Notre-Dame des Miracles (Douai)

Notre-Dame des Miracles
(Douai)

 

Il se trouvait à Douai, dans le cimetière de l'Église dédiée au chef des apôtres, une image en pierre qui représentait la Sainte Vierge, portant dans ses bras le divin Enfant.
Elle avait été placée, on ne sait à quelle époque, du côté du midi, dans une niche protégée par un grillage en fer.
Ce grillage avait fait donner aussi à la pieuse image le nom de Notre-Dame de la Treille.
On aimait, en passant, à se détourner un peu de la route, pour réciter devant elle quelques prières.
Ceux qui sortaient de l'Église s'y arrêtaient aussi quelques instants pour la vénérer, et il était rare de ne trouver pas à ses pieds un certain nombre de pieux chrétiens humblement prosternés.
Ce fut en 1532 que Marie témoigna, par une foule de miracles, combien ce culte lui était agréable.
Ces prodiges furent tellement multipliés ; un si grand nombre de personnes en furent les témoins ou les objets, qu'on changea le nom donné jusque là à cette image ; on la vénéra sous le titre de Notre-Dame des Miracles.
Le 8 juillet 1532, vers le déclin du jour, quelques personnes faisaient leur prière devant la sainte image, selon leur pieuse coutume ; survient une troupe d'enfants étourdis comme on l'est à cet âge : on les avertit de porter plus loin leurs bruyants ébats dont s'accommodait mal le recueillement de la prière.
Vaines paroles que le vent emporte ! Les chants, les rires et les cris n'en retentissent que plus bruyants encore.
Mais tout à coup la sainte image paraît se mouvoir, son front se ride, son regard devient sévère.
Elle place le divin Enfant sur l'autre bras, et sa main se lève comme pour frapper.
Alors plus de gaieté, plus de jeux ; la joyeuse troupe épouvantée ne songe qu'à fuir... la Vierge l'a menacée !
Philippe Trigault, dont le petit-fils, Nicolas Trigault, a tant honoré, par son zèle apostolique et ses grands travaux, la noble cité de Douai, était du nombre de ces enfants. Il aimait, dans un âge plus avancé, à raconter l'épouvante dont il avait été saisi, aussi bien que ses jeunes amis, à la vue du prodige. Il a rendu plusieurs fois témoignage aux PP. de la Compagnie de Jésus, reçus à Douai en 1568, et à M. Carnin, pasteur et chanoine de la collégiale de Saint-Pierre, des miracles dont nous allons parler tout-à-l'heure, et qu'il avait vus de ses yeux.
En un clin-d'œil, toute la ville fut instruite de ce qui venait de se passer. De tous les points, la population se mit en mouvement pour accourir sur le théâtre du prodige. Toute la nuit on n'entendit dans les rues que le retentissement des pas de la multitude qui allait vénérer l'image miraculeuse, ou qui en revenait glorifiant le Seigneur.
Ce saint enthousiasme ne se ralentit pas les jours suivants : la renommée ayant répandu au loin la nouvelle du prodige, les habitants des campagnes voisines vinrent à leur tour aux pieds de Notre-Dame de Miracles. Le cimetière Saint-Pierre pouvait à peine contenir la foule qui, la nuit aussi bien que le jour, se pressait autour de la statue de Marie.
Pour protéger la multitude contre les ardeurs du soleil et la fraîcheur des nuits, on dressa des tentes, on étendit des toiles, et la sainte Vierge témoigna par un grand nombre de prodiges que ces actes de piété plaisaient à son cœur.
Pendant les onze jours qui suivirent, six paralytiques recouvrèrent l'usage de leurs membres, un homme mort fut ressuscité, un aveugle fut guéri, plusieurs enfants qui n'avaient pu recevoir le baptême furent rappelés à la vie et baptisés.
On fit une procession par toute la ville ; la sainte image y fut portée en triomphe.
A la suite de la procession on célébra une messe solennelle en l'honneur de Marie, et tous ceux en faveur de qui elle avait opéré quelque miracle vinrent en public déposer leur offrande sur l'autel.
Un abbé, Jacques Domien, qui avait, à cette époque, une grande réputation de doctrine, parlait chaque jour au peuple de la bonté inépuisable de Marie, avec une onction incroyable et une éloquence touchante.
Aussitôt qu'il s'opérait un prodige, toutes les cloches de l'église Saint-Pierre étaient mises en branle pour avertir le peuple qui accourait en foule, et l'on rendait grâces à Dieu du nouveau miracle.
Les guérisons instantanées, les conversions inespérées, les faveurs de toute espèce se multiplièrent pendant les mois qui suivirent, et les offrandes des pèlerins furent tellement abondantes que bientôt on put jeter, en ce même endroit, les fondements d'une fort belle chapelle.
L'année suivante, 1533, Marie, reine de Hongrie, qui gouvernait les Pays-Bas pour l'empereur Charles V, son frère, vint à Douai. Elle demanda, le 22 juillet, une procession solennelle pour attirer les bénédictions célestes sur les armes impériales. On ne peut se faire une idée du concours qui, à cette occasion, se fit aux pieds de l'image miraculeuse.
La chapelle de Notre-Dame ne fut entièrement achevée qu'en 1537. Depuis l'année 1532 la source des prodiges n'avait pas tari un instant ; non-seulement une foule de Douaisiens avaient été miraculeusement guéris de maladies reconnues incurables, mais les étrangers même avaient ressenti, en grand nombre, les heureux effets de la protection de Marie. Aussi les libéralités des pèlerins suffirent-elles pour fondre deux cloches nouvelles. La plus forte des deux fut appelée Marie : Maria mihi nomen, et ex donis capellœ ejus sum confecla, an. 1537. Telle était l'inscription qu'elle portait. Dès-lors on se servit d'elle pour donner au peuple le signal, lorsque la sainte Vierge opérait quelque nouveau prodige.
Plus tard on se contenta de convoquer le peuple une fois chaque mois. Pour ne pas le distraire de son travail, on choisissait un jour de fête ; au son de la plus grosse cloche, qu'accompagnait la mélodie de toutes les autres, dit le Père L'Hermite, la foule remplissait l'église ; le notaire apostolique et juré publiait d'une voix éclatante et d'un lieu élevé, en présence de tout le peuple, les miracles opérés pendant le mois ; ce notaire apostolique avait la charge de les consigner dans un registre.
C'est d'après ce registre, et ce qu'ils avaient vu de leurs yeux, que les chanoines de Saint-Pierre ont fait imprimer à Paris, chez Boufin, le livre intitulé : Miracles de Notre-Dame des Treilles, de l'église Saint-Pierre, en Douay. Le Père Buzelin, annaliste judicieux, qui cite toujours avec soin ses autorités, a consulté ce livre pour ses Annales ; il lui en avait été remis deux exemplaires, l'un par Jean Bogart, l'autre par Amé Dourgeois. Il s'est également servi d'un livre composé par un chirurgien de Douai, Guillaume Taffin, et des manuscrits de Jean Fourdin, qui avait été le témoin oculaire des prodiges de Notre-Dame de Miracles. La mère de Jean Fourdin a même tenu sur les fonts sacrés un enfant qui, apporté mort devant l'image de Marie, en présence de nombreux témoins, revint à la vie, et reçut le baptême avec toutes les cérémonies de l'église. Les archives de la paroisse Saint-Pierre faisaient aussi mention de ces faits prodigieux. Le Père Lhermite et Georges Colvénère, Prévost de la collégiale en 1638, nous en ont conservé quelques courts extraits.
Une fête commémorative de ces événements se célébrait tous les ans, par le chapitre de Saint-Pierre, le jour de l'octave de la dédicace de cette église. L'office était le même que pour la fête de Notre-Dame des Neiges, à l'exception des leçons du II nocturne qui étaient propres. Il faut remarquer encore que né en 1571, le Père Buzelin a vécu avec les témoins oculaires de ces miracles ; la tradition ne s'en perdait pas pour lui dans des temps fort éloignés : tous les esprits étaient encore sous l'impression profonde que ces choses extraordinaires avaient causée. Si tous ces faits avaient été controuvés, il en aurait facilement découvert l'imposture. Au reste, comment l'imposture serait-elle possible, quand il s'agit de faits patents, publics, dont tout un peuple est témoin, de guérisons instantanées, opérées sur des personnes connues, dont les infirmités ne pouvaient être révoquées en doute. Bien certainement on peut nier tous ces prodiges, sans pécher contre la foi ; car tout incontestables qu'ils sont, ils ne s'appuient pas sur l'autorité de la parole de Dieu. Mais un esprit sensé ne les niera pas, parce qu'ils sont aussi constatés que des faits peuvent l'être.

Notre-Dame des Miracles (Douai)
Outre les prodiges dont nous avons déjà parlé, le Père Buzelin en rapporte, dans ses annales, plusieurs autres. Sous la date de 1539, il cite Jeanne de Wagnies ; elle était octogénaire, et depuis l'âge de 22 ans elle avait complètement perdu la vue. Un jour qu'elle priait dans la chapelle de Notre-Dame des Miracles, lui demandant avec larmes qu'elle voulût bien adoucir pour elle les rigueurs de la vieillesse, en lui rendant la vue, ses yeux s'ouvrirent tout-à-coup et se trouvèrent parfaitement guéris.
Au mois de septembre de l'année suivante, 1540, Jean Lerbu apporte, devant l'image de la Vierge, son enfant mort en naissant. Bientôt l'enfant ouvre les yeux ; la vie lui est rendue assez de temps pour qu'on puisse lui conférer le baptême. Il les referme ensuite pour ne plus les rouvrir ; mais son âme purifiée était au ciel.
En 1542, Jeanne de Lyon, de Vervillers, est frappée d'une maladie dangereuse, et déjà les médecins désespérés regardent sa mort comme prochaine. Le fils de cette femme, entendant parler des miracles de la Vierge de Douai, se détermine à y venir en pèlerinage pour demander à Marie la guérison de sa mère. A peine s'était-il prosterné devant la sainte image, qu'au même moment Jeanne s'écria qu'elle était guérie. En effet, son fils, de retour au logis, la trouva dans une santé parfaite ; la guérison de cette femme concordait exactement avec l'heure à laquelle son fils avait commencé à prier dans la chapelle de Notre-Dame de Miracles.
En 1545, un habitant de Valenciennes, Guislain Levacher, avait perdu la vue, sans espérance de la recouvrer ; il fait le vœu de venir prier devant la sainte image, et au même moment ses yeux s'ouvrent, il n'est plus aveugle.
Dans le courant de la même année, Denis Parmentier, de Lille, vient présenter sa fille à Notre-Dame de Miracles. La pauvre enfant était née muette, et cette affliction faisait la désolation de son père. La fille et le père priaient avec larmes devant l'image de Marie. Tout-à-coup la langue de la jeune fille se dénoue ; elle articule aussi bien que si jamais elle n'avait été muette. Nous apprenons du P. Lhermite qu'en reconnaissance de cette faveur, Parmentier donna à la chapelle une riche chasuble en damas : la broderie qui en faisait l'ornement rappelait la guérison miraculeuse.
En 1548, un enfant est sauvé miraculeusement des eaux. Toussaint Cardon, ouvrier cordonnier, avait quelquefois des moments d'absence, et faisait de temps à autre des actes de folie. Un jour que son épouse était sortie pour les affaires du petit ménage, Toussaint, dans un de ses accès, court au berceau où reposait son enfant ; il le prend et va le jeter dans un puits qui était profond. Bientôt la mère revient ; elle voit le berceau vide, et, soupçonnant quelque malheur, elle demande avec larmes à son mari ce qu'est devenu leur enfant. Toussaint se rappelait parfaitement ce qu'il avait fait. Sois tranquille, répond-il à la mère, notre petit se trouve bien, il est au fond du puits, il y rit tout à son aise. On conçoit quelle fut, à cette réponse, la douleur, le désespoir de la mère ; elle pleure, elle se lamente, elle pousse des cris déchirants. Les voisins accourent à ses plaintes ; elle était inconsolable. Cependant la pensée lui vient d'implorer Notre-Dame des Miracles ; elle fait vœu de visiter sa chapelle, si elle retrouve son enfant en vie. Elle court sur les bords du puits ; les voisins la suivent en grand nombre ; je ne sais quel espoir faisait palpiter leurs cœurs. Ils regardent ; quelle n'est pas leur surprise d'apercevoir le petit enfant qui surnageait, nouveau Moïse, souriant, comme son père l'avait dit, et tendant ses petits bras à sa mère. La joie, une joie égale à la douleur, remplaça la tristesse. L'enfant fut retiré du puits ; et, à l'instant même, escortée par les voisins qui ne se lassaient pas de raconter le prodige, la mère se rend à la chapelle de Notre-Dame. Elle place son enfant aux pieds de l'image vénérée, suppliant Marie de protéger toujours celui qu'elle vient de sauver d'une manière si admirable ; en reconnaissance de ce prodige, on chanta une messe solennelle, accompagnée de musique.
En l'année 1691, le Père Gumppenberg écrivait : La piété des Douaisiens envers la sainte Vierge ne s'est pas refroidie, et de son côté la sainte Vierge, en multipliant, même de nos jours, les prodiges de sa puissance et de sa bonté, n'a pas cessé de prouver sa tendresse à ceux qui l'invoquent. Nous en rapporterons ici quelques-uns ; le souvenir nous en a été conservé par le Père Lhermite, dans son Histoire des Saints de Lille, de Douai et d'Orchies.
Un habitant de Douai se trouvait en mer, exposé à toutes les fureurs de la tempête. Le vent soufflait avec violence ; les flots soulevés menaçaient à chaque instant d'engloutir le vaisseau au fond des abîmes. Toute espérance était perdue ; mais le souvenir de Notre-Dame des Miracles se présente à l'esprit de cet homme, comme l'étoile du matelot au milieu des sombres nuages ; il invoque Marie, et à l'instant même les vents tombent, les flots se calment, la tempête s'apaise. Rentré heureusement dans sa patrie, son premier soin est de venir remercier Marie qui l'a sauvé ! Il suspend à son autel un vaisseau, en mémoire de la faveur qu'il a reçue, et comme gage de sa reconnaissance.
Un autre habitant de la même ville, voyageant par un rude temps d'hiver, ne se doute pas du danger que lui cachait une couche épaisse de neige. La terre manque à son cheval, et le cavalier tombe avec sa monture dans une fosse profonde. Les bords étaient hauts, le cheval fortement engagé dans la glace et dans la boue. La cavalier appelle à son secours Notre-Dame de Miracles, et il ne l'appelle pas en vain. Son cheval et lui sortent de cet abîme sans la moindre blessure, comme si une main invisible les en eût retirés. De retour à Douai, il se rend à l'église Saint-Pierre, et fait chanter un Te Deum devant la statue de la Vierge. Plus tard il fournit un revenu à la chapelle, avec la charge d'y chanter en musique les Laudes de la sainte Vierge, tous les samedis et la veille de toutes ses fêtes.
Un enfant jouant dans la rue n'aperçoit pas un chariot qui le renverse ; à peine a-t-il le temps de s'écrier : Notre-Dame des Miracles... La roue lui passe sur le cou. Ses petits compagnons effrayés ne doutent pas qu'il ne soit mort sur-le-champ. Mais Notre-Dame avait entendu le cri de sa détresse ; il se relève soudain ; il n'a pas reçu la plus légère blessure.
Une femme se soutenait à peine ; elle ne marchait point ; elle ne pouvait que se traîner à terre sur ses mains et sur ses genoux ; il lui était impossible de se servir de ses pieds ; c'était chose horrible à voir. Un jour elle arrive ainsi en rampant dans la chapelle de Notre-Dame. Elle conjure la sainte Vierge d'avoir pitié d'elle ; bientôt un craquement se fait entendre dans tous ses os ; elle se relève ; sa guérison est parfaite.
Une jeune fille, Barbe Durets, tombe dans un puits profond ; dans sa chute, elle invoque le nom de Marie : au même moment l'eau s'écoule, il ne reste au fond du puits qu'une boue molle et sèche, autant qu'il était désirable pour recevoir la jeune fille sans la blesser. Elle crie, elle appelle ; après quatre heures d'angoisses, on accourt au bord du puits ; on jette à la jeune fille la première corde qui tombe sous la main. Barbe s'y attache, et déjà elle approchait de l'orifice, lorsque la corde se rompt par le milieu, et Barbe retombe de tout son poids. A ce nouveau danger elle redouble ses prières ; ses parents en pleurs, la foule rassemblée invoquent avec ferveur Notre-Dame des Miracles. On jette à la jeune fille une corde nouvelle, et on la retire sans blessure. Les cloches annoncèrent au peuple ce miracle de protection ; on le solennisa par une procession à laquelle la jeune fille reconnaissante assista, revêtue de blanc.
Nous terminerons la série de tous ces prodiges par la guérison de Jean de la Chapelle. C'était un pauvre mendiant tout perclus ; depuis quinze ans il se tenait sur le bord de la route qui conduit de Dechy à Douai, implorant la pitié des passants et vivant du produit de leurs aumônes. On ne pouvait le voir sans être ému d'une profonde compassion. Jean, entendant parler des miracles opérés dans l'église de Saint-Pierre, se sent inspiré de se traîner jusqu'à la ville, dans la chapelle de la Vierge.
Il y arrive enfin, et il fait vœu, si Notre-Dame le guérit, de la servir le reste de ses jours. A peine a-t-il formulé son vœu, et aussitôt ses nerfs s'assouplissent, ses membres se redressent, il se soutient sur ses jambes, on ne soupçonnerait pas qu'il eût jamais été aussi horriblement affligé. Les mêmes personnes qui l'avaient vu gisant misérablement sur la route de Valenciennes, le virent pendant plusieurs années attaché au service de la chapelle. La reconnaissance l'y tenait comme enchaîné ; il ne se lassait pas de chanter le Salve Regina, et il s'employait volontiers à toute espèce de dévotion le jour et la nuit, ne refusant jamais rien de ce qui pouvait contribuer à l'honneur de la sainte Vierge. Aussi le peuple le surnomma-t-il Jean de la Chapelle ; et pour perpétuer le souvenir de ce prodige, on fit faire une statue en pierre représentant un homme, les mains jointes, et dans la posture d'une personne qui prie. Celte statue se vit longtemps encore après la mort de Jean, dans la chapelle de Notre-Dame des Miracles.
Le 9 août 1734, l'église Saint-Pierre, qui menaçait ruine, fut fermée ; le nouveau temple, bâti sur les plans de M. de Brissy, architecte de Bruxelles, fut commencé le 24 mai 1735. Pendant les travaux de construction, l'image miraculeuse fut déposée dans la chapelle des huit prêtres.
La nouvelle église fut bénite le 26 juillet 1750. Le dôme magnifique qui est placé à l'orient a été élevé à la gloire de Notre-Dame des Miracles ; la sainte image fut placée dans ce nouveau sanctuaire le dimanche qui suivit la cérémonie de la bénédiction.
Nous voyons, par le programme de la solennité, qu'on éploya pour cette translation la plus grande pompe. Les élèves du collège et de l'université, les théologiens de tous les séminaires, le clergé des deux chapitres de la ville, et les différents ordres religieux assistèrent à la procession.
Le cortège se rendit de la chapelle des huit prêtres à l'église nouvelle, après avoir traversé les rues de Saint-Christophe, de Bellain, de la Halle, du Palais, du Vieux-Gouvernement, des Malvaux, de Saint Jacques, de Jean de Gouy, des Blancs-Mouchons. Un peuple immense suivait le cortège ; l'air retentissait du son de toutes les cloches ; les maisons étaient pavoisées, les rues jonchées de fleurs et de verdure ; une musique nombreuse entremêlait ses harmonieux concerts aux chants graves des Psaumes et des saints Cantiques. L'office fut célébré par MM. du chapitre de Saint- Amé ; le R. P. Jean Commart, de la Compagnie de Jésus fit le sermon qui fut suivi du Te Deum et de la bénédiction solennelle du Saint-Sacrement.
L'antique et sainte image de Notre-Dame des Miracles, affirme-t-on, n'a pas quitté son autel pendant la révolution. Elle n'a été retirée de son sanctuaire qu'en 1835, pour faire place à une statue en plâtre, qui, au dire des connaisseurs, est un chef-d'œuvre. Mais aux yeux du bon peuple, accoutumé à aller chercher sous le dôme Notre-Dame des Miracles, cette statue nouvelle remplace mal l'ancienne image à laquelle se rattachent de si pieux souvenirs. Notre-Dame des Miracles se trouve actuellement dans la petite chapelle contiguë à l'autel dit de la paroisse ; et maintenant c'est là, et non plus sous le dôme, que viennent prier les cœurs brisés, les âmes déçues ; tous ceux qui, succombant sous le poids de quelqu'affliction ou de quelque langueur, cherchent dans Marie, le salut des infirmes, et la consolation de ceux qui pleurent.

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