Brignogan
La chapelle Pol
Carte postale de Brignogan, la chapelle Pol
À quelques pas de la pointe de Pontusval, sur un amas rocheux, se dresse la chapelle Pol. Restaurée, voire rebâtie en 1870 (et à nouveau restaurée en 1999), elle remplace une chapelle plus ancienne, sans doute du XVIe siècle.
Ce sanctuaire est édifié à l'emplacement d'un asile monastique construit par saint Pol Aurélien, premier évêque de Léon.
La chapelle est encadrée d'une jolie croix du XVIIe siècle et d'un superbe calvaire à personnages du XVIe siècle.
Sur un rocher voisin, on a bâti pour les douaniers une curieuse guérite en pierre, à laquelle on accède par un escalier taillé directement dans le roc.
C'est de ce magnifique poste d'observation, qui embrasse le Pays pagan des grèves de Pontusval à celles de Kerlouan, que les miliciens garde-côtes surveillaient l'approche éventuelle d'un navire ennemi ou repéraient les naufrages jadis si fréquents.
La petite chapelle possède aussi sa légende : une nuit, un marin revenant de mer fut surpris par un violent orage.
Plutôt que de rentrer chez lui sous la tempête, il décida de se réfugier dans la chapelle Pol et d'y passer la nuit.
Alors qu'il commençait à s'endormir, il entendit sonner les douze coups de minuit, deux cierges s'allumèrent sur l'autel et un prêtre apparut au milieu du chœur.
Terrifié par cette vision, notre homme se recroquevilla dans son coin, osant à peine respirer.
Le prêtre attaqua la messe : « Introibo ad altare Dei… ».
Pas de réponse.
Il recommença une fois, deux fois, toujours rien.
Alors les cierges s'éteignirent et le prêtre disparut.
Le marin hésita longtemps avant de raconter sa mésaventure, craignant que l'on se moquât de lui.
Il décida tout de même de se confier au curé de Plounéour-Trez, qui lui conseilla de retourner une nuit à la chapelle Pol.
Dans cette perspective, le curé l'initia à répondre à la messe. L'année suivante, à la même date, le marin retourna à la chapelle.
À minuit, les cierges s'allumèrent, le prêtre apparut et commença :
« Introibo… »
Courageusement, le marin alla se placer à ses côtés et répondit : « Ad Deum qui laetificat juventutem meam » et ainsi de suite.
La cérémonie terminée, le prêtre le remercia et lui expliqua qu'il était une âme du purgatoire, contraint de venir dire la messe dans la petite chapelle Pol à chaque date anniversaire de sa mort, sa pénitence s'achevant à l'instant où quelqu'un viendrait lui répondre.
Il existe une autre tradition se rapportant à la chapelle : quand un marin est perdu en mer, on célèbre une messe dans la chapelle Pol et trois jours après le corps revient à la côte.
C'est ce qui s'est produit pour le corps d'Henri de Trobiand, noyé le 12 septembre 1912, entre Pontusval et l'Aber Wrac'h.
- Les croix et calvaires : Brignogan-Plages en possède onze dont, outre le menhir christianisé et celui de la chapelle Pol cités précédemment, le calvaire de Pont-ar-Crorz, ou de Pont ar Groas qui date du XVIIe siècle, celui de Kervézal du Moyen Âge, celui de Tréberre de 1578, celui de Perros du XVIe siècle, celui de la rue du Creach de 1818, celui de Coat-Tanguy de 1830, celui de Pratmeur de 1857.
- Le phare de Pontusval.
Le phare de Pontusval
Rochers aux environs de la chapelle Pol
La chapelle Pol, son calvaire et la guérite de douaniers
Le calvaire près de la chapelle Pol
La guérite de douaniers près de la chapelle Pol
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