basse de la Sainte-Chapelle.
Les crochets dominent la sculpture.
Ils ne sont plus aussi vigoureux que dans la Sainte-Chapelle, et se
rapprochent assez des crochets du grand chapiteau au milieu du chœur de
Genainville.
Au sud, des feuilles polylobées d'un dessin angulaire occupent les angles rentrants entre les chapiteaux.
Elles peuvent évoquer le XIVe siècle, mais les autres caractéristiques de la chapelle ne parlent pas dans ce sens.
Les
crochets gothiques se raréfient à cette époque, et tendent à céder la
place à de nombreuses mais maigres feuilles bien fouillées en plusieurs
rangs, comme déjà au chœur de Genainville ; dans les chœurs de Creil et
Rousseloy ; dans les chapelles sud de Pontpoint et Seraincourt ; et dans
la nef et les bas-côtés de Chambly.
Les corbeilles des chapiteaux ne dépassent plus guère le diamètre des fûts.
De même, les fûts commencent à fusionner au XIVe siècle, et se trouvent reliés les uns aux autres par des gorges.
Les
fenêtres sont également éloquentes sur la période de construction, si
l'on ne veut pas d'emblée les considérer comme une invention du XIXe siècle, à l'instar de Bernard Duhamel.
Il y a une large fenêtre à trois lancettes à l'extrémité, et trois
fenêtres latérales à deux lancettes : le mur occidental de la première
travée est aveugle, car attenant à la sacristie.
Toutes les fenêtres sont entourées d'une gorge. Les réseaux sont précédés d'un tore.
Il
n'y a pas de distinction entre réseau primaire et réseau secondaire.
Ainsi, les formes fusionnent aux points de contact, ce qui indique un XIIIe siècle
déjà avancé, et les lancettes n'inscrivent pas des trilobes, mais se
terminent directement en trilobe, comme vers la fin des années 1260 au
chevet de Saint-Sulpice-de-Favières, vers 1270 / 1280 au croisillon sud
d'Agnetz, au XIVe siècle au chevet de Rousseloy, etc. Dans les trois baies latérales, les deux lancettes sont surmontées d'un oculus circulaire.
À l'extrémité méridionale, la lancette médiane est plus haute et plus aigüe que les deux autres.
Elles sont surmontées de deux trilobes placés obliquement, ce qui est peu habituel, et d'un troisième trilobe au sommet.
Tous
les écoinçons sont ajourés. Les meneaux portent des chapiteaux allongés
en forme de tuyau au niveau des impostes des lancettes, et possèdent
des bases composées d'un petit et d'un grand boudin aplatis, reposant
sur des socles hexagonaux.
Ces chapiteaux sont sculptés de feuilles de chêne.
À partir de la fin du XIIIe siècle, la mouluration torique cède la place à une mouluration chanfreinée, et les chapiteaux et bases disparaissent.
Restent
à signaler les rinceaux peints à l'ocre rouge sur le pourtour des baies
et les nervures des voûtes, et le décor en faux-appareil avec des
fleurettes réalisées au pochoir sur les voûtains, visibles partout où
les couches de badigeons modernes se sont effacées, avant que l'enduit
ne tombe pas par pans entiers, ce qui est déjà le cas sur les
soubassements.
Clé de voûte
Chapiteau d'une fenêtre
Arcade vers le chœur
1re travée, élévation ouest
Chapiteau dans l'angle
Chapiteaux côté est
Extérieur
Absidiole
Abside
Mur-pignon du croisillon sud
À
l'extérieur, l'église Notre-Dame-de-la-Nativité se présente comme un
édifice relativement homogène de la première période gothique, qui a
conservé une absidiole de la période romane, perdu l'étage de beffroi de
son clocher, et été agrandie par une vaste chapelle à la période
rayonnante.
La
description de l'intérieur a montré que la réalité est beaucoup plus
complexe. Seulement le chœur date réellement de la première période
gothique, et a vraisemblablement été entamé au début du XIIIe siècle.
La nef néo-gothique du milieu du XIXe siècle
a été conçue pour harmoniser avec ce chœur, et lors de sa restauration
au cours des années 1890, le croisillon nord a été remanié pour
s'accorder visuellement avec ses deux parties.
Tout
ce qu'il y reste d'authentique sont, sous réserve, certains éléments du
portail occidental, comme le suggère Bernard Duhamel, et de
l'absidiole.
Le portail est en tiers-point, sans tympan, et s'ouvre sous une quadruple archivolte.
Les trois voussures supérieures sont moulurées d'un mince tore et d'une gorge.
La voussure inférieure se limite à une large gorge. Chaque voussure
retombe sur les tailloirs carrés de petits chapiteaux, qui ont tous
perdu leurs fûts et leurs bases.
Les angles rentrants qui témoignaient de leur présence ont cédé la place à des murs biais.
Les piédroits du portail sont munis d'une frise au niveau des chapiteaux, qui est sculptée de la même manière.
Les voussures sont surmontées d'un bandeau non mouluré, qui retombe sur deux blocs cubiques.
Il s'agit ici d'une restauration inaboutie.
Dans son ensemble, le portail paraît clairement comme incomplet, ce qui
tend à démontrer qu'il ne s'agisse pas d'une création néo-gothique, qui
ne serait pas susceptibles de comporter de telles lacunes.
Bernard Duhamel voit donc juste que les éléments sculptés et moulurés doivent être authentiques.
On peut leur assigner une date proche du voûtement du chœur.
Quant
à l'absidiole, elle est épaulée par un unique contrefort plat, et munie
d'une corniche composée d'une tablette reposant sur un total de sept
modillons.
Deux
sont abîmés, ce qui donne à penser qu'ils puissent être authentiques.
Un est sculpté de cinq billettes ; un d'un masque ; un de deux ovales
taillées en biseau ; un de trois boudins ; et l'autre d'un boudin et
d'une arête horizontale.
Le
chevet polygonal, en surplomb de la rue, s'affirme comme une
construction de caractère, robuste et austère, non sans charme pour le
rythme élevé de l'alternance entre lancettes simples surmontées d'une
corniche de corbeaux, et des contreforts à ressauts fortement saillants,
mais en même temps minces.
Une
corniche analogue existe sur la nef de Nesles-la-Vallée, mais associée à
un rang de têtes de clous. Les baies sont évasées, mais dépourvues de
toute mouluration.
Les murs se retraitent deux fois par un fruit après les premières assises, puis par un glacis à la limite des allèges.
Les
contreforts sont concernés par ces mêmes retraites sur leurs trois
face, et sont également scandés par un court glacis à côté des fenêtres,
avant de s'amortir par un long glacis pentu deux assises en dessous de
la corniche.
Le clocher possède la même corniche que le chœur, mais du côté est seulement.
Ici,
l'étage du clocher est ajouré de deux petites ouvertures rectangulaires
situées à deux niveaux différents, près des contreforts.
Il
n'y a plus de contreforts qu'aux deux angles nord-est et sud-est. Peu
avant leur sommet, ils diminuent en largeur grâce à un glacis, et
laissent ainsi apparaître les angles de l'étage.
Les
contreforts s'arrêtent nets au niveau de la corniche, et sont
recouverts d'une dalle, ce qui montre bien que l'étage de beffroi
manque.
Le
contrefort septentrional est le seul à présenter une retraite par un
glacis. Les deux murs nord et sud de l'étage sont percés d'une unique
baie abat-son, dont le sommet est caché par les cadrans d'horloge. Les
baies uniques sont caractéristiques des étages intermédiaires des
clochers, destinés à leur faire gagner de la hauteur afin que l'étage de
beffroi puisse émerger des toitures.
À
l'ouest, l'étage est toutefois percé de deux baies abat-son en arc
brisé, qui sont entourées d'un chanfrein, mais dépourvues de toute
ornementation.
La
chapelle sud apparaît comme un croisillon du transept du fait de son
implantation perpendiculairement au vaisseau central, et du pignon à son
extrémité méridionale.
Le
style diffère nettement des autres parties de l'église, ce qui est mis
en évidence, dès la première vue, par les réseaux des fenêtres. Elles
ont déjà été décrites dans le contexte de l'intérieur.
Mais ce que l'on ne devine pas à l'intérieur, où le mur occidental de
la première travée est aveugle, une fenêtre existe même ici, au-dessus
du raccordement avec la sacristie, et garde en plus ses vitrages.
Elle
est moins large que les trois autres fenêtres latérales de la chapelle,
et son remplage comporte en haut un trilobe. — Contrairement à la
règle, la mouluration du pourtour des baies n'est pas identique à
l'intérieur et à l'extérieur.
Elles ne sont ici pas entourées d'une gorge, mais d'une arête saillante.
L'on
voit que le remplage de la large baie méridionale a été restauré depuis
le passage de Félix Martin-Sabon : le bon état de ce réseau qualifié de
« fantaisiste » par Bernard Duhamel ne s'explique donc pas par sa datation du XIXe siècle, suggérée par ce même auteur.
Mais c'est sans doute au XIXe siècle
que l'on a supprimé, en dessous des fenêtres, les larmiers qui
couraient initialement tout autour de la chapelle à la limite des
allèges.
Ils s'arrêtent désormais à gauche et à droite des fenêtres, et manquent totalement au sud.
Les
contreforts sont scandés par ce larmier, présent sur ses trois faces,
et par un second larmier au niveau des impostes des fenêtres.
Ils sont strictement verticaux, et sont coiffés d'un chaperon en bâtière. Il n'y a pas de corniche.
Portail occidental, chapiteaux et voussures
Abside, vue depuis le sud
Clocher, vue depuis le sud-ouest
Clocher, sacristie et chapelle sud
Chapelle sud, réseau de la baie méridionale
Chapelle sud, chevet
Mobilier
Vierge à l'Enfant, détail
Parmi
le mobilier de l'église, quatre éléments sont classés monument
historique au titre objet, dont trois statues et une plaque de
fondation.
Le groupe sculpté du XVIe siècle représentant l'Éducation de la Vierge par sainte Anne, volé le 29-30 avril 1989, est également classé.
La statue de la Vierge à l'Enfant est en pierre polychrome, et partiellement dorée. Elle mesure 160 cm de hauteur, et date du XIVe siècle. Son classement est intervenu en novembre 1908.
Le
groupe sculpté représentant saint Roch en costume de pèlerin,
accompagnée du chien qui lui apporte le pain et de l'ange qui soigne la
plaie sur sa cuisse gauche, est en pierre anciennement polychrome. Elle
mesure 118 cm de hauteur, et date de la seconde moitié du XVIe siècle. L'œuvre est classée depuis septembre 1966, et se trouve en mauvais état.
La statue de saint Denis est en bois. Elle mesure 127 cm de hauteur, et date du XVIIe siècle. Son classement remonte à octobre 1963. Cette statue n'est actuellement pas visible dans l'église (sans illustration).
La plaque funéraire de Jehan de Trossy, seigneur d'Us, mort le 27 septembre 1532, est en pierre. Elle mesure 73 cm de hauteur et 43 cm
de largeur. Sur son tiers supérieur, est gravé un dessin : Le Christ,
portant un croix, est visible à gauche. À une certaine distance de lui, à
droite, le donateur s'agenouille face à lui pour l'adorer et implorer
son pardon ; il est présenté par son patron, saint Jean-Baptiste, qui se
trouve derrière lui, tout à droite. En bas à gauche, figurent les
armoiries du défunt. L'épitaphe, en écriture gothique, est toujours bien
lisible : « Cy devant gist noble homme Jehan
de Trossy en son vivant escuyer seigneur dudit lieu de Trossy et de
Crouy en partie qui trespassa le vendredi xxviie jour de septembre J r St Cosme mil VC xxxii Lequel a fonde une messe basse laquelle se dira touttes les sepmainnes de l'an par chacun Ve[n]dredi qi est le J r que décéda en léglise de céans Priez Dieu pr luy P r n r ». La plaque est classée depuis février 1915.