Fargues, apparition de la Vierge à Catherine Ducla et Jeanne Cazade

Fargues 
Catherine Ducla et Jeanne Cazade


Le Lundi 3 juillet 1876, jour du couronnement de Notre Dame de Lourdes, deux petites filles de la paroisse de Fargues, Catherine Ducla (vulgairement appelée Marie, âgée d'environ 10 ans et 1/2) et Jeanne Cazade (vulgairement appelée Célestine âgée de 10 ans et 3 mois) qui fréquentaient l'école mixte de Fargues, se rendirent vers une heure de l'après-midi, à la fontaine afin de puiser de l'eau pour la provision de l'école.
Chemin faisant Marie Ducla voulait enseigner à sa compagne un nid d'oiseau. Il fallait pour cela franchir un petit tertre qui se trouve au bord de la route, près d'un ravin profond de trois ou quatre mètres. Ce fût l'affaire de quelques secondes.
Le nid enseigné, Célestine Cazade reprit le chemin de la fontaine.
Marie Ducla qui était restée seule aperçu dans une cavité, ayant environ quarante centimètres de hauteur, sous la souche desséchée d'une échalassière, au bord du ravin un personnage mystérieux les mains jointes, vêtu de blanc, ayant sur la tête une couronne brillante, couleur d'argent, et un long voile blanc. Il était ceint d'un ruban de couleur blanche avec un peu de bleu sur le devant et un chapelet pendait à cette ceinture, aux pieds il avait une chaussure magnifique. Trois rubans de différentes couleurs ornaient chacun de ses bras ; au bras droit, près du poignet, il portait un ruban blanc, plus haut un ruban bleu et près du coude un ruban jaune. Ceux du bras gauche étaient disposés comme suit : près du poignet un ruban rose, plus haut un ruban violet et près du coude un ruban jaune.
A cette vue, l'enfant eut peur et se hâta de rejoindre sa compagne à qui elle demanda si elle avait rien vu. La réponse fut négative et toi répliqua Célestine Cazade, as-tu vu quelque chose ? Oui dit Marie Ducla et elle lui fit part de sa vision. C'est une sorcière qui a ensorcelé ma petit sœur dit Célestine Cazade.
Le fait de cette apparition n'était encore connu que des deux enfants ; mais c'était trop pour qu'il pût demeurer secret. Tout le personnel de l'école en fût bientôt instruit. Le lendemain, mardi, les enfants du catéchisme qui sont en grande partie les mêmes que ceux de l'école, dirent à l'Église en plein catéchisme (celle de Laclotte, désignant ainsi Marie Ducla) a vu la Sainte Vierge à las boulières. Que lui a-t-elle dit, demanda M. le Curé ? Elle a eu peur répondirent les interlocuteurs, et elle s'est mise à fuir. Ce ne doit pas être la Sainte Vierge ajoute M. le Curé, car la Sainte Vierge ne fait pas peur. Après ces mots, il n'en fût plus question. Le catéchisme fini, les enfants poussés par la curiosité se rendirent au lieu de l'apparition. Marie Ducla ne fût pas moins impatiente que les autres. Elle brûlait du désir de revoir l'apparition. Celle-ci fut invisible aux yeux de tous excepté de Célestine Cazade, qui vit, ce jour-là seulement une main blanche.
Les vœux de Marie Ducla furent exaucés. L'apparition se fit voir à elle, comme la veille, vêtue de la même manière. Il en fût de même jusqu'au soir du 16 juillet chaque fois qu'elle se présentât au lieu de l'apparition, pendant tout le temps qu'elle y restait. Vue dans la cavité, elle avait une taille assez petite (environ un mètre). Si Marie Ducla passait le ravin pour la voir d'un peu plus loin, elle l'apercevait sous une forme beaucoup plus grande.
Le public fût bientôt instruit des faits d'une nature si extraordinaire. Le caractère bien connu de Marie Ducla, qui est une enfant d'une grande simplicité et d'une intelligence très ordinaire pour la campagne ne permit à personne de soupçonner une supercherie.
La crédulité publique fut bonne. Elle est dans ces faits l'intervention du ciel. C'est la Sainte Vierge qui se montre, disait-on, sans penser que les faits de cette nature ne dépassent pas la puissance du démon. Aussi, vit-on affluer immédiatement au lieu de l'apparition des personnes de la paroisse pour réclamer la protection de la Sainte Vierge. Il en vint aussi en grand nombre des paroisses voisines et même de plusieurs lieues.
Le personnage mystérieux n'avait pas encore fait connaître son nom. Marie Ducla désira de le savoir. Le mercredi, elle se hasarda de lui demander en son langage habituel (patois). Madame, qui êtes-vous ? L'apparition répondit Pénitence, Pénitence, Pénitence. Je suis notre Sainte Immaculée Conception. Cette demande fut renouvelée plusieurs fois, elle reçut la même réponse.




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