Bienheureux Georg Häfner

Bienheureux Georg Häfner


 Plaque commémorative de Georg Haefner, victimes du national-socialisme, dans la crypte de Wurtzbourg en 2010
 Par Bremond — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15213312



Georg Simon Joseph Häfner, né en 1900 à Wurtzbourg, meurt le 20 août 1942 au camp de concentration de Dachau.

Il est un prêtre catholique allemand membre du Tiers-Ordre carmélite.
Georg Häfner est béatifié en 2011.


Biographie

Georg Simon Joseph Häfner est né le 19 octobre 1900 à Wurtzbourg une famille modeste.

Il est baptisé dans la cathédrale Saint-Kilian de Wurtzbourg.

Georg Simon obtient son baccalauréat en 1918 et entre dans la Deutsches Heer comme auxiliaire pendant un an.

Après deux ans de théologie, il intègre le Tiers-Ordre des Carmes déchaux.

Il est ordonné prêtre le 13 avril 1924 et célèbre sa première Messe au couvent de Himmelspforten.

Il devient alors chapelain dans diverses paroisses avant d'être nommé curé en 1934, à Oberschwarzach, en Bavière, communiant environ 700 fidèles.

Georg Häfner refuse de faire le salut nazi, ce qui lui vaut les reproches des dignitaires nazis dès son service comme chapelain d'Altglashütten, un village de la Forêt-Noire.

En 1938, à Oberschwarzach, on lui interdit d'enseigner à l'école locale et il se retrouve obligé d'assurer secrètement les cours de catéchisme.

Ses critiques publiques du Troisième Reich — il aurait qualifié les nazis, entre autres, de « bousiers bruns » — lui valent dénonciations et interpellations auprès de la Gestapo.

En août 1941, un membre du NSDAP, gravement malade, lui demande l'extrême-onction.

Le père Häfner y consent à la condition que le malade signe une reconnaissance de la nullité devant Dieu de son second mariage, contracté civilement.

Le dimanche suivant, ses funérailles chrétiennes sont justifiées par le père Häfner par la lecture en chaire de cette déclaration. Sur dénonciation d'un membre du NSDAP, il arrêté par la Gestapo et incarcéré à la prison de Wurtzbourg.

Malgré l'intervention du vicaire général, Franz Miltenberger (de) (1867-1959), il est envoyé sans jugement, le 12 décembre 1941, au bloc des prêtres du camp de concentration de Dachau (Matricule 28876), où il meurt le 20 août 1942 des suites de mauvais traitements et de malnutrition.

 

Sépulture


 Plaque commémorative de Georg Haefner, victimes du national-socialisme, dans la crypte de Wurtzbourg en 2010
  Par Bremond — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15213312
 

Incinéré, son urne funéraire est dans un premier temps placée le 18 septembre 1942 au cimetière de Wurtzbourg, dans la partie réservée aux prêtres.

Le 9 décembre 1982, l'urne en présence de Mgr Paul-Werner Scheele a été transférée à la crypte de l'église Neumünster.


Citations

  • Avant sa mort il déclare : « Nous ne voulons ni condamner un être humain, ni en vouloir à quiconque, mais nous voulons être bons envers tous ».

 

Béatification

Il a été béatifié le 15 mai 2011 lors d'une cérémonie présidée par Friedhelm Hofmann, évêque de Wurtzbourg. Il est considéré par l’Église comme un « martyr de la foi ». 

Source :








Marie du Sanctuaire de Saint Louis de Gonzague

Bienheureuse Marie du Sanctuaire de Saint Louis de Gonzague

 image illustrative de l’article Maria Sagrario de Saint Louis de Gonzague
Fragment du portrait de la bienheureuse Maria Sagrario de Saint-Louis de Gonzague. Auteur inconnu



Elivra Moragas Cantarero (1881 - 1936) est une religieuse Carmélite sous le nom de Maria Sagrario de Saint Louis de Gonzague.

Diplômée pharmacienne en 1905, elle entre au Carmel de Madrid en 1915.

Élue prieure, puis maitresse des novices, elle est à nouveau la prieure du couvent lorsque la guerre civile éclate.

Elle fait cacher ses religieuses, mais elle est découverte et arrêtée le 14 août, et fusillée le 15 août 1936 par les Républicains espagnols.

Elle est béatifiée le 10 mai 1998 par le pape Jean-Paul II en tant que martyre de la foi.


Biographie

Son enfance

Elvire Moragas Cantarero est née le 8 janvier 1881 à Lillo dans la Province de Tolède en Espagne.

Son père est le pharmacien du village, ayant pris la suite de son propre père Severiano Moragas.

La famille déménage de Lillo à El Prado en 1885, puis elle s'installe à Madrid en 1886.

Leur maison est située au 97 rue de Bravo Murillo, juste au-dessus de leur pharmacie.

La jeune Elvire fait sa confirmation à six ans.

Elle est élève au collège San Fernando, des Sœurs Mercédaires, collège situé tout près de sa maison. Elle y fait également sa première communion.

 

Études et vie professionnelle

Elle passe son bachillerato (baccalauréat) le 29 juin 1899.

Durant toutes ses études, elle a obtenu des notes brillantes, des premiers prix, des mentions.

Pour pouvoir aider son père, elle entreprend des études de pharmacie à l'université de Madrid.

Le 16 juin 1905, elle obtient sa licence de pharmacienne.

Elle est l'une des premières femmes espagnoles à obtenir ce diplôme.

Son père meurt en 1909, elle reprend alors la pharmacie avec l'aide de sa mère.

En 1911 sa mère meurt à son tour, et elle reprend ce poste en tant que titulaire.

Elle se montre bonne administratrice mais aussi juste dans la fixation des prix, donnant ainsi des preuves de sa compétence professionnelle.

Elle fait aussi preuve de qualités humaines : pleine d'attentions à l'égard de ses clients, elle écoute les malades et les encourage dans leurs épreuves.

Elle participe à la catéchèse de sa paroisse et dans les faubourgs de Madrid.

Elle prend soin des pauvres, les secourt de toutes les manières possibles, et visite les banlieues pauvres de la capitale.

 

L'appel du Carmel

Avant la mort de son père, elle désirait rejoindre la vie religieuse. Mais, compte tenu de la situation familiale et son jeune frère qui n'a pas encore terminé ses études, elle choisit de retarder de son projet, aidant ainsi à la pharmacie familiale ; avant de devenir le soutien de famille en prenant en charge la pharmacie.

Son frère après avoir terminé ses études de pharmacie, reprendra définitivement la pharmacie familiale.

Le 21 juin 1915, elle entre au Monastère des Carmélites déchaussées de Santa Ana y San José (Sainte Anne et Saint Joseph) à Madrid.

Elle y reçoit le nom de « Maria Sagrario de Saint Louis de Gonzague » (Maria Sagrario de San Luis Gonzaga).

Depuis son couvent, durant encore quelque temps, elle continuera à tenir (officiellement) la pharmacie familiale, jusqu'à ce que son frère ait obtenu son diplôme et puisse reprendre lui-même la charge.


Le Carmel

Sa maîtresse des novices témoignera qu'elle trouve en elle une « femme au caractère fort et énergique, capable de mener à bien les plus grands idéaux de sainteté ».

Elle fait profession temporaire le 24 décembre 1916, et prononce ses vœux définitifs le 6 janvier 1920.

Le 18 avril 1927, elle est élue prieure par la communauté des religieuses.
En tant que prieure, elle se considère comme une sœur aînée, ouverte au dialogue avec toutes les religieuses.

Elle s'occupe de l'entretien matériel du Monastère.

Elle lance des réparations et des constructions.

Après ses trois années de priorat, elle est nommée maîtresse des novices (de 1930 à 1933).

Elle allie compréhension et fermeté.

Elle enseigne surtout par l'exemple.

Quand la situation politique se détériore en Espagne, après 1931, elle confiera à ses novices son souhait de mourir en martyre.

Le 1er juillet 1936, elle est à nouveau élue prieure du couvent.


La Guerre Civile et le Martyr

Le contexte historique

Pour comprendre le contexte historique de ce tout début de la guerre civile espagnole et le climat anti-chrétien qui l'a précédé, se reporter au petit résumé présent dans l'article sur les Carmélites martyres de Guadalajara et aux articles spécifiques qui y sont référencés.

 

Premières violences et fuite

Le 18 juillet 1936, la guerre civile éclate. Ce même jour, des pierres sont jetées sur les fenêtres de l'église et du monastère.

Le 18 au soir, la Mère supérieure réunit la Communauté pour informer les religieuses sur la gravité de la situation politique et pour exhorter celles qui le voudraient à retourner dans leurs familles pour se mettre en sécurité.

Sous la pression de leurs familles, plusieurs religieuses quittent le couvent.
Seules 10 religieuses restent sur place, dont la prieure Maria Sagrario.

Le 20 juillet, dans l'après-midi, le couvent est envahi par une troupe qui saccage et détruit tout.

Le groupe oblige les religieuses à quitter le couvent, et après diverses péripéties, les amène à la Direction générale de la Sécurité.

En chemin, les religieuses se mettent à entonner à haute voix le Te Deum, le Magnificat et le Salve Regina.

Après plusieurs heures dans les locaux de la Direction générale, le groupe est ramené en voiture.

Marie se préoccupe de mettre à l'abri chacune de ses religieuses.

Elle se réfugie ensuite avec sœur Thérèse Marie chez les parents de cette dernière.

Son frère l'invite plusieurs fois à partir avec lui dans le village de Pinto où il vit avec sa famille. Mais elle s'y refuse car elle veut rester sur place pour veiller sur ses carmélites.

Constamment attentive, elle s'efforce d'envoyer aux différentes carmélites une aide matérielle et un soutien spirituel.


Le martyre

Le 14 août 1936, les miliciens découvrent le refuge de Maria Sagrario et l'emmènent au poste de la rue Marqués de Riscal où elle retrouve trois autres religieuses de son couvent.

Les miliciens la pressent de révéler où sont les "biens" de son couvent (titres de propriété du couvent, les calices et autres vases sacrés et de valeur).

Elle refuse de leur répondre et reste en silence car elle serait contrainte de donner le nom d'autres personnes dont la vie seraient alors mise en péril.

Devant son silence, les miliciens lui remettent une feuille de papier. Tranquillement, elle y écrit un mot.

Très vraisemblablement il s'agit de "Viva el Cristo Rey" ("Vive le Christ Roi").

Les miliciens, furieux, l'emmènent hors du poste. Ses compagnes carmélites ne la reverront plus jamais.

Elle est emmenée à la Pradera de San Isidro et fusillée probablement entre minuit et 1 heure du matin, à la première heure de la journée du 15 août qui marque la solennité de l'Assomption, qui était aussi le jour de sa fête : la fête de la Vierge du Sagrario, Patronne de Tolède).

Il n'y a aucun document écrit confirmant sa mort, sauf une photo de son corps après l'exécution.

Très vite après sa mort, sa réputation de martyre se répand.

 

Béatification

Le procès en béatification débute en 1962, sous le pape Jean XXIII.

Le 8 avril 1997, la procédure toujours en cours, le pape Jean-Paul II signe le décret reconnaissant son martyre.

Le 10 mai 1998, le procès terminé positivement au bout de 36 ans, le pape Jean-Paul II proclame la béatification, à Rome, de Maria Sagrario de Saint Louis de Gonzague, martyre de la guerre civile espagnole, en même temps que celle d'une autre carmélite, la Mère María de las Maravillas de Jesús.

Sa fête liturgique est fixée au jour de sa mort le 15 août, mais elle peut être également déplacée au 16 août du fait de la primauté de la solennité de l'Assomption de Marie le 15. Dans l'Ordre du Carmel, sa fête est célébrée avec rang de mémoire facultative.

Source :