Marie Mercedes Prat

Marie  Mercedes Prat

image illustrative de l’article Marie Mercedes Prat

Portrait de Maria Mercedes Prat. Auteur inconnu


Marie Mercedes Prat (1880 - 1936) est une religieuse Carmélite (éducatrice) de la compagnie de Sainte Thérèse, sous le nom de Maria Mercedes du Cœur de Jésus.

Orpheline à 16 ans, elle entre en 1904 dans cet ordre religieux voué à l'éducation des jeunes filles.

Lors de la Guerre d'Espagne, elle est arrêtée et exécutée par les républicains le 24 juillet 1936.

Elle est béatifiée le 29 avril 1990 par le pape Jean-Paul II en tant que martyre de la foi.

 

Biographie

Son enfance

Marie Mercedes Prat (ou Maria Mercedes Prat y Prat), est née à Barcelone le 6 mars 1880.

Elle est la fille de Juan Prat y Serra et de Teresa Prat y Bordoy.

Elle est l'ainée de la famille qui compte quatre enfants.

Elle est baptisée le jour suivant sa naissance, et elle fait sa Première communion le 30 juin 1890 dans la maison mère de la Congrégation de Sainte Thérèse de Jésus.

La date de sa Confirmation n'est pas connue.

Dès son enfance, elle montre un grand amour pour son prochain et essaye de promouvoir cet amour autour d'elle.

À l'école, elle est connue pour sa gentillesse et son dévouement.

Elle excelle surtout dans la peinture et la broderie, deux domaines où elle a un talent naturel.

En 1895, alors qu'elle n'a que 15 ans, son père meurt, et l'année suivante c'est le tour de sa mère.

Durant son adolescence, elle est membre de la Confrérie de Marie Immaculée et de Sainte-Thérèse.

Elle participe également au mouvement de l'école du dimanche. Dans le cadre de ce mouvement, elle enseigne bénévolement à lire et à écrire aux femmes pauvres qui travaillent ainsi qu'à des fonctionnaires.

Elle leur enseigne également les bases de la foi chrétienne.

 

Entrée chez les religieuses

Le 27 août 1904, elle entre au noviciat de la Congrégation de Sainte Thérèse de Jésus (Compañía de Santa Teresa de Jesús - STJ) à Tortosa.
Elle fait sa prise d'habit de religieuse le 1er mars 1905 et prend le nom de Maria Mercedes du Cœur de Jésus.

Elle fait sa profession le 10 mars 1907.

Elle travaille dans un premier temps à l'université de Barcelone, puis, en 1909, elle est invitée à Madrid. Le 10 mars 1910, elle prononce ses vœux perpétuels.

Elle a un caractère ferme, mais avec une bonté naturelle dans tous ses rapports avec les autres.

Elle est sage, fidèle, tranquille et délicate dans ses réactions. Elle a un grand amour pour Dieu.

En 1915 elle est nommée à Tortosa.

En 1920 elle est affectée à un poste dans la maison-mère de la congrégation à Barcelone et dans l'école San Gervasio (de Barcelone).

Elle devient secrétaire général de l'Ordre, et travaille à la rédaction de la revue éducative "Magister Jesús"

 

La Guerre Civile et le Martyre

Le contexte historique

Pour comprendre le contexte historique de ce tout début de la guerre civile espagnole et le climat anti-chrétien qui l'a précédé, se reporter au petit résumé présent dans l'article sur les Carmélites martyres de Guadalajara et aux articles spécifiques qui y sont référencés.

 

L'arrestation

Le 19 juillet 1936, la communauté est contrainte, face à la menace des milices communistes et anarchistes d’abandonner l’école et de se sauver.
Elle se réfugie avec d'autres religieuses dans la maison de Mme Esther Sagrera.

Le 23 juillet, ses supérieures lui demandent de quitter sa cachette pour se rendre, en compagnie d'une autre sœur portugaise, sœur Gioacchina Miguel, dans une autre maison à l'autre bout de la ville.

Dans la rue, elles sont interceptées et reconnues comme étant des religieuses, ce qu'elles confirment immédiatement.

C'est pour ce motif qu'elles sont emmenées dans une maison où d'autres religieuses ainsi qu'un jeune religieux étaient déjà enfermés.

Elle est soumise à des simulations d'exécution et diverses formes de mauvais traitements.

 

Le martyre

La nuit du 23 au 24 juillet, elle est réunie avec les autres religieuses sur le chemin "Rebassada" (dans le quartier de Barcelone) et elles sont fusillées (le crime qui leur aurait été reproché, serait d'être des religieuses).

Mortellement blessée, elle parvient à survivre quelques heures dans des immenses souffrances.

Durant tout ce temps, elle prie. Elle récite le Credo et la Liturgie.

Sa dernière prière est le «Notre Père», et elle pardonne à ses bourreaux.

Mais ses gémissements sont entendus de miliciens qui passent dans la rue.
Ceux-ci vont à tour de rôle lui tirer une balle dans le corps pour l'achever.

Elle meurt vers 4 heures du matin le 24 juillet 1936.

Sœur Gioacchina Miguel, arrêtée et fusillée avec elle, survit à ses blessures et sera le témoin principal dans le processus de béatification de Marie Mercedes.

Marie Mercedes sera enterrée par la suite dans la Maison Mère de la Congrégation à Barcelone.

 

Béatification

Elle est reconnue « vénérable » le 21 décembre 1989.

Le 29 avril 1990, le pape Jean-Paul II, béatifie à Rome Maria Mercedes Prat, religieuse de la Compagnie de Sainte Thérèse de Jésus avec dix autres martyrs espagnols :
  • les martyrs Asturies (Père Inocencio de la Immaculada et ses neuf compagnons), martyrs le 9 octobre 1934 durant la révolution des Asturies.
  • Jean Hilary Barbal Cosan, martyr durant la guerre civile le 18 janvier 1937.

Ces dix autres martyrs ont été canonisés le 21 novembre 1999, mais Marie Mercedes n'est pas encore canonisée.

Sa fête liturgique est fixée au jour de sa mort le 24 juillet. Dans l'Ordre du Carmel, sa fête est célébrée avec rang de mémoire facultative.

 

Jour de martyre

Marie Mercedes Prat, religieuse carmélite, meurt le même jour que les trois Carmélites martyres de Guadalajara et une semaine juste après la date anniversaire du martyre des Carmélites de Compiègne (le 17 juillet 1789).

Source :






Saint Frédéric, Évêque et martyr à Utrecht († 838)

Saint Frédéric
Évêque et martyr à Utrecht († 838)

Saint Frédéric. Evêque et martyr à Utrecht († 838)


Frédéric d'Utrecht (décédé le 18 juillet 838 à Walcheren) est saint et martyr, évêque d’Utrecht de 825 à 828.

 

Biographie

Frederik Bloemaert - S. Fredericus.jpg
Saint Frédéric d'Utrecht, par Frederik Bloemaert (ca. 1630)


Envoyé par sa mère à Utrecht, il est élu évêque, malgré ses réticences, sur l’injonction de l'empereur d'occident Louis le Débonnaire avec qui il se brouille quelques années plus tard.

Il assiste en 829 au concile de Mayence et poursuit l'évangélisation de la Frise.

C'est à lui que Raban Maur dédia son Commentaire sur Josué en 834


Saint Frédéric. Evêque et martyr à Utrecht († 838)


Le second mariage de l'empereur vieillissant Louis le Pieux avec la jeune Judith de Bavière crée des tensions.

Selon la coutume, le souverain a prévu le partage de son empire entre ses trois fils en 817.

La naissance d'un quatrième fils en 823 vient changer la donne. 

L'impératrice intrigue pour que son fils reçoive également une part de l'empire tout en menant une vie frivole.

Les fils aînés se révoltent et déposent leur père en 833. L'empereur est rétabli par le Concile de Thionville en 835.

Au cours du conflit, l'évêque d'Utrecht, doutant peut-être de la légitimité des deux enfants qu'elle a donné à la couronne, critique avec véhémence la vie dissolue de l'impératrice et la politique de l'empereur.

Il soutient Lothaire, le fils aîné à qui doit revenir la dignité impériale.

Il est assassiné - peut-être sur l'ordre de la souveraine - à la fin de la messe qu'il célébrait le 18 juillet 838. 



Saint Frédéric. Evêque et martyr à Utrecht († 838)


Canonisé, il est fêté le 18 juillet.

Iconographie 

Saint Frédéric est souvent représenté avec deux épées qui lui transpercent le corps, d'où jaillissent ses entrailles.











Eustathe d'Antioche

Eustathe d'Antioche

Eustace of Antioch.jpg


Eustathe d'Antioche, né à la fin du IIIe siècle à Sidé en Pamphylie, mort après 338 (peut-être longtemps après), fut évêque de Bérée (Alep), puis d'Antioche.

Il fut l'un des premiers à combattre la doctrine d'Arius. Les ariens parvinrent à le faire déposer et exiler en Thrace vers l'an 330, pour sabellianisme et immoralité (on produisit dans un concile une femme qui prétendait qu'il était le père de son enfant).

Ensuite, un schisme exista assez longtemps sous son nom, les « eustathiens » : il y eut deux évêques « eustathiens » successifs après sa mort (Paulin II de 362 jusqu'à peu après 382, et Évagre jusqu'en 394).

L'essentiel des « eustathiens » fut réintégré dans l'Église officielle en 414, un petit groupe se maintint jusqu'en 482.

Leone Allacci a publié sous le nom de ce prélat un Traité sur la Pythonisse, Lyon, 1629, in-4.

Il est vénéré comme saint dans certains calendriers ecclésiastiques en date du 16 juillet ou du 21 février.

Il est Père de l'Église.

Source :









Thonon les bains, l'église Notre-Dame du Léman

Thonon les bains
L'église Notre-Dame du Léman

image illustrative de l’article Église Notre-Dame du Léman



L’Église Notre-Dame du Léman est une église de confession catholique de plan traditionnel construite dans la première moitié du XXe siècle, de 1933 à 1935, à Vongy sur le territoire de la commune de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie).

L’architecte savoyard Maurice Novarina réalise ici sa première église.

 

Situation

L'église est située à Vongy sur la place à l'angle de la route d'Évian (ancienne Route Nationale ) et la route de Vongy.
 

 

Historique

À la fin des années 1920, la chapelle de Saint-François de Sales du hameau de Vongy était devenue trop petite.

Le modeste village d'alors est devenu un quartier peuplé de Thonon-les-Bains, il fallait construire une nouvelle église qui sera dédiée à la Sainte Vierge et à l'amour des pauvres.

À l'initiative des Oblats de Saint François de Sales et de son curé bâtisseur le Père Ambroise Firmin, c'est l’architecte savoyard Maurice Novarina qui va réaliser ici sa première église dans la ligne du “codex” de l’Arche sur un terrain offert par une paroissienne.

L'église moderne est la première construite à Thonon-les-Bains depuis la Loi de séparation des Églises et de l'État de 1905.

Le premier coup de pioche est donné le 1er mai 1933, la première pierre a été posée le 2 juillet 1933.

La bénédiction solennelle de l'église a eu lieu le 10 juin 1935 par Monseigneur Florent du Bois de la Villerabel, évêque d'Annecy.

L'année suivante le 14 juin 1936 a eu lieu la bénédiction des trois cloches et le 11 novembre 1936 les grandes orgues ont été elles aussi bénies.

L'église a été consacrée le 23 avril 1946 par l'évêque d'Annecy, Monseigneur Auguste Cesbron.

En janvier 1990 un incendie a ravagé une grande partie de la charpente qui sera reconstruite à l’identique la même année sous la direction de Maurice Novarina lui-même.

Le 12 juin 2011, l'église a fêté ses 75 ans, jour de la Pentecôte et de l'anniversaire de la bénédiction de l'église et de ses cloches.

 

Description

Architecture

Maurice Novarina construisit une église en pierres bleues des Allinges. Il utilisa aussi le bois et la tuile brunie de la région.

L'église, d'une longueur totale de 40 mètres, est surmontée d'une fine pointe en guise de clocher d'une hauteur de 45 mètres qui lui permet de dominer les toits du quartier de Vongy, les vignes et les champs environnants et pouvant être aperçue jusqu'aux rives du lac Léman.

Une voûte en chêne de Hongrie en forme de coque de bateau renversée possède des arcs étirés qui partent à hauteur d'homme pour se rejoindre à 14 mètres donnant à la nef une belle ampleur.

La façade extérieure de l'église est composée d'un grand claustra triangulaire équilatéral en béton, très novateur à l'époque de sa construction.

La grande verrière qui y est insérée est en forme de V renversé, pointe vers le haut et divisé en soixante quatorze petits cabochons en forme de losanges dont six d'entre eux composent une croix de fleurs d'un rouge royal de Bourges.

Les autres cabochons étant blancs, ou d'un bleu matinal ou encore d'un bleu de Chartres.

Cette façade possède douze colonnes cylindriques encadrant le porche central de l'entrée qui est, comme la double porte principale en bois, en forme de demi barque.

 

Décoration

Le décor de l'église est dans le style Arts & Crafts d'une grande richesse symbolique et ésotérique. Ses deux couleurs dominantes sont l'or et le bleu.

En pénétrant dans la nef, nous sommes saisis de voir tout au fond de l'église une mosaïque géante réalisée par J.C Mauméjean dominant le chœur. Elle évoque la Sainte Vierge tenant dans ses bras l'enfant Jésus qui traversent le lac face aux vents à l'avant d'une barque du Léman aux deux voiles déployées et croisées en ciseaux. Elle est accompagnée d'un vol de mouettes blanches se fondant dans un ciel azur lumineux.

La mosaïque évoque aussi les dix Saints, Saintes, Bienheureux et Bienheureuses originaires de la Savoie : Amédée VIII de Savoie, Bienheureuse Louise de Savoie, Sainte Marguerite de Savoie, Saint Guérin, Saint Bernard de Menthon, Sainte Jeanne de Chantal, Sainte Jeanne-Antide Thouret, Saint Germain de Talloires, Saint François Jaccard ainsi que Saint François de Sales représenté agenouillé devant le lac Léman, face à la Sainte Vierge et l'enfant Jésus et leur présentant l'église de Vongy en la tenant dans ses mains.

Le cintre supérieur de l'église est entourée du texte suivant, composé également en mosaïque : Je vous salue Marie pleine de grâce : le Seigneur est avec vous.

Le tabernacle, en bronze argenté signé Marcel Feuillat de Genève, représente Notre-Dame du Léman en Vierge byzantine couronnée et assise en majesté, allaitant l'enfant Jésus couronné. Ce tabernacle est niché dans l'autel en marbre et est entouré par le texte suivant : In gremio matris sedet sapientia patris ((la) Dans le sein de Marie siège la Sagesse du Père).
L'autel en marbre de Sienne, signé Charles Anthonioz, est élevé sur quatre colonnes et s'achève par un arc de même courbure que le cintre de l'église. Il est recouvert d'une nappe d'autel blanche contenant une dentelle où l'on peut lire l'inscription suivante : Ego mater pulchrae dilectionis et timoris et agnitionis et sanctae spei ((la) Je suis la Mère du Bel Amour et de la peur et de la connaissance et de la sainte espérance).

La clôture (chancel), qui a pour fonction d'isoler le chœur des fidèles, est réalisé en pierre blanche de Dijon et recouverte de marbre de Sienne. Elle possède en son centre une lourde double porte basse en bronze représentant Booz et Ruth portant la gerbe de froment sur la porte gauche, et deux hommes tenant les fruits de la terre promise sur la porte droite. Cette porte est une œuvre réalisée par le sculpteur lyonnais Charles Favier et Jean Dulac.

Il existe sur un des murs du transept oriental de l'église les armoiries du pape Pie XI et celles de la ville suisse de Chatel-Saint-Denis. Ce transept possède un petit vitrail et un autel en marbre sur lequel est posée une statue en pierre signée F Carli représentant Jésus nous bénissant les bras levés. Juste en face dans le transept ouest on peut admirer un autre petit vitrail don de Madame Overnay et une statue (elle aussi en pierre et signée Y Parvillée, Marcel Feuillat) de Saint Joseph tenant contre lui l'enfant Jésus.

Dans la nef l'église possède six grands vitraux latéraux (trois de chaque côté) signés Bessac et Maumejean tous en forme de demi-barque et divisés en dix sections contenant dans leurs parties supérieures Notre-Dame du Léman bénissant les hommes et femmes pratiquant les différents métiers exercés dans la région (un vitrail dédié aux laboureurs, un aux pécheurs, un aux vignerons, un aux travailleurs au foyer, un aux travailleurs des usines, un aux travailleurs des pâturages).

Une mosaïque représentant le chemin de croix existe sur les murs tout autour de la nef de l'église. Chaque station mentionne le nom et le blason d'une ville située au bord du lac Léman, tant en France qu'en Suisse. La première station part de Villeneuve (Suisse) pour ensuite aller, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, de ville en ville à chaque station tout au long du lac Léman jusqu'à la dernière station située à Saint-Gingolph en passant notamment par Vevey (deuxième station), Founex (sixième station), Versoix (septième station), Thonon-les-Bains (douzième station) et Évian-les-Bains (treizième station).

Les douze croix de consécration de l'église, réalisées en mosaïque or et argent, sont incrustées sur les différents piliers de l'église.

Le sol de l'allée centrale et autour de l'autel est décoré de cartouches en mosaïque inspirées des passages des Litanies de la Vierge (Tour d'ivoire, Tour de David, Siège de la Sagesse, Porte du Ciel, Maison d'Or, Reflet du Soleil, Vase Spirituel, Arche d'Alliance, Rose Mystique, Sainte Mère de Dieu, Mère du Bon Conseil, etc.).

Le baptistère est décoré d'une mosaïque signée Mauméjean représentant Moïse faisant jaillir l'eau du rocher et Noé sauvé des eaux. La cuve est d'un seul bloc de pierre d'où coule les quatre fleuves du jardin d'Eden. Ce baptistère, protégé par une solide porte en bois de Hongrie, est situé à droite de l'entrée du sanctuaire. On peut également y admirer deux vitraux consacrés aux prophètes Noé et Moise et une fresque peinte par le Père Baduchelli (Oblats de Saint François de Sales) représentant des anges emportant au paradis un enfant mort-né.

 

Instruments

L'église possède un orgue Georges Schwenkedel de Strasbourg qui a été béni le 11 novembre 1936.

Il subit une première restauration par la manufacture Michel - Merklin & Kuhn de Lyon en 1965.

Une deuxième restauration en 1989 a été réalisée par Mrs Micolle et Valentin de Lyon.

Seulement trois semaines après son inauguration officielle l'orgue sera sauvé in-extremis de l'incendie du 21 janvier 1990.

Les facteurs d'orgues dépêchés sur place le jour même, enlèvent les tuyaux de façade et bâchent l'instrument.

Il restera ainsi une année le temps des travaux de l'église, puis les facteurs s'occupent du nettoyage, réglages, harmonie et accord de l'orgue durant deux semaines avant de réentendre les premières notes avec émotion.

Il possède vingt-cinq jeux répartis sur 3 claviers et 1 pédalier, il a une transmission électro-pneumatique.

Il est entretenu par Monsieur Olivier Bernard de Villeurbanne (successeur de Monsieur Valentin) depuis 1999.

 

Les cloches

L'église possède trois cloches fondues dans les Ateliers Paccard d'Annecy qui sont toutes ornées des armoiries du Pape Pie XI et des Oblats de Saint François de Sales.
  • La plus grosse cloche est nommée Marie Rodolphe Fernande.
  • La deuxième cloche est nommée Georgette Adrienne et possède en son sein un morceau du saint métal de la cloche détruite provenant de Saint-Théodule de Sion.
  • La troisième cloche est nommée Geneviève Françoise Léontine. Elle a été offerte par des familles de travailleurs de la région.
Source :



Thonon les bains, l'église Notre-Dame du Léman
Carte postale de Thonon les bains, l'église Notre-Dame du Léman



Violot, la chapelle Notre-Dame des Bois

Violot
La chapelle Notre-Dame des Bois


Violot, la chapelle Notre-Dame des Bois



La Chapelle Notre-Dame des Bois est située dans le Bois Guyotte dominant la « Combe au Joncs » à l’écart des routes.

D’abord maison abandonnée qui avait servi de refuge aux chasseurs et aux bûcherons pendant des années jusqu’à la grande guerre, elle fut petit à petit aménagée en lieu de vénération et de pèlerinage par le Père Lamy né en 1853 au Pailly, ... de la Courneuve qui y déposa en 1914 la statue de la Vierge et de l’Enfant.

Aujourd’hui le secteur paroissial de Chalindrey porte le nom de « paroisse Notre-Dame des Bois » qui célèbre son pèlerinage le 1er dimanche de septembre.

Source :









Torcello, la cathédrale Santa Maria Assunta

Torcello
La cathédrale Santa Maria Assunta



 Torcello 2.jpg
La cathédrale et son campanile, vus de la lagune



La cathédrale Santa Maria Assunta (en italien : cattedrale di Santa Maria Assunta) est une basilique située à Torcello, une île située au nord de la lagune de Venise, en Italie.

Exemple notable d'architecture vénéto-byzantine, la cathédrale est l'un des édifices religieux les plus anciens de la Vénétie, datant de 639.

C’est ici, à Torcello, qu’Ernest Hemingway écrivit son roman Across the River and into the Trees en 1950, publié en français sous le titre Au-delà du fleuve et sous les arbres.

Torcello ou « mère de Venise » est aussi la première zone de peuplement de la lagune vénitienne à partir du VIe siècle.

Torcello en devient l'île la plus peuplée et compte 10 000 habitants au Xe siècle.

Entre le Ve et le VIIe siècle, à cause d’incursions barbares (lombardes et franques), le peuple vénitien en fuite trouve refuge au sein des îles lagunaires.

C’est ainsi que Torcello devient le centre le plus peuplé et le plus florissant. 

 

Description

Extérieur

Santa Maria Assunta est le principal édifice de Torcello. Elle est située près de la rive nord de l'île ; Torcello étant très peu peuplée, l'édifice n'est quasiment pas entouré d'autres bâtiments.

L'église Santa Fosca et les restes d'un baptistère dédié à saint Jean sont les seuls édifices situés à proximité.

La façade de l'église, très sobre, possède douze pilastres arcées à leur sommet. Elle est précédée d'un narthex.

Un portail de marbre est situé en son milieu.

La galerie du narthex rejoint et entoure l'église voisine de Santa Fosca.

Le campanile de Santa Maria Assunta se dresse à proximité et est un point de repère caractéristique dans le nord de la lagune de Venise.

 

Intérieur

L'intérieur, à une nef et deux bas-côté, est pavé de marbre.

Il repose sur des colonnes en marbre grec à chapiteaux corinthiens.

Le chœur est séparé de la nef par une iconostase formé dans sa partie supérieure de fines colonnes de marbre à chapiteaux byzantins et, au-dessous, par des bas-reliefs de paons et de lions et une série de scènes sacrées peintes sur panneaux de bois.

Le centre de l'abside héberge l'autel.

Il contient les reliques de saint Héliodore. Le mur de l'abside abrite la chaire, surélevée sur une estrade.

L'élément décoratif le plus important de la cathédrale est une série de mosaïques qui couvrent le mur de l'envers de la façade.

Elles sont inspirées de prototypes byzantins, dans l'esprit de l'art roman, et racontent l'apothéose du Christ et le Jugement dernier.
Un riche pavement au sol finalise l'habillement de la cathédrale.

 

Histoire

Selon une inscription en latin gravée à gauche du chœur, Santa Maria Assunta est fondée par l'exarque de Ravenne Isaac en 639 ; il s'agit du document le plus ancien de l'histoire de Venise :
« In n(omine) d(omini) D(e)i n(ostri) Ih(es)u Xr(isti), imp(erante) d(omi)n(o) n(ostro) Heraclio p(er)p(etuo) Augus(to), an(no) XXVIIII ind(ictione) XIII, facta est eccl(esia) S(anc)t(e) Marie D(e)i Genet(ricis) ex iuss(ione) pio et devoto d(omi)n(o) n(ostro) Isaacio excell(entissimo) ex(ar)c(ho) patricio et D(e)o vol(ente) dedicata pro eius merit(is) et eius exerc(itu). Hec fabr(ica)t(a) est a fundam(entis) per b(ene) meritum Mauricium gloriosum magistro mil(itum) prov(incie) Venetiarum, residentem in hunc locum suum, consecrante s(anc)t(o) et rev(erendissimo) Mauro episc(opo) huius eccl(esie) f(e)l(ici)t(er). »

La cathédrale est intensivement restaurée en 864 et 1004. Les mosaïques et les bas-reliefs sont réalisés au XI e siècle, les peintures au XVe siècle.
Le campanile perd son sommet en 1640, après avoir été touché par la foudre.

 

Corpus de mosaïques

L'abside (XIIe siècle)

 
Vierge Hodeghétria


Sur un fond de tesselles dorées se dresse une imposante Vierge Hodeghétria, (« Celle qui indique la voie ») ou Théotokos (« Mère de Dieu »), qui domine la procession des apôtres (XIIe siècle). celle-ci est représentée selon le modèle byzantin : royalement vêtue et hiératique.

 

L'absidiole (XIIe siècle)

 
Le Christ en gloire


L'absidiole est remarquable par son style étonnement géométrique et ses figurations de taille imposante en comparaison aux autres mosaïques de l’église.

Elle représente dans un registre inférieur les quatre saints docteurs de l’Église : Ambroise, Augustin, Grégoire le Grand et Martin de Tours.

Ces quatre docteurs sont représentés sur un pré fleuri.

Ils font un signe de bénédiction de la main droite et tiennent de la main gauche différents objets sacrés.

Dans le registre supérieur est représenté un Christ en gloire ou Christus Triumphans, entouré des archanges Michel et Gabriel.

Au sein des voûtains, les quatre fleuves du Paradis sont représentés par des bandes où alternent fleurs et grappes de fruits, et dans lesquelles apparaît tout un bestiaire miniature symbolique (lion, paon, taureau, aigle, et oiseaux au plumage blanc).

On peut y voir ici une référence au tétramorphe.

Quatre anges soutiennent le clipeus (grand bouclier rond des guerriers antiques), sur lequel se détache l’Agneau mystique sur un fond bleu.

Ce motif iconographique évoque selon les historiens d’art la voûte de Saint-Vital à Ravenne (VIe siècle) que le mosaïste de Torcello avait certainement vue et qu’il adapte ici à une plus petite échelle.


L'Agneau mystique soutenu par quatre anges

Cathédrale Santa Maria Assunta à Torcello


Basilique Saint-Vital à Ravenne

 

L'envers de la façade : le Jugement dernier (XIe et XIIe siècle)

 
Vue générale du Jugement dernier


Cette mosaïque monumentale illustre le dernier livre du Nouveau Testament : l’Apocalypse selon Jean.

Le texte, d'essence prophétique, se présente comme une « révélation de Jésus-Christ » (Ap 1,1). Le peintre pourrait être grec, les vêtements des anges et des bienheureux étant, ainsi que la croix et le sigle, de style grec.

Cette fresque pourrait avoir influencé Giotto et Signorelli.

Ce « Jugement universel » du XIe – XIIe siècle est articulé en six séquences et se lit de haut en bas, en deux parties.

En haut sont représentées la Mort et la Résurrection du Christ (registres 1, 2 et 3). En bas, figure le Jugement lui-même (registres 4, 5 et 6).

Sous la Crucifixion (refaite entièrement au XIXe siècle) est représentée dans le deuxième registre la « Descente du Christ aux Enfers », entouré par d’imposants archanges : Michel et Gabriel.

Le Christ foule aux pieds Lucifer et tient dans sa main gauche une double croix que désigne Jean Baptiste (ou Moïse), suivi d'un groupe de prophètes.

De sa main droite, il aide à se relever un Adam vieilli (ou Abraham) derrière lequel se tient une Ève implorante.

À leur gauche se tiennent les deux rois David et Salomon, tandis que dans des grottes, les âmes des enfants attendent d’être libérées des limbes.

Plus bas, le troisième registre est occupé par le Christ Juge au cœur d’une mandorle d’où descend un fleuve de feu qui alimente le monde des morts.

Le Christ écarte les mains pour montrer les plaies de la Passion à la Vierge et à Jean Baptiste (ou Joseph), qui intercèdent pour l’humanité ; à ses côtés sont assis les apôtres devant une foule d’anges en toile de fond.

Dans le quatrième registre, domine le triomphe de la Croix avec les symboles de la Passion : la lance, l’éponge, la couronne d’épines, le livre de la Justice posé sur le trône du Jugement gardé par des archanges.

Quatre anges séraphins, dont deux dépourvus de corps à la manière orientale, les encadrent.

Adam et Ève (ou Marie et Joseph) agenouillés implorent le pardon au nom de tous les peuples.

De part et d’autre, des défunts reviennent à la vie, appelés par le son des trompettes angéliques (« Et les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner. » Ap. (8,6)), tandis qu’un ange tient enroulé sur lui-même le ciel étoilé.

La terre est symbolisée à gauche par une caverne d'où sortent des squelettes d'hommes, tandis que, à droite, des monstres marins régurgitent les hommes qu'ils ont dévorés.

La scène suivante dans le cinquième registre illustre la pesée des âmes avec saint Michel face à deux démons tentateurs, l'un portant une bourse pleine d'or et l'autre entraînant une femme nue.

À gauche, derrière l'archange, est accordé le Salut à des martyrs, des évêques, des élus et des bienheureux, tandis qu'à droite le châtiment est infligé aux damnés.

En dessous encore, le Paradis est représenté à gauche, avec les deux arbres de la Science du Bien et du Mal.

Dans la partie droite sont représentées les peines correspondant aux sept péchés capitaux.

Les orgueilleux tourmentés par des démons comptent des monarques et des évêques.

Les luxurieux voient le riche Épulon quémandant de l'eau.

Les gourmands se mordent les mains.

Les pécheurs mus par la colère sont plongés dans l’eau glacée pour calmer leur ire.

Le crâne des envieux est rongé par les vers. Les avares ont la tête couverte de bijoux.

Enfin, les paresseux sont représentés par des crânes et ossements épars.

Dans la représentation des damnés, la recherche d’un caractère narratif plus naturaliste, intensément expressif, est manifestement radicalement vénitienne.


Tête d'ange du Jugement dernier (conservée au musée du Louvre)


Le châtiment des damnés

 

Le pavement

Le sol présente des motifs complexes.

Des cercles qui s’entrelacent, des lignes courbes des rinceaux, des formes géométriques en losange, triangle, rectangle, cercle et carré.

Les tons sont principalement nacrés et en marbre blanc, rouge, vert ou jaune aux motifs naturels aléatoires.

Ce pavement en mosaïque est à l’image des représentations iconographiques : complexe et lié par les formes.

On peut observer le même type de pavement en mosaïque dans l’église Santi Maria e Donato à Murano, où les motifs de pavement sont fortement similaires mais davantage complexes et détaillés. 

 

Épigraphie

L'abside centrale :

Celle-ci possède deux principales inscriptions.

Sur le bandeau supérieur, on peut lire « Sum Deus atque caro Patris et sum Matris imago non piger ad lapsum set flenti proximus sum / Je suis Dieu et homme, image du Père et de la Mère, du coupable je ne suis pas loin, mais du repenti je suis proche ». 

Sur le bandeau inférieur : « Formula virtutis, maris astrum, porta salutis, prole, maria levat, quos coniuge subdidit Eva. / Formule de vertu, astre de la mer, porte de Salut, Marie libère avec son fils ceux qu'avec son époux, Ève conduisit au péché ».

L'absidiole :
« Personis triplex Deus, est et Numine simplex. Berdidat hic teram, mare fundit, luminat aethram" / "Dieu est triple quant aux personnes, mais Un quant à l'Essence. Il recouvre la terre d'herbe, il étend la mer et illumine le ciel. »

Le Jugement dernier :
Au dernier registre au niveau de la vierge orante : « Virgo divinum natum prece pulsa, terge reatum." / "O Vierge, prie le divin Né, purifie du péché ».

 

Vues


La façade ouest


Vue depuis le vaisseau central vers l'abside : mosaïques des apôtres, XIIe siècle, de la Vierge et l'Enfant, XIIIe siècle. Au premier plan: Iconostase, peintures - tempera et or sur bois - du XVe siècle


La Vierge et l'Enfant, XIIIe siècle, les douze apôtres, XIIe siècle : mosaïques de l'abside. Deux gradins et siège de l'évêque, VIIe siècle, marqueterie de marbre


Mur Ouest : mosaïques du Jugement dernier. En haut : Christ entre la Vierge et saint Jean ; la descente aux limbes : XIIIe s. Christ en gloire avec la Vierge, saint Jean Baptiste, les Apôtres, des saints et des anges ; la préparation du Jugement entre deux scènes de résurrection ; les élus et les damnés : XIIe siècle


Partie inférieure des mosaïques du Jugement dernier, XIIe siècle


Vue de la cathédrale Santa Maria Assunta (à gauche, au fond) et de l'église Santa Fosca (à droite)


Le campanile

Source :

 


Torcello, la cathédrale Santa Maria Assunta
Carte postale de Torcello, la basilique
Jugement universel - Détail - Mosaïque du XII-XIIIe siècle