Sous-diacre
Le sous-diaconat (du grec ὐποδιάκονος (hypodiakonos), sous-serviteur), à partir d'environ 1150 et jusqu'aux définitions du concile Vatican II dans Lumen gentium, était considéré comme le premier des ordres majeurs ou sacrés, le premier auquel était attachée l'obligation de la continence perpétuelle.
Ce concile définit que le sacrement de l'ordre ne compte que trois degrés (diaconat, presbytérat et épiscopat), sans mentionner ni le sous-diaconat ni les ordres mineurs.
Depuis l'entrée en vigueur du motu proprio du pape Paul VI Ministeria quaedam du 15 août 1972, les fonctions des ordres mineurs sont appelées ministères ; les fonctions qu'exerçait le sous-diacre « sont confiées au lecteur et à l'acolyte et par suite, dans l'Église latine, l'ordre majeur du sous-diaconat n'existe plus». L'acolytat peut en certains lieux, au jugement de la conférence épiscopale, porter le nom de sous-diaconat.
Le sous-diaconat (ou hypodiaconat) existe encore dans les Églises orthodoxes et catholiques de rite oriental, qui ne le considèrent pas comme un ordre majeur.
Déjà avant 1972 on considérait que le sous-diaconat n'était pas un sacrement.
Le sous-diaconat aujourd'hui
Par le Motu proprio Ministeria quaedam, Paul VI a supprimé le sous-diaconat comme ordre à conférer.
Toutefois, il a maintenu la possibilité du sous-diaconat comme ministère à exercer, notamment à la Messe : "Les fonctions qui étaient jusqu'à présent attribuées au sous-diacre sont confiées au lecteur et à l'acolyte et par suite, dans l'Église latine, l'ordre majeur du sous-diaconat n'existe plus. Rien n'empêche cependant qu'au jugement des Conférences épiscopales, l'acolyte puisse, en certains lieux, porter le nom de sous-diacre."
De fait, bien que ce soit rare dans l'Église latine, il est possible pour un acolyte d'exercer les fonctions du sous-diacre, vêtu de la tunique. C'est notamment le cas à l'Oratoire de Londres ou à la Communauté Saint-Martin.
Les communautés (instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique) qui maintiennent ce que le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI appelle forme extraordinaire du rite romain peuvent utiliser encore le Pontifical romain en vigueur en 1962 (dix ans avant le Ministeria quaedam) pour conférer les ordres mineurs et le sous-diaconat. Ceux qui les reçoivent restent dans le laïcat, parce qu'on ne devient clerc que par l'ordination diaconale.
Dans l'histoire
Le
sous-diaconat, premier des ordres majeurs, était l'occasion pour
l'aspirant à la prêtrise de s'engager au célibat ecclésiastique et à la
récitation de l'office divin.
Ceux qui allaient être promus au sous-diaconat devaient se présenter devant l’évêque revêtus d’une aube ceinte et tenant un cierge allumé à la main droite, marquant ainsi la pureté de leur vie. Les ordinands se prosternaient et se couchaient par terre. L’évêque leur donnait alors par trois fois la bénédiction.
« Il fallait être au moins sous-diacre pour manier les vases sacrés et les linges qui touchent immédiatement la Sainte Eucharistie. Le sous-diacre devait avoir été éprouvé dans tous les Ordres inférieurs, être dans sa vingt-deuxième année, être instruit, présenter des attestations de bonne vie et mœurs de son curé et de ses maîtres. Le jour de l'ordination, il était averti par l'évêque : « Jusqu'ici il vous est libre de retourner à l'état séculier, mais si vous recevez cet ordre vous ne pourrez plus reculer il faudra toujours servir Dieu, dont le service vaut mieux qu'un royaume ; garder la chasteté avec son secours et demeurer engagé à jamais au ministère de l'Église ».
Le sous-diacre devait préparer l'eau pour le ministère de l'autel, laver les nappes d'autel et les corporaux, ou linge sacré étendu sous le calice avant l'offertoire pour recevoir l'hostie et les miettes qui en pourraient tomber, sur ce corporal ramasser avec la patène les particules de l'hostie pour les mettre dans le calice avant la consommation, offrir au diacre le calice et la patène pour le sacrifice, poser sur l'autel les pains bénits pour le peuple... »
Dans la messe solennelle le sous-diacre est revêtu d'une aube, d'une tunique et porte le manipule, qui devint, à partir du XIe siècle dans l'Église latine, son insigne spécifique : il signifie non recuso laborem « je ne refuse pas le labeur ». Pendant la messe, le sous-diacre porte la croix, l'Évangéliaire, lit l'épître ou la prophétie (lecture de l'Ancien testament). À l'offertoire, il ajoute l'eau au vin dans le calice. Pendant tout le canon, il se tient en bas des marches de l'autel, tenant la patène devant ses yeux : il montre par là qu'il n'est pas digne d'assister aux « saints mystères ».
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