Issoire, Église Saint Austremoine

Issoire
Église Saint Austremoine

Issoire, église saint Austremoine
Carte postale d'Issoire, église saint Austremoine


L'église Saint-Austremoine est une abbatiale de style roman auvergnat située à Issoire en Auvergne, dans le département français du Puy-de-Dôme et la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Elle fait partie des cinq églises romanes d'Auvergne dites « majeures », avec la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, la basilique Notre-Dame d'Orcival, l'église de Saint-Nectaire et l'église Notre-Dame de Saint-Saturnin.

 

Historique

L'église Saint-Austremoine est une ancienne abbatiale bénédictine construite durant le premier tiers du XIIe siècle et plus précisément vers 1130, ce qui en fait la deuxième des cinq églises majeures de Basse-Auvergne.

Elle est dédiée à Austremoine de Clermont ou Stremonius, premier évêque de Clermont-Ferrand et évangélisateur de l'Auvergne à la fin du IIIe siècle.

Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840 : elle fait partie de la première liste de monuments historiques français, la liste des monuments historiques de 1840, qui comptait 1 034 monuments.

Les restaurations du XIXe siècle ont rendu à l'église sa polychromie intérieure (entre 1857 et 1859).

Le 3 juillet 2016, dans la matinée, un feu se déclare dans l'église. 

L'incendie, rapidement maîtrisé, était d'origine criminelle. Les dégâts sont limités à du mobilier et un tableau.

 

Architecture

L'architecture est romane.

 

Structure du chevet

L'abbatiale Saint-Austremoine, construite en arkose (une sorte de grès), présente un remarquable chevet roman auvergnat constitué d'un étagement de volumes de hauteur croissante :
  • deux absidioles adossées aux bras du transept ;
  • quatre chapelles rayonnantes ;
  • la chapelle axiale rectangulaire ;
  • le déambulatoire ;
  • le chœur ;
  • les bras du transept ;
  • le massif barlong ;
  • le clocher octogonal.
Des cinq églises auvergnates dites majeures, l'abbatiale Saint-Austremoine d'Issoire est celle qui possède le chevet le plus imposant, car elle est la seule à posséder une chapelle axiale rectangulaire en plus des chapelles rayonnantes.

La silhouette caractéristique et l'élan vertical des chevets romans auvergnats sont dus au massif barlong, ce parallélépipède allongé transversalement qui surmonte la croisée du transept et est couronné par le clocher. L'élévation progressive des volumes est encore accentuée par les deux toits en appentis du massif barlong, qui encadrent la naissance du clocher.

La chapelle axiale, le massif barlong et le clocher

Le chevet, le massif barlong et le clocher

Chapelle rayonnante

 

Décoration extérieure

 
La décoration du chevet


 
La façade méridionale et le clocher


Le chevet possède une décoration remarquable par son abondance et sa polychromie, obtenue par l'utilisation de basalte.

Le chœur, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes, tous couverts de tuiles, possèdent une corniche largement débordante ornée d'une frise en damier et soutenue par des modillons à copeaux.

Sous la corniche du chœur se déploie une mosaïque polychrome (opus sectile) de triangles et de rosaces réalisée en basalte. Sous ces mosaïques, les fenêtres du chœur alternent avec des loges rectangulaires abritant chacune trois colonnettes.

Les chapelles rayonnantes et la chapelle axiale sont ornées des signes du zodiaque, symboles, à l'époque, de l'ordre et de la complexité de l'univers et de mosaïques faites de motifs géométriques en basalte.

Les arcs des fenêtres du déambulatoire et des chapelles sont bordés d'un cordon de billettes tandis que l'arc de la fenêtre de la chapelle axiale est orné de claveaux polychromes et surmonté d'un décor de baguettes.

Chacune des chapelles rayonnantes est adossée à un pignon, surmonté d'un fronton triangulaire, bordé d'un cordon de billettes et couronné d'une croix de pierre faisant office d'antéfixe.

On retrouve des ornements similaires sur le massif barlong, les bras du transept, le clocher et les façades de la nef : claveaux polychromes, cordons de billettes, frises de damier, mosaïques de basalte, décor de baguettes…

 

Façades latérales

La structure des façades latérales de la nef est en tout point semblable à ce que l'on peut observer à la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand et à l'église de Saint-Nectaire : les fenêtres des façades latérales de la nef, bordées d'un cordon de billettes, sont logées sous de grands arcs de raidissement surmontés de triplets de baies aveugles.

 

Intérieur

 
Le chapiteau de la dernière Cène


L'intérieur surprend le visiteur par sa polychromie du XIIIe siècle, restituée par les travaux de restauration effectués entre 1857 et 1860, par le peintre Anatole Dauvergne (1812-1870), pour 60,000 francs-or. Ces peintures, aux couleurs vives à dominante rouge-brun, sont d'esprit roman et ont été réalisées selon la technique de la fresque (a fresco), assez rare en France où la technique a secco était la plus courante, ce qui pourrait suggérer des « origines méridionales, voire italiennes des exécutants de ce décor ». Entre autres scènes : Ève fuyant le jardin d'Eden.

Le chœur est entouré de huit colonnes couronnées de chapiteaux historiés supportant des arcs surhaussés surmontés d'une deuxième série de baies.
Le chapiteau le plus connu est celui de la dernière Cène (deuxième à gauche), reconnaissable à la nappe qui entoure la corbeille du chapiteau.


 
Le chapiteau représentant la Cène

Source :

 

Issoire, église saint Austremoine
Carte postale d'Issoire, crypte de l'église saint Austremoine

Issoire, église saint Austremoine
Carte postale d'Issoire, nef de l'église saint Austremoine

Issoire, église saint Austremoine
Carte postale d'Issoire, les grands orgues de l'église saint Austremoine







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire