Agnès Cao Guiying dans sa cage, sans nourriture ni eau
Agnès Cao Guiying ou Agnes Tsao Kou Ying, née le 28 avril 1821, morte le 1er mars 1856, est une jeune chrétienne laïque chinoise de la dynastie Qing, martyrisée pour avoir prêché l'Évangile au Guangxi.
Reconnue martyre, elle est canonisée le 1er octobre 2000 par le pape Jean-Paul II.
Sa fête est le 1er mars, propre, ou le 28 septembre, avec les autres martyrs de Chine.
Biographie
Agnès Cao Guiying naît dans le petit village de Wujiazhai, dans la province du Guizhou, en 1821.
Sa famille est une famille catholique, originaire de la province du Sichuan.
Après la mort de ses parents, elle quitte sa ville natale pour travailler dans la ville de Xingyi.
Elle y rencontre une femme catholique qui la laisse vivre avec elle.
Peu après, Mgr Bai en visite à Xingyi découvre qu'elle est sans famille.
Il
l'emmène à la paroisse locale pour y apprendre davantage sur le
christianisme. L'évêque trouve qu'elle est intelligente et qu'elle
apprend vite.
À
18 ans, elle épouse un jeune fermier de la région, mais son beau-frère
et sa belle-sœur la traitent comme une étrangère parce qu'elle est
chrétienne et ne la considèrent pas comme faisant partie de la famille.
Ils lui donnent très peu de nourriture.
Quand son mari meurt martyr deux ans plus tard, sa situation s'aggrave encore, elle est chassée de la maison.
Pour subvenir à ses besoins, elle doit exécuter de petits travaux.
Puis une veuve catholique pieuse l'invite à habiter chez elle.
Elle connaît et comprend les Écritures et les enseignements de l'Église.
Chaque fois qu'un prêtre leur rend visite, cette veuve se confesse et reçoit l'eucharistie.
Avec un tel exemple devant elle, Agnès progresse en spiritualité.
Lors d'une visite du P. Auguste Chapdelaine, il découvre à quel point Agnès connaît bien la religion.
Il
lui demande de s'installer dans la province du Guangxi pour y effectuer
un travail missionnaire, notamment pour enseigner la religion
catholique aux quelque 30 à 40 familles catholiques qui y vivent à
l'époque.
Elle se rend en 1852 dans la ville de Baijiazhai dans le comté de Xilin, et en fait son quartier général de prédication.
Partant de là, elle enseigne la religion catholique à travers le Guangxi.
Elle enseigne également la cuisine, l'économie domestique et, à ses moments libres, elle aide à garder les enfants.
En
1856, alors qu'elle intervient à Yaoshan, dans le Guangxi, près de
Guilin, le gouvernement local décide de prendre des mesures contre les
chrétiens vivant dans la région.
Agnès est arrêtée avec de nombreux autres catholiques qui sont rapidement libérés.
Seuls Agnès et le P. Chapdelaine doivent rester en prison.
Le père Chapdelaine meurt peu après.
Le magistrat du comté essaye de persuader Agnès de renier sa foi et lui promet que si elle le faisait, elle sera libérée.
Agnès reste insensible à cette proposition.
Ensuite le magistrat menace de la torturer mais elle ne montre aucune frayeur.
Finalement, le magistrat décide de la condamner à mort, par le supplice de la cage.
Il la fait enfermer dans une cage si étroite qu'elle ne peut que se tenir debout. Elle n'a ni eau ni nourriture.
Elle y prie à plusieurs reprises : « Mon Dieu, aie pitié de moi ; Jésus sauve-moi ! ».
Elle meurt au bout de trois jours, de faim ou fusillée, le 1er mars 1856.
Reconnaissance
Canonisation
Agnès
Cao Guiying est reconnue martyre et vénérable le 2 juillet 1899. Le
pape Léon XIII la proclame « bienheureuse » le 27 mai 1900.
Le pape Jean-Paul II la canonise comme martyre et sainte le 1er octobre 2000, en même temps que les autres martyrs de Chine.
Elle est fêtée le 1er mars, jour anniversaire de sa mort, ou le 9 juillet, avec le groupe des martyrs.
Autres hommages
Une église catholique lui est dédiée à Markham, dans l'Ontario, au Canada.
Eduard Gottlieb Profittlich,
né le 11 septembre 1890 à Birresdorf près de Coblence (province de
Rhénanie) et mort le 22 février 1942 à Kirov (URSS) est un prêtre
jésuite allemand.
Administrateur apostolique d'Estonie en 1931 il est ordonné évêque en 1936 avec le titre d'archevêque.
Condamné pour activité antisoviétique il meurt en prison en 1942.
Il est considéré comme martyr de la foi.
Biographie
Eduard
Profittlich naît dans une famille paysanne, huitième de dix enfants, et
fait ses études secondaires à Linz, puis au séminaire de Trèves qu'il
quitte pour entrer en 1913 dans la Compagnie de Jésus et fait son
noviciat à Heerenberg (Pays-Bas), où les jésuites allemands se sont
installés à la suite de leur expulsion provoquée par la politique du Kulturkampf de Bismarck.
Son
frère aîné Peter (1878-1915) part alors comme missionnaire au Brésil.
Eduard, lui, poursuit ses études en exil, au scolasticat de Fauquemont
(Pays-Bas).
Durant
la Première Guerre mondiale il sert comme infirmier de 1916 à 1918 dans
l'armée impériale, après avoir reçu ses ordres mineurs.
Il
est ordonné prêtre le 27 août 1922 et entre au nouvel institut
pontifical oriental, fondé en 1917 par Benoît XV, avec l'intention de se
préparer au travail missionnaire clandestin en Russie.
On l'envoie faire des études à Cracovie également.
Il devient docteur en philosophie (1923) et en théologie (1924) de l'université de Cracovie.
Il est envoyé comme missionnaire jésuite en Pologne en 1924 et retourne en Allemagne l'année suivante.
Il est prêtre de paroisse à Hambourg.
En
1930, il est envoyé à Tallinn en Estonie, après avoir prononcé ses vœux
perpétuels, comme curé de la paroisse Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Il
est nommé l'année suivante administrateur apostolique de l'Estonie qui
compte une petite minorité de catholiques d'origine polonaise ou
allemande de la Baltique.
Il
est nommé le 27 novembre 1936 archevêque titulaire d'Hadrianopolis,
après un accord entre le Saint-Siège et la république estonienne et
consacré un mois plus tard.
Il
a obtenu la nationalité estonienne en 1935. Il y a alors une dizaine de
prêtres catholiques et des religieuses polonaises ou tchèques.
Il
demeure avec ses fidèles lorsque l'Estonie est absorbée par l'URSS en
juin 1940 à la suite du pacte germano-soviétique, refusant d'être
rapatrié en Allemagne ce pour quoi il avait droit en tant qu'Allemand.
La répression s'abat sur les chrétiens de différentes confessions. Soixante mille Estoniens sont déportés ou emprisonnés.
Il fait trois fois des démarches auprès de l'ambassade allemande de
Tallinn pour obtenir des visas de sortie à certains prêtres et
religieuses catholiques et à des Allemands de la Baltique incarcérés par
les Soviétiques.
Il
est arrêté par huit agents du NKVD le 27 juin 1941 à deux heures du
matin (avant l'invasion de l'Estonie par la Wehrmacht et après la
déclaration de guerre de l'Allemagne à l'URSS) et transféré à la prison
N°1 de Kirov où il est emprisonné dans l'attente de son procès qui le
condamne à mort pour activités anti-soviétiques et espionnage.
Il meurt en prison le 22 février 1942 avant que la sentence ne soit exécutée. Il a été réhabilité en 1990.
Sa cause de béatification est ouverte à Saint-Pétersbourg depuis 2003.
Une plaque rappelle sa mémoire à la petite cathédrale catholique Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Tallinn.
Jean Pozzobon (en portugais : João Luiz Pozzobon),
né à São João do Polêsine (Brésil), le 12 décembre 1904 et décédé le 27
juin 1985 à Santa Maria (Brésil), était un diacre permanent catholique
et l’initiateur de la Campagne de la Mère Pèlerine de Schoenstatt,
aujourd’hui présente dans plus de 100 pays dans le monde.
Son procès de béatification est en cours.
Biographie
Enfance
Fils
d’immigrants italiens établis au sud du Brésil, Jean Pozzobon est né
dans une modeste famille paysanne, qui priait le rosaire tous les soirs.
Troisième de neuf enfants, à 10 ans il dit à son père qu’il veut être prêtre.
Il est envoyé pour cela à la ville de Vale Vêneto, où il y avait un séminaire des Pères Pallotins.
Il y étudie pendant environ dix mois, puis revient chez lui, à cause de son fragile état de santé physique.
À 14 ans, il commence à avoir de graves problèmes de vue, de sorte
qu’il ne peut pas poursuivre ses études. Pour cette même raison, il
n’est pas jugé apte au service militaire.
Des années plus tard, Jean disait, sur sa santé : « Dieu, dans son infinie bonté, ne m’a pas jugé incapable.
Il
m’a utilisé tel quel je suis et m’a confié à sa Mère pour la Campagne
du Saint Rosaire. Personne n’est incapable au service de Dieu ».
Mari et père
Il se marie à l’âge de 23 ans et a deux enfants, mais devient veuf à 28 ans.
Il avait déménagé à la ville de Santa Maria pendant la maladie de son épouse.
C'est
dans cette ville qu'à 32 ans, avec deux enfants en bas âge, il fonde un
nouveau ménage, en se mariant avec Victoria Filipetto, avec qui il a
cinq autres enfants.
Paysan, il décide d’ouvrir un petit magasin devant sa maison à Santa Maria.
Il est très respecté par les gens de son village, surtout grâce à son honnêteté.
Il disait : « Je
pourrais être un homme riche, mais je n’applique que la marge de profit
légitime ; tu ne peux pas t’approprier ce qui appartient à autrui ».
Cela
contrariait la pratique d’autres commerçants à l’époque, qui vendaient
des biens pour le double du prix qu’ils étaient achetés.
Premiers contacts avec Schoenstatt
C'est en 1947 que sa vie croise le chemin du Mouvement de Schoenstatt.
Il commence son cheminement de formation spirituelle avec les Sœurs de Marie de Schoenstatt et le Père Celestino Trevisan.
Il participe à la bénédiction de la première pierre du Sanctuaire de Schoenstatt à Santa Maria.
À cette cérémonie est présent le P. Joseph Kentenich, fondateur de Schoenstatt.
Ce fait lui marquera à jamais : « Je me sentais comme un petit élève du Père Kentenich », dit Pozzobon plus tard. « Dès
que j’avais douze ans je sentais un vide, un manque que je ne
comprenais pas. Mais dès ce moment-là, j’ai découvert que ce manque
était de Dieu et de sa Mère. »
Jean
scelle son Alliance d’Amour avec Marie le 11 avril 1948, jour de la
bénédiction et inauguration du Sanctuaire à Santa Maria.
Les débuts de la Campagne de la Mère Pèlerine
En 1950, le Pape Pie XII convoque une Année sainte pour l’Église. Le 1er novembre de cette même année verrait la proclamation du dogme de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie.
L'icône de la Mère Pèlerine transportée par Pozzobon
En
septembre, Jean assiste, avec une centaine d’hommes, à une série
d’exercices spirituels que le Père Celestino Trevisan donné avec Sœur
Teresinha Gobbo.
Ils y discutent de l’importance de la prière du Rosaire et comment stimuler une croisade de prière dans la famille.
Le
10 septembre, une réplique de l’icône de la Mater Ter Admirabilis,
présente dans le Sanctuaire de Schoenstatt, est bénie et confiée à Jean
Pozzobon pour qu’il aille prier le Rosaire avec l’image dans les
familles.
« À
ce moment-là, j’ai compris que la bonté et la miséricorde de Dieu et de
la Vierge Mère et Reine m’avaient confié une grande mission
évangélisatrice : la campagne du Saint Rosaire. »
Il est convaincu que « quand
quelque chose est de Dieu, un homme seul peut faire bouger le monde.
J’ai dit à la Sainte Vierge : “j’ai sept enfants et une épouse, et je
dois rendre compte à Dieu de mes enfants et de mon épouse. Mais s’il est
de la volonté de Dieu et de la Vôtre, un seul homme peut déplacer des
montagnes.” Mais tout allait bien. Les premières années, j’ai dédié à la
Mère et Reine deux heures par jour de mon temps. Quand les enfants
étaient déjà plus grands et pouvaient travailler dans le magasin, j'en
suis venu à me dédier intégralement à la Campagne. Si Dieu veut que
quelqu’un réalise une mission, Il concédera aussi le temps pour se
dédier à sa famille ».
Les
demandes pour recevoir la visite de l’icône de la Mère pèlerine
augmentent. Jean Pozzobon reste le matin dans son magasin et, les
commandes livrées, il laisse le comptoir à son épouse ou à ses enfants
pour passer l’après-midi à rendre visite aux familles pour prier le
rosaire.
Ensuite,
il commence à visiter aussi les écoles, hôpitaux et même les prisons de
la région. Et cela toujours à pied, en portant l’image sur son dos,
pesant quelque onze kilos.
Pozzobon visite une famille de paysans
Jean
Pozzobon organise aussi des « missions » dans les villages : il apporte
l’icône dans les villages et les familles se rassemblent pour prier le
rosaire ; puis, il leur prêche l’évangile, parle de conversion et se
renseigne sur l’état matériel et spirituel des familles. Alors, il prend
congé du village et, revenant quelques jours plus tard, il apporte de
l’aide matérielle et aussi un prêtre, pour célébrer la messe, confesser,
marier les couples et baptiser les enfants.
Les
fruits commencent à apparaître. Beaucoup de familles retournent à
l’Église ; des pèlerinages au Sanctuaire de Schoenstatt s'organisent ;
l'adoration eucharistique est établie dans plusieurs paroisses ; des
paysans bâtissent des chapelles dans les villages4.
Avec
le temps, Jean n’arrive plus tout seul à faire les visites avec la
Vierge ; alors, les Sœurs de Marie de Schoenstatt font des copies de
l’image pèlerine, mais dans une taille plus petite, pour rendre plus
facile son transport par des responsables, qui parcourent trente
familles avec elles.
L'icône plus petit de la Mère Pèlerine de Schoenstatt utilisé aujourd'hui
Le
30 décembre 1972, il est ordonné diacre par Monseigneur Éric Ferrari.
Le Diacre Jean Pozzobon est dès lors mis à des rudes épreuves. Au début,
son travail n’est pas compris et il est souvent critiqué. Mais il reste
dans l'obéissance à son évêque et au curé de sa paroisse.
« Parfois,
délaissé, je me demandais : Que suis-je en train de faire ? Je renonce à
ce qui m’est le plus cher, loin de ma famille, seul dans ce chemin.
Alors je me rendais compte : j'apporte la Mère de Dieu. Le monde a
besoin d’héroïsme. Et cela me redonnait la force et le courage. »
Son engagement envers les plus pauvres
Vers
1955, Jean fonde le « Noble Village de la Charité », où il bâtit des
maisons gratuites pour les pauvres qui vivaient avec ses familles dans
les rues : « Là, j’ai compris le sens de la “Via Crucis”, la
détresse du Christ que nous ne pouvons qu’imaginer. Les souffrances de
nos frères causées par ceux qui ne font aucun effort en se sacrifier
pour l’autre. Je fais confiance en la Providence. Je n’ai jamais été un
homme riche, mais je sais que Dieu ne délaisse pas ceux qui servent à
son prochain. J’ai reçu un petit montant d’argent qui a rendu possible
l’achat d’un lot de terres et le matériel de construction nécessaire.
Des gens généreuses y ont contribué, on a mis les mains à l’œuvre et
dans peu de temps les premières maisonnettes ont été bâties. »
Par
la suite, Pozzobon et un groupe de bénévoles ont passé à distribuer des
vêtements, de la nourriture et à éduquer les gens du Village de la
Charité au travail. Ils ont aussi planté des arbres fruitiers et des
fleurs. Son objectif était d’aider les pauvres à conquérir sa dignité,
le respect de l'être humain avec ses valeurs.
« Je
voudrais changer ce monde tellement dominé par le matérialisme.
Apporter Jésus, apporter son message, et que tous devenaient bons et
s’aimaient les uns envers les autres. Je sentais beaucoup de force et de
joie, et je me mettais à la disposition de la Maman d'accepter tous les
sacrifices qu'elle m'envoyait. Par amour auprès de cette sainte image,
j’ai eu deux mille différents lits dans l'obscurité de la nuit, entre
les lis des champs et les bois. Elle m'a toujours accompagné, dans de
longues marches, en traversant les vallées et les fleuves, quand je
m’asseyais au bord du chemin je lui disait : 'Maman, je n'en peux
plus !'. Quand je passais par des humiliations et de dures épreuves,
elle m'accompagnait toujours. Avec seulement mes forces je ne pourrais
jamais accomplir tout cela. »
Décès de Pozzobon et continuation de son œuvre
Le Pape Jean Paul II bénit l'icône pèlerin de Jean Pozzobon, en 1984
Le
15 juin 1985, Jean offre sa vie dans le Sanctuaire pour
l’épanouissement de la Campagne du Rosaire. Dans la matinée du 27 juin
1985, le Diacre Jean Pozzobon est heurté par un camion au milieu d’un
épais brouillard, sur son chemin vers le Sanctuaire de Notre Dame de
Schoenstatt pour assister à la messe, comme il le faisait
quotidiennement.
La
Campagne de la Mère Pèlerine, selon le vœu de Pozzobon, continue à
s’épanouir. Elle est aujourd’hui présente dans plus de 100 pays dans le
monde, dans les six continents. En effet, même dans l’Antarctique il y a
une image de la Vierge de Schoenstatt, dans une station de recherche
scientifique.
Jean
Pozzobon a parcouru plus de 140 000 kilomètres avec l'image de la Mère
Pèlerine de Schoenstatt dans ses presque 40 ans d’apostolat.
Des
données récentes du secrétariat de la Campagne au Brésil indiquent
qu’aujourd’hui seulement dans ce pays il y a presque deux millions et
demi de familles qui reçoivent l’image pèlerine de la Mère Trois fois
Admirable.
Procès de béatification
Son
procès de béatification a été ouvert en 1994 dans le diocèse de Santa
Maria. En mai 2009 la phase diocésaine en a été achevée et le dossier
envoyé à la Congrégation pour les causes des saints à Rome.
Sa
phase romaine a débuté le 3 juin 2009, juste une semaine après
l'arrivée des plus de 10800 documents instruisant la cause, ce qui a
surpris ses postulateurs, qui s'attendaient à un délai beaucoup plus
long, entre trois mois et une année, pour la réception de la cause au
Vatican. Dès lors, Jean Pozzobon peut être appelé « Serviteur de Dieu ».
Le quartier Diácono João Luiz Pozzobon porte son nom, dans la municipalité de Santa Maria (Rio Grande do Sul).
María Sara Alvarado Pontón,
née à Bogota le 12 septembre 1902, morte le 28 mars 1980, est une
religieuse, fondatrice des sœurs « dominicaines filles de Notre-Dame de
Nazareth ».
Biographie
Treizième
enfant de Dámaso Alvarado et Felisa Pontón, dès l’enfance la maladie
(rhumatisme) la tient éloignée des amusements de son âge.
Sa première communion lui laisse un souvenir inoubliable ; elle ressent alors un appel à la sainteté.
Les plaisirs du monde l’attirent aussi.
Sa
santé ne lui permettant pas de devenir missionnaire, elle fait divers
essais de vie religieuse, active ou contemplative, qui aboutissent à des
échecs.
Elle sent qu’elle est appelée à quelque chose de spécial.
Elle prie beaucoup.
Elle crée une œuvre des servantes, pour les personnes les plus marginalisées.
Beaucoup
des personnes accueillies sont des campagnardes sans instruction,
exploitées, humiliées et maltraitées par leurs patrons, parfois elles
arrivent sur le trottoir, en danger physique et spirituel.
Le
11 février 1938, Sara quitte définitivement la maison de ses parents,
elle s’installe aux environs de Bogotá, dans une ferme nommée San
Gregorio, où les filles peuvent loger et recevoir les attentions dont
elles ont besoin.
En
prière devant le Saint Sacrement du 4 au 6 mars 1938, la fondatrice
écrit son projet pour l’œuvre des servantes qui aura comme but « la plus grande gloire de Dieu et le bien du prochain ».
La date retenue par l'historiographie pour la fondation est le 25 mars 1938.
Le nouvel ordre prend le nom de « Dominicas Hijas de Nuestra Señora de Nazareth », les « dominicaines filles de Notre-Dame de Nazareth ».
La
situation des filles demande une solution rapide : un asile pour celles
qui sont vieilles et malades, éducation et instruction scolaire et
religieuse pour toutes.
« Notre
vie sera simple et commune, à l’imitation de Jésus, Marie et Joseph à
Nazareth. Vie cachée de prière et de travail, nous emploierons ces deux
moyens pour l’apostolat ; dans notre façon d’être nous observerons une
dignité aimable, une douceur et une humilité qui inspire confiance...
nous exercerons la charité avec toutes... comme des esclaves de la
Sainte Vierge, nous aurons comme devoir sacré l’accomplissement de ses
paroles, en étant comme elle profondément et sincèrement humbles. »
À
partir de 1940, l’œuvre Nazareth est soutenue par le frère Enrique
Alberto Higuera Barrera, dominicain, qui par la suite sera réputé
cofondateur de la congrégation.
Le
9 novembre 1948, après une grave crise dans l’œuvre, Notre Dame de
Chiquinquirá, patronne de la Colombie, est couronnée généralissime,
reine et maîtresse de cette œuvre.
En
janvier 1964 l’œuvre est approuvée comme congrégation de droit
diocésain, le 15 avril elle est déclarée agrégée à l’Ordre, et les sœurs
revêtent l’habit blanc et noir. En septembre 1975, la congrégation est
approuvée par le pape.
En 1980 la Mère Sarita meurt en réputation de sainteté.
Sa cause de béatification est en cours.
L'Église lui a donné en 2001 le titre de Servante de Dieu.
Matthieu Henri Planchat, né le 8 novembre 1823 à La Roche-sur-Yon et mort fusillé le 26 mai 1871 (à 47 ans) à Paris, est un prêtre catholique français, religieux de Saint Vincent de Paul.
Reconnu martyr de la foi par le pape François, il sera proclamé bienheureux le 22 avril 2023.
Biographie
Formation
Henri Planchat naît dans une famille pieuse, dont le père est magistrat.
Celui-ci est ensuite envoyé en poste à Chartres, à Lille puis nommé président du Tribunal d'Oran en Algérie.
Malgré
l'éloignement de sa famille, le jeune Henri poursuit à partir de 1837
ses études au collège Stanislas de Paris où il reste trois ans, puis les
poursuit au collège de l'abbé Poiloup à Vaugirard, alors quartier
périphérique en dehors de Paris.
Il
fait ses études de droit, comme le voulait son père, mais à peine son
diplôme d'avocat en poche, il entre au séminaire d'Issy-les-Moulineaux.
Durant
ses études de théologie, il participe à l'une des Conférences de la
Société de Saint-Vincent-de-Paul présidée par Jean-Léon Le Prevost.
C'est
ainsi qu'il fait la connaissance de l'Institut des Frères de St-Vincent
de Paul, fondé par Le Prevost en 1845, et qu'il découvre sa vocation.
Il s'occupe alors des pauvres, de la bibliothèque de la paroisse et collabore au patronage des Frères de Saint Vincent de Paul.
Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1850.
Il
se présente trois jours plus tard devant Jean-Léon Le Prévost pour être
accueilli en tant que premier prêtre au sein de la nouvelle
congrégation des qui ne comptait jusqu'alors que des frères.
Aumônier à Paris
Il s'investit à Grenelle et Vaugirard dont les populations se montrent souvent hostiles aux prêtres.
Après
un séjour en Italie, il revient en avril 1853, il s'occupe du patronage
Notre-Dame de Grâces actif dans la formation des garçons, tout en
continuant à visiter les malades et assister les pauvres.
Le succès de son action pastorale provoque toutefois la susceptibilité du curé de la paroisse de Grenelle.
Pour
calmer les choses, son supérieur, M. Le Prevost, l'envoie deux ans à
Arras assister l'abbé Halluin qui dirige un orphelinat avec des ateliers
d'apprentissage.
De
retour à Paris en 1863, il est désigné comme aumônier du Patronage
Sainte-Anne dont les Frères de St-Vincent de Paul ont pris la direction
en mars 1862, sur les instances de M. Decaux, nouveau président des
Conférences de Paris et ami intime de M. Le Prevost.
Cette
Œuvre, fondée et patronnée par la Société de St-Vincent de Paul, groupe
alors près de 300 enfants et jeunes gens, mais se trouve dans
l’impossibilité de prendre son plein essor.
Confinée
dans le rez-de-chaussée d’une modeste maison, au 81 rue de la Roquette,
elle ne dispose ni de locaux suffisants, ni surtout de chapelle.
Il
installe le Patronage Sainte-Anne dans de nouveaux locaux, rue des Bois
: salles de jeux, gymnase, ateliers pour la formation des apprentis et,
surtout, une grande chapelle. Près de cinq cents garçons et apprentis
qui y sont formés.
Détail de la fresque qui se trouve au dessus du tombeau de Henri Planchat
Par Yvon Sabourin — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=104841088
Durant la guerre de 1870
Lorsque
la guerre de 1870 éclate, il s’associe au mouvement patriotique et
charitable, suscité par la guerre, en faveur des blessés évacués dans la
capitale et des soldats chargés de sa défense. Sollicité par M. Decaux,
président de la Société de St-Vincent de Paul, il établit une ambulance
dans son Œuvre.
Dès la mi-septembre en effet, le quartier de Charonne est envahi par des bataillons de mobiles.
Installés
dans des baraques de fortune, où ils ne pouvaient guère séjourner que
la nuit, ceux-ci erraient le plus souvent, entre les exercices.
Il crée alors le Patronage des Mobiles, qui suscite des critiques d'officiers de la Garde nationale.
Commune de Paris
Bien
qu'Henri Planchat soit étranger aux luttes politiques, le jour même du
début de l’insurrection de la Commune dans Paris, le 18 mars, une bande
d’insurgés envahit le patronage Sainte-Anne sous prétexte d’y saisir des
armes.
Ils fouillent la maison de fond en comble, mais ils ne trouvent pas d’armes.
Dessin de Bertal publié dans l'Album du Figaro deuxième édition 1875
Le
Jeudi Saint, 6 avril, un groupe de fédérés pénètre à Sainte-Anne, un
commissaire, revolver au poing, lui notifie alors son arrestation.
Il est conduit à la mairie du XXe arrondissement où il subit un interrogatoire.
Le jour suivant, il est transféré à la Préfecture de Police.
Le 13 avril, avec d’autres religieux prisonniers qui l’ont rejoint, il est transféré à la prison Mazas.
Le
vendredi 26 mai, les combats deviennent plus intense entre les
Versaillais qui ont gagné presque tous les quartiers et les fédérés qui
se replient sur les derniers bastions et barricades.
Au
début de l’après-midi, le Père Planchat, avec neuf autres
ecclésiastiques et une quarantaine de civils sont extraits de la prison
par le Colonel Émile Gois et conduits de la prison de la Grande
Roquette, à travers les rues de Belleville, jusqu’à la Villa Vincennes,
au 85 rue Haxo.
Au long du chemin, des voix dans la foule les accueillent avec des injures et des cris de mort.
À
six heures, lorsque les prisonniers arrivèrent rue Haxo, la foule s’est
regroupée dans l’allée, frappe les prisonniers, les bousculant et les
entraînent jusqu’à la murette du terrain vague.
Soudain, un coup de revolver donna le signal du massacre. Une fusillade désordonnée éclata aussitôt.
Cette tuerie dura près d’une demi-heure.
Le Père Mathieu-Henri Planchat figure parmi les morts. Ses restes reposent au sanctuaire de l'église Notre-Dame-de-la-Salette de Paris dans le XVe arrondissement de Paris.
Vénération
Béatification
Reconnaissance du martyre
Par William Jexpire — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=81514948
Après
son décès, la réputation de martyr du Père Planchat se diffuse
rapidement. La ville de Paris rebaptise une partie de la rue des Bois,
dans Charonne, en rue Père Henri-Planchat dans le 20e arrondissement de Paris.
En 1897, s'ouvre à Paris la phase diocésaine du procès en béatification. Après avoir été introduite à Rome en 1964, cette cause a finalement reçu le vote unanime des consulteurs de la Congrégation pour les Causes des Saints le 22 octobre 2020.
Béatification
Le 25 novembre 2021, le pape François reconnaît la mort en martyr du Père Planchat et de 4 autres prêtres parisiens morts pendant la Commune, et signe le décret de leur béatification. Ils seront solennellement proclamés bienheureux au cours d'une messe célébrée à Paris le 22 avril 2023.