Claire Ferchaud
Claire
Ferchaud (5 mai 1896 - 29 janvier 1972), en religion sœur Claire de
Jésus Crucifié, est une mystique dévote du Sacré Cœur de Jésus..
Elle a vécu au couvent des Rinfilières à Loublande (commune des Deux-Sèvres).
Enfance
Claire
Ferchaud est née à quelques kilomètres de Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans
la petite bourgade de Loublande, dans le bocage vendéen.
Elle a fréquenté l’école du Sacré-Cœur et depuis sa plus tendre enfance, elle déclare être sujette à des apparitions.
Le Christ, la Vierge Marie et sainte Jeanne d’Arc viendraient à sa rencontre et lui délivreraient des messages.
Fin
1916, pendant la Première Guerre mondiale, elle aurait eu la vision de
Jésus lui montrant son cœur « lacéré par les péchés de l’humanité » et
traversé par une plaie profonde encore : l’athéisme. Elle s'en confie au
pasteur de Loublande, l'abbé Audebert. Le Saint Office la condamne.
La rencontre avec le président de la République
Elle
se considère investie d'une mission par le Christ : contacter le
président Raymond Poincaré, lui demander de se convertir d'« aller dans
le droit chemin qui est la civilisation chrétienne [...] de monter le
bon exemple en combattant la Franc-maçonnerie », de faire apposer
l'image du Sacré-Cœur sur le drapeau national et que l'armée française
autorise le port de cet emblème sur les uniformes des soldats. De tout
cela dépendra la victoire sur l'ennemi.
Elle
lui écrit en ce sens, et sa lettre est remise au président de la
République le 16 janvier 1917, qui avait été remise par son secrétaire,
M. Sainsère.
Grâce
à l’intervention insistante d'Armand Charles de Baudry d'Asson (père
d’Armand Quentin de Baudry d'Asson), député royaliste de Vendée, elle
est reçue le 21 mars à l’Élysée où elle vient délivrer son message :
« Le sacré-Cœur veut que la France officielle reconnaisse Dieu pour
maître », « La France doit montrer que la religion n’y est plus
persécutée en acceptant de peindre le Sacré-Cœur sur son drapeau ».
Le
Président lui explique qu'il ne peut, à lui seul, « défaire des lois »
et que l'on ne peut modifier quoi que ce soit sur le drapeau national.
Il semble lui promettre de poser la question à la Chambre des députés
mais il n'en fait rien. Claire Ferchaud lui envoie donc un second
courrier le 1er mai, qui restera lui aussi sans effet.
L'appel aux généraux
Le
7 mai 1917, elle adresse alors une lettre d'avertissement à 14 généraux
d'armées, demandant « que l'image du Sacré-Cœur, signe d'espérance et
de salut, brille officiellement sur nos couleurs nationales ». Cette
lettre fut écrite à quinze exemplaires et envoyée aux généraux
suivants :
- Hubert Lyautey, ministre de la Guerre dans le précédent gouvernement d'Aristide Briand ;
- Philippe Pétain, généralissime ;
- Joseph Alfred Micheler, commandant la 1re armée ;
- Adolphe Guillaumat, commandant la 2e armée ;
- Georges Louis Humbert, commandant la 3e armée ;
- Henri Joseph Eugène Gouraud, commandant la 4e armée ;
- Fénelon François Germain Passaga, commandant la 5e armée ;
- Paul Maistre, commandant la 6e armée ;
- Antoine Baucheron de Boissoudy, commandant la 7e armée ;
- Augustin Gérard, commandant la 8e armée ;
- Denis Auguste Duchêne, commandant la 10e armée ;
ainsi qu'aux généraux : Édouard de Castelnau, Robert Georges Nivelle, Marie Émile Fayolle, et Ferdinand Foch.
On
sait aujourd'hui, deux sources l'attestent (celle du curé de Bonbon,
l'abbé Paul Noyer et celle du P. Perroy le 17 novembre 1918), que seul
le général Foch (commandant le 20e corps d'armée de Nancy,
puis commandant suprême des forces alliées) a consacré les forces armées
françaises et alliées au Sacré-Cœur le 16 juillet 1918 au cours d'une
cérémonie privée.
Le
Sacré-Cœur sera invoqué durant ce conflit par des millions de fidèles,
mais ne sera jamais placé sur les étendards. De fait, l'image du
Sacré-Cœur, diffusée à des millions d'exemplaires, était déjà bien
présente dans les tranchées, au point qu'une circulaire du ministère de
la Guerre du 6 août 1917 (contresignée par Pétain) en interdit
l'exhibition.
La retraite après le conflit
Revenue
dans ses Mauges natales, Claire Ferchaud organisa la vie d'une
communauté de « vierges réparatrices » qui reçut, dans un premier temps,
l'appui des autorités religieuses. Mais, le 12 mars 1920, un décret du
Saint-Office désavouait les dires de Claire Ferchaud en estimant que les
« faits de Loublande » « ne peuvent être approuvés ». Le cardinal
Amette regretta de « n'avoir pu découvrir une inspiration surnaturelle »
dans les déclarations de Claire Ferchaud.
Elle prit le nom de Sœur Claire de Jésus Crucifié.
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