Notre-Dame de l'étang
(Velars sur Ouche)
Le
2 juillet 1531, dit une pieuse légende, des bergers qui faisaient
paître leurs troupeaux sur la montagne d'Étang, à deux lieues de Dijon,
trouvèrent dans la terre à la profondeur d'un mètre environ, une petite
statue de Notre-Dame, tenant sur ses genoux son divin Enfant.
Ils
s'étaient avisés de creuser, parce qu'ils avaient remarqué que l'herbe
broutée la veille en cet endroit y était, chaque matin, plus verdoyante
et plus touffue.
Ils
s'agenouillèrent avec respect devant cette mignonne petite Vierge ;
puis, celui d'entre eux qui l'avait aperçue le premier la porta jusqu'au
village de Villars, situé au bas de la montagne, et, n'osant se
l'approprier, il la remit au maître du bœuf qui, allant sans cesse
paître à la même place, avait fait découvrir ce trésor.
Ce
brave homme reçut avec joie la sainte image, et vit s'accomplir dans sa
maison divers prodiges qui la lui rendirent encore plus chère ; mais le
prieur de Saint Bénigne de Dijon réclama la statue, comme ayant été
trouvée sur les terres de l'abbaye, et la Vierge fut transférée avec
beaucoup de pompe dans l'église de ce monastère.
Toutefois
elle n'y resta pas, l'abbé ayant compris, soit par un prodige nouveau,
comme le dit la tradition, soit par une pieuse inspiration, que la mère
de Dieu voulait être honorée au lieu même où les bergers l'avaient
découverte.
Il fit construire au sommet de la montagne un ermitage et une chapelle, qui tut bientôt fréquentée par les pèlerins.
Un siècle plus tard, une seconde chapelle fut élevée à mi-côte, sur une esplanade arrosée par une belle
source, et l'on y transporta la statue miraculeuse, afin que les
malades et les infirmes pussent, sans tant de peine, venir implorer son
secours.
Deux
ermites chargés de la garde de ce sanctuaire furent remplacés plus tard
par des religieux franciscains, qui y bâtirent un couvent, où les
pèlerins furent charitablement accueillis.
Les princes eux-mêmes s'y rendaient.
Louis XIV, étant allé en Bourgogne pour pacifier la province, voulut visiter ce sanctuaire célèbre.
La régente, Anne d‘Autriche, l'y accompagna, ainsi que les dames et les seigneurs de la cour.
Quand le grand roi revint ensuite en Bourgogne, à la tête de ses armées victorieuses, Marie-Thérèse, son épouse, qui s'était arrêtée à Dijon, fit le pèlerinage de Notre-Dame d'Étang, et y conduisit le Dauphin, son fils.
Parmi les illustres personnages qui la suivaient, nous ne pouvons oublier Bossuet, alors précepteur du jeune prince.
Ce grand orateur, qui devait être une des lumières de l'Église, avait été, dès sa naissance, consacré à la Vierge dans ce sanctuaire béni, sa mère l'ayant obtenu à la suite d'un vœu fait à Notre-Dame d'Étang.
Un autre prélat non moins célèbre, saint François de Sales, évêque de Genève, avait aussi rendu ses hommages à la Madone trouvée par les bergers, et, prosterné-aux pieds de son autel, il avait supplié la reine du ciel de répandre ses bénédictions sur l'ordre de la Visitation, dont il venait de concerter l'établissement avec Mme de Chantal.
Ce fut là encore que la sainte fondatrice de cet ordre, au retour d'un voyage à Genève, prononça ses vœux, en présence de Marie et de toute la cour céleste.
Outre les grâces particulières dont elle comblait les pèlerins, Notre-Dame d'Étang, invoquée par la population tout entière, la délivra de la guerre, de la peste et de la famine, et chaque fois sa miraculeuse intervention ren dit plus profondes la tendresse et la reconnaissance dont elle était l'objet.
Les princes eux-mêmes s'y rendaient.
Louis XIV, étant allé en Bourgogne pour pacifier la province, voulut visiter ce sanctuaire célèbre.
La régente, Anne d‘Autriche, l'y accompagna, ainsi que les dames et les seigneurs de la cour.
Quand le grand roi revint ensuite en Bourgogne, à la tête de ses armées victorieuses, Marie-Thérèse, son épouse, qui s'était arrêtée à Dijon, fit le pèlerinage de Notre-Dame d'Étang, et y conduisit le Dauphin, son fils.
Parmi les illustres personnages qui la suivaient, nous ne pouvons oublier Bossuet, alors précepteur du jeune prince.
Ce grand orateur, qui devait être une des lumières de l'Église, avait été, dès sa naissance, consacré à la Vierge dans ce sanctuaire béni, sa mère l'ayant obtenu à la suite d'un vœu fait à Notre-Dame d'Étang.
Un autre prélat non moins célèbre, saint François de Sales, évêque de Genève, avait aussi rendu ses hommages à la Madone trouvée par les bergers, et, prosterné-aux pieds de son autel, il avait supplié la reine du ciel de répandre ses bénédictions sur l'ordre de la Visitation, dont il venait de concerter l'établissement avec Mme de Chantal.
Ce fut là encore que la sainte fondatrice de cet ordre, au retour d'un voyage à Genève, prononça ses vœux, en présence de Marie et de toute la cour céleste.
Outre les grâces particulières dont elle comblait les pèlerins, Notre-Dame d'Étang, invoquée par la population tout entière, la délivra de la guerre, de la peste et de la famine, et chaque fois sa miraculeuse intervention ren dit plus profondes la tendresse et la reconnaissance dont elle était l'objet.
La statue de Notre-Dame-l'Étang est aujourd'hui le plus précieux ornement de l'église de Villars.
Elle est placée au-dessus du tabernacle, dans une sorte de niche en
marbre, fermée par une grille qui la protège en permettant de la voir.
Les pèlerins vont encore s'agenouiller sur les ruines de l'église du mont et devant la petite chapelle qui en occupe le sommet.
Source : Livre "Les pèlerinages de France" par Eugène Rosary
En savoir plus :
Livre "Histoire des principaux sanctuaires de la mère de Dieu" par Firmin Pouget
Carte postale de Notre-Dame de l'étang
Notre-Dame
d'Étang est une statuette de Vierge à l’enfant en pierre, datant du
XIe siècle ou du XIIe siècle, conservée à l’église de Velars-sur-Ouche,
en Côte-d'Or.
Elle suscite un pèlerinage marial, qui se manifeste en particulier le 2 juillet et le 8 septembre.
Description de la statue
Cette
statuette en pierre peinte, haute de quatorze centimètres, représente
la Vierge, assise sur un siège, tenant sur ses genoux l’enfant Jésus,
dont la tête a disparu.
Marie
est habillée d’une robe d’un brun rouge et d’un manteau vert. L’enfant
Jésus est revêtu d’une robe rouge. L’usage est d’orner la statue d’une
robe de tissu et de poser sur sa tête une couronne d’orfèvrerie.
La
statue tient son nom de la montagne d'Étang sur laquelle elle a été
découverte en 1435. Ce sommet situé à une dizaine de kilomètres de Dijon
domine la commune de Velars-sur-Ouche.
Cette statuette est exposée dans l’abside de l’église Saint-Blaise de Velars-sur-Ouche.
Pèlerinage
Le pèlerinage à Notre-Dame d’Étang est connu depuis au moins le XIVe siècle.
Dans l’année, des pèlerins isolés gravissent la montagne d’Étang.
Les
deux fêtes principales, au cours desquelles la statuette est portée en
procession de l’église de Velars à la montagne d’Étang, sont :
- le 2 juillet –fête de la Visitation et anniversaire de la découverte de la statue
- et le 8 septembre, date instituée en 1865 pour les habitants de Velars et des villages proches.
Histoire de Notre-Dame d'Étang
La
statue de Notre-Dame d’Étang, qui tient son nom de la montagne d’Étang,
était connue au moins dès le XIVe siècle, comme en atteste un
pèlerinage que firent le duc de Bourgogne Philippe le Hardi et son
épouse en 1372.
La statuette aurait été cachée à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle.
Le 2 juillet 1435, des pâtres la découvrirent sur la montagne d’Étang, en creusant le sol.
Un enfant aveugle de naissance recouvra la vue après avoir été conduit près de la statuette.
L’abbé de Saint-Bénigne de Dijon, seigneur de Velars, fit transporter
la statue dans son église, mais Notre-Dame d’Étang revint
miraculeusement sur le lieu de sa découverte.
La statuette fut alors placée dans une chapelle qui existait au sommet de la montagne.
Au XVIe siècle, une chapelle plus accessible fut construite au plateau Saint-Joseph ; la statuette y fut déposée en 1526.
Dans
les années 1630, on construisit près de la chapelle un couvent de
Minimes, dont Louis XIII confirma la fondation par des lettres patentes
de 1638.
Une confrérie de Notre-Dame d’Étang fut fondée en 1640.
Des personnages célèbres firent le pèlerinage de Notre-Dame d’Étang.
Selon
la tradition, sainte Jeanne de Chantal y vint avec saint François de
Sales en 1604, et l’évêque de Genève composa alors une prière à la
Vierge.
Sainte Chantal y retourna en 1610.
Parmi
les pèlerins figurèrent aussi Bossuet, Louis XIV, le prince de Condé,
qui offrit à Notre-Dame d’Étang des drapeaux conquis lors de ses
batailles.
En
1636, alors que Dijon était menacée par les troupes du général
autrichien Matthias Gallas, la statue de Notre-Dame d’Étang fut amenée à
Saint-Bénigne, et les Dijonnais considérèrent que Notre-Dame d’Étang
les avait protégés de l’invasion.
De
nombreux autres miracles furent attribués à l’intercession de
Notre-Dame d’Étang, notamment la cessation d’épidémies et de
sécheresses.
À
la Révolution, le monastère des Minimes fut supprimé et la statuette de
Notre-Dame d’Étang transférée en 1791 dans l’église Saint-Blaise de
Velars-sur-Ouche, où elle se trouve toujours.
Elle fut cachée un moment dans une muraille de l’église pendant la Terreur.
Le pèlerinage à Notre-Dame d’Étang reprit au début du XIXe siècle.
Le 2 juillet 1860, les pèlerins étaient estimés entre trois mille et quatre mille.
Au
lendemain de la guerre de 1870, l’affluence au pèlerinage augmenta
considérablement : quinze mille personnes participèrent à celui du 2
juillet 1873.
Ce succès se poursuivit jusqu’au début du XXe siècle.
Le
4 juillet 1912, des fêtes importantes furent organisées pour le
couronnement de la statue, accordé par le pape Pie X ; vingt-cinq mille
personnes y auraient assisté.
Dans
la deuxième moitié du XXe siècle, l’affluence au pèlerinage s’est
beaucoup réduite : les pèlerins étaient deux cents le 1er juillet 2001.
Monument à Notre-Dame d'Étang
Le
monument à Notre-Dame d’Étang, construit de 1877 à 1896, s’élève à
l’extrémité nord de la montagne d’Étang, à 545 mètres d’altitude.
Il se compose d’une chapelle octogonale surmontée d’une tour lanterne, supportant une statue colossale de Vierge à l’enfant.
Le
monument constitue un repère pour les voyageurs arrivant à Dijon par la
route ou le chemin de fer empruntant la vallée de l'Ouche.
Propriété
de la commune de Velars-sur-Ouche, il a été inscrit à l'inventaire
supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 22 janvier 1996.
Histoire
Cet
édifice a été bâti à l’initiative de l'abbé Bernard Javelle
(1832-1897), curé de Velars-sur-Ouche, à une époque où le pèlerinage à
Notre-Dame d’Étang connaissait un succès très important.
Le monument a été entièrement financé par les souscriptions de personnes privées.
Sa construction sur les plans de l'architecte Mairet a duré dix-neuf ans, de 1877 à 1896.
L’inauguration s’est déroulée le 2 juillet 1896.
Description architecturale
Le monument a été accolé à la chapelle ancienne, qui avait été reconstruite en dernier lieu en 1689.
Il
comporte une chapelle octogonale percée de trois grandes portes en arc
brisé, qui est en partie couverte par une terrasse à laquelle on accède
par une tourelle d’escalier.
La chapelle est surmontée d'une tour lanterne à huit grandes fenêtres, coiffée d'une coupole.
Celle-ci
porte un chapiteau sur lequel s’élève une statue colossale, en fonte,
de la Vierge soutenant de la main gauche l’enfant Jésus qu’elle présente
de la main droite.
Cette
statue, mise en place en 1893, ne s’appelle pas Notre-Dame d’Étang ;
c’est une effigie de la Vierge à l’enfant sans ressemblance avec la
statuette de Notre-Dame d’Étang.
Elle a été réalisée dans les fonderies de Louis Gasne à Tusey, dans la Meuse.
Haute de huit mètres, elle pèse près de dix tonnes et était initialement dorée à la feuille.
Elle n’est pas l’une des plus grandes statues mariales de France, celle
de Notre-Dame de France au Puy-en-Velay mesurant 16 mètres de haut ;
celle de Notre-Dame de la Garde, à Marseille, mesurant 11,2 mètres.
À l’intérieur de la chapelle, quatre autels sont adossés à la puissante colonne centrale qui soutient la statue de la Vierge.
Ils sont surmontés de statues de saint Bénigne, saint Bernard, saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal.
Trois
de ces autels sont situés en face des grandes portes de la chapelle,
qui s’ouvraient, lors des pèlerinages, pour permettre à la foule
stationnant hors du monument de voir le prêtre célébrer la messe.
Restauration
Depuis son inauguration, le monument a nécessité des réparations.
Une restauration complète a été décidée au début du XXIe siècle.
La statue monumentale a été déposée en avril 2013.
Les travaux sont financés notamment par l’État, la commune de Velars et la Fondation du Patrimoine.
L’association
des amis de Notre-Dame d’Étang, héritière de la confrérie, recueille
également des fonds pour la restauration, sous le slogan : « Sauvons
Notre-Dame d’Étang », qui devrait être : « Sauvons le monument à
Notre-Dame d’Étang ».
Source :
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