Golgotha
Le site du tombeau du Christ
Le Golgotha
est une colline située dans l'Antiquité à l'extérieur de Jérusalem, sur
laquelle les Romains crucifiaient les condamnés. Elle est désormais
incluse dans la basilique du Saint-Sépulcre.
« Golgotha » est la forme grecque de l'araméen gulgūltá et de l'hébreu biblique gulgōlet, « crâne » ; ce nom vient sans doute de la présence d'ossements et de crânes mais il se peut aussi que le sommet de la colline eût la forme d'un crâne.
On lui donne d'autres noms tels que Calvaire (Calvarium en latin) ou Kraniou Topos (Κρανιου Τοπος en grec).
Les fouilles archéologiques
Schéma no 2 : le Golgotha et la Chapelle
D'après les fouilles menées dans la basilique du Saint-Sépulcre par le franciscain Virgilio Corbo
dans les années 1960, des traces de tailles de pierre et de culture ont
été mises au jour. Elles indiquaient une utilisation du Mont du
Golgotha bien avant sa mention dans le Nouveau Testament. Hors de la
ville, le lieu servait de carrière de pierre « malaki » dès le VIIIe siècle av. J.-C.. Par la suite, au Ier siècle av. J.-C.,
les cavités furent recouvertes de terre et le lieu fut transformé en
jardin. C'est le jardin du Golgotha dont parlent les Évangiles. Par
ailleurs, des traces de cultures furent trouvées dans la grotte de
l'Invention de la Croix. Dans le même temps, tout un réseau de grottes
sépulcrales fut édifié à l'ouest de la carrière. Les tombeaux furent
creusés dans de hautes parois rocheuses verticales ; parmi ces dernières
on trouve surnommée selon l'usage la « tombe de Joseph d'Arimathie ».
À 35 m du sépulcre, un gros monolithe calcaire (v. le schéma no 2,
A) avait été isolé au milieu des carrières. Les dimensions actuelles du
bloc sont impressionnantes : sa hauteur totale fait en moyenne 11 m, dont 4,50 m sont au-dessus du sol de l'église (v. le schéma no 2, B). De forme irrégulière, son diamètre varie entre 5 et 7 mètres.
À l'époque du Christ, il était en partie recouvert par les débris des
carrières ainsi que la terre apportée naturellement par l'activité
érosive : Seule sa partie supérieure arrondie était visible alors. Son
sommet à la forme étrange d'un « crâne » et se situe au niveau du sol de
l'actuelle chapelle du Golgotha (V. Schéma no 2,
C). Une étude du bloc calcaire a permis de faire des recherches sur la
grotte qu'il renferme et dont l'ouverture se situe au niveau du sol de
l'église (V. Schéma no 2,
D). C'est une cavité naturelle relativement grande dont les parois sont
irrégulières et très rugueuses. Une anfractuosité naturelle partage le
bloc du sommet jusqu'à la voûte de la grotte.
Selon
Nazénie Garibian de Vartavan, le véritable lieu du Golgotha serait
précisément situé à la verticale de l'autel de la basilique
constantinienne, désormais enterrée, et à l’écart du lieu où le rocher
du Golgotha est actuellement situé. Les plans publiés dans le livre
indiquent l'emplacement du Golgotha avec une précision de moins de deux
mètres sous le passage circulaire situé à un mètre de l'endroit où la
tradition veut que la chemise entachée de sang du Christ fut retrouvée
et immédiatement avant l'escalier qui mène à la Chapelle Ste-Hélène (la mère ci-dessus mentionnée de l'empereur Constantin), aussi appelée Chapelle St-Grégoire l'Illuminateur.
Le Golgotha dans les Évangiles
Le Christ après la crucifixion, par Gérard David (XVIe siècle)
Le calvaire est évoqué dans tous les évangiles du Nouveau Testament :
- Matthieu (27:33) : « Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. » ;
- Marc (15:22) : « Et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. » ;
- Luc (23:33) : « Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé crâne, ils l'y crucifièrent. » ;
- Jean (19:17) « Ils prirent donc Jésus ; il sortit portant sa croix et vint au lieu dit du crâne, ce qui se dit en hébreu Golgotha. »
Chapelle grecque orthodoxe du Golgotha
Le mot לְגֻלְגַּלֹתָם, LGLGLTM, Legoulgualotam, apparaît quatre fois au chapitre 1er
du Livre des Nombres, versets 2, 18, 20 et 22. La traduction est « par
tête » ou « par crâne », comme dans l'Exode 16, 16 ou 38, 26 et les
Nombres 3, 47. Mais dans les Juges, 9, 53 (Abimelek) et le 2e livre des Rois 9, 35 (Jézabel), גֻּלְגָּלְתּ, GLGLT, Goulgolèt signifie bien « crâne ».
Le
Nouveau Testament décrit le calvaire comme un lieu proche de Jérusalem
(Jean 19:20), à l'extérieur des remparts (Hébreux 13:12) conformément à
la tradition juive. C'est le lieu où Jésus fut crucifié mais aussi où il
aurait été enterré après son exécution. Actuellement (2006), l'église
se trouve dans la ville de Jérusalem, mais le Saint-Sépulcre était
probablement encore à l'extérieur au moment de la crucifixion de Jésus.
Les historiens sont globalement d'accord pour admettre que l'église est
bien le lieu du tombeau du Christ. Les recherches archéologiques
semblent démontrer que la tombe de Jésus avait été creusée dans un
massif rocheux excentré par rapport à la carrière. Le propriétaire,
Joseph d'Arimathie avait commencé à préparer une sépulture familiale à
cet endroit. Cette nouvelle tombe était constituée d'une entrée basse et
étroite, fermée par une grosse pierre. Au bout, se trouvait un
vestibule menant à la chambre funéraire. Un seul banc avait été taillé
dans la roche au côté Nord à droite de l'entrée mais il est fort
possible que Joseph d'Arimathie avait imaginé réaliser deux autres bancs
sur les côtés Ouest et Sud pour compléter la sépulture familiale. La
crucifixion de Jésus a dû probablement bouleverser ses projets et il fit
de cette tombe, son lieu de sépulture. À l'heure actuelle, elle est
vénérée et reconnue par les chrétiens comme étant le lieu où son corps
reposa et ressuscita. Aujourd'hui, le tombeau est enfermé dans un
édifice en marbre.
La tombe de Jésus dans le jardin du Saint-Sépulcre
Jardin de la Tombe, Jérusalem Est
C'est sur le Golgotha que l'empereur romain Constantin le Grand
a construit l'église du Saint-Sépulcre de Jésus aux environs de 326
-332. C'est aussi le lieu où la tombe de Jésus et la vraie croix
auraient été découvertes par Hélène en 326, la mère de Constantin. C'est
le principal lieu saint du christianisme et un des principaux
sanctuaires de Terre sainte.
La forme d'un crâne se découpe dans la paroi rocheuse du Calvaire
En 1885, Charles Gordon a suggéré un autre lieu pour le Calvaire, le jardin de la Tombe,
situé au nord du Saint Sépulcre dans les environs de la Porte de Damas
et datant de la période de l'Empire byzantin. Cela correspondrait à la
description de Jean (19:41) : « Or il y avait un jardin au lieu où il
avait été crucifié, et dans ce jardin un tombeau neuf ». Dans le jardin,
on peut trouver un rocher escarpé qui contient deux grandes cavités qui
ressemblent étrangement à des yeux de tête de mort.
Représentations et traditions religieuses
Calvaire en Italie, mont Sacré de Belmonte
Fréquemment
les peintures représentant la crucifixion de Jésus portent le titre de
calvaire. Il est aussi attribué à certains édifices religieux en haut de
promontoires naturels ou sur des collines artificielles construites par
des croyants. Le terme est aussi utilisé pour certains cimetières,
spécialement ceux appartenant à la religion catholique.
Il est aussi employé pour définir une tâche excessivement pénible,
pratiquement insurmontable, en référence à l'ascension du Christ sur le
Golgotha, le jour de sa crucifixion.
L'histoire religieuse
Le Christ crucifié sur le Mont Golgotha avec le crâne d'Adam représenté
La
tradition religieuse considère que c'est le lieu où Adam est né, où il a
péché et où son corps fut enfoui. Melchisédech, roi de Jérusalem au
temps d'Abraham, aurait déposé le crâne d'Adam dans le calvaire. Les
descendants de Noé lui auraient légué cette précieuse relique.
Le
Golgotha, ou calvaire, représente le lieu de crucifixion de Jésus et
des deux brigands. Certains avancent que lors de la crucifixion de
Jésus, on aurait découvert le crâne d’Adam, enseveli en ce même lieu. La
tradition chrétienne enseigne que le sacrifice de Christ puis sa
résurrection trois jours après, pardonne le péché originel dont Adam
était responsable et apporte de ce fait le salut de l'humanité ; à tous
ceux qui croient en ce salut.
La mystique Catherine Emmerich aurait eu des visions du Golgotha.
Anecdote
Une
tête de mort et les ossements, symboles de la découverte du crâne
d'Adam lors de la crucifixion du Christ, église croate de Zadar,
Croatie, 2006
L'art
religieux (peintures, sculptures etc.) représente souvent des crânes
afin de rappeler cette histoire. On trouve souvent sous les crucifix et
les croix une tête de mort.
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