Par Georges Jansoone (JoJan) — Photographie personnelle, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8251256
Romule de Gênes (IVe siècle-Ve siècle) est un évêque de Gênes vénéré comme saint par l'Église catholique et l'Église orthodoxe.
Biographie
On ne connaît pas exactement ses dates de naissance et de décès, on sait seulement qu'il exerce son ministère à Gênes, au Ve siècle, succédant à saint Félix(it) et saint Syr.
Sa seule biographie date du Xe siècle
et elle mentionne uniquement que c'est un homme d'une grande bonté,
soucieux du bien des pauvres, et porté à apaiser toutes les discordes.
Il quitte Gênes pour fuir l'invasion des Sarrasins, et part à Villa Matutiæ, qui devient plus tard San Remo où il meurt.
Selon la tradition locale de San Remo, Romule aurait été élevé à Villa Matutiæ avant de devenir évêque de Gênes.
Il y retourne pour fuir les invasions, et se retire dans un ermitage, dans une grotte appelée Bauma devenue ensuite lieu de pèlerinage, où il serait mort.
Comme il défend les habitants de Villa Matutiæ pendant l'invasion, il est représenté en tenue d'évêque avec une épée à la main.
Chaque
fois que les habitants étaient attaqués par des ennemis ou subissaient
diverses catastrophes, ils venaient prier saint Romule.
En 876 l'évêque Sabbatino rapporte ses reliques à Gênes.
Sa fête est célébrée par le diocèse de Gênes le 6 novembre en même temps que deux autres évêques, saint Valentin de Gênes (it) et saint Félix. Toutefois, la ville de San Remo continue à le fêter le 13 octobre.
Il est le patron de la ville de San Remo.
La vénération de saint Romolo est si importante qu'au début du XIe siècle,
les édiles de Villa Matutiæ veulent changer le nom de leur cité, en lui
donnant le nom du saint. Toutefois, le dialecte local déforme le nom
qui de San Remolo devient San Remo, donnant dès le XVe siècle la forme actuelle de San Remo.
Gontrude est une sainte martyre de l'ancien diocèse de Toul dans l'actuelle Lorraine.
Cette sœur en religion d'Euchaire, Élophe et Libaire serait morte le 6 octobre 362 à la suite d'une persécution de l'empereur Julien.
Gontrude a été inhumée dans une chapelle dédiée à saint Maurice à Hagnéville, canton de Bulgnéville.
Elle est fêtée et hautement honoré sur son tombeau portant ses reliques dans une châsse en cuivre doré le 6 octobre.
Des
reliques de sainte Gontrude ont été placées aussi dans une châsse de
l'ancienne église de Musson en Belgique, dans la province de Luxembourg,
à deux lieues de Longwy.
Gontrude
est un anthroponyme germanique assez commun à l'époque mérovingienne et
carolingienne, qui provient du germain Gundtrudis, soit le composé de
Trudis la fidélité, la vérité (anglo-saxon truth), la foi et de Gundi,
la guerre, la succession des combats.
Ce prénom de femme martyre exprime ici la persévérance ou la foi dans la guerre ou le combat, menant à des valeurs chrétiennes.
Voici
le début de l’histoire de l’église Saint-Roch qui, au cours de ses cent
cinquante ans d’existence, n’a pas toujours été un long fleuve
tranquille...
Intérieur de l'église Saint-Roch
La
construction de l’église Saint-Roch en 1867 est précédée d’une période
de dix ans pendant laquelle les habitants du Blanc-Four décident de
créer une église plus proche de leurs habitations. Le quartier du
Blanc-Four est alors constitué des hameaux du Pied-de-Bœuf, de la
Rousselle et de Saint-Roch. Le 11 février 1864 une souscription est
ouverte et une trentaine d’habitants se réunissent pour désigner une
commission de neuf membres qui collectera les fonds et les gèrera. La
commission est présidée par Désiré Delahousse. Elle achète un terrain
pour 3000 francs appartenant à monsieur Plouvion. Elle choisit un
architecte, Louis Leblanc de Tourcoing, et un entrepreneur de
maçonnerie, Augustin Masquelier. M. Deveugle et Désiré Deltour
assureront les travaux de charpente et de menuiserie.
La
première pierre est posée le 17 mai 1864. Le procès-verbal de cette
cérémonie est inscrit sur un parchemin et renfermé dans une bouteille
cachetée enfouie dans la pierre. En voici le texte : « En l’année du
Seigneur 1864, le 17 mai, M. l’abbé A. Simon, doyen de la paroisse
Notre-Dame de Tourcoing a posé solennellement la première pierre de
cette église consacrée à Saint-Roch et à Notre-Dame du Bon Secours ». Ce
document mentionne Napoléon III, étant empereur des Français,
René-François Régnier, archevêque de Cambrai, M. Vallon, préfet du Nord ;
l’abbé Delhaye, curé de Roncq (Saint-Piat), M. Labbé, maire de Roncq et
M. Leblanc, architecte. Il est également précisé que cette église a été
érigée avec les dons et les offrandes de quatre-vingts à cent
souscripteurs.
Une querelle de clochers !
Pendant
la même période est intervenue la reconstruction de l’église Saint-Piat
devenue nécessaire car l’ancienne menaçait ruine… À l’époque, cette
reconstruction a fait l’objet de nombreux débats au niveau municipal et
de rancœurs entre le centre-bourg et le hameau du Blanc-Four. Dans sa
séance du 18 août 1864, le conseil municipal décide la reconstruction de
l’église Saint-Piat et vote un budget de 115 000 francs. Au Blanc-Four,
avec l’aide des Tourquennois, on jette immédiatement les fondations de
l’église Saint-Roch. Puis on proteste car des impôts sont votés pour la
reconstruction de l’église Saint-Piat ! Il s’ensuivra une véritable
bataille de clochers… Les travaux vont néanmoins se poursuivre de part
et d’autre. La première tranche de la construction de l’église
Saint-Roch fut achevée en 1867 et la reconstruction de l’église
Saint-Piat fut terminée en novembre 1874.
L'église Saint-Roch vers 1907
La
guerre de 1870 n’affectera pas la poursuite des travaux de Saint-Piat.
Entretemps le conseil de fabrique de Saint-Roch décide, avec l’accord de
l’archevêque de Cambrai, de faire don de l’église Saint-Roch à la
commune. Les travaux de construction de la seconde tranche de Saint-Roch
et du clocher (sans la flèche) seront achevés en 1877. Des dons
successifs vont permettre la décoration intérieure de l’église
Saint-Roch : banc de communion, statues de saint Gérard, de sainte
Thérèse, sainte Jeanne d’Arc et bien entendu saint Roch et son chien. On
obtient un maître-autel en bois de Saint-Martin à Roubaix dès 1867, un
autel latéral en pierre est offert par M. Delannoy et l’autel
correspondant à gauche, dédié à la Sainte Vierge, a été offert par M. et
Mme Joire. Ces autels sont consacrés le 18 mai 1884. Le 11 septembre
1893 il est procédé à la bénédiction du nouveau chemin de croix réalisé
par les ateliers Meyaert de Bruges. Suivra, en 1897, la bénédiction du
clocher et de la cloche de l’église. Cette cloche fut enlevée par les
Allemands en 1917... Elle fut remplacée en 1923. Le premier curé de la
paroisse Saint-Roch est l’abbé Jean-Baptiste Villain (de 1867 à 1902).
Il était auparavant vicaire à Saint-Piat.
Le
hameau du Blanc-Four grandissait ainsi que le nombre de ses habitants.
Pour simplement aller à la messe le dimanche, ils devaient faire 1,500
km pour venir à St Piat par une rue de Lille en mauvais état à l'époque.
Ils auraient bien voulu avoir une église au hameau.
En
1864, quelques notables prennent l'affaire en main et lancent une
souscription. Une commission est nommée afin de recevoir les dons qui
permettent d'acheter le terrain. La première pierre est posée le 17 mai
1865. L'édifice sera achevé en 1877, c'est l'abbé jean-Baptiste Villain,
alors vicaire à St-Piat qui en sera le premier curé.
...Parmi
les paroisses qui reçoivent des visites de tels pèlerins, l'enquête de
1950 signale St Piat et St Roch (à qui l'on confie aussi les animaux
familiers, sans doute à cause de son chien) à Roncq.
Colombe Kim Hyo-im est une laïque chrétienne coréenne, née en 1814, morte le 26 septembre 1839.
Reconnue martyre et béatifiée en 1925, elle est canonisée par le pape Jean-Paul II le 6 mai 1984 avec 102 autres martyrs de Corée.
Biographie
Colombe Kim Hyo-im naît en 1814 à Bamseom, sur les rives de la rivière Han, près de Séoul, en Corée.
Elle est issue d'une famille non chrétienne, mais sa mère s'intéresse à la foi catholique, et
s'en rapproche progressivement. Par contre, son père est un
non-croyant, ne veut même pas entendre parler de cette sorte de sujet
chez lui et interdit formellement d'en parler.
Après
la mort de leur père, leur mère devient profondément chrétienne, ainsi
que ses six enfants : Antoine, Bénédicte, Colombe Hyo-im, Agnès Hyo-ju, François et Claire. Ils sont baptisés.
Peu après, Colombe Kim Hyo-im, Agnès Hyo-ju et leur jeune sœur Claire promettent de consacrer leur vie à Dieu comme vierges.
Leur
mère pense qu'elles devraient se marier, mais elles ne changent pas
d'avis. Elles se coiffent les cheveux en chignon pour donner l'apparence
d'être mariées.
Elles partent vivre ensemble, avec leur frère aîné Antoine, à Yongmori à proximité de Séoul.
Elles
se sont consacrées à leur vie spirituelle par la prière, le jeûne deux
fois par semaine, les lectures spirituelles, le chapelet, l'aumône aux
démunis.
Leur
famille est aisée, mais la richesse matérielle ne les intéresse pas.
Leur comportement reflète leur caractère doux et affectueux.
Elles sont réputées et très respectées parmi les catholiques de la région pour leur charité et leur exemple.
Leur
mère est morte à Yongmori ; le père Chastan était venu spécialement
pour lui conférer les derniers sacrements. Depuis ce moment, elles
restent à Yongmori.
En 1839, de nouvelles persécutions ont lieu en Corée, les catholiques sont arrêtés.
Sur dénonciation du 3 mai 1839, la police se rend à Yongmori.
Antoine
est absent, l'épouse d'Antoine, Kim Lucia, peut s'échapper avec
Bénédicte et Claire, et Colombe escalade le mur voisin pour se cacher
dans un tas de bois. Agnès seule n'a pas pu fuir.
Elle
est arrêtée, ainsi que Colombe qui est découverte dans sa cachette.
Colombe proteste contre la façon dont les policiers maltraitent sa jeune
sœur.
Elles sont emmenées à Séoul, interrogées et torturées. Comme elles restent sereines, les gardes frappent plus fort, les mettent toutes nues et continuent de les torturer, en vain.
Alors le magistrat décide de s'en prendre à leur virginité,
elles sont mises nues avec des criminels, mais aucun homme n'arrive à
les toucher, elles sont comme protégées par une force mystérieuse.
Colombe
Kim Hyo-im se plaint auprès du chef des magistrats de ces attaques
contre leur virginité, disant qu'elle et sa sœur sont prêtes à mourir,
mais n'admettent pas ces attaques hors de propos. Le chef des magistrats
lui donne raison, affirme qu'on ne doit pas attenter à leur virginité
et ordonne une enquête interne.
Elles sont encore interrogées pour révéler les cachettes de leur frère et des autres catholiques, mais elles refusent.
La sœur de Colombe, Agnès, est exécutée le 3 septembre 1839, et Colombe à son tour est décapitée le 26 septembre suivant, à 26 ans, avec huit autres catholiques.
Canonisation
Colombe Kim Hyo-im est reconnue martyre par décret du Saint-Siège le 9 mai 1925 et ainsi proclamée vénérable. Elle est béatifiée (proclamée bienheureuse) le 6 juin suivant par le pape Pie XI.
Elle est canonisée (proclamée sainte) par le pape Jean-Paul II le 6 mai 1984 à Séoul avec 102 autres martyrs de Corée.
Sainte Colombe Kim Hyo-im est fêtée le 26 septembre, jour anniversaire de son décès, et aussi le 20 septembre, date commune avec les autres martyrs de Corée.
Un grand seigneur, peut-être Charles Martel,
follement amoureux, lui fait demander sa main. Face à son refus, il la
pourchasse, et tentant de l'amener de force, il lui aurait démis
l'épaule, et même brisé le bras.
Impressionné par sa résistance, il cède et la laisse entrer en religion.
Elle s'installe comme religieuse à Materen (ou Munster-Bilsen6) puis à Tamise aujourd'hui en Flandre-Orientale, où elle meurt après une vie vertueuse.
Elle est la patronne de la ville belge de Tamise.
Ses reliques ont été transférées à Gand en 870 ce qui fait qu'on y fait parfois référence comme Amelberge de Gand. Malgré cela, l'église de Tamise est restée lieu de vénération de la sainte.
La légende rapporte que lors du transfert des reliques de la sainte en bateau sous le règne de Baudouin Ier de Flandre,
le navire fut accompagné par un grand nombre d'Esturgeons. C'est pour
cela que depuis cette translation, la sainte est représentée accompagné
de ce poisson.
Par Fabrizio Garrisi — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=98920800
Oronce de Lecce (Orontius en latin, et Oronzo en italien), est un païen, habitant de Rudiae, une ancienne localité dans les alentours de Lupiae (maintenant Lecce).
Converti par saint Paul qui l'installe à la tête de la communauté chrétienne locale, il meurt martyr par les autorités romaines.
Reconnu saint par l'Église catholique, il est fêté le 26 août avec Juste et Fortunat.
Histoire
Selon la légende, Oronce naquit dans la ville salentine vingt-deux ans après la naissance du Christ.
Son père, Publio fut trésorier de l'empereur et à l'âge de trente-cinq ans, Oronce lui succéda.
Pendant qu'Oronce était à la chasse avec son neveu Fortunat, consul de la ville, le long de la plage de San Cataldo, il rencontra Juste (ou Jésus) envoyé par saint Paul à Rome pour remettre quelques lettres apostoliques (cf. Col 4. 11).
Oronce se convertit au christianisme grâce à Juste, qui le baptisa avec son neveu.
Les
trois compagnons commencèrent à prêcher et ils furent dénoncés par les
prêtres païens au préteur romain, qui leur imposa d'offrir de l'encens à
Jupiter dans son temple.
Ils s'opposèrent à cette injonction et professèrent leur foi.
Ils allèrent même un peu plus tard à renverser la statue, ainsi qu'une autre de Mars à l'extérieur de la ville. Le préteur les condamna alors à la flagellation et les fit enfermer en prison.
Libérés, ils retrouvèrent saint Paul à Rome qui nomma Oronce premier évêque, ou plus exactement épiscope, de sa ville Lupiae (Lecce), avec son neveu pressenti comme son successeur.
Par User:Nikater — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=28821375
Après quoi, ils continuèrent à prêcher dans le Salento et dans l'Iapygie.
Arrêtés de nouveau par Antonino, ils furent emmenés à trois kilomètres d'Aletium, un 26 août, pour y être décapités à la hache.
De nos jours s'y trouve une église dénommée par les Leccesi : La Capu te Santu Ronzu (la Tête de saint Oronce) ou Santu Ronzu te fore (saint Oronce de dehors [des murs de la ville]).
Il
se dit en outre que la tête n'a jamais été retrouvée et que l'Église
catholique n'a jamais ouvert un procès pour sa sanctification.
Une anecdote concerne la statue d'argent de saint Oronce gardée dans la cathédrale de Lecce. Le demi-buste fabriqué à la fin du VIe siècle à Naples présentait toujours un défaut près du sourcil et ce à chaque moulage successif. Selon la légende, le saint avait une cicatrice près du sourcil.
Saint Magne d'Anagni, également connu sous le nom de Magne de Trani voire Magne de Fabrateria Vetus (en italien : Magno di Anagni, Magno da Trani), né à la fin du IIe siècle,
mort à Ceccano le 19 août 251, est un évêque italien de Trani considéré
comme le saint patron de la ville d’Anagni dont il fit construire la
cathédrale.
Fête le 19 août.
Histoire ou légende
Selon la tradition, il est né à Trani au IIe siècle et son père s’appellerait Apollonius.
À un jeune âge, il est berger pour subvenir aux besoins de sa famille.
Avec les quelques revenus de ses moutons, il aide également les pauvres.
Lui et son père furent baptisés par l’évêque Redemptus de Trani.
À la mort de Redemptus, Magne est choisi comme évêque de Trani par le peuple et les ecclésiastiques locaux.
Comme évêque, Magne œuvre beaucoup à évangéliser les régions de Fondi, Aquino, et Anagni.
À Anagni, il baptise une jeune femme appelée Secundina, qui meurt plus tard en tant que martyr chrétienne.
D’après
une ancienne tradition, Magne s'exile à Rome pour échapper aux
persécutions des chrétiens menées par un homme appelé Tarquinius.
Rappelé par le devoir et sa conscience, Magne cherche à rentrer dans son pays, se cachant le long du chemin.
Les
soldats le repèrent cependant dans une caverne près de Fondi. Arrêté,
il est décapité près de Fabrateria Vetus, dans le Latium.
Vénération
Au IXe siècle, ses reliques sont transférées de Fondi à Veroli par un homme appelé Platon.
Selon
une tradition (ou légende), un nommé Musa, musulman, utilisait le
tombeau de Magne comme écurie pour ses chevaux. Quand les chevaux
commencèrent à mourir de façon mystérieuse, Musa prit peur et vendit les
reliques de saint Magne aux citoyens d'Anagni.
Ces
reliques furent solennellement introduites dans la cathédrale d'Anagni
en présence de l’évêque Zacharie. Magne fut, par la suite, déclaré saint
patron de la ville. Il est également vénéré à Colle San Magno, près de
Frosinone.
Ce saint Magne ne doit pas être confondu avec un autre, le saint Magne de Coni, martyr de la légion thébaine, commémoré le même jour.
Le martyrologe romain ne mentionne que le saint Magne d'Anagni. Il est également mentionné dans le Martyrologium Hieronymanum dans lequel l’endroit de sa mort est donné comme étant Fabrateria vetus.
Magne jouit d’une large vénération dans tout le sud du Latium. Son nom apparaît dans le sacramentaire gélasien du VIIe siècle et dans un sacramentaire du siècle suivant.
Joseph Boissel, né le 20 décembre 1909 près de Pontmain, au hameau de La Tiolais dans la commune du Loroux de l'archidiocèse de Rennes, en Bretagne, et mort assassiné le 5 juillet 1969 près de Hat Lêt, au Laos, est un missionnaire catholique français et breton considéré comme bienheureux et martyr par l'Église catholique.
Il fait partie des dix-sept martyrs du Laos (dont dix Français, six Laotiens et un Italien).
Biographie
Vue de l'ancien scolasticat de La Brosse-Montceaux
Par Wayne77 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29560468
Joseph Boissel naît dans une famille d'agriculteurs modestes de Bretagne et devient orphelin de père à l'âge de quatorze ans.
Il entre alors au juniorat de Jersey des oblats de Marie-Immaculée, puis fait difficilement (il est jugé comme peu doué) son noviciat à l'île de Berder, son scolasticat à Liège et à La Brosse-Montceaux (théologie).
Ses maîtres le trouvent « peu intelligent », mais « appliqué, très dévoué, droit et franc » et surtout « très attaché à sa vocation ».
Il est ordonné prêtre le 4 juillet 1937, puis reçoit son obédience pour la toute nouvelle mission du Laos, ouverte moins de deux ans plus tôt.
Le royaume du Laos, associé à la France depuis 1893, est très peu christianisé.
Les
populations des vallées et du bassin du Mékong sont fortement
bouddhistes, tandis que les ethnies minoritaires des montagnes et des
forêts sont encore largement animistes.
À la déclaration de guerre, il est mobilisé au Laos même.
La Seconde Guerre mondiale coupe l'Indochine française de la métropole, elle-même occupée après la défaite de juin 1940.
Le
Laos, comme le reste de l'Indochine (Tonkin, Annam, Cochinchine et
Cambodge) est occupé par le Japon, mais les premières années de
l'occupation se passent dans une relative autonomie et une autarcie de
dénuement.
Tout s'accélère après le coup de force des Japonais de mars 1945 : les
fonctionnaires, les colons, les militaires français, etc. sont arrêtés,
regroupés dans des camps et pour certains exécutés.
Le Père Boissel est déporté au camp de Vinh au Tonkin.
Après la capitulation japonaise,
il retrouve en 1946 sa mission de Nong Ét totalement ruinée, et malgré
une mauvaise santé due aux privations, il se remet à l'ouvrage :
tournées de catéchisme, soins aux malades, célébrations et sacrements,
travaux agricoles, etc. Fin octobre 1948/mi-1949, il est envoyé se
reposer en métropole.
Mi-1949, il est nommé à Paksane dans la vallée du Mékong, où il aide à mettre sur pied le séminaire.
En 1952, il retourne dans le Xieng Khouang; mais la guerre d'Indochine
bouleverse la situation. Malgré tout, il poursuit l'évangélisation et
la promotion humaine des populations Thaï Dam autour de Ban Na, mais
sans succès de conversion. Il veille à la formation des catéchumènes d'autres ethnies. Il pénètre aussi chez les Khmus des montagnes.
En
1953, le Laos pauvre et sous-peuplé obtient son indépendance, mais le
pays est divisé en factions : ce sont surtout les neutralistes
gouvernementaux, les royalistes courtisés par les Américains et les
communistes du Pathet Lao soutenus par le Viêt Minh révolutionnaire.
En novembre 1957, le Père Boissel, laissant sa mission au futur martyr, le Père Louis Leroy, est en congé en France et il en profite pour faire les pèlerinages de Lourdes, Ars et Rome.
De retour au Laos, il reçoit son obédience dans le district de Paksane où il est nommé curé de Long Veng puis de Lak Si.
Il s'occupe aussi de villages de réfugiés du Xieng Khouang qui ont fui les atrocités du Pathet Lao plus au nord et vivent dans un grand dénuement, ayant tout abandonné pour sauver leur foi.
Le Père Boissel avait un grand amour des malades, des enfants et des anciens.
En décembre 1959, un missionnaire, le Père René Dubroux, est assassiné in odium fidei au sud du pays avec son catéchiste.
Désormais
la guérilla est partout. En 1960-1961, la tension augmente, le pays
connaît un coup d'État, les réfugiés affluent et d'autres prêtres et
catéchistes sont tués.
Les années suivantes, la guerre du Vietnam déstabilise le pays qui sert de base arrière aux Vietcongs et qui subit la pression américaine. Des régions entières du pays sont en guerre. Le Père Lucien Galan est assassiné en 1968.
En
1969, il est dangereux pour le Père Boissel de s'aventurer sur les
pistes autour de son centre de mission. Le 5 juillet pourtant, il se
dirige avec deux religieuses à une vingtaine de kilomètres de Paksane
pour se rendre à Hat Lêt (village de réfugiés Khmus), pour assurer son service à tout prix. Mais au détour d'un virage, il est abattu par une rafale de mitraillette du Viêt Minh qui le guettait depuis quelque temps. Les deux jeunes oblates sont grièvement blessées.
Béatification
Le procès de béatification est ouvert par le diocèse de Nantes en 2008 et transmis à Rome en 2010.
Le pape François reconnaît le martyre du Père Boissel en 2015, ainsi que celui de seize autres témoins de la foi de cette époque au Laos, dont huit autres missionnaires français, un jeune missionnaire italien,
un prêtre laotien et cinq laïcs laotiens de différentes ethnies dont le
plus jeune avait seize ans. La cérémonie de béatification a eu lieu en
la cathédrale du Sacré-Cœur de Vientiane le 11 décembre 2016 en présence du délégué pontifical, le cardinal QuevedoOMI et de tout le clergé du pays.