Jacques-Bénigne Bossuet

 

Jacques-Bénigne Bossuet

 

Image illustrative de l’article Jacques-Bénigne Bossuet

Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud.
Paris, musée du Louvre.

 

 

 

Jacques-Bénigne Bossuet, surnommé l'« Aigle de Meaux », né le 27 septembre 1627 à Dijon et mort le 12 avril 1704 à Paris, est un homme d'Église, évêque, prédicateur et écrivain français.

Prédicateur tôt renommé, il prononce des sermons et des oraisons funèbres qui demeurent célèbres. Il est l'auteur d'une abondante œuvre écrite qui porte sur la spiritualité, l'instruction du dauphin, la controverse antiprotestante ou encore diverses polémiques dont celle qui l'oppose à Fénelon à propos du quiétisme. Il est élu à l'Académie française en 1671.

Le cardinal Grente voit en lui « le plus grand [orateur] peut-être que le monde ait connu ».

Biographie

Famille et études

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Acte de baptême de Bossuet

 

Jacques-Bénigne Bossuet est le fils de Bénigne Bossuet (1592-1667), avocat puis substitut du procureur général du Parlement de Bourgogne, nommé en 1638 conseiller au Parlement de Metz. Sa mère est Marguerite Mochet (1595-1660), également issue d'une famille de magistrats.

Jacques-Bénigne Bossuet fait ses études secondaires au collège des Jésuites de Dijon, qui lui donnent une éducation classique et un goût pour les langues anciennes (apprentissage du grec et du latin). Son goût pour l'étude lui vaut le surnom de bos suetus aratro (« bœuf accoutumé à la charrue »).

À 15 ans, il vient à Paris pour y poursuivre ses études au collège de Navarre, où il a pour maître Nicolas Cornet. Il y étudie en profondeur la philosophie et la théologie. Bien que destiné au sacerdoce, il côtoie pour quelque temps un milieu mondain : il apprécie Corneille, il s'adonne à l'écriture de vers précieux et fréquente l'hôtel de Rambouillet. Il semble qu'il ait eu accès facilement à ces cercles parisiens grâce à l'appui de son cousin, François Bossuet le riche, alors l'un des plus grands financiers du royaume.

Entrée dans les ordres

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Portrait de Bossuet par Pierre Mignard, vers 1675. Musée Bossuet de Meaux

Par Pierre Mignard — Le Jour ni l’Heure 8197 : portrait, c. 1675, de Jacques-Bénigne Bossuet, 1627-1704, évêque de Condom, plus tard de Meaux, par Pierre Mignard, 1612-1695, musée Bossuet, Meaux, Seine-&-Marne, jeudi 16 août 2012, 16:23:41Author: Renaud Camus from Plieux, France (2012-08-16 16:23), CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24799135

 

Ordonné sous-diacre à Langres par Sébastien Zamet en 1648, il fait l'expérience d'une conversion religieuse et abandonne sa vie mondaine. C'est l'époque de sa Méditation sur la Brièveté de la Vie, qui porte les traces de ses futurs ouvrages. La même année, il expose l'essentiel de ses idées sur le rôle de la Providence, dans sa Méditation sur la félicité des saints.

En 1652, il est reçu docteur en théologie, puis ordonné prêtre et devient l'archidiacre de Sarrebourg dans le même temps, puis, en 1654, celui de Metz, où il s'installe.

Évêque de Condom

Le 21 septembre 1670, Charles-Maurice Le Tellier devenu archevêque de Reims, consacre, avec l'assentiment du pape, Jacques-Bénigne Bossuet évêque de Condom, en l’église du couvent des Cordeliers à Pontoise ; mais l'année suivante, il renonce à ce poste et devient le précepteur du dauphin, fils de Louis XIV. Le roi lui donne le Prieuré du Plessis-Grimoult.

1670-1680 : Précepteur du Grand Dauphin, fils de Louis XIV

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Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud, 1698, musées des Offices, Florence (Italie)

 

Il devient précepteur du dauphin Louis de France, le fils du roi Louis XIV et de Marie-Thérèse d' Autriche en septembre 1670. Mais l'éloquence du prélat est peu faite pour un enfant de 10 ans et le dauphin avouera plus tard que ses durs et austères éducateurs lui ont donné une aversion extrême « pour toute espèce, non pas de travail et d'étude, mais d'amusement d'esprit ». Bossuet terminera cette mission en mars 1680, date du mariage de son élève avec Marie-Anne de Bavière.

En 1681, Bossuet écrit son Discours sur l'histoire universelle dans lequel, après avoir exposé sa vision de l'histoire du monde (depuis la Création jusqu'au triomphe de l'Église catholique en passant par la chute des empires antiques), il en cherche la raison dans les desseins de Dieu sur son Église. Il y mêle Providence et références à des sources (aussi bien la Bible et les docteurs de l'Église que les auteurs gréco-latins, comme Hérodote). « On fut étonné, dit Voltaire, de cette force majestueuse avec laquelle il a décrit les mœurs, le gouvernement, l'accroissement et la chute des grands empires, et de ces traits rapides d'une vérité énergique, dont il peint et juge les nations ». Pour le Dauphin, il écrit aussi le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, dans lequel il suit en général la doctrine de René Descartes, et se montre aussi profond philosophe qu'écrivain.

Bossuet se réserve l'enseignement de l'histoire, qu'il considère comme fondamental pour la formation du prince. Pendant près de dix ans, il raconte au dauphin l'histoire des rois qui se sont succédé à la tête du royaume, en tirant de ce récit des enseignements politiques, psychologiques et moraux ; le récit est mené jusqu'au règne de Charles IX. Le dauphin doit résumer oralement la leçon, puis la rédiger en français et la mettre en latin sur des cahiers qui ont été conservés. Il écrit lui-même les livres de classe pour son royal élève. Bossuet s'entoure également de nombreux scientifiques durant cette période.

Bossuet a une conception très littéraliste de la vérité de la Bible. En 1678, il fait brûler l'ouvrage de Richard Simon Histoire critique du vieux testament.

Il est élu membre de l'Académie française en 1671.

1681-1704 : Évêque de Meaux

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Gravure de Bossuet assis dans sa bibliothèque, vers 1690, par Bonnart

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Cour d'entrée du palais épiscopal de Bossuet à Meaux

Par Patrick from Compiègne, France — Meaux (Seine et Marne) - Palais épiscopal - Musée Bossuet, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=104873762

 

En 1681, lorsque l'éducation du dauphin est achevée, il est nommé évêque de Meaux (d'où la périphrase « l'Aigle de Meaux », souvent utilisée pour le désigner), et se livre dès lors aux soins de l'épiscopat, fait de fréquentes prédications, rédige le célèbre Catéchisme de Meaux (1687) et compose pour des religieuses de son diocèse les Méditations sur l'Évangile et les Élévations sur les Mystères.

À cette activité épiscopale, il joint une œuvre de théologien et ne dédaigne pas les controverses avec les protestants. Il publie notamment l'Histoire des variations des Églises protestantes (1688). Le ministre protestant Pierre Jurieu ayant répondu à cet ouvrage, Bossuet publie les Avertissements aux protestants sur les lettres du ministre Jurieu contre l'Histoire des variations (1689–1691). Dans le cinquième de ces Avertissements (1690), il nie la thèse du contrat explicite ou implicite entre le prince et ses sujets, que soutient Jurieu, et formule la phrase célèbre : « De condamner cet état [= l'esclavage], ce serait non seulement condamner le droit des gens, où la servitude est admise, comme il paraît par toutes les lois ; mais ce serait condamner le Saint-Esprit, qui ordonne aux esclaves, par la bouche de saint Paul (1Co 7,24, Ep 6,5), de demeurer en leur état, et n'oblige point leurs maîtres à les affranchir », phrase que Flaubert fera figurer dans son Sottisier.

Selon le narrateur des Travailleurs de la mer de Victor Hugo (Partie I, Livre I, Chapitre 8), il est l'auteur de graves persécutions : « Quelques pauvres diocésains de cet aigle, persécutés par lui lors de la révocation de l'édit de Nantes, et abrités à Guernesey, avaient accroché ce cadre à ce mur pour y porter témoignage. On y lisait, si l'on parvenait à y déchiffrer une écriture lourde et encore jaunie, les faits peu connus que voici : — « Le 29 octobre 1685, démolition des temples de Morcef et de Nanteuil, demandée au Roy par M. l'évêque de Meaux ». — « Le 2 avril 1686, arrestation de Cochard père et fils pour religion, à la prière de M. l'évêque de Meaux. Relâchés ; les Cochard ayant abjuré ». — « Le 28 octobre 1699, M. l'évêque de Meaux envoie à M. de Pontchartrain un mémoire remontrant qu'il serait nécessaire de mettre les demoiselles de Chalandes et de Neuville, qui sont de la religion réformée, dans la maison des Nouvelles-Catholiques de Paris ». — « Le 7 juillet 1703, est exécuté l'ordre demandé au Roy par M. l'évêque de Meaux de faire enfermer à l'hôpital le nommé Baudoin et sa femme, mauvais catholiques de Fublaines ».

Engagements

undefinedRestitution du palais épiscopal de Germigny-l'Évêque, vers 1700

Par Franck devedjian — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=123127340

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Vue restituée depuis le premier étage du château de Germigny-l'Évêque, vers 1700, maison de plaisance de Bossuet, près de Meaux

Par Franck devedjian — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=123124582

Sermons

Souvent appelé à Paris, il commence à s'y faire une grande réputation pour ses sermons et ses panégyriques de saints. Il prêche un Avent et un Carême devant la reine-mère et devant le roi, et opère parmi les protestants un grand nombre de conversions, parmi lesquelles on cite celles de Turenne et de sa nièce Mademoiselle de Duras, de Dangeau. C'est pour aider ces nouveaux catholiques qu'il rédige son Exposition de la doctrine de l'Église.

Bossuet subit plusieurs influences : celles du jésuite Claude de Lingendes, des jansénistes Saint-Cyran et Singlin, et celle plus remarquable de saint Vincent de Paul. Ce dernier tient, à l'église Saint-Lazare, des conférences sur la prédication, auxquelles Bossuet assiste. Son éloquence en est marquée, elle se fait plus proche et plus simple.

La plupart de ses discours improvisés sont perdus. Quelques heures avant de monter en chaire, il médite son texte, jette sur le papier quelques notes et paroles du Christ, quelques passages des Pères de l'Église pour guider sa marche. Quelquefois, il dicte rapidement de plus longs morceaux, puis se livre à l'inspiration du moment, et s'étonne de l'impression qu'il produit sur ses auditeurs.

Il ne nous est parvenu que deux cents des quelque cinq ou six cents sermons prononcés, car Bossuet ne les considérait pas comme des œuvres littéraires dignes d'être imprimées. C'est à la fin du XVIIIe siècle que certains sermons furent conservés, grâce au travail de Dom Deforis. Ce ne sont toutefois que des brouillons, alourdis par les ratures et les variantes, et qui ne nous offrent qu'une idée approximative de sa prédication.

Oraisons funèbres

Il prononce plusieurs Oraisons funèbres dans lesquelles il fait sentir avec ampleur et musicalité le néant des grandeurs humaines. Il prononce en 1669 l'oraison funèbre de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre puis le 21 août 1670 celle de sa fille « Madame », Henriette-Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans, belle-sœur du roi, décédée subitement à l'âge de 26 ans, et dont la phrase « … Madame se meurt, Madame est morte… » est restée fameuse, en 1683 celle de la reine Marie-Thérèse d'Autriche et en 1687 celle du Grand Condé, Louis II de Bourbon-Condé.

Au nombre de dix, les oraisons funèbres de Bossuet sont réputées comme des chefs-d'œuvre d'éloquence, sans modèle depuis l'Antiquité.

Rôle dans l'assemblée du clergé de France

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Les pères de l'Église, avec Bossuet représenté en haut à gauche

 

Dans l'assemblée du clergé de 1682, à l'occasion des démêlés entre le roi et le pape, il est le moteur principal de la déclaration sur les libertés de l'Église en France en 1682, qui en accord avec la politique gallicane de Louis XIV fixe les limites du pouvoir du pape, et rédige les Quatre articles de 1682 qui sont demeurés une loi de l'État et qui ont donné lieu à de vives discussions. Le pape en est très irrité et les fait brûler.

Cette déclaration du clergé de France, plus communément appelée « Déclaration des Quatre articles », fixe jusqu’à la fin de l’Ancien Régime la doctrine des libertés de l’Église gallicane. Elle aura une énorme influence sur l’histoire de l’Église de France, prédisposant aux futures réformes religieuses des Constituants dans la Constitution civile du clergé de 1790.

François de Caulet est l'un des deux évêques, avec celui d’Alet, qui s'opposent à cette politique gallicane de Louis XIV dont la culmination est atteinte avec la Déclaration des Quatre articles. Ces deux évêques semblent d’obédience janséniste, mais dans ce contexte précis, il y a eu convergence d'intérêt avec Rome, ce qui fait de Caulet et, après la mort de celui-ci en 1680, de son vicaire Antoine Charlas, des « ultramontains » avant la lettre.

Lutte contre le quiétisme

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Statue de Bossuet sur la fontaine Saint-Sulpice, place Saint-Sulpice à Paris

Par fr:Utilisateur:Ton1 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1270422

 

Bossuet se trouve par là en lutte avec Fénelon, disciple de Madame Guyon accusée de quiétisme. Il poursuit son adversaire à la fois auprès du roi, qui disgracie et exile l'archevêque de Cambrai, et auprès du pape qui, pour faire plaisir à Louis XIV, condamne les Maximes des Saints où Fénelon soutient la doctrine de l'amour de Dieu pour lui-même, sans aucun mélange de cette crainte que les théologiens appellent servile.

Bossuet utilise tous les moyens possibles pour discréditer à la fois Fénelon et Madame Guyon, enfermée à la Bastille pendant cinq années. Il soutient que la dévotion, toujours raisonnable, doit passer par l'autorité temporelle, alors que Madame Guyon enseigne un chemin direct de cœur à cœur. Les accusations de quiétisme étaient sans fondement, Madame Guyon ne connaissant pas Molinos ni son œuvre. Le quiétisme a été un prétexte dont les ressorts étaient bien plutôt des luttes d'influence et le fait que Fénelon était le précepteur du duc de Bourgogne.

Après une lente et douloureuse agonie, Bossuet meurt dans une demeure actuellement située au 46 rue Bossuet à Paris le 12 avril 1704, de la maladie de la pierre. L'autopsie a lieu le lendemain. « On trouva dans sa vessie qui était toute gâtée, une pierre grosse comme un œuf » écrit l'abbé François Ledieu, son secrétaire.

Théoricien de la monarchie absolue

Dans Politique tirée des propres paroles de l’Écriture sainte, Bossuet rappelle que les rois sont les ministres de Dieu, voire qu’ils « sont des dieux ». Le roi est à l’image de son royaume ce qu’est Dieu à l’égard de la création, aussi « le trône royal n’est pas le trône d’un homme, mais le trône de Dieu même » et vouloir donc y attenter est un crime contre l’ordre divin. L’exigence de maintenir la concorde dans le peuple de Dieu et du roi peut amener ce dernier à la plus grande sévérité, y compris et plus encore envers les grands dont la désobéissance entraîne les plus graves désordres que le royaume puisse connaître.

Position vis-à-vis des juifs

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La prise de Jérusalem par Titus, gravure ancienne, 1705, La république des Hébreux

 

 

Bossuet a eu dans certains de ses sermons des paroles très dures vis-à-vis des juifs, mais qui sont communes aux personnes de son temps, comme en témoigne ce bref passage, souvent cité :

« C'était le plus grand de tous les crimes : crime jusqu'alors inouï, c'est-à-dire le déicide, qui aussi a donné lieu à une vengeance dont le monde n'avait vu encore aucun exemple... Les ruines de Jérusalem encore toutes fumantes du feu de la colère divine […]. Ô redoutable fureur de Dieu, qui anéantis tout ce que tu frappes ! […] Ce n'était pas seulement les habitants de Jérusalem, c'était tous les Juifs que vous vouliez châtier (au moment où le futur empereur Titus a mis le siège devant la ville, les Juifs s'y trouvaient en foule pour célébrer la Pâque). […] Cependant l'endurcissement des Juifs, voulu par Dieu, les fit tellement opiniâtres, qu'après tant de désastres il fallut encore prendre leur ville de force […]. Il fallait à la justice divine un nombre infini de victimes ; elle voulait voir onze cent mille hommes couchés sur la place […] et après cela encore, poursuivant les restes de cette nation déloyale, il les a dispersés par toute la terre »

Selon Jules Isaac, qui cite cet extrait, « Notons que, par les soins d'Alfred Rébelliau, membre de l'Institut, ces textes ont été choisis pour figurer dans la collection des classiques français la plus répandue dans nos lycées et collèges ». Menahem Macina estime que Jules Isaac fait sans doute allusion au Bossuet d'Alfred Rébelliau (Hachette, Paris, 1919, ouvrage publié dans la collection « Les grands écrivains français »). Ce texte faisait partie des auteurs du programme.

Positions esthétiques

Bossuet, comme plusieurs de ses contemporains, s’oppose au théâtre. Une polémique l’oppose en 1694 au père Caffaro, qui affirme que l’on peut innocemment, sans conséquences pour la morale, écrire et représenter des œuvres dramatiques. Bossuet reprend les arguments de cette polémique dans les Maximes et réflexions sur la comédie.

Les portraits de Bossuet

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Portrait inédit de Bossuet dans le tableau du camp devant Maastricht, par Van der Meulen, vers 1686-1687, musée du Louvre, inv. 1491

 

De nombreuses représentations du visage de Bossuet nous sont conservées, réalisées de son temps, comme après sa mort avec de nombreuses réinterprétations. Pour connaître ses traits véritables, il faut se concentrer sur les représentations de son vivant, au cours du XVIIe siècle. Le musée de Meaux conserve plusieurs portraits de Bossuet, dans l'ancienne bibliothèque du prélat, au palais épiscopal de Meaux.

Les portraits les plus fidèles connus à ce jour sont les deux tableaux de Hyacinthe Rigaud, peints en 1698 (que le visage) et 1702 (le grand tableau en pied du musée du Louvre), dont le portrait a été peint par l'artiste puis inséré dans le grand format en pied.

On trouve aussi Bossuet dans le tableau de Louis XIV devant Maastricht (musée du Louvre). Bossuet y est représenté à cheval, ce qui constitue une iconographie inédite qui nous montre Bossuet suivre la Cour sur le front militaire du nord. Il est l'un des admoniteurs du tableau, et ses yeux sont grands ouverts, il est calme et sans ambition, paisible, contrairement à la fatuité de tout l'entourage autour. La représentation de Bossuet paraît refléter ses discours : il est hors de son temps, dans un intellect qui dépasse sa génération, et son regard et étonnement sur le monde qui l'entoure est semblable à ce qu'il professe dans ses discours.

Des diverses représentations connues, on peut déduire que Bossuet a plutôt le visage fin dans sa jeunesse. Il a tendance à prendre un peu d'embonpoint au cours des années 1680-1690. Possédant des cheveux longs noirs et fins dans sa jeunesse, ceux-ci blanchissent vers 1680.

De nombreuses gravures sont aussi intéressantes pour connaître les traits du visage du prédicateur. On retrouve Bossuet notamment dans les Almanachs officiels de la Monarchie, notamment dans ceux de 1671 et de 1696.

Charles Perrault a rédigé un poème au sujet du portrait de Bossuet peint par Rigaud pour Cosme Médicis, le portrait des Offices peint en 1698.

 

Profil présumé de Bossuet dans le tableau de la visite de Louis XIV à l'Académie des sciences, par Henri Testelin - Musée de Versailles, MV 2074. 

Profil présumé de Bossuet dans le tableau de la visite de Louis XIV à l'Académie des sciences, par Henri Testelin - Musée de Versailles, MV 2074

Portrait présumé de Bossuet dans l'Almanach royal officiel de 1671. 

Portrait présumé de Bossuet dans l'Almanach royal officiel de 1671

Portrait de Bossuet par Nanteuil, vers 1674. 

Portrait de Bossuet par Nanteuil, vers 1674

Portrait de Bossuet par Mignard - Musée de Meaux, vers 1675.

Portrait de Bossuet par Mignard - Musée de Meaux, vers 1675

Portrait gravé de Bossuet par François de Poilly vers 1680-1690. 

Portrait gravé de Bossuet par François de Poilly vers 1680-1690

Détail du visage de Bossuet dans la gravure de Bonnart, vers 1690 (?). 

Détail du visage de Bossuet dans la gravure de Bonnart, vers 1690 (?)

Portrait de Bossuet dans l'Almanach royal officiel de 1696. 

Portrait de Bossuet dans l'Almanach royal officiel de 1696

Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud, 1698, musée des Offices à Florence (Italie). 

Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud, 1698, musée des Offices à Florence (Italie)

Portrait de Bossuet publié par Desrochers en 1699, tome I. 

Portrait de Bossuet publié par Desrochers en 1699, tome I

Portrait gravé de Bossuet par Drevet, d'après le tableau de Hyacinthe Rigaud de 1702, conservé au musée du Louvre. 

Portrait gravé de Bossuet par Drevet, d'après le tableau de Hyacinthe Rigaud de 1702, conservé au musée du Louvre

Œuvres

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Caricature de Bossuet, 1691, coll. part.

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Discours sur l'Histoire universelle - édition de 1771

Par Gérard Janot — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3718060

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page de titre des Œuvres, 1852

 

  • Méditation sur la brièveté de la vie (1648)
  • Réfutation du catéchisme du Sr Paul Ferry, ministre de la religion prétendue réformée (1655, Metz)
  • Oraison funèbre de Henriette-Marie de France (1669)
  • Oraison funèbre de Henriette-Anne d'Angleterre (1670)
  • Exposition de la doctrine de l'Église catholique sur les matières de controverse (1671)
  • Discours sur l'Histoire universelle (1681)
  • Défense de la déclaration de l’Assemblée du Clergé de France (1682)
  • Oraison funèbre de très haut et très puissant prince Louis de Bourbon (1687)
  • Histoire des variations des Églises protestantes (1688)
  • Défense de l'histoire des variations contre la réponse de M. Basnage, ministre de Roterdam (1691)
  • Défense de la Tradition et des saints Pères (1693)
  • Maximes et réflexions sur la comédie (1694)
  • Explication de la prophétie d'Isaïe (1704)
  • La Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte (posthume) (1709)
  • Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même (posthume) (1741)
  • Sermons (posthume) (1772)
  • Traité de la concupiscence (posthume) (1731)

Éditions de référence

  • Œuvres oratoires, édition de Joseph Lebarq, Lille, Desclée De Brouwer, 1890-1896 ; revue et augmentée par Ch. Urbain et E. Lévesque, Paris, Hachette et Desclée, 7 volumes : tome I (1648-1654), 1914 ; tome II (1655-1659), 1914 ; tome III (1659-1661), 1916 ; tome IV (1661-1665), 1921 ; tome V (1666-1670), 1922 ; tome VI (1670-1702), 1923 ; tome VII Compléments et tables, 1926.
  • Correspondance, édition de Ch. Urbain et E. Lévesque, Paris, Gallimard, 1909-1925, 15 volumes.
  • Bossuet : Œuvres, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1936, 1573 p. (ISBN 978-2-07-010078-1)

Éditions récentes

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Le monument de Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), par Ernest Henri Dubois (1863-1930), placé dans la cathédrale Saint-Étienne de Meaux en 1911

 

  • Œuvres, édition de l’abbé B. Vélat et Yvonne Champaillé, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1961
  • Oraisons funèbres, édition de Jacques Truchet, Paris, Garnier, 1961
  • Sermon sur la mort et autres sermons, Editions Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1970, 185 p. (ISBN 978-2-08-070231-9) 
  • Sermons, édition de Philippe Sellier, Paris, Larousse, 1975
  • Bernard, que prétends-tu dans le monde ? Panégyrique extrait des Œuvres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1950, chez Allia, Paris, 1999, 52 p. (ISBN 2-84485-006-5)
  • Bossuet et Constance Cagnat-Debœuf (Sous la direction de), Sermons : Le Carême du Louvre (1662), Folio, coll. « Folio-Classique », 2001, 384 p. (ISBN 978-2-07-038757-1) 
  • Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte, Paris, Dalloz, 2003, 464 p. (ISBN 2-247-05327-0)
  • Bossuet et Jacques Truchet (de) (Sous la direction de), Oraisons funèbres, Folio, coll. « Folio Classique », 2004, 528 p. (ISBN 978-2-07-031359-4) 
  • Carlo Ossola et Nadine Le Lirzin, Sermon sur les Anges Gardiens, Rivages, coll. « Rivages poche », 2005, 86 p. (ISBN 978-2-7436-1464-5) 
  • Bossuet et FB Editions (Sous la direction de), Discours sur l’Histoire universelle, CreateSpace Independent Publishing Platform, 2014, 254 p. (ISBN 978-1-5053-2111-1) 
  • De l'éminente dignité des pauvres, présenté par Alain Supiot du Collège de France. Éditions Les Mille et une Nuits, 2015
  • Bossuet et Yvonne Champailler (Sous la direction de), Sur la brièveté de la vie et autres sermons, Paris, Folio, coll. « Folio Sagesses », 2017, 96 p. (ISBN 978-2-07-270262-4) 
  • J.-B. Bossuet et Renaud Silly, Élévations sur les Mystères, Méditations et autres textes, Paris, Bouquins, coll. « Hors collection », 2017, 1728 p. (ISBN 978-2-221-14500-5)  Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Œuvres historiques, philosophiques et politiques, précédées de l’Histoire de Bossuet par le Cardinal de Bausset, Préface de Renaud Silly, 2 volumes, LXII + 3868 pages, Les Belles Lettres, 2020 (présentation en ligne [archive])
  • Maximes et Réflexions sur la Comédie suivies du Traité de la concupiscence, édition de Patricia Touboul, Paris, Honoré Champion, coll. «Sources classiques», 2020, 706 p. (ISBN 978-2-745-35260-6)

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-B%C3%A9nigne_Bossuet

 

 

 

 

 

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