Paris
La fontaine Saint Michel
La fontaine Saint-Michel est une fontaine située dans le 6e arrondissement de Paris sur la place Saint-Michel, au croisement du boulevard Saint-Michel et de la rue Danton.
Elle a la particularité d'occuper à elle seule tout un mur pignon.
Histoire
La fontaine Saint-Michel, vers 1880
La fontaine Saint-Michel fait partie du plan d'aération de la ville prévu par Haussmann sous Napoléon III.
Le
percement du boulevard Saint-Michel dans l'axe de la Sainte-Chapelle
entraînait la création d'une place au débouché du pont Saint-Michel,
Haussmann a ordonné la mise en place de cette fontaine afin de combler
l'angle entre le boulevard Saint-Michel et la place Saint-André-des-Arts
et donner un débouché visuel à la perspective du boulevard du Palais.
La première idée était d'ériger une énorme statue de Napoléon Ier
mais elle fut abandonnée, et devant l'insistance de la commission
municipale — qui voulait rappeler le souvenir de la vieille « chapelle
Saint-Michel en la Cité » —, ce fut finalement la lutte du Bien contre le Mal qui fut retenue comme programme : l'archange Michel terrassant le Diable dans un arc de triomphe entouré de chimères (ou dragons) ailées.
Elle a été conçue par l'architecte Gabriel Davioud, aidé de Flament, Simonet et Halo.
Elle fut fondue par la fonderie d'art Thiébaut Frères.
Elle est haute de 26 mètres et large de 15 mètres.
Elle
est composée à la manière d'un arc de triomphe antique, d'une travée
rythmique marquée par des colonnes corinthiennes en marbre rouge du
Languedoc amortie par quatre statues de bronze représentant les vertus
cardinales.
L'emplacement
de la fontaine Saint-Michel était ingrat : en contrebas du pont
Saint-Michel, contre un pignon très haut et mal éclairé — plein nord.
La
composition avec une niche centrale encadrée de quatre colonnes et d'un
fronton est une référence à la fontaine Médicis du jardin du
Luxembourg.
La polychromie a pour but d'équilibrer le manque d'éclairement.
Cette fontaine, dont le chantier a commencé en juin 1858 fut inaugurée le 15 août 1860.
Elle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 16 mars 1926.
Programme iconographique
Saint Michel terrassant le démon, de Francisque Duret, dans la niche centrale
Neuf sculpteurs ont contribué à la fontaine :
- Saint Michel terrassant le démon, au centre de la composition, est de Francisque Duret ;
- les deux chimères ailées crachant de l'eau, en avant du bassin, sont d'Henri-Alfred Jacquemart ;
- le rocher sur lequel se tient saint Michel est de Félix Saupin ;
- les bas-reliefs d'ornements et de rinceaux sont de Claude Vignon ;
- La Puissance et la Modération soutenant les armes de Paris, sur le fronton supérieur, sont d'Auguste-Hyacinthe Debay ;
- les quatre statues représentant les vertus cardinales, au-dessus des colonnes sont :
- La Prudence, tenant un miroir et un serpent, de Jean-Auguste Barre ;
- La Justice, tenant un glaive, d'Élias Robert (en) ;
- La Tempérance, de Charles Gumery ;
- La Force, vêtue de la peau du lion de Némée et armée du gourdin d'Hercule, d'Auguste-Hyacinthe Debay.
La
fontaine Saint-Michel se différencie des autres fontaines parisiennes
par le recours à la polychromie : marbre rouge du Languedoc (colonnes),
marbre vert, pierre bleue de Soignies, calcaire jaune de Saint-Yllie.
Réception critique
Chimère ailée de Henri-Alfred Jacquemart
La critique a été globalement négative à l'inauguration de la fontaine en 1860.
Bien que certains tentent de défendre la fontaine en comparant la polychromie à celle des fontaines italiennes du XVIIIe siècle,
le style éclectique est attaqué pour son incohérence, sa trop grande
profusion de statues de sculpteurs différents qui annule leur talent
individuel.
Rinceaux néo-Renaissance par Claude Vignon
L'emplacement de la statue devant un mur a également été critiqué, on aurait préféré la voir au centre de la place.
En fait, la fontaine Saint-Michel est la dernière fontaine-mur
construite à Paris dans la tradition renaissante ouverte par la fontaine
Médicis au XVIIe siècle et poursuivie au XVIIIe siècle avec la fontaine des Quatre-Saisons.
Les fontaines monumentales postérieures à la fontaine Saint-Michel sont isolées au centre de places ou de squares.
« Dans ce monument exécrable,
On ne voit ni talent ni goût,
Le Diable ne vaut rien du tout ;
Saint Michel ne vaut pas le Diable. »
On ne voit ni talent ni goût,
Le Diable ne vaut rien du tout ;
Saint Michel ne vaut pas le Diable. »
— anonyme, quatrain consacré aux sculptures de la fontaine Saint-Michel
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_Saint-Michel_de_Paris
Carte postale de Paris, la fontaine Saint Michel
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