Nativité du Christ
fête de la naissance de Jésus (1er s.)
Noël est une fête chrétienne célébrant chaque année la naissance de Jésus de Nazareth, appelée Nativité.
À l'origine, cette fête était païenne et existait sous des formes différentes pour marquer le solstice d'hiver.
Au XXIe siècle,
Noël revêt un aspect largement profane. Elle est devenue une fête
commerciale et un moment de l'année célébré, y compris par des
non-croyants. Cette fête est caractérisée par un regroupement des
cellules familiales autour d'un repas et d'un échange de cadeaux,
particulièrement (mais pas seulement) à destination des enfants, qui
dans plusieurs pays occidentaux associent ces cadeaux au personnage
du Père Noël.
Noël est actuellement fixé au 25 décembre dans les calendriers grégorien et julien par la plupart des Églises.
Célébration
Sa
célébration à la date du 25 décembre, se situe dans le calendrier
julien pour les Églises orthodoxes, et dans le grégorien pour l'église
catholique romaine et protestante ; le jour de la saint Emmanuel, a été
fixée tardivement dans l'empire romain d'Occident, vers le milieu du IVe siècle.
C’est à partir du IIIe siècle que certaines communautés chrétiennes cherchent à situer dans l’année la date de naissance de Jésus.
Avant de la placer à la date d'une célébration solaire liée
au solstice d'hiver, de nombreuses dates furent proposées : 6 janvier
(correspondant à l'Épiphanie, date choisie par les Basilidiens vers la
fin du IIe siècle et reprise par les communautés chrétiennes d’Orient), 28 mars (mention dans De Pascha Computus,
un calendrier des fêtes datant de 243), 18 novembre (date proposée
par Clément d'Alexandrie)... Le 25 décembre marquait
depuis Aurélien (v.270) l'anniversaire du Sol Invictus et de la renaissance annuelle de Mithra.
Pour
des raisons symboliques, et dans un souci de christianiser les
anciennes fêtes païennes, cette date fut progressivement étendue à tout
l'Occident latin.
Les Églises
orthodoxes, qui ont conservé le calendrier julien, célèbrent Noël le 25
décembre de ce calendrier, ce qui correspond au 6 janvier du calendrier
grégorien.
Seule l'Église apostolique arménienne a conservé la date précise du 6 janvier comme jour de la fête de Noël.
Constituant
avec Pâques une des grandes fêtes chrétiennes, Noël s'est
progressivement chargé de traditions locales, mélanges d'innovations et
de maintien de folklore ancien, au point de présenter l'aspect d'une
fête profane populaire possédant de nombreuses variantes, dans le temps
comme dans l'espace.
L'association
de la mémoire d'une naissance a facilité la place centrale prise par la
famille dans le sens et le déroulement de cette fête.
L'Église catholique romaine insiste par exemple sur cet aspect depuis l'instauration en 1893 de la fête de la Sainte Famille, le dimanche suivant le 25 décembre.
Les
cadeaux, sous forme d'étrennes, semblent être une réminiscence des
cadeaux effectués lors des fêtes saturnales de décembre (strenae).
Le
don est présent dans de nombreuses traditions, comme celle de servir un
repas au premier pauvre croisé au jour de Noël, ou dans
l'exceptionnelle générosité des aumônes accordées aux mendiants à la
sortie de l'office célébré durant la nuit de Noël.
« La
période de Noël, qui est très chargée cérémoniellement, possède une
certaine intensité rituelle. Même si nous vivons fondamentalement dans
une société marchande, il y a dans cet échange de cadeaux quelque chose
qui est de l'ordre du don et qui est universel dans son principe : ils
créent, maintiennent et consolident des liens ; ils constituent en
quelque sorte une matrice du social.»
La popularité de cette fête a fait que Noël est devenu un patronyme et un prénom.
Étymologie
Le mot Noël (dont la première attestation écrite date de 1112) est issu par évolution phonétique (nael) et modification vocalique du latin natalis (« relatif à la naissance, natal »). Le o, remplaçant le a de l'ancien français nael, vient de la dissimilation des deux a de natalis tandis que le tréma (1718) note la diérèse.
La Nativité de Jésus-Christ
Traditionnellement,
la fête de Noël est la solennité de la nativité de Jésus-Christ, la
fête commémorative chrétienne de la naissance de Jésus de Nazareth qui,
d'après les Évangiles selon Luc et selon Matthieu serait né à Bethléem.
Les historiens hésitent pour leur part entre Bethléem et Nazareth sans qu'une des hypothèse parvienne à s'imposer.
Seul
l'Évangile selon Luc raconte cette naissance. L'Évangile selon
Matthieu ne fait que l'évoquer mais trace une généalogie à Jésus, tandis
que les Évangiles selon Marc et selon Jean débutent le récit de sa vie
par sa rencontre avec Jean le Baptiste.
Selon Luc
L'Évangile
selon Luc présente la naissance de Jean le Baptiste et de Jésus de
Nazareth dans une mise en parallèle. Le récit de la naissance de Jésus
au chapitre II raconte :
« 1En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre.2Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie.3Tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville.4Joseph
aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en
Judée, dans la ville de David, appelée Bethléem, parce qu'il était de la
maison et de la famille de David,5afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.6Pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva,7et
elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota, et le coucha dans
une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans
l'hôtellerie.8Il y avait, dans cette même contrée, des
bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder
leurs troupeaux.9Et voici, un ange du Seigneur leur apparut,
et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Ils furent saisis
d'une grande frayeur.10Mais l'ange leur dit: Ne craignez
point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le
peuple le sujet d'une grande joie:11c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.12Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche.13Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, louant Dieu et disant:14Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée!15Lorsque
les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se
dirent les uns aux autres: Allons jusqu'à Bethléem, et voyons ce qui est
arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître.16Ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche.17Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant.18Tous ceux qui les entendirent furent dans l'étonnement de ce que leur disaient les bergers. »
L'épisode
de l'annonciation aux bergers - traditionnellement considérés comme
impurs dans l'Antiquité juive - reprend le motif de l'adoration de
l'« Enfant-Roi » découverts par des pâtres, motif récurrent dans les
récits de naissance de la mythologie gréco-romaine, à l'instar des
naissances de Pâris, d'Œdipe ou encore de Romulus.
On trouve également des bergers dans les récits de la naissance de Mithra.
Le rédacteur propose la notion d'un Messie caché aux
puissants et aux savants et découvert par des gens simples, dont les
titres de « Sauveur » et de « Seigneur » - habituellement réservé à
l'empereur - suggèrent qu'il réussira à imposer une paix là où les
légions de Rome ont échoué.
Selon Matthieu
Dans l'Évangile selon Matthieu, l'accent est mis sur la naissance miraculeuse de Jésus :
« 1. 18Voici
de quelle manière arriva la naissance de Jésus Christ. Marie, sa mère,
ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint
Esprit, avant qu'ils eussent habité ensemble.19Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle.20Comme
il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit:
Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta
femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint Esprit;21elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.22Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète:23Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous.24Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui.25Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
2. 1Jésus étant né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem,2et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer. »
2. 1Jésus étant né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem,2et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer. »
Hérode le Grand meurt, selon les sources, en -4 ou -1 et qu'on lui attribue l'épisode Massacre des Innocents ce
qui fait de lui le « candidat » le plus probable qui est mentionné dans
ce passage. Cette présentation du massacre est une réactualisation de
l'histoire de la persécution par Pharaon de Moïse, quoiqu'il s'appuie
peut-être sur une base historique.
Une date imprécise
Historiquement,
ni l'année ni le jour de la naissance de Jésus de Nazareth ne sont
connues. Les Évangiles ne donnent aucune précision quant à la date de sa
naissance.
Les
dates retenues concernant l'année de naissance de Jésus peuvent
osciller entre -9 et -2. Les Évangiles selon Matthieu et selon Luc la
situent sous le règne d'Hérode le Grand dont le long règne s'achève en 4
avant notre ère. L'estimation généralement retenue par les historiens
actuels va de 7 à 5 avant notre ère.
Il
est paradoxal que Jésus de Nazareth puisse être né « avant Jésus
Christ » : l'origine de l'ère commune est en effet censée être la
naissance du Christ. Mais ce début de l'ère chrétienne (l'Anno Domini), qui ne s'est imposé progressivement en Europe qu'à partir du Ier millénaire, a été fixé d'après les travaux du moine Denys le Petit réalisés au VIe siècle,
que l'on sait à présent être erronés et, si le calendrier historique a
été précisé depuis, son origine conventionnelle n'a pas été modifiée.
Fixation de la fête
La
naissance de Jésus (la Nativité) est traditionnellement fêtée le 25
décembre, à Noël, mais cette date est entièrement conventionnelle, et
n'a rien d'un « anniversaire ». Elle aurait été fixée dans l'Occident
latin au IVe siècle, possiblement en 354, pour coïncider avec la fête romaine du Sol Invictus,
célébrée à cette date à l'instar de la naissance du dieu Mithra, né un
25 décembre ; le choix de cette fête permettait une assimilation de la
venue du Christ - « Soleil de justice » - à la remontée du soleil après
le solstice d'hiver. Avant cette date, la Nativité était fêtée le 6
janvier et l'est encore par la seule Église apostolique arménienne,
alors que l’Église catholique romaine y fête aujourd’hui
l’Épiphanie ou Théophanie.
La
fête de la naissance du Christ le 6 janvier, le jour de l'Épiphanie,
pourrait trouver son origine au sein de certaines communautés
chrétiennes d'Égypte au IIIe siècle. Il semble que
lesbasilidiens célébraient dès cette époque le baptême de Jésus à cette
date qui se confondait déjà avec sa naissance mais la question reste
débattue.
Selon
la tradition catholique, c'est le pape Libère qui, en 354, aurait
institué la fête de la Nativité à Rome le 25 décembre, date du Natalis Invicti ; il aurait également codifié les premières célébrations.
Beaucoup
de dates étaient proposées pour la naissance du Messie et il est admis
que la popularité des fêtes de Mithra au solstice d'hiver dans l'Empire
romain ait joué un rôle dans le choix de la date.
Les Églises
orthodoxes fêtent quant à elles Noël le 25 décembre du calendrier
qu'elles suivent (calendrier julien ou grégorien) et
le baptême du Christ le 6 janvier.
La tradition chrétienne de Noël s'inscrivant dans une démarche théologique, elle fête davantage l’évènement de
la naissance du Christ, plutôt qu'elle ne célèbre une date en
particulier ; dans cette optique, l'exactitude et la correspondance des
dates avec la réalité historique sont donc des éléments accessoires.
Aspect doctrinal
Dans le catholicisme
Dans une allocution du 16 décembre 2004, Jean-Paul Jaeger, évêque d'Arras explique le choix d'une date proche du solstice d'hiver :
« Les évangélistes dont
un sur quatre seulement propose un récit de la naissance
de Jésus étaient bien incapables d’en situer la date exacte. Excellente
pédagogue, l’Église, en Occident, a fixé en 353 la célébration de Noël
au moment de la fête païenne du solstice d’hiver. Le signe est
magnifique. Les rayons du soleil sont au plus bas de leur déclin.
Progressivement le jour va s’imposer à la nuit. La lumière va triompher.
Le Christ naissant est alors loué et accueilli comme la lumière qui
brille dans les ténèbres, comme le jour qui se lève sur l’humanité
engourdie et endormie. Il est le jour nouveau qui pointe à minuit. »
Cette métaphore du
Christ identifié à une lumière nouvelle qui va éclairer le monde est
déjà présente dans l'évangile selon Jean (8:12). Elle est reprise
fréquemment dans les homélies du temps de Noël, par exemple celle du
pape Benoît XVI à l'occasion de Noël 2007 :
« Dans
l’étable de Bethléem, le ciel et la terre se rejoignent. Le ciel est
venu sur la terre. C’est pourquoi, de là émane une lumière pour tous les
temps ; c’est pourquoi, là s’allume la joie. »
Un jour aux origines antiques
Aucun
texte chrétien ne précise quel jour dans l'année est né Jésus-Christ.
Noël ne fait pas partie des fêtes suivies par les premiers chrétiens, et
ne figure pas dans les listes publiées par Irénée de
Lyon et Tertullien.
Au IVe siècle,
la date du 25 décembre a été choisie comme date pour la fête de Noël,
principalement dans le but de la substituer aux fêtes païennes qui
étaient d'usage à l'époque, comme la fête de la renaissance du Soleil
Invaincu, le solstice d'hiver, ainsi que les Saturnales romaines qui
avaient toutes deux lieu à la période du 25 décembre.
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