Dode de Reims
Bove et Dode, vitrail de Paul Simon,
chapelle du groupe scolaire st-André
Par Gérald Garitan — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48681680
Sainte Dode, en latin sainte Doda, est une vierge et une sainte vivant à Reims au VIe siècle, elle est la seconde abbesse de Saint-Pierre-les-Dames à Reims.
Flodoard,
dans son Historia ecclesiæ Remensis la donne comme nièce de Baldéric,
prêtre, et de sainte Beuve, tous deux fondateurs de l'abbaye
Saint-Pierre-les-Dames de Reims et enfants d'un roi Sigebert.
Ce roi, identifié par Flodoard à Sigebert Ier (535 † 575), roi d'Austrasie, serait en fait plutôt Sigebert le Boiteux, roi de Cologne.
Chronologiquement, il parait difficile de faire de Doda une fille de Chlodéric.
Elle serait plutôt fille d'une fille de Sigebert le Boiteux née tardivement.
Doda
est élevé par sa tante sainte Beuve. Plus tard, elle est promise en
mariage à un seigneur de la cour de Sigebert, mais Doda refuse le
mariage.
Le
seigneur tente de l'enlever, mais meurt des suites d'une chute de
cheval survenue au cours de la tentative et Dode se réfugie dans
l'abbaye de sa tante.
Elle lui succède comme abbesse.
À
la fin de sa vie, elle obtient d'un prince Pépin, probablement le maire
du palais Pépin de Landen, un acte destiné à protéger sa communauté.
Sources
« Il
a existé autrefois plusieurs basiliques de saints et plusieurs
monastères au dedans et autour de la ville de Reims, qui maintenant ne
sont plus; cependant il subsiste encore dans la ville deux couvents de
filles, dont l'un s'appelle le monastère d'en-haut, à cause de sa
situation et passe pour avoir été élevé en l'honneur de la sainte Vierge
et de saint Pierre par saint Baudri et sa sœur Bove, qui depuis en fut
abbesse. On dit qu'ils étaient tous deux du sang royal, enfants du roi
Sigebert, et eurent pour nièce Dode, jeune fille très chaste, laquelle
avait été promise en mariage à un grand de la maison du roi Sigebert.
Mais Bove, sa tante, qui l'instruisait à servir Dieu et à lui garder sa
virginité, la détourna de l'amour de son époux. Celui-ci, voyant la
résistance de la jeune fille, voulut à toute force la ravir et avoir
pour femme; mais il advint que pendant qu'il cherchait par tous les
moyens à exécuter ses desseins le cheval qu'il montait s’étant emporté,
il tomba et se rompit le cou et la bienheureuse Dode, persistant dans
son bon propos de chasteté, succéda à sa tante dans le gouvernement du
monastère; c'est elle qui obtint du roi Pépin pour cette abbaye une
charte d'immunités que nous avons encore. Les corps de ces deux saintes
abbesses reposèrent longtemps dans l'église située hors de la ville où
avait d'abord été le monastère des filles, jusqu'à ce qu'enfin, ayant
été exhumés par suite de plusieurs révélations et miracles, ils furent
transférés en cette nouvelle église que nous voyons aujourd'hui, où ils
furent déposés avec vénération, et sont continuellement honorés par la
révérence et les hommages des vierges servantes du Seigneur. »
— Flodoard, Historia ecclesiæ Remensis, Livre quatrième, chapitre XXXVIII.
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