Aylesford, Angleterre
Notre-Dame du Mont Carmel
L'enfance de Saint Simon Stock
Anglais
d'origine, saint Simon Stock naquit d'une très illustre famille du Kent
dont son père était gouverneur. Lorsqu'elle le portait, sa mère le
consacra à la Sainte Vierge. On le voyait souvent tressaillir entre les
bras de sa mère lorsqu'elle prononçait le doux nom de Marie. Pour
apaiser ses cris et ses pleurs, il suffisait de lui présenter une image
de la très Sainte Vierge Marie. Il n'avait pas encore un an qu'on
l'entendit plusieurs fois articuler distinctement la salutation
angélique. Cette dévotion précoce ne peut provenir que d'un mouvement
extraordinaire de l'Esprit-Saint.
A
douze ans, Simon se retira au désert dans le creux d'un arbre, d'où lui
vint le surnom de Stock qui signifie "tronc", en langue anglaise. Sa
nourriture consistait en herbes crues, quelques racines et pommes
sauvages, un peu d'eau claire lui servait de breuvage. Son habit se
composait de ronces et de chardons qu'il serrait étroitement sur sa
chair nue.
Renchérissant
sur ces mortifications volontaires, il se frappait avec des fouets
garnis d'épines très piquantes. Bien que le tronc d'arbre où il avait
élu domicile ne lui offrait pas la liberté de s'étendre pour dormir, il
prenait son bref repos dans ce gîte précaire. Au sein de cette retraite
sauvage, ses prières montaient sans interruption vers le ciel. Saint
Simon Stock passa vingt ans dans la plus entière solitude, nourrissant
son âme des célestes délices de la contemplation.
S'étant
privé volontairement de la conversation des hommes, il jouissait de
celle de la Très Sainte Vierge Marie et des anges qui l'exhortaient à
persévérer dans sa vie de renoncement et d'amour. La Reine du Ciel
l'avertit qu'il verrait bientôt débarquer en Angleterre des ermites de
la Palestine. Elle ajouta qu'il devait s'associer à ces hommes qu'Elle
considérait comme Ses serviteurs.
Les Carmes
Le
bienheureux Albert, patriarche de Jérusalem, avait donné une règle,
vers l'an 1205, aux ermites du mont Carmel, connus depuis sous le nom de
Carmes. Deux lords anglais, revenant de la terre sainte, amenèrent avec
eux en Angleterre quelques-uns de ces religieux. Peu de temps après,
l'un de ces seigneurs leur bâtit une maison dans la forêt de Holme, au
comté de Northumberland, et le second leur en bâtit une autre dans le
bois d'Aylesford, au comté de Kent. Ces deux couvents devinrent fort
célèbres, et ont subsisté jusqu'à la prétendue réforme.
Simon,
qui depuis vingt ans menait la vie d'un reclus, fut extrêmement touché
de la dévotion que les nouveaux religieux avaient pour la sainte Vierge,
ainsi que des diverses austérités qu'ils pratiquaient: il se retira
parmi eux avant la fin de l'année 1218. Sa profession faite, on l'envoya
étudier à Oxford; il revint ensuite à son couvent, où sa vertu brilla
du plus vif éclat. En 1225, il fut élu vicaire général. Quelques
clameurs s'étant élevées contre le nouvel institut, Simon se rendit à
Rome, en 1226, et obtint du pape Honorius III une confirmation de la
règle donnée par le bienheureux Albert; il en obtint une aussi de
Grégoire IX, en 1229.
Quelques
temps après, il alla visiter ses frères, qui habitaient sur le mont
Carmel, et il passa six ans dans la Palestine. En 1237, il assista au
chapitre général, où il fut décidé que la plus grande partie des frères
passeraient en Europe, à cause de l'oppression où les tenaient les
Sarrasins. L'année suivante on en envoya plusieurs en Angleterre; ils y
furent suivis, en 1244, par Simon et par Alain, cinquième général de
l'ordre, qui nomma Hilarion son vicaire pour ceux qui restaient sur le
mont Carmel et dans la Palestine. Les Carmes avaient alors cinq maisons
en Angleterre.
Dans
le chapitre général qui se tint à Aylesford, en 1245, Alain donna la
démission de sa place, et saint Simon fut choisi pour lui succéder. La
même année, il fit confirmer de nouveau par Innocent IV l'approbation
déjà donnée à la règle des Carmes; il obtint aussi du Pape, en 1251, que
son ordre fût sous la protection spéciale du Saint-Siège. Durant son
généralat, l'ordre des Carmes s'étendit beaucoup, et se procura des
établissements dans la plus grande partie de l'Europe; mais il ne fut
nulle part si florissant qu'en Angleterre, et il continua d'y édifier
les peuples pendant plusieurs siècles par la pratique de toutes les
vertus religieuses. Quelque temps après que saint Simon eût été élu
général, il institua la confrérie du Scapulaire, afin de réunir comme en
un seul corps, par des exercices réglés de piété, tous ceux qui
voudraient honorer spécialement la sainte Vierge. Plusieurs écrivains
carmes assurent qu'il fit cet établissement en conséquence d'une vision
où la Mère de Dieu lui apparut le 16 juillet. Quoi qu'il en soit de
cette vision, plusieurs Papes approuvèrent la confrérie et lui
accordèrent de grands privilèges. Les frères du Scapulaire sont
assujettis à certaines règles, qui n'obligent cependant pas sous peine
de péché. Ils doivent porter un petit scapulaire au moins sous leurs
habits, réciter chaque jour l'office de l'Église ou de la sainte Vierge.
Ceux qui ne savent pas lire substituent à l'office sept Pater, sept Ave
et sept Gloria Patri. Ils doivent de plus s'interdire l'usage de la
viande les mercredis, les vendredis et les samedis, ou, s'ils ne peuvent
faire abstinence ces jours-là, ils sont obligés, pour y suppléer, de
réciter sept fois le Pater, l'Ave et le Gloria Patri. On rapporte que
saint Simon guérit plusieurs malades en leur donnant le scapulaire.
Edouard, roi d'Angleterre, et saint Louis, roi de France, se mirent de
la nouvelle confrérie.
Saint
Simon montra autant de sagesse que de sainteté pendant les vingt ans
que dura son généralat. Il fut honoré du don des miracles et de celui de
prophétie, ce qui contribua singulièrement à étendre son ordre, surtout
en Angleterre. Il composa plusieurs hymnes, et publia de sages
règlements pour ses frères. Ayant été invité à passer en France, il
s'embarqua pour Bordeaux; mais il mourut dans cette ville quelques mois
après son arrivée, le 16 juillet 1265. Il était dans la centième année
de son âge. On l'enterra dans la cathédrale, et il fut bientôt honoré
parmi les saints. Le pape Nicolas III permit de faire sa fête à
Bordeaux, le 16 mai , et Paul V étendit cette permission à tout l'ordre
des Carmes (Acta Sanct., 16 mai).
L'Église
ajouta ses dernières paroles à la salutation angélique: « Sainte Marie,
Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l'heure de
notre mort. »
L'ordre
de Notre-Dame du Mont Carmel trouve son origine en Terre Sainte, au
Mont Carmel. Ce Mont en Palestine est marqué par le souvenir biblique du
Prophète Elie, qui s‘y retira. A la fin du XIIème siècle, des ermites latins venus d’occident, les premiers carmes, y construisirent une petite église dédiée à Notre-Dame.
En Europe, l'ordre des Carmes eut à endurer de violentes oppositions,
et il courut le risque d'être supprimé. Saint Simon Stock, Prieur
Général, supplia sans répit Notre-Dame, Patronne de l'Ordre, de le
sauver de la disparition et de montrer qu'Elle était la Mère de l'Ordre.
Sa prière fut exaucée. Le Carmel ne fut pas supprimé ; au contraire, Il
s'étendit partout. La Sainte Vierge donna à Saint Simon Stock le
Scapulaire de l'Ordre comme signe de sa protection spéciale.
Dans la nuit du 16 Juillet 1251, la Vierge apparut à Saint Simon Stock
entourée d’une multitude d’Anges, à Aylesford en Angleterre. Elle tient à la main un scapulaire (du latin « scapula » : épaule),
et dit : « Mon Fils, reçois ce vêtement de ton Ordre, comme signe
spécial de Ma Confraternité. C'est le signe du privilège que j'ai obtenu
pour toi et pour tous les enfants du Carmel. Celui qui meurt, revêtu de
cet habit, demeurera préserver du feu éternel. C'est un signe de salut,
de protection contre le danger, une garantie de paix et d'alliance
éternelle.»
Plus tard, en 1317, La Sainte Vierge apparut au Pape Jean XXII, et lui
ordonna de prendre les Carmes sous Sa protection. Elle dit : « Moi leur
Mère, je descendrai par Grâce auprès d'eux, le samedi après leur décès,
et tous ceux que je trouverai en Purgatoire, je les délivrerai et je les
emmènerai à la Vie Éternelle.» A la demande de Marie, le Pape publia ce
privilège dans la « Bulle Sabbatine ».
Au XVIème
siècle, Sainte Thérèse d’Avila déclara : «Cet Ordre est le Sien. Elle
est notre Reine et notre Patronne.» De nombreux Papes à sa suite, dont
Jean-Paul II, ont encouragé la dévotion du Saint Scapulaire.
Quel message la Très Saint Vierge voulut-Elle révéler à Lourdes, le 16
Juillet 1858, à sainte Bernadette et au monde entier, pour sa
dix-huitième et dernière apparition, en la fête solennelle de Notre-Dame
du Mont Carmel ? Sans doute le même qu’à Fatima pour sa dernière
apparition le 13 Octobre 1917, lorsqu’Elle se montra aux enfants avec un
scapulaire. Sœur Lucie en révéla la raison en 1950 : «C’est parce que
Notre-Dame désire que l’on porte le Saint Scapulaire.»
L’Église autorise la médaille du Scapulaire, mais la Très Sainte Vierge
Marie a révélé à Jean-Marc Sa préférence pour le port du scapulaire
brun, puisqu’Elle nous veut tous sous Son Manteau protecteur
en ces jours de péril, où cette dévotion semble oubliée. Faisons la
croisade pour le port du Saint Scapulaire, nous participerons alors au
triomphe du Cœur Immaculée de Marie.
En savoir plus : http://www.messagesduciel.net/scapulaire.htm
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