Douvres la délivrande Notre-Dame de la Délivrande

Douvres la Délivrande
 Notre-Dame de la Délivrande

Douvres la délivrande : Notre-Dame de la Délivrande


La légende
Notre-Dame de la Délivrande est le plus ancien pèlerinage de Normandie. 
La basilique actuelle a replacé une chapelle du XIIème siècle, dont on a conservé les deux arcades romanes qui se trouvent à l'angle de la rue qui mène  au chevet de la Basilique.
Cette chapelle romane avait elle-même remplacé un premier édifice qui avait été détruit lors des invasions normandes, vers 830.
Lors de cette invasion, la statue primitive avait disparu, sans doute enfouie dans les décombres.
La statue fut retrouvée beaucoup plus tard par un mouton selon la légende.
Le célèbre chroniqueur Fossard raconte dans un opuscule daté de 1642 :
"En ce temps-ci vivait un Seigneur nommé Beaudoin, comte du Bessin, qui se tenait en sa baronnie de Douvres, de l'évêché de Bayeux.
Le berger duquel Seigneur aperçoit que l'un des moutons, par plusieurs fois, se retirait du troupeau et courait en un lieu auprès de la patûre.
Là, de pied et de cornes, frappait et fouillait la terre ; puis, étant las, il se couchait à la place où est l'image de la Vierge en la Chapelle de la Délivrande.
Le mouton ne prenait aucune nourriture et était néanmoins le plus gras de la bergerie.
Le comte, croyant que ce lui était un avertissement du ciel, accompagné de sa noblesse et d'un saint ermite, se transporta sur le lieu, avec le peuple qui y courut des lieux circonvoisins.
Il demanda de parachever la fosse que le mouton avait commencée ; on y trouva l'image de Notre-Dame".
C'est alors qu'on bâtit sur ces lieux vers 1100-1140, la chapelle qui devait subsister jusqu'au siècle dernier.
Selon le chroniqueur Fossard pendant tout le moyen-âge le pèlerinage de la Délivrande était aussi célèbre que celui du Mont Saint Michel.
L'origine celtique de La Délivrande
Il y a d'abord l'ancienneté même du nom de "delle yv-rande". Formé de la fusion de trois mots : "delle" (en saxon : parcelle de terre) "yv" et "rand" (en celtique : eau et frontière), il indique que ce lieu était probablement un lieu frontière, où un cours d'eau délimitait deux régions ; sans doute celle des Bajocasses (région de Bayeux) et celle des Viducasses (région de Vieux, au sud de Caen).
La visite du roi Louis XI

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Louis XI


Le roi Louis XI voulut y venir deux fois.
Il vint la première fois le 7 septembre 1470 :
"L'impression première du roi fut triste, quand il se vit en présence d'une chapelle prête à tomber en ruines. Ainsi fit-il, le 8, "jour anniversaire de Notre-Dame de septembre, à la plataine d'une grand'messe qu'il avait dire et célébrer à sa dévotion", une généreuse offrande, qu'il renouvela aux vêpres et à la messe du lendemain devant "l'image".
Il vint une seconde fois le 14 août 1473.
Selon Lange, dans ses "Éphémérides normandes", le roi paraissait courbé par l'âge, quoi qu'il n'eût encore que 50 ans. Il assista à la solennité de l'Assomption et resta dans le hameau jusqu'au 19 août ; son hôte fut Robert Le Bourgeois, qui tenait l'hostellerie du soleil levant (là se trouve aujourd'hui l'Accueil Notre-Dame").
"Il déploya tout l'extérieur d'une piété qu'on aurait pu regarder comme austère, si elle eût été moins affectée.
On le vit plusieurs fois prosterné dans une consternation profonde, mais qui montrait quelque terreur. Dirigés un instant vers le ciel, ses yeux durs et voilés d'épais sourcils s'abaissaient ensuite avec persévérance sur un bonnet qu'il roulait entre ses mains et qui paraissait entouré de reliquaires.
Il était facile de juger qu'il y avait au fond de son âme un mélange de contrition, de haine et de remords. On eût dit qu'il sollicitait à la fois le pardon d'un crime commis et d'un crime à commettre...".
Le pèlerinage à la Dame qui délivre
Si l'histoire conserve le souvenir du pèlerinage du roi Louis XI, la démarche de milliers de pèlerins anonymes n'est pas moins importante.
Depuis longtemps, la piété populaire avait oublié l'origine celtique du nom : "delle d'yvrande". Peu à peu c'est devenu "la délivrande", le pèlerinage à la Dame qui délivre.
"Dame qui délivre", la Vierge Marie l'a été au cours des siècles pour toutes ces personnes qu'évoquent les statuettes de la niche, tels que les a représentés le sculpteur du siècle dernier.
Toutes les catégories sociales se sont trouvées au pied de la statue de Notre-Dame : le marin, le soldat, le roi, l'évêque, le mendiant, la mère et ses enfants, le blessé, le paysan, le malade....
Le pèlerin qui retrouva sa liberté
"Dame qui délivre", la Vierge Marie le fut pour ce pèlerin du XVIème siècle qui retrouva ici l'usage complet de sa liberté.
Grâce insigne qui justifia une enquête de l'autorité diocésaine, en date du 7 février 1526.
Le chanoine du Chapitre de Bayeux, Antoine Solier, rapporte dans un opuscule daté de 1548 :
Un marchan de Normandie, fait prisonnier sur mer par les Turcs et chargé de fers, gémit dans un dur esclavage.
Il prie Notre-Dame : "Si j'obtiens de Vous ma délivrance, je Vous promets, aussitôt que je serai sorti de cette dure prison, d'aller visiter le temple que l'on Vous a consacré sur le territoire de Bayeux, dans un lieu appelé la Délivrande".
Après cette prière, il s'endort, entouré des gardiens de la prison. La nuit est orageuse. Tous sont plongés dans un profond sommeil. Subitement le captif est réveillé par le bruit qu'ont fait ses fers en tombant ; il est seul à s'en apercevoir.
Libre, il trompe la vigilance de ses geôliers et prend la fuite. Cependant son cou est encore entouré d'un lourd carcan auquel sa chaîne avait été attachée ; nul effort humain ne peut l'en délivrer.
Malgré cela, il se rend à la chapelle de La Délivrande et dit sa reconnaissance.
Puis, prosterné devant la statue de Marie, il la conjure en pleurant de le délivrer complètement.
Il a à peine terminé sa prière que le carcan s'ouvre avec bruit et se détache de son cou. Le pieux pèlerin remercie et suspend ses chaînes auprès de la statue.
La nouvelle statue
En mai 1561, le pèlerinage souffre des guerres de religion.
La statue primitive est détruite et ce n'est qu'en 1580 qu'une autre statue prend la place de l'ancienne, grâce à la générosité du chanoine Pierre Le Gendre.
C'est cette statue qui est toujours vénérée à La Délivrande.
La Vierge Noire
On appelle souvent Notre-Dame de La Délivrande "La Vierge noire".
Son visage est basané, peut-être à cause de la fumée des cierges qui l'auraient peu à peu noircie.
Il est possible aussi qu'on ait voulu s'inspirer de la liturgie qui applique à Marie ce verset du "Cantique des cantiques" : "Nigra sum sed formosa" (Je suis noire mais je suis belle). Pour faire des Vierges qui soient belles, on aurait fait ici comme à Chartres, au Puy et ailleurs des Vierges "noires".
Les manteaux de Notre-Dame de La Délivrande

Douvres la délivrande : Notre-Dame de la Délivrande

Cette statue en pierre polychrome a, par la suite, été revêtue d'un manteau.
On a conservé cette vieille coutume : on l'habille des robes, finement ouvragées, que des pèlerins ont offertes.
La visite de saint Jean Eudes

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Saint Jean Eudes


C'est devant cette statue que saint Jean Eudes vint prier un jour de mars 1643.
Il était alors supérieur local de l'Oratoire de Caen. Accompagné de cinq autres religieux, il venait confier à Notre-Dame de La Délivrande un très grand projet : la fondation d'une congrégation nouvelle pour la formation du clergé.
Quelque temps après, il créa les premiers séminaires normands ainsi que sa congrégation "Les Eudistes".
L'année suivante, un séminaire s'ouvrait à La Délivrande même, sous l'impulsion de Gilles Buhot, alors chargé de la Chapelle. Les locaux de cet ancien séminaire (qui dura jusqu'à la Révolution, dirigé par les Lazaristes) existent toujours : ils abritent aujourd'hui la Maîtrise Notre-Dame.
Le pèlerinage de Cambremer, vers 1687
C'est le temps des grands pèlerinages collectifs. Les chroniques du temps ont gardé le souvenir de celui de Cambremer qui eut lieu vers 1687.
La coutume de la crosse
En 1655, l'évêque de Bayeux, Monseigneur Servien, avant d'aller prendre possession de son siège épiscopal, vient confier sa crosse à Notre-Dame de La Délivrande.
Son successeur, Mgr de Nesmond, l'imite en 1662.
Cette tradition s'est maintenue jusqu'à nos jours (avec seulement quelques interruptions au XVIIIème siècle).
Les nouveaux évêques du diocèse, avant d'aller à Bayeux, viennent d'abord à La Délivrande.
La période révolutionnaire
En juin 1790, le pèlerinage des Capucins est perturbé à son départ de Caen.
En août 1790, un des chapelains de La Délivrande est emprisonné et les autres sont obligés de se cacher dans les environs.
Le 22 septembre 1793, la chapelle est fermée. La statue échappe au vandalisme grâce à un habitant qui la cache dans un confessionnal dont il jette la clé dans le puits de la maison des chapelains.
En 1796, le maire de Luc, Le Marchant de Caligny, achète la chapelle comme "bien national" pour en faire un grenier à foin. L'administration départementale ordonne l'enlèvement des statues, images et tableaux enfermés dans la chapelle. La statue de Notre-Dame est alors entreposée dans les combles du Musée de Caen.
Les pèlerins continuent de venir à La Délivrande, malgré que la chapelle est fermée.
Le 18 juin 1797, plusieurs processions sont présentes, les prêtres insermentés qui les dirigent célèbrent la messe à l'intention de leurs fidèles dans des maisons particulières. Parfois des processions sans prêtres viennent et chantent sur la place ou dans les champs.
Le concordat de 1802 rend possible la réouverture de la chapelle et l'évêque, Mgr Brault, vient lui-même présider au rétablissement du culte. Grâce à une entente de l'évêque avec le préfet Caffarelli, le retour de la statue a lieu dans la nuit du 13 au 14 août 1802.
Le nouvel essor du pèlerinage

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Père Saulet

A partir de ce moment, le pèlerinage prend un nouvel essor.
A partir de 1823, l'évêque confie l'animation du pèlerinage à une équipe de missionnaires diocésains. Le père Saulet devint leur supérieur et le restera pendant 40 ans. Une maison accolée au chevet de la chapelle abrite ces nouveaux chapelains.
Il confie ses désirs à Notre-Dame de La Délivrande (une plaque de marbre, dans le transept nord, en perpétue le souvenir).
Il a de grands projets et crée une communauté religieuses "les missionnaires de N.D. de La Délivrande".
En 1826, suite à une guérison miraculeuse, le Père Saulet fonde une autre congrégation : les religieuses de la Vierge Fidèle. (qu'on appelle aujourd'hui les Sœurs de N.D. de Fidélité)
Cette année là, une personne de Gavrus, Mme de Jumilhac, malade depuis 2 ans et condamnée par les médecins, obtient de sa famille qu'on la transporte à La Délivrande. Au cours de la messe dans la chapelle, elle peut subitement se lever alors qu'elle était alitée depuis des mois. Quand elle rentre chez elle, elle est totalement guérie.
Le Père Saulet contacte sa famille, et particulièrement sa sœur Henriette d'Osseville. Guidée par lui, elle se prépare à devenir religieuse et fonde en prenant le nom de Mère de Sainte-Marie, la congrégation de la Vierge Fidèle pour l'accueil et l'éducation des orphelines.
Le tympan du portail nord de la Basilique perpétue le souvenir de cette guérison et de cette fondation.
La cessation subite du choléra en 1832
Un autre tympan de la Basilique, celui du parvis, garde le souvenir d'un autre fait extraordinaire de La Délivrande : la cessation subite du choléra en 1832.
Cette année là, une épidémie de choléra fait des ravages en Europe et en France. Elle atteint la région normande. 
A La Délivrande, presque toutes les familles sont atteintes. On dénombre 83 morts en quelques semaines.
On a alors l'idée de faire appel à la "Bonne Mère" par une procession exceptionnelle, où l'on porte la statue de la Madone dans les rues de la bourgade. Elle a lieu l'après-midi du 15 août. 2000 personnes y participent, les malades sur le pas de leur porte ou à leur fenêtre s'y associent.
Quelques jours plus tard, le docteur Liégard, un médecin de Caen, écrit dans ses rapports à l'administration et à l'évêque :
"L'épidémie s'est arrêtée presque tout-à-coup, le mercredi 15, après la procession qui eut lieu dans l'après-dînée... Ce qui m'a paru le plus digne d'attention, c'est la rapidité et la sûreté avec lesquelles la convalescence a marché chez nos malades.
Point de nouveau cas, et parmi les quarante convalescents aucun n'a éprouvé de rechute. Tous ont été rendus en peu de jours à leurs occupations ordinaires..."
La conversion du prince de Talleyrand

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Le prince Talleyrand

En 1834, l'archevêque de Paris, Mgr de Quelen vient demander à la "Dame qui délivre" la conversion du prince de Talleyrand.
Quatre ans plus tard, il viendra dire publiquement sa reconnaissance. Une statue offerte par lui en ex-voto se trouve toujours dans le parc des Sœurs de N.D. de Fidélité.

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Mgr de Quelen

Victor Hugo

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Victor Hugo

En 1836, à l'occasion d'un voyage en Normandie, Victor Hugo raconte, dans une lettre à sa femme, son pèlerinage à La Délivrande :
"Ma chère Adèle, dis à ma "Didine" et à "Dédé" que j'ai pensé à elles dans la chapelle de La Délivrande.
Il y avait là de pauvres femmes de marins qui priaient à genoux pour leurs maris, risqués sur la mer. J'ai prié, moi aussi, à la vérité sans m'agenouiller et sans joindre les mains, avec l'orgueil bête de notre temps, mais du plus profond de mon cœur.
J'ai prié pour mes pauvres chers enfants, embarqués vers l'avenir, que nul de nous connaît. Il y a des moments où la prière me vient : je la laisse venir, et j'en remercie Dieu..."
La conversion du général russe Louis de Nicolaï
Quelques années plus tard, le général russe Louis de Nicolaï se convertit au catholicisme, à La Délivrande. Neveu du prince de Broglie, qui résidait au château de Saint Georges d'Aunay, il y a rencontré le Père Saulet ; ce dernier est l'instrument de sa conversion.
Ce général est aussi le frère de Simplicie de Nicolaï, avec laquelle, le Père Saulet songe à fonder une troisième congrégation, celle de la "Sainte Famille".
Le remplacement total de la chapelle du XIIème siècle

Douvres la délivrande : Notre-Dame de la Délivrande

Douvres la délivrande : Notre-Dame de la Délivrande

En 1854, il entreprend la construction, près de la vieille chapelle, du clocher sud de l'actuelle Basilique. Une inscription latine rappelle que c'était l'année même où le Pape Pix IX proclamait le dogme de l'Immaculée Conception.
Deux ans plus tard, le 19 août 1856 (le jour où le nouvel évêque de Bayeux, Mgr Didiot, venait confier son épiscopat à N.D. de La Délivrande) on bénit la cloche au timbre de bourdon du nouveau clocher ; la marraine en est Mme de Jumilhac, l'ancienne miraculée de 1826.
Ce n'est là que la première étape d'un projet plus vaste : le remplacement total de la chapelle du XIIème siècle par un édifice aux proportions plus importantes.
C'est le Père Picot, successeur du Père Saulet, qui le réalisera progressivement.
De 1862 à 1872, on construit la nef et les transepts.
L'architecte en est M. Barthélémy, de Rouen, et l'entrepreneur M. Mauger, un artisan local.
M. Bisson, édifie la niche qui enchâsse la statue.
Le passage de Gustave Flaubert

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Gustave Flaubert

Il a visité la chapelle et dans son "Bouvard et Pécuchet" il donne quelques détails pittoresques et notamment sur des travaux effectués dans la nef, ce qui amène à penser que sa visite se situe vers 1862.
Le couronnement
Le 22 août 1872, cette statue est solennellement couronnée par un légat du pape, le cardinal de Bonnechose, primat de Normandie.
Le cardinal Touchet, évêque d'Orléans, évoque cette cérémonie :
"Dès la veille au soir, mais le matin surtout de ce 22 août, ce fut, sur toute voie aboutissant à La Délivrande, une avalanche de carrioles, de cabriolets, de charrettes, de fiacres, de berlines, de piétons isolés, de religieux, de religieuses, de cultivateurs au milieu de leurs gens, de marins à barbes drues, taillées en collier, de séminaristes, de soldats, de curés avec leur ouailles, ici "en compagnie", là en procession.
Chaque groupe faisait sa rumeur : qui disait le chapelet ; qui chantait le magnificat ; qui clamait le Diva servatrix ou les litanies de la Vierge. Chacun avait son ton, chacun avait son rythme. Les clarinettes, les pistons, les altos, les ophicléides accompagnaient, énergiques, dominateurs, bruyants. Au dessus de quoi mugissait le bourdon.
On se demandait où cette multitude gîterait, se tasserait. Quand le bourg fut rempli à en craquer, d'elle-même elle trouva la solution : les tard-venu allèrent au milieu des champs !
Le ciel était maussade : un ciel d'octobre plus que d'août, chargé d'un brouillard épais, dans lequel il y avait "les trois quarts d'eau". La messe n'en fut pas moins chantée dehors, au pied de la statue. Une demi-douzaine d'évêques y assistaient, sous la présidence du cardinal de Bonnechose et de Mgr Hugolin. A la fin de la messe, le cardinal prit la parole : bref discours sur les puissances et les grandeurs de Marie... Entendit qui put !
Puis s'ouvrit la cérémonie de Couronnement : les évêques agenouillés, trois ou quatre cents prêtres, je ne sais trop ; une foule de dix, quinze mille personnes, retenant son souffle ; le cardinal posant la première couronne sur la tête de l'Enfant-Jésus, la seconde sur la tête de sa mère, en disant : "Que cette couronne d'or soit posée sur votre tête, en signe de votre sainteté, de votre gloire, de votre force invincible".
Un immense "vivat" s'échappant des gorges trop longuement contractées ; les yeux mouillés de larmes ; un Te Deum imprévu au programme, entonné par les prêtres et lancé jusqu'aux étoiles !

Douvres La Délivrande : la Basilique

Douvres La Délivrande : la Basilique

Pour perpétuer le souvenir de cet évènement, l'évêque de Bayeux, Mgr Hugolin, prescrivit que, chaque année, on en célébrerait l'anniversaire le jeudi qui suit le 15 août.
La coutume demeure : ce jour-là, à La Délivrande, c'est une grande fête diocésaine : on y porte en procession une copie en pierre de la statue vénérable, sans son manteau.
Photo souvenir du couronnement : 
L'achèvement de la construction
Après le couronnement, le Père Picot songe à achever l'édifice.
En 1873, on pose les premières pierres du chœur et du deuxième clocher ; on construit la crypte. En 1878, tout le gros œuvre est terminé.
En 1881, on pose les vitraux et on place le maître-autel en marbre polychrome et bronze doré, qui avait obtenu la médaille d'or à l'Exposition universelle de 1878. 
En 1885, on pose les stalles en bois de chêne sculpté et le pavage du sanctuaire en marbre blanc de Maubeuge, avec incrustation de couleurs.
En 1886, on inaugure le grand orgue.
Sainte Thérèse de Lisieux

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Sainte Thérèse de Lisieux en 1887, accompagnée de son père et de sa sœur Céline firent le pèlerinage.
La consécration liturgique

Douvres la délivrande : Notre-Dame de la Délivrande
Plaque rappelant la consécration en 1895


Le 22 août 1895 a lieu la consécration liturgique de la nouvelle chapelle. Ce même jour, on fête son élévation officielle au rang de Basilique.
Deux ans plus tard, le Chapître de Sainte-Marie-Majeure à Rome décide d'affilier notre Basilique normande à la grande Basilique romaine.
En reconnaissance, le supérieur des Chapelains lui offre la porte en bronze doré qui protège le reliquaire renfermant des restes de la Crèche de Bethléem.
C'est ainsi qu'à Rome, sous l'autel de la Confession, à Sainte-Marie-Majeure, il y a toujours les "armes" de notre Pèlerinage normand, avec l'inscription : "Ex dono beutae Mariae Liberatricis baïocensis : don de N.D. de La Délivrande, du  diocèse de Bayeux".
Notre-Dame de La Délivrande dans le monde
Notre-Dame de la Délivrande est également présente en Guinée, au Sénégal, au Zaïre, chez les Esquimaux du Grand Nord Canadien, au Japon, au Centre, Vietnam, à l'île Maurice, aux îles Touamotou, en Martinique, en Guyane.
En savoir plus :
Livre "Notre-Dame de La Délivrande" par Eugène Laurent





Les lieux saints
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- La Basilique Notre-Dame de La Délivrande
- Le musée des manteaux de la Vierge








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