Prats-de-Mollo-la-Preste, l'ermitage Notre-Dame du Coral

 

Prats-de-Mollo-la-Preste

L'ermitage Notre-Dame du Coral

 

 L'ermitage

L'ermitage

Par Jordiipa (talk) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21021897

 

 

 

L'ermitage Notre-Dame-du-Coral (en catalan, Nostra Senyora del Coral) est un ermitage des XVIIe et XVIIIe siècles, situé dans la commune de Prats-de-Mollo-la-Preste, dans le département français des Pyrénées-Orientales.

Il est inscrit monument historique depuis le 18 avril 1990.

Situation

L'ermitage Notre-Dame-du-Coral est situé dans la partie sud de la commune de Prats-de-Mollo-la-Preste et à l'est du col d'Ares, à une altitude de 1 091 mètres. Un gite d'étape est situé à proximité. L'ermitage est entouré par le Puig de las Coubines (1 253 mètres) au nord-est et El Tossal (1 281 mètres) au sud-ouest. Par sa position, c'est l'ermitage le plus méridional de la France continentale.

Toponymie

L'église est déjà mentionnée au XIVe siècle (S. Maria de Corallo). Au XVIIe siècle on trouve le nom de Hermita de N.S. del Coral.

L'ermitage est donc parfois aussi nommé Sainte-Marie-du-Coral. Son nom en catalan est Nostra Senyora del Coral ou del Corral.

Le qualificatif de Coral vient sans doute de la proximité d'un enclos d'une ferme, déjà mentionnée au Xe siècle, la Villa Avellanedello.

Histoire

La tradition attribue à un berger la découverte d'une Vierge dans un chêne des environs.

La chapelle actuelle est construite au XVIIe siècle, la clef de voûte indiquant la date de 1690. Les escaliers latéraux sont rajoutés en 1842 et 1868. Le clocher-mur contient deux cloches datées de 1714 et 1766. L'ensemble a été restauré en 1986.

En juin 1859, une météorite de plus de 12 kilogrammes tombe à proximité de l'ermitage, sans faire de dégâts.

Architecture

L'ensemble de l'ermitage est constitué de plusieurs bâtiments. La chapelle est à nef unique, avec en fond une sorte de chapelle haute, à laquelle on accède par deux escaliers, et constituant la chambre de la Vierge.

Mobilier

L'ermitage contient notamment une Vierge du XIIIe siècle, objet du pèlerinage, un Christ en majesté du XVIIIe siècle et des retables du Christ et de Saint Isidore datés de 1868.

Culte

L'ermitage est un lieu de pèlerinage chaque année à la date du 16 août.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ermitage_Notre-Dame-du-Coral

 

 

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Notre-Dame du Coral

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Notre-Dame du Coral

Outre les trois paroisses dont nous venons de parler il y a encore sur la paroisse de Prats, Notre-Dame du Rosaire, bâtie autrefois par une famille pour son usage privé et concédée à l'église paroissiale depuis quelques années

Il y a surtout Notre-Dame du Coral construite à l'occasion d'une image de la Vierge trouvée dans le cœur d'un chêne, et ainsi appelée soit parce que le mot coral en langue romane veut dire chêne, soit par allusion au cœur de Marie, comme qui dirait : Notre-Dame du Cæur.

Cette chapelle, très ancienne, puisqu elle reçut une donation en 1262, est en même temps un des principaux lieux de dévotion du pays.

Aussi lorsque la révolution de 93 la vendit, les habitants de Prats s'en firent acquéreurs, pour la soustraire à toute destination profane, et y firent de notables améliorations.

Elle est grande et convenablement ornée, accompagnée d'un beau corps de logis à la disposition des visiteurs, qui, saintement séduits par son site charmant, ses fontaines, ses beaux arbres, dont l'ombrage donne une agréable fraicheur, l'aimable hospitalité qu'on y reçoit, se décident à y séjourner, quelquefois deux ou trois jours, dans la prière et le recueillement.

Derrière le maître autel, est l'enceinte qui renferme l'antique statue de la Vierge, enchâssée dans une autre statue très ancienne elle même : c'est là que les fidèles aiment à aller épancher leur cœur, aux pieds de Marie, avec la confiance de tout obtenir par son intercession.

On vient à elle de toutes les parties du Roussillon et des frontières mêmes de l'Espagne, les paroisses entières s'y rendent en procession, surtout le lundi de la Pentecôte, le 15 août, le 8 et le 14 septembre.

Parmi les ex-voto de cette chapelle, on remarque un tableau représentant un jeune berger à genoux avec deux démons à ces côtés. Dans cette scène de terreur, il invoque la Vierge qui lui apparait et l'enlève. Il est écrit au bas que ce miracle a été fait par Notre-Dame du Coral, l'an 1599.

Innocent X érigea en 1651 une confrérie avec des indulgences en l'honneur de cette chapelle et y accorda la faveur d'un autel privilégié.

Source : Livre "Notre-Dame de France ou histoire du culte de la Sainte Vierge en France"

 

La statue

Jésus Christ, c'était l'an douze cents (Pour l'esprit fort les chiffres sont puissants)

Comme aujourd'hui, c'était alors l'usage, Qu'en la saison propice au pâturage, Plusieurs troupeaux ensemble réunis, Aux soins d'un seul fussent toujours remis, C'était ainsi que taureaux et génisses, Des jours entiers savouraient les délices, De la feuillée et du gazon épais, Qui s'étendaient sur ces mêmes vallées, Où nous tenons les saintes assemblées, Qui pour nos cœurs ont de si doux attraits, Les bœufs paissaient dans le vallon paisible, Et le berger pour mieux les surveiller, Passait les jours sous un vieux cornouiller, Au rude tronc au feuillage flexible, Or il advint qu'un jour un beau taureau, En arrivant au lieu du pâturage, Comme saisi d'une soudaine rage, S'enfuit au loin délaissant le troupeau, Jusqu à l'endroit où l'on voit la chapelle, Et qui n'était alors qu'un dur rocher, C'est vainement que le berger l'appelle, Sourd il attend qu'on le vienne chercher, Même ce n'est qu'avec beaucoup de peine, Qu'il réussit à l'arracher d'un chêne, Auprès duquel il demeurait couché, Cet incident parut fort ordinaire, Aussi notre homme en fut-il peu touché, Le lendemain survient la même affaire, Et puis encore et puis le jour suivant, Quand la Baquade avec soin rassemblée, Apparaissait au haut de la vallée, Notre taureau mettant la tête au vent, Peu soucieux d'herbes ou de ramée, Accomplissait sa course accoutumée, Dans les ravins sur les rocs bondissant, Remplissait l'air de son cri mugissant, Puis se couchait contre le tronc du chêne, Notre berger peu patient dit-on, Accourt un jour furieux hors d'haleine, Le bras armé d'un énorme bâton, Sur l'animal il frappe fort et ferme. Vous croyez tous que le taureau s'enfuit. Il n'en fut rien, Planté là comme un terme. Sans se défendre, il gémit, il mugit, La tête basse et les naseaux à terre. Il jette au loin des torrents de poussière, Ses quatre pieds creusent le sol pierreux, Et blanc d'écume il paraît furieux, Lors le berger voyant sa persistance, Qu'ai-je gagné dit-il à me fâcher, De la douceur essayons la puissance, En vain de l'arbre il ne peut l'arracher, Notre pasteur (langage sacrilège) ! Se dit : Cet arbre est sous un sortilège, Où bien son ombre abrite un crime affreux, Il se rapproche il observe examine, Et que voit-il ? Providence divine ! Le chêne est vert mais à son tronc noueux, Le temps a fait de légères blessures, En regardant par ces minces fissures, Il aperçoit le visage bien doux, Les bras le corps d'une belle statue, Il reconnait la Vierge, et l âme émue, Au pied du chêne, il tombe à deux genoux.

Puis rassemblant sa colonne champêtre, En toute hâte, il va trouver son maître. En entendant ce récit merveilleux, Le bon vieillard rendit grâces aux cieux, Le lendemain quand le jour vint à naître, Il réunit voisins enfants neveux, Et tous ensemble allèrent reconnaître, La vérité du fait miraculeux. Le berger seul guidait la compagnie, Car le taureau sa mission finie, Avait déjà pris sa place au troupeau, Et sous un arbre il paissait près de l'eau, Nos voyageurs arrivés près du chêne, Regardent tous et chacun voit sans peine, La sainte image apparue au berger. Mais quelle main dans cette étroite enceinte La fit entrer, et de sa rude étreinte, Quel bras puissant pourra la dégager ? Il faut la hache, Alors avec courage, Jeunes et vieux se mettent à l'ouvrage, L'arbre se fend sous leurs coups vigoureux, Et la statue apparaît à leurs yeux, Sur cette terre à jamais consacrée. S'agenouillant, chacun d'entre eux pria, En invoquant l'image vénérée, Et lui disant un Ave Maria. Tout aussitôt à la forêt voisine, Ils vont couper des arbres des rameaux, Ces paysans architectes nouveaux, Pressent leur œuvre et bientôt se dessine, Sur la statue un temple pastoral, Des troncs noueux à l'informe structure, Des branches d'arbre un dôme de verdure, Tel fut amis le primitif Coral.

Avec le temps la piété fidèle, A fait bâtir cette sainte chapelle, Qui dans ses murs nous revoit tous les ans, La vérité de ces faits éclatants, Qui de Marie annoncent la puissance, Remplit bientôt, et l'Espagne et la France, De tous les lieux attirés vers nos monts, Les pèlerins vinrent porter leurs dons, Avec leurs vœux sur cet autel modeste, Où chaque jour de la grâce céleste, Le tout puissant attendri de nos maux, Fait éclater des prodiges nouveaux.

De tout ces faits que garde la mémoire, Je ne veux point ici tracer l'histoire, Ce serait long, Dieu les fit si nombreux, J'en choisis un c'est le premier d'entre eux.

Le miracle

Jean Solana (l'histoire ainsi le nomme), Était de Prats, C'était un grand jeune homme, Comme berger conduisant le troupeau, D'une maison sise sur le coteau, Et qu'au pays on appelait Mirailles. Or, bien souvent, son maître l'envoyait Paître moutons et brebis aux broussailles. Que de ce temps encore l'on voyait Où sont ces blés. Un jour vint un orage, Mêlé d'éclairs, de tonnerre, et de vent, Où pluie et grêle à l'envi faisaient rage, Tel en un mot qu'on n'en voit pas souvent. Sous les efforts de l'horrible tempête, Notre berger courbe d'abord la tête, Puis résolu de gagner ses abris, A droite à gauche il cherche ses brebis, Mais c'est en vain, Effrayé par l'orage, Tout son troupeau s'est au loin dispersé, Plus de brebis, Alors perdant courage, Il court il vient et revient harassé, Il siffle, il jure, enfin hors de lui même : Dieu m abandonne... O Satan ! viens à moi ; Accours dit-il, je n ai d'espoir qu'en toi !! A peine a-t-il proféré ce blasphème, Qu'avec fracas la foudre brille aux cieux. Au même instant, se dressent à ses yeux, Deux cavaliers comme sortis de terre, Triste est le lieu sauvage et solitaire, Noir leur cheval, noir aussi leur manteau, Brodé d'argent comme un drap de tombeau. Leur feutre noir couvre leur tête sombre, Leur œil ardent étincelle dans l'ombre, Leur corps répand comme une odeur d'enfer. C'était Satan, suivi de Lucifer, Venus tous deux du fond de leur empire. A cet appel d'un coupable délire, Que me veux-tu dit Satan ?

- Mon troupeau

- Que donnes-tu ?

- Ce que j'ai de plus beau : Moi corps et âme et mon espoir suprême. - C'est fait, demain ici sur ce lieu même, Nous t'attendrons.

Le pacte était fini, Et le troupeau se trouvait réuni.

Des cavaliers de l'étrange prodige, Il n'est plus rien, pas le moindre vestige. Tout est silence au fond du sombre val, Des trois acteurs de ce drame infernal, Un seul restait, Son âme était vendue. 

Depuis longtemps, la nuit est descendue, Et le berger n'est pas encore rentré. Le maître donc, de crainte pénétré, Va le chercher et le trouve à la place, Qu'on vient de voir, morne, la tête basse, Les yeux hagards, et tout tremblant de peur. Le bon vieillard, d'une voix indulgente, Fait ses efforts pour chasser sa torpeur, Mais sa raison naguère intelligente, Semble le fuir. On le mène à son lit, Puis on lui passe un chapelet bénit, Autour du cou, sans pourtant qu'il s'en doute, L'aube en naissant, le montre sur la route, Menant tout droit au carrefour maudit, Où par l'enfer le pacte fut écrit. Il marche, il va comme un corps insensible, Et tel que si quelque force invisible, A son insu, malgré lui, l'emportait, Des cavaliers, le couple l'attendait, Sombres tous deux, et le regard farouche, Un rire amer faisait rider leur bouche, Pour nos serments nous réclamons les tiens Lui dit Satan. Marche, tu m'appartiens ! Des deux côtés, les cavaliers le prennent, Il se débat, Vains efforts, ils l'entraînent, Vers le torrent pour l'y précipiter. L'infortuné tente de résister, Il se repent, il veut rompre son pacte, Mais sous ses pieds mugit la cataracte, C'est fait de lui, quand au moment fatal, Il crie enfin : 0 Vierge du Coral !!!

A ses regards notre Vierge divine, Paraît soudain, Rayon venu des cieux, Un nimbe d'or l'entoure et l'illumine, Purifiant ainsi ces sombres lieux ; Sa robe a pris à la voûte azurée, Son doux éclat mais plus brillant encore, En plis flottants de sa tête sacrée, Tombe un long voile ouvré de soie et d'or, Comme toujours cette divine Mère Porte en ses bras son Éternel Enfant, Ses yeux sont pleins d'une sainte colère, Elle s'avance et d'un ton menaçant, Allez maudits, retournez à vos flammes, Quittez ces lieux que gouverne ma loi ! De ce pays, je protège les âmes, Retirez-vous, cet enfant est à moi ! Lors, il se fit un grand bruit dans le gouffre, L'air un instant fut infecté de soufre, Et les démons disparurent soudain. La Vierge alors d'un sourire bénin, Accompagnant sa céleste parole, S'adresse à Jean, le calme et le console. Elle le prend ensuite par la main, Et dans les airs se frayant un chemin, Le fait entrer dans sa sainte chapelle, Près de l'autel bien que l'huis fût fermé. Mon cher enfant dit la Vierge immortelle, Par mon pouvoir l'enfer est désarmé. Au repentir tu vois que Dieu pardonne, Mais souviens toi dans tes jours de douleur, De n invoquer que le saint nom qui donne, La force au faible et la paix au malheur, Va mon enfant pars et sois moi fidèle. En même temps, elle ôtait de son cou, Un chapelet qu'il reçut à genou, Notre berger sortit de la chapelle, Le cœur rempli d'un saint enivrement, Et dit à tous ce grand événement. Il fut depuis fidèle à sa promesse, Ne jura plus par l'esprit infernal, Et tous les ans, il fit dire une messe, Pour honorer la Vierge du Coral. Mais je reviens prendre place au cortège, Qui lentement va par delà les monts, Porter ses vœux à celle qui protège, Les habitants de nos riants cantons.

Source : Livre "Le Vallespir et Notre-Dame du Coral"

 

 

 

 

 

 

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