Corneilla Del Vercol, la chapelle Notre-Dame du Paradis

 

Corneilla Del Vercol

La chapelle Notre-Dame du Paradis

 

 

La chapelle Notre Dame du Paradis nom que la bouche prononce avec bonheur car qui dit Paradis dit l'éloignement de tous les maux, la réunion de tous les biens. Cette auguste dénomination par laquelle la chapelle dont nous allons parler est désignée a été prise ainsi que l'on sait des prières liturgiques, et Rome a une église sous cette même invocation.

La chapelle de Notre Dame du Paradis est très rapprochée du petit village de Corneilla del Vercol ; aussi, pour peu que l étranger fasse séjour dans cette localité, il va d'ordinaire la visiter. Dans ce court pèlerinage, il n'a point à gravir un sentier rude et pénible mais un chemin étroit tracé dans une belle plaine l'amène en moins d'un quart d'heure au sanctuaire de Marie.

Cette chapelle fermée pendant la Révolution de 93 et tombée en ruines fut restaurée en 1829 et le 5 août de cette même année elle fut ornée d'une belle image de la Vierge et des statues de Saint Joachim et de Sainte Anne par les soins et largesses d'une pieuse famille.

Tel était déjà l'état de cette chapelle lorsqu'en 1859 elle a reçu comme une nouvelle transformation. Réparée par les habitants de Corneilla, elle a de plus été soigneusement ornée. On y remarque aujourd'hui une belle grille en fer qui ferme l'autel de la Vierge ainsi que les moulures servant d'ornement au dôme qui s'élève sur ce même autel. Deux nouveaux petits autels latéraux ont été encore placés dans cette chapelle, sur l'un est la statue de Saint Benoît, l'autre présente celle de Saint Asciscle. Ce saint dont notre diocèse fait mémoire le 17 novembre souffrit le martyre à Cordoue avec sa sœur Sainte Victoire sous la persécution de Dioclétien vers l'an 303 et par l'ordre du gouverneur Dion. Leur vie écrite par plusieurs légendaires se trouve longuement rapportée par Domenec auteur espagnol. Le poète Prudence a consacré un hymne à la gloire de ces saints martyrs.

La chapelle de Notre-Dame du Paradis a environ 14 mètres de long sur 6 mètres 30 centimètres de large.

Les changements apportés à cette chapelle en ayant nécessité une nouvelle bénédiction, cette cérémonie se fit solennellement le 3 mars de cette même année. Elle fut présidée par M Pujade vicaire général et curé de la cathédrale, la paroisse de Corneilla étant comprise dans la circonscription de son doyenné. Vingt quatre ecclésiastiques et un grand nombre de personnes des localités voisines assistèrent à cette inauguration. Des artistes et des amateurs exécutèrent une grand messe en musique et une instruction relative à la cérémonie y fut prononcée.

La chapelle de Notre-Dame du Paradis est ancienne, on trouve déjà en 1215 un legs qui lui fut fait Ermessende Raffarda, de Théza, lui lègue par testament du 8 des calendes de décembre de l'année précitée une demie aymine d'orge. Les archives de la pieuse aumône (l'hospice de Perpignan) mentionnent pareillement, dans les XIIe et XIII siècles, des donations pieuses en faveur de la chapelle de Notre Dame du Paradis. Ainsi Pons Martin de Perpignan en faisant un legs à l'église paroissiale de Saint Christophe de Corneilla n'oublie pas non plus la modeste chapelle de Sainte Marie de Corneilla. Le donateur veut en outre qu'il soit enterré au cimetière cette paroisse. Jocavell porte au nombre des Dame du Paradis sous le de Corneilla dels Aspres.

Le Jardin de Marie la relate parmi les chapelles particulières du diocèse d'Elne.

Sa fête a lieu le 25 mars jour de l'Annonciation de la Sainte Vierge. On chante en ce jour une grand'messe et vêpres. Des messes votives y sont pareillement célébrées pendant l'année.

Cette chapelle possède quelques lambeaux de terre.

Sise dans un lieu écarté et gracieux la chapelle Notre Dame du Paradis inspire par le situation une douce paix à l'âme : aussi le qui vient y prier se sent-il véritablement heureux au pied de cet autel de Marie, où il trouve la solitude si propre au recueillement, et qui, selon le langage d'un prophète parle à notre cœur.

Disons en terminant que la chapelle Notre-Dame du Paradis  peut, à certains égards,  revendiquer le mot de Bernardin de St Pierre sur celle du Mont Valérien : qu'elle a un sentiment de calme et de bonheur qui rafraîchit l'âme.

Source : Livre "Ermitages du diocèse de Perpignan"

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