Milan (Italie) Saint Bernard commence la célébration du Saint Sacrifice, les démons s'enfuient

Miracle Eucharistique
Milan (Italie) 1134
Saint Bernard commence la célébration du Saint Sacrifice, les démons s'enfuient




Saint Bernard se trouvait à Milan, chargé par le pape Innocent II de rétablir la tranquillité dans cette ville, désolée comme le reste de l'Italie par le schisme de l'antipape Anaclet.
Tout en combattant les passions politiques, le saint abbé y trouva plusieurs fois l'occasion de remporter d'éclatantes victoires sur les puissances infernales.


Vue de la basilique saint Ambroise



Un jour qu'il se préparait à célébrer la sainte Messe dans la basilique de Saint Ambroise (la même qui avait été autrefois témoin de la conversion de saint Augustin), on lui amena une femme âgée, d'une famille honorable de Milan, qui était depuis plusieurs années possédée du démon.
A chaque instant son persécuteur la suffoquait ; à force de tortures il lui avait fait perdre l'ouïe, la vue et la parole ; elle grinçait des dents ; sa face contractée répandait l'épouvante ; ses yeux hors de leur orbite, son haleine empestée indiquaient assez la présence de l'esprit des ténèbres.
Quand saint Bernard eut considéré cette infortunée, il comprit que le démon lui était profondément attaché et comme incorporé, et qu'il ne sortirait pas facilement d'une demeure occupée depuis si longtemps.
L'homme de Dieu se tourne alors vers le peuple qui remplissait la basilique ; il invite les fidèles à prier avec ferveur, et, entouré de prêtres et de religieux qui se tenaient près de lui au bas de l'autel, il ordonne de faire avancer cette femme et de la tenir solidement.

L'autel de la basilique

Mais elle résistait ; poussée par une force surhumaine et diabolique, elle se débattait avec d'horribles convulsions au milieu de ses gardes ; elle frappa même du pied le serviteur de Dieu ; mais Bernard demeura calme et doux, sans s'inquiéter de l'audace du démon, puis il monta à l'autel et commença la célébration du saint Sacrifice.
Mais toutes les fois qu'il faisait le signe de la croix sur les oblations, il se tournait vers la possédée, et, par le même signe divin, engageait la lutte avec l'esprit du mal : Satan aussitôt témoignait par un redoublement de fureur et par des hurlements, combien il ressentait vivement l'aiguillon de cette arme puissante.
L'oraison dominicale achevée, saint Bernard se prépare à attaquer de plus près l'ennemi ; il prend en main la patène sur laquelle il a déposé le Corps sacré du Seigneur et l'élève sur la tête de l'infortunée en disant :
"Voici ton juge, esprit du mal, voici le Tout Puissant ; résiste maintenant, si tu le peux ; combats, si tu oses, contre Celui qui, sur le point de mourir pour notre salut, a dit : Le temps est venu où le prince de ce monde sera chassé de son empire. Voici le Corps adorable qui a été formé dans le sein d'une Vierge, étendu sur le bois de la croix, déposé dans le sépulcre ; qui, par sa Résurrection, a vaincu la mort et qui, enfin, monta triomphant au ciel à la vue des disciples. C'est par la puissance de cette terrible Majesté que je t'ordonne, esprit infernal, de sortir du corps de cette servante de Dieu et de n'y jamais rentre."
Le démon, forcé d'obéir et de lâcher prise, voulut du moins, avant de s'avouer vaincu, manifester sa fureur et tourmenter sa victime avec une nouvelle violence.
Pour le saint abbé, assuré du succès, il remonte à l'autel, poursuit le sacrifice, fait la fraction de l'Hostie et donne la paix au diacre qui la communique à toute l'assemblée : dans le même instant, le calme et la santé furent rendus à la pauvre femme ; car satan s'enfuit avec des cris de rage, démontrant par sa défaite l'efficacité et la puissance du Sacrement des autels.
Il ne faudrait pas croire que de tels miracles sont dus plutôt à la sainteté des thaumaturges qu'à la vertu du Sacrement : saint Bernard reconnaissait lui-même le contraire, et il en rendit un témoignage public dans l'église de Saint Cyr, à Pavie.
On lui présentait une énergumène possédée par un démon furieux, qui avait déjà résisté à l'invocation de saint Cyr et se moquait des exorcismes en disant : "Le petit Cyr n'a pu me chasser d'ici, Bernard le pourra encore moins !
- C'est vrai, répondit le saint abbé ; mais ce que ne feront ni les reliques, ni Bernard, Notre Seigneur Jésus-Christ, ton Maître et le mien, le fera ; sors de sa présence !"
Et le démon, épouvanté au nom seul de Jésus-Christ, s'enfuit au même instant.
Source : Livre "Les miracles historiques du Saint Sacrement" par le P. Eugène COUET























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