La conversion de Paul, décrite dans le Nouveau Testament, se réfère à l'un des évènements de la vie de Paul de Tarse.
Dans le Nouveau Testament
Avant sa conversion
La lettre aux Philippiens contient un autre passage dans lequel Saul parle de sa vie avant sa conversion : « J'aurais pourtant, moi aussi, des raisons de placer ma confiance dans les valeurs charnelles. Si quelqu'un pense avoir des raisons de le faire, moi, j'en ai bien davantage. J'ai reçu la circoncision quand j'avais huit jours ; je suis de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d'Hébreux ; pour la Loi, j'étais un pharisien ; pour l'ardeur jalouse, j'étais un persécuteur de l'Église ; pour la justice que donne la Loi, j'étais irréprochable » (Ph 3, 4-6).
La conversion de Paul
La conversion de Paul est décrite à la fois dans ses épîtres mais également dans les Actes des Apôtres.
Dans les deux cas, elle est présentée comme étant un miracle.
En effet, en plus d'avoir persécuté les premiers chrétiens, Paul n'a jamais rencontré Jésus avant sa crucifixion et ne faisait pas partie de ses disciples. Bien que Paul se présente par la suite comme un apôtre du Christ, il ne faisait pas partie de ceux qu'on appelle « les Douze ».
Dans les Épîtres
Dans sa lettre aux Galates, il parle de sa conversion comme d'une révélation ayant pour origine Dieu :
Dans les Actes des Apôtres
Actes des Apôtres, chapitre 9
Ce chapitre raconte la conversion de Paul.Acte des Apôtres, chapitre 22
Références culturelles
Peinture
La conversion de saint Paul a été représentée par de nombreux artistes, parmi lesquels Albrecht Dürer, Giovanni Bellini, Fra Angelico, Fra Bartolomeo, Pieter Brueghel l'Ancien, Rubens, William Blake et Luca Giordano.
Le peintre italien Le Caravage a réalisé deux tableaux sur ce thème : La Conversion de saint Paul et La Conversion de saint Paul sur le chemin de Damas.
Traditionnellement représenté à pied, une nouveauté principale au XIIe siècle est l'introduction du cheval dans l'iconographie de l'événement de Damas (alors que le récit biblique ne mentionne pas cette monture, rarissime dans l'Antiquité, les voyageurs ordinaires circulant à pied).
Cette nouvelle tradition iconographique s'avère n'être pas sans signification spirituelle et anthropologique : terrassé dans son orgueil, Saul tombe de très haut.
Littérature
Fête
Source :
Sur la route de Damas, à la tête d’une troupe de fanatiques, chemine un homme de trente ans, qu’on appelle alors Saul (plus exactement Shaoul). Juif de race, grec de fréquentation, et politiquement romain, il a bénéficié de trois cultures, il connait le grec, l'araméen et l’hébreu.
Il revendique une double citoyenneté, celle de Tarse et celle de Rome.
A Tarse, sa ville natale, il n’a fréquenté que les écoles de grammaire, puis il est allé chercher à Jérusalem sa culture supérieure à l’école de Gamaliel.
Moins tolérant que son maître il s’est vite mué en persécuteur des chrétiens.
On le voit garder les vêtements de ceux qui lapident Étienne, ravager l’Église de Jérusalem et obtenir un mandat officiel pour engager des poursuites contre les chrétiens de Damas.
Avant de parvenir à Damas, Saul rencontre le Christ et sa destinée en est toute changée.
De ce grand événement, nous possédons trois récits inspirés : saint Paul rapporte lui-même les faits dans son discours apologétique aux Juifs de Jérusalem et dans son éloquente plaidoirie devant le roi Agrippa ; saint Luc raconte cet épisode au début des Actes des Apôtres.
Ainsi, Saul voit apparaître dans la gloire le Christ ressuscité.
Saul n’est pas un incroyant qui découvre Dieu, ni un pécheur qui veut se libérer de ses fautes, de ses négligences ou de son indifférence.
S'il se convertit, c’est plus par un dépassement de sa foi première que par une répudiation de ses erreurs, qu’un retour à l'innocence perdue.
Il croyait à la Loi et aux prophètes, il croyait que les promesses divines se réaliseraient et que le Messie viendrait.
Dans sa conversion, il apprend et accepte, pour en faire la règle de sa vie, que Alais il ne croyait pas en Jésus !
Il n'avait pas saisi que Jésus est le véritable accomplissement des prophéties, le propre Fils de Dieu, le Sauveur du monde, le ressuscité du matin de Pâques.
Passer du judaïsme au christianisme n’était donc pas renier le passé religieux d’Israël mais le retrouver transfiguré dans ses providentiels achèvements.
On ne saurait trop insister sur le caractère personnel de ce brusque face à face.
Saul signale la soudaine irruption d'une lumière qui dépasse l'éclat du plein midi et qui l’enveloppe ainsi que son escorte.
Un choc violent les renverse tous à terre, tandis qu'ils entendent le son d'une voix. Mais la lumière et le langage demeurent indistincts pour son entourage.
Lui seul voit quelqu’un dans la gloire et perçoit nettement le message qui lui est exclusivement destiné.
Celui qui interpelle si familièrement son adversaire montre qu'il a pénétré jusqu’à ses intentions les plus secrètes : c’est le Christ qu’il poursuit et qu’il atteint dans les chrétiens : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. »
La formulation de l'identité s'accompagne d'une invitation à la docilité : il est temps de mettre fin aux égarements d'une âme que vient stimuler l'aiguillon de la grâce. Saul n’hésitera pas à se livrer sur-le-champ en s'écriant : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? »
Trois faits semblent avoir particulièrement impressionné l'âme de saint Paul au chemin de Damas : la vie du Christ dans la gloire, sa présence mystérieuse dans ses fidèles, et son retour anticipé.
Le Christ est donc simultanément le personnage transcendant du ciel, de l'histoire et de l’apocalypse.
Sous l’effet de la lumière intérieure qui l’éclaire soudain sur la portée des Écritures, Saul voit dans le Christ l’aboutissement de l’Ancien Testament et la réalisation des prophéties.
Saul sait maintenant que les longues préparations sont terminées : l’humanité se trouve désormais engagée dans cette période qu’il désignera par « la plénitude des temps »
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