Saint Jacques de Saroug

 

Saint Jacques de Saroug

évêque de Batna en Syrie († v. 524)

 

Jacques de Saroug né vers 450, mort sans doute le 29 novembre 521, est un évêque syrien et un écrivain religieux célèbre pour ses nombreuses homélies versifiées.

Il est surnommé « la flûte du Saint Esprit ».

Biographie

Jacques de Saroug est né dans le village de Kurtam, sur l'Euphrate, probablement dans le district de Saroug (mod. Suruç)

Le père de Jacques était prêtre.

Le caractère de son œuvre fait penser qu'il fut formé à l'école d'Édesse, ce qui est d'une façon générale très vraisemblable.

Il apparaît en pleine lumière au moment de l'invasion lancée par Kavadh Ier, roi des Perses, en octobre 502, et de la prise d'Amida en janvier 503 (voir la Chronique de Josué le Stylite, rédigée quelques années plus tard, § 50 sqq.).

En son § 54, Josué écrit : « L'honorable Jacques, le périodeute, qui a composé de nombreuses homélies sur des passages des Écritures, et écrit des poèmes et hymnes divers sur le temps des sauterelles, ne négligea pas non plus son devoir à cette époque, et écrivit des lettres d'admonestation à toutes les cités, les adjurant d'avoir confiance en la divine Providence, et les exhortant à ne pas fuir. »

L'invasion de sauterelles dont il est question, racontée par Josué en son § 38, intervint en mars 500.

Un περιοδευτής, à l'époque, est un collaborateur de l'évêque « qui fait la tournée des villages pour visiter les prêtres des villages ».

La circonscription où il exerçait ses fonctions était Haura (ܚܘܪܐ, Ḥaurâ), dans sa région natale de Saroug.

En 519, il est ordonné évêque de Batnan (syriaque : ܒܛܢܢ, grec : Βατναι, latin : Batnae), ville principale du district de Saroug (syriaque : ܣܪܘܓ, arabe : سروج), et diocèse dépendant de la province ecclésiastique d'Édesse.

Il démissionne un an plus tard pour une raison inconnue.

Sa lettre de 519 à Paul, métropolite d'Édesse, et d'autre part ses lettres aux moines du couvent de Mar Bassus, montrent à l'évidence qu'il fut toujours de sensibilité monophysite, et qu'il n'approuvait pas le symbole de Chalcédoine.

Cependant il paraît avoir pris fort peu de part à la controverse, et est honoré comme un saint, non seulement par l'Église syriaque orthodoxe, mais aussi par l'Église maronite (et donc par l'Église catholique romaine).

Même les nestoriens l'honorent. Il est considéré par les Syriens comme docteur (mallpana), et surnommé « la flûte du Saint Esprit ».

Jacques de Saroug (syr. : ܝܥܩܘܒ ܣܪܘܓܝܐ, Yaʿqûb Srûḡāyâ) est commémoré par les jacobites et par les maronites respectivement le 29 novembre et le 5 avril, par les Arméniens le 25 septembre.

Ses reliques sont vénérées dans une église placée sous son invocation (église Saint-Jacques-de Saroug) à Diyarbakır.

On dispose de trois Vies syriaques de Jacques de Saroug : une de Jacques d'Édesse, une autre d'un certain Georges qui doit être l'évêque Georges de Saroug contemporain de Jacques d'Édesse, et une troisième anonyme.

L'œuvre elle-même contient des informations sur les vingt dernières années de sa vie, mais presque rien sur ses origines et antécédents.

Œuvre

La partie principale de son œuvre était, selon Bar-Hebraeus, un ensemble de sept cent soixante-trois homélies versifiées, dont un peu plus de la moitié ont subsisté (environ quatre cents) ; deux cent trente-trois sont conservées dans les manuscrits de la bibliothèque apostolique vaticane, cent quarante dans les manuscrits de la British Library, une centaine dans ceux de la Bibliothèque nationale de France.

Formellement, il s'agit de suites plus ou moins longues de stances de quatre vers de douze syllabes, une forme poétique qui fut qualifiée de « sarougienne ».

En moyenne, chaque homélie fait plusieurs dizaines de stances, représentant plusieurs centaines de vers.

Cette œuvre immense ne fut pas réalisée en solitaire : toujours selon Bar-Hebraeus, il employa jusqu'à soixante-dix secrétaires qui l'aidaient y compris à dépouiller les textes bibliques et les Vies de saints pour nourrir ses textes.

Il composa le premier (sur le char d'Ézéchiel) à vingt-deux ans, et il laissa le dernier (sur le Golgotha) inachevé, soit une production s'étalant sur un demi-siècle.

La Chronique de Josué montre que ces poèmes furent rapidement célèbres.

Utilisés dans la liturgie, ils ont parfois été altérés postérieurement.

Cinq volumes d'Homiliae selectae ont été publiés par Paul Bedjan, contenant deux cents pièces, et un sixième volume ajouté par Sebastian Brock dans une nouvelle édition récente (ce qui représente plus de 100 000 vers d'après l'éditeur).

Mais une partie importante de l'œuvre reste toujours inédite.

Un assez grand nombre de ces homélies sont consacrées à la Vierge Marie ; il ne croit pas en l'Immaculée Conception.

Jacques de Saroug est également réputé être l'auteur de deux « anaphores » ou prières eucharistiques et d'un rituel de baptême, mais l'authenticité en est douteuse, en tout cas sous la forme qui a été conservée.

Son œuvre en prose, bien moins importante, comprend onze homélies non versifiées correspondant à des fêtes du calendrier liturgique, et quarante-trois lettres.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Saroug

 

 

 

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