Bienheureux Vladimir Ghika
Le
26 mars 1917, à Paray-le-Monial, Vladimir Ghika porte le drapeau
écussonné du Cœur sacré de Jésus de Roumanie lors de la cérémonie des
drapeaux alliés
Vladimir Ghika, né à Constantinople le 25 décembre 1873 et mort à la prison de Jilava (près de Bucarest) le 16 mai 1954, est un prélat roumain issu d'une famille princière.
Orthodoxe d'origine, il se convertit au catholicisme et est ordonné prêtre.
Diplomate
du Saint-Siège, fondateur d'hospices, adversaire du nazisme comme du
communisme, il est arrêté à près de 80 ans et meurt en prison.
Il est déclaré bienheureux et martyr le 31 août 2013.
Il est fêté le 16 mai.
Biographie
Vladimir
Ghika était le cinquième enfant du prince Jean Ghika, général et
ambassadeur auprès de l'Empire ottoman, et de son épouse, née
Alexandrine Moret de Blaremberg.
Il appartenait à la dynastie des princes Ghica, qui régnèrent sur la Moldavie et la Valachie du XVIIe au XIXe siècle.
Son grand-père était Grigore V Ghica.
Élevé dans la religion orthodoxe comme le reste de sa famille, il suivit ses études à Toulouse et à Paris, puis chez les Dominicains à l'Angelicum de Rome.
Tourmenté par la recherche de l'unité des chrétiens et convaincu que seule la primauté du pape pouvait la réaliser, il fit profession de la foi catholique en 1902.
Il obtint un doctorat en théologie.
De retour en Roumanie, il fonda un dispensaire des Filles de la Charité et organisa en 1913 un lazaret pour les victimes du choléra.
Il regagna Paris quelques années plus tard et, à l'âge de 50 ans, fut ordonné prêtre le 7 octobre 1923 par l'archevêque de Paris, le cardinal Louis-Ernest Dubois.
Le pape lui accorda l'autorisation de célébrer la messe selon les deux rites, romain et byzantin.
En ce sens, l'abbé Ghika se situait « à la croisée des mondes oriental et latin », comme un « précurseur en œcuménisme moderne ».
À Paris, il s'installa d'abord à l'église des étrangers du 33, rue de Sèvres (actuelle église Saint-Ignace).
Il était un ami proche de Jacques Maritain, d'Emmanuel Mounier, de Paul Claudel, de Charles Du Bos, et, d'une manière plus générale, des intellectuels catholiques qui se retrouvaient autour des Maritain et des Bénédictines de la rue Monsieur.
Il choisit alors de vivre parmi les déshérités et partit exercer son apostolat dans un bidonville de Villejuif, où il fut notamment à l'origine de l'église Sainte-Thérèse.
En 1931, Pie XI le nomma protonotaire apostolique et l'envoya en mission au Japon et aux Congrès eucharistiques internationaux de Sydney, Carthage, Dublin, Buenos Aires, Manille et Budapest.
Quand éclata la Seconde Guerre mondiale, Vladimir Ghika sollicita l'autorisation, qui lui fut accordée, de rentrer à Bucarest.
En liaison avec la nonciature, il s'occupa principalement des réfugiés polonais qui avaient fui l'invasion nazie, et pendant plusieurs années il se consacra aux plus démunis.
Arrêté le 18 novembre 1952 par la police communiste, accusé de haute trahison, il subit un simulacre de procès en même temps que cinq autres prêtres.
Menacé, battu au sang, torturé, il fut condamné à trois ans d'incarcération.
Reliques de Vlad Ghica exposées dans la cathédrale catholique Saint-Joseph de Bucarest
Il mourut le 16 mai 1954 à l'infirmerie de la prison de Jilava, des suites des mauvais traitements.
Sa tombe est visible au cimetière orthodoxe Bellu (zone 19).
Les inscriptions en grec sur sa tombe rappellent qu'il fut orthodoxe jusqu'à l'âge de 29 ans.
Son buste a été exécuté par le statuaire Philippe Besnard.
Béatification
Timbre Roumain à l'effigie de Vladimir Ghika, à l'occasion des 5 ans de sa béatification
Son
Procès en Béatification a été ouvert en 1991 à la phase diocésaine dans
le diocèse de Bucarest. Il a été clôturé en 2003 puis étudié par la
Congrégation pour la Cause des Saints.
Le décret sur son martyre, ouvrant la voie à sa béatification, a été signé le 27 mars 2013 par le pape François. La messe de béatification a eu lieu à Bucarest, le 31 août 2013, sous la présidence du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.
Le bienheureux Vladimir Ghika est fêté chaque année le 16 mai, anniversaire de sa mort.
Publications
- Méditation de l'Heure sainte, 1912
- Pensées pour la suite des jours, Beauchesne, 1923
- Les Intermèdes de Talloires, 1924
- La Messe byzantine dite de saint Jean Chrysostome, 1924
- La Visite des pauvres, 1923
- La Sainte Vierge et le Saint-Sacrement, 1929
- La Femme adultère, mystère évangélique, pièce de théâtre 1931
- La Souffrance, 1932
- La Liturgie du prochain, 1932
- La Présence de Dieu, 1932
- Entretiens spirituels, Beauchesne
- Derniers Témoignages (présentés par Yvonne Estienne), Beauchesne, 1970
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