Élise Cestac
Elise Cestac est née le 14 mars 1811 à Bayonne. Elle est baptisée le jour-même à la cathédrale de Bayonne.
Elle porte le nom de "Marie-Louise".
Son parrain est son Frère Edouard qui a 10 ans, et sa marraine est sa sœur Marianne qui a 16 ans.
Edouard veut déjà devenir prêtre et veille sur sa sœur. "Je la conduirai au Seigneur, je veillerai sur elle !"
La maison paternelle se trouve au 57, Rue d'Espagne à Bayonne.
Comme le voulait la coutume de l'époque, Elise est mise en nourrice à Arbonne dans la maison "Mestelan".
Dès son plus jeune âge, elle suit les cours privés de M. Hargous : lecture et écriture.
La marraine d'Edouard l'initie aux travaux d'aiguilles.
Sa mère s'efforce de faire d'elle une chrétienne fervente et charitable.
Comme Edouard, elle a des dons pour la musique.
Elise jouait de la guitare et Edouard du violon.
C'est Edouard qui ouvrira ses yeux au sort de nombreux enfants privés d'un foyer paternel.
Elise
recherche du tissu pour confectionner le costume des futures
pensionnaires. Elle réalise avec des amies un uniforme qui allait
remplacer les haillons misérables.
Quand Edouard trouve un local pour ces malheureuses, Elise va souvent les visiter.
En janvier 1838, Elise quitte la maison de ses parents pour répondre à l'appel de Dieu. Elle part au Grand-Paradis à Bayonne.
Elise adopte comme ses enfants les orphelines.
Le chemin ne sera pas facile. Les pensionnaires cherchent par tous les moyens à se dérober à la discipline et au travail.
De plus, les conditions matérielles sont dures.
Puis grâce à une direction intelligente et à une prière constante, les petites révoltes disparaissent.
La tendresse s'installe.
Après leur sortie de l'orphelinat, Elise n'abandonne pas les fillettes. Elle les suit.
D'ailleurs
le dimanche est le jour consacré aux anciennes. Elise partage leurs
joies et leurs peines. Elle continue de les conseiller.
Servante de Marie
La congrégation des Servantes de Marie est née le 6 janvier 1842.
Elise prend le nom de sœur Marie-Madeleine.
Une
des formules favorites d'Edouard, que l'on peut voir encore inscrite
sur quelque mur de la Communauté, exprime le fonds de sa pensée sur la
vocation des Sœurs de l'Institut :
Vous avez dans le ciel une Mère qui vous aime. Y pensez-vous ? L'aimez-vous ?
Edouard lui inculque cette pensée et cet amour.
En 1839, Elise écrit à son frère Edouard parti en voyage pour le monastère trappiste de la Meilleraye en Bretagne :
"Nous
vous recommandons bien particulièrement à notre bonne Mère... Je lui ai
remis aussi toutes mes affaires ; de cette manière, je n'ai presque pas
de souci..."
L'année suivante, Elise pense à Marie, au cours d'une retraite, comme à "une Bergère pleine de bonté et de tendresse...".
Avec
Marie, Elise marche avec courage à travers les croix, les souffrances
de chaque jour. "Si vous saviez tout ce qu'elle fait pour moi !, c'est
elle qui dirige mes pas, qui m'avertit, qui me conseille. Pas un instant
où je ne sois sous ses yeux..."
"Vierge
sainte, qui allez bientôt me prendre à votre service, que j'apprécie
toujours un si grand honneur et que je me rende de plus en plus digne de
ce beau titre de Servante de Marie !"
Si
la sainte Vierge restait parfois silencieuse, Elle intervenait
constamment dans la vie d'Elise et celle de l'œuvre... et Elise savait
reconnaître sa présence et son action.
On trouve dans la correspondance d'Elise, des faits merveilleux :
"Il
y a quelques jours, nous n'avions dans la marmite que de l'eau claire
pour faire la soupe. Il était 9 heures lorsqu'on vint m'apporter cette
nouvelle... Quelque autre préoccupation me fit oublier la marmite à
l'eau claire. Mais notre bonne Mère ne l'oublia pas. J'entends sonner un
instant après, et je vois entrer de la part de Madame de Quevedo une
belle citrouille. Nous en fîmes une soupe qui était excellente !"
Une autre fois :
"Avant
hier, Paul, du Séminaire, nous arrive chargé. On se hâte de lui ouvrir :
il portait une corbeille pleine de fricot. Quelle fête pour nos enfants
!"
Elise tient à partager avec les enfants sa dévotion à la Vierge "Mère et Maîtresse de l'œuvre".
Elise
réussit. Les enfants sont heureuses de célébrer avec Elise le moi de
mai, de participer à la confection d'un autel en l'honneur de Marie :
"les petites complètent la somme en prenant 5 ou 6 francs de leur
revenu..."
Cette
piété fut reconnue à l'extérieur et de nombreuses familles chrétiennes
recommandaient leurs affaires aux prières de l'œuvre naissante et la
communauté fit de pieuses neuvaines.
Elise reconnaît la bonté maternelle et la protection de la Très Sainte Vierge dans la conduite spirituelle de l'Institut.
"Que nous sommes heureuses de l'avoir pour Supérieure" écrit-elle à ses sœurs.
"Allons à Dieu... et pour aller à Dieu, passons toujours par le cœur si bon, si compatissant de notre aimable Mère !"
Elise cherche avec Marie "Dieu seul" et sa volonté sainte, fidèle à l'appel de l'Amour.
C'est ce qu'elle a entrevu dans la joie de sa consécration religieuse le 6 janvier 1842 :
"O Jésus, je suis à vous, vous êtes à moi... Que puis-je désirer de plus ?"
Les pauvres
Dès son plus jeune âge, Elise aime les pauvres.
Elise accompagne sa tante le long du trajet de la maison à l'Église.
Quand un pauvre demande l'aumône, c'est la petite main d'Elise qui la glissait dans la main du mendiant.
Plus
tard, Elise réunit ses amies dans le salon de la maison de la rue
d'Espagne à Bayonne pour exécuter des ouvrages destinés aux pauvres du
quartier.
Parfois, des pièces de votre garde-robe disparaissaient pour un endroit connu d'Elise seule.
Elise allait voir une lépreuse à Anglet avec les enfants pour lui chanter des cantiques.
Tous les lundis, Elise réunissait les pauvres. Elle partageait la soupe et donnait une instruction sur le catéchisme.
L'appel de Dieu dans le désert
L'abbé
Cestac avait recueilli de jeunes prostituées et acheté pour les loger
le domaine de Châteauneuf à Anglet, appelé désormais Notre-Dame du
Refuge.
C'était une maison de campagne avec des sables mouvants et des dunes arides où jamais aucune culture n'avait pu résister.
L'abbé
Cestac décida d'ensemencer ce désert. Il en confia le soin aux
repenties sous la direction de sœur Marie-Françoise de Paule.
Il fallut semer 15 fois avant que de jeunes plants sortent de terre.
Ces
repenties travaillaient courageusement dans le silence, percevaient une
voix impérieuse et tendre qui les appelait à un don total, au sacrifice
complet de leur vie pour appartenir à Dieu seul.
C'est
ainsi que naquit l'Institut des Bernardines, religieuses vouées au
silence perpétuel, à une vie de mortification et de contemplation
mystique.
C'est ainsi que naquit la Solitude de Saint-Bernard.
Elise aimait se retirer dans ce sanctuaire pour prier et se sentir plus proche de Dieu.
Grâce au travail des Bernardines, le désert se transforme en une véritable oasis où poussent fruits et légumes.
Le vrai miracle de cette solitude fut cependant l'héroîque floraison des vertus sous l'influence de la grâce.
"Cachées
en Dieu avec Jésus-Christ", les Bernardines, appelées aussi les
"Silencieuses de Marie", ont apporté (et continuent d'apporter) à
l'Église et au monde une richesse secrète dont nous ne connaîtrons le
prix que dans l'éternité.
Les religieuses vivent des des cellules de paille au toit de chaume et sol de terre battue.
Une cabane plus grande servait d'oratoire. Moins d'un an après leur installation sommaire la cabane prend feu.
"Quelques
instants ont suffi, vu la violence du vent qui soufflait dans ce
moment, pour en faire un monceau de cendres !" écrivait Elise.
L'abbé
Cestac écrit : "Le lendemain, on balaya en pleurant les cendres et au
milieu d'elles on remarqua un petit morceau de papier. On le ramassa
avec un respect religieux. C'était le mot "CHARITE" qui avait triomphé
des flammes..."
Elise pleure l'anéantissement du premier oratoire. Sa tombe se trouve aujourd'hui à l'endroit de l'oratoire.
Elise vient souvent se retirer dans une petite cellule de paille qui se trouve toujours aujourd'hui dans l'enclos du monastère.
Là, elle prie ardemment et verse bien d'autres larmes.
Elise meurt au Grand Paradis le 17 mars 1849 à l'âge de 38 ans.
Le
corps d'Elise repose à l'entrée du couvent des Bernardines, proche de
toutes les Sœurs, des Bernardines et de ses parents eux aussi transférés
dans le cimetière aux tombes de sables.
La statue du Maître-autel de la chapelle
"Il
vint à Notre-Dame une jeune dame qui demanda d'aller au tombeau de
notre Mère Vénérée. Le bon Père me dit de l'accompagner. Quand je fus en
route avec elle, elle me dit : "Ma Sœur, je veux vous dire le motif que
j'ai pour aller à Saint-Bernard. Il y a quelque temps que je suis allée
au tombeau de notre Mère Vénérée. Je lui ai dit : Elise, je suis
Cornélie, ton ancienne amie ; je suis si malheureuse, j'ai perdu mon
mari et je suis sans aucune ressource. J'avais un fils unique qui est
parti bien loin.
Depuis
cinq ans, je n'en ai aucune nouvelle. On m'a dit qui si mon fils était
ici, on lui donnerait la place de mon mari. Si tu as quelque pouvoir
auprès de la Très Sainte Vierge, demande-lui que j'aie des nouvelles de
mon fils et je promets de faire un cadeau à la Mère des Douleurs. (La
statue qui surmontait le maître-autel de la Chapelle)
Ma
Sœur, quelques jours après, je reçus une lettre de mon fils. Je lui ai
répondu et lui ai exposé ma situation et la place qui l'attendait s'il
revenait. Il m'a écrit qu'il allait arranger ses affaires et revenir le
plus tôt possible.
Si
je disais ceci aux personnes du monde, on rirait, cependant je vous dis
la vérité. Maintenant, je porte le cadeau que j'ai promis à la Très
Sainte Vierge."
Et d'un grand carton, elle sortit une couronne destinée à Notre-Dame des Douleurs.
Source : Livre : Elise, ma sœur (B. MARTICORÉNA)
Prière pour demander la grâce de la béatification d'Élise Cestac, Sœur Marie-Madeleine Père de miséricorde, regarde avec tendresse ta servante Élise Cestac, Sœur Marie-Madeleine. Pour que son exemple stimule des vies données au service des jeunes et encourage leurs parents et leurs éducateurs, fais que l'Église reconnaisse la sainteté de ta servante et que, par son intercession, nous recevions les grâces dont nous avons besoin, en particulier... Nous Te le demandons par le Christ notre Sauveur et par l'intercession de la Vierge Marie qu'elle a servie et aimée tout au long de sa vie. Amen (Pierre Molères, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron) |
Louis-Edouard Cestac |
Notre-Dame du Refuge |
Le couvent des Bernardines |
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