Paray le Monial
L'heure Sainte
Source photo : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite-Marie_Alacoque
1. Origine de l'heure sainte
La
pieuse pratique de l'heure sainte remonte directement aux révélations
de Paray-le-Monial, et trouve par conséquent son origine dans le Cœur
même de Notre Seigneur.
Sainte
Marguerite-Marie priait devant le Saint Sacrement exposé. Notre
Seigneur se présenta à elle, tout éclatant de gloire : Il lui découvrit
son Cœur et se plaignit amèrement des ingratitudes dont il était l'objet
de la part des pécheurs.
"Mais du moins, ajouta-t-il, donne-moi ce plaisir de suppléer à leurs ingratitudes, autant que tu en pourras être capable".
Et
lui-même indiqua à sa fidèle servante les moyens à prendre : la
communion fréquente, la communion du premier vendredi du mois, et
l'Heure Sainte.
Toutes les nuits du jeudi au vendredi lui dit-Il, je
te ferai participer à cette mortelle tristesse que j'ai bien voulu
sentir au jardin des Olives ; laquelle tristesse te réduira, sans que tu
la puisses comprendre, à une espèce d'agonie plus rude à supporter que
la mort. Et pour m'accompagner dans cette humble prière que je présentai
alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze
heure et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face
contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant
miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon
l'amertume que je sentais de l'abandon de mes apôtres qui m'obligea à
leur reprocher qu'ils n'avaient pu veiller une heure avec moi, et
pendant cette heure tu feras ce que je t'enseignerai".
Ailleurs, la Sainte dit encore : "Il
me dit en ce temps que, toutes les nuits du jeudi au vendredi, je me
lèverais à l'heure qu'Il me dirait pour dire cinq Pater et cinq Ave
Maria prosternée contre terre, avec cinq actes d'adoration qu'Il m'avait
appris, pour lui rendre hommage dans l'extrême angoisse qu'il souffrit
la nuit de sa Passion".
2. Histoire
A) Sainte Marguerite-Marie
Elle
fut toujours fidèle à cette pratique : "Je ne sais", écrit une de ses
Supérieures, la Mère Greyfié, "Si Votre Charité a su qu'elle avait en
usage, dès avant que je fusse chez vous, de faire une heure d'oraison la
nuit du jeudi au vendredi, qu'elle commençait au sortir des matines
jusqu'à onze heures, étant prosternée le visage contre terre, les bras
en croix. Je lui fis changer de posture, pour les temps seulement que
ses maux étaient plus grands et prendre celle d'être à genoux les mains
jointes ou les bras croisés sur la poitrine".
Aucune
fatigue, aucune souffrance ne purent l'en empêcher. L'obéissance aux
Supérieures était seule capable de lui faire omettre cette pieuse
pratique.
Car Notre Seigneur lui avait dit : "Ne
fais rien sans l'approbation de ceux qui te conduisent, afin qu'ayant
l'autorité de l'obéissance, Satan ne puisse te tromper ; car il n'a pas
de pouvoir sur les obéissants".
Cependant, quand ses Supérieures lui défendirent cet exercice, Notre Seigneur en manifestait son mécontentement.
"J'avais
voulu même la lui ôter tout à fait", écrit la Mère Greyfié. "Elle obéit
à l'ordre que je lui en donnai, mais souvent, pendant cet intervalle
d'interruption elle venait à moi toute craintive, m'exposer qu'il lui
semblait que Notre Seigneur me savait mauvais gré de ce retranchement,
et qu'elle craignait qu'il ne se satisfit là-dessus de quelque manière
qui me serait fâcheuse et sensible. Je n'en démordis pas encore, mais
voyant ma sœur Quarré mourir assez promptement d'un flux de sang, dont
personne dans le monastère ne fut malade, et quelques autres
circonstances qui accompagnèrent la perte d'un si bon sujet, je rendis
vite l'heure d'oraison à votre précieuse défunte, la pensée me
poursuivant fortement que c'était là la punition dont elle m'avait
menacée de la part de Notre Seigneur".
La
Sainte continua donc à pratiquer l'Heure Sainte. "Cette chère Sœur",
disent les contemporains, "a toujours continué de veiller l'heure de la
prière de la nuit du jeudi au vendredi, jusqu'à l'élection de notre très
honorée Mère, c'est-à-dire la Mère de Lévy-Châteaumorand qui la lui
défendit de nouveau et sous laquelle elle ne vécut plus que quatre mois.
B) Après la Sainte
Sans
aucun doute, son exemple assidu et l'ardeur de son zèle durent gagner
beaucoup d'âmes à cette pieuse veillée avec le Sacré Cœur. Dans les
nombreux instituts religieux qui se dévouèrent au culte de ce divin
Cœur, cet exercice fut en grand honneur ; il le fut tout spécialement
dans la Congrégation des Sacrés Cœurs, comme nous l'avons dit dans la
dédicace.
En 1829, le R. P. Debrosse, S. J., fonda à Paray-le-Monial la confrérie de l'Heure Sainte, que Pie XII approuva.
Ce
même Pontife accorda, le 22 décembre 1829, aux membres de cette
confrérie, une indulgence plénière chaque fois qu'ils feraient l'Heure
Sainte.
En
1831, Sa Sainteté Grégoire XVI étendit cette indulgence aux fidèles du
monde entier, à condition d'être inscrits dans le registre de la
Confrérie, devenue Archiconfrérie le 6 avril 1886, par l'intervention du
grand Pontife Léon XIII.
Depuis
lors, les Souverains Pontifes n'ont pas cessé d'encourager la pratique
de l'Heure Sainte ; le 27 mars 1911, Sa Sainteté Pie X accorda à
l'Archiconfrérie de Paray-le-Monial le grand privilège de s'affilier les
Confréries de même nom et de les faire bénéficier de toutes les
indulgences dont elle jouit elle-même.
Signalons
aussi les Religieuses du Cœur Agonisant de Jésus qui font ensemble
l'Heure Sainte au pied du Tabernacle, le jeudi de chaque semaine, de
onze heures à minuit.
Depuis
la fondation de l'institut, en 1859, cet exercice -qui est attaché à
leur vocation- se fait dans les conditions précisées par Notre Seigneur à
Sainte Marguerite-Marie.
3. Esprit
Notre Seigneur Lui-même indique à Sainte Marguerite-Marie, dans quel esprit cet exercice doit être fait.
Il
suffit, pour en être convaincu, de se rappeler les actes que le Sacré
Cœur réclame de sa fidèle servante. Elle doit, comme nous l'avons vu :
1) Apaiser la divine colère :
2) Demander miséricorde pour les pécheurs ;
3) Réparer pour l'abandon des apôtres.
Pas n'est besoin de faire ressortir le caractère d'amour compatissant et réparateur que comportent ces trois actes.
Ce n'est pas étonnant d'ailleurs, puisque tout dans le culte du Sacré Cœur converge vers cet amour de compassion et cet esprit de réparation.
Pour s'en convaincre, il suffit de relire le récit des apparitions du Sacré Cœur à la Sainte :
Une autre fois, dit-elle, dans
un temps de carnaval... Il se présenta à moi après la Sainte Communion
sous la figure d'une Ecce Homo, chargé de sa Croix, tout couvert de
plaies et de meurtrissures. Son sang adorable découlait de toutes parts,
disant d'une voix douloureusement triste : "N'y aura-t-il personne qui
ait pitié de moi et qui veuille compatir et prendre part à ma douleur
dans le pitoyable état où les pécheurs me mettent, surtout à présent".
Et dans la grande apparition, c'est encore la même plainte :
"Voilà
ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné jusqu'à
s'épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ; et pour
reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par
leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les
mépris qu'ils ont pour moi dans ce Sacrement d'amour. Mais ce qui m'est
encore le plus sensible, c'est que ce sont des cœurs qui me sont
consacrés qui en usent ainsi".
Quiconque
a entendu ces plaintes amères, ces justes reproches d'un Dieu outragé
par le mépris et l'oubli, ne s'étonnera pas de voir une profonde
tristesse dominer dans ces Heures Saintes, ni d'y retrouver partout
l'empreinte de la réprimande divine. Nous n'avons voulu faire entendre
que l'écho très fidèle des gémissements inénarrables de Gethsémani et de
Paray-le-Monial. Or, à Gethsémani comme à Paray, Jésus, plutôt que de
parler semble sangloter d'amour et de tristesse. Aussi, ne serons-nous
pas étonnés d'entendre Sainte Marguerite-Marie nous dire : L'obéissance
m'ayant permis cela (l'Heure Sainte), il ne se peut dire ce que je
souffrais ; car il me semblait que ce divin Cœur versait dans le mien
toutes ses amertumes, et réduisait mon âme dans des angoisses et agonies
si douloureuses qu'il me semblait parfois devoir expirer".
Ne perdons pas de vue, par ailleurs, la fin dernière que Notre Seigneur se propose dans le culte de son divin Cœur, c'est-à-dire le triomphe de ce Cœur Sacré, son règne d'amour sur le monde.
"Il
me fit voir, dit la Sainte, que cette dévotion était comme un dernier
effort de son amour qui voulait favoriser les hommes, en ces derniers
siècles, de cette rédemption amoureuse, pour les retirer de l'empire de
Satan, lequel il prétendait ruiner, pour nous mettre sous la douce
liberté de l'empire de son amour, lequel il voulait établir dans les
cœurs de tous ceux qui voudraient embrasser cette dévotion".
Ailleurs, elle écrit encore : "Il
règnera malgré ses ennemis et se rendra le Maître des cœurs qu'Il veut
posséder ; car c'est la principale fin de cette dévotion de convertir
les âmes à son amour". Cette promesse prophétique et consolante dont nous voyons tous les jours la réalisation, revient continuellement sous sa plume.
L'Heure
Sainte doit donc servir à préparer et à établir ce Règne du Sacré Cœur ;
elle le prépare en effet, surtout si on la fait d'une façon publique et
solennelle.
C'est
pour seconder cet effort du divin Cœur, pour coopérer à son triomphe,
que nous Lui tiendrons compagnie dans l'Heure Sainte, jusqu'à ce que,
avec Lui et par Lui, nous arrivions à la victoire ou à la mort. Voilà
pourquoi nous mettons si souvent sur les lèvres des fidèles adorateurs
ces paroles : "Que le Règne d'amour de votre Cœur arrive !".
C'est ce cri qui doit lui offrir réparation pour l'abandon dans lequel
le laissèrent pendant de si longs siècles et le laissent encore les si
nombreux fils ingrats de son Cœur...
4. Pratique
1)
L'Heure Sainte doit être une prière méditée : c'est un exercice
d'oraison mentale disent les statuts, ou de prières vocales, qui a pour
objet l'agonie de Notre Seigneur au jardin des Oliviers, dans le but
d'apaiser la colère divine, etc...
Il faut donc réciter lentement les prières que nous proposons, et qui sont calculées pour l'espace d'une heure à peu près.
Cependant, ce ne doit pas être une simple lecture, mais une prière pleine d'onction et de ferveur.
Les
points de suspension ne sont là que pour indiquer les moments de
silencieux recueillements de l'âme qui savoure cet exercice, si
souverainement beau dans sa signification profonde.
2)
L'exercice de l'Heure Sainte se fait en commun ou en particulier, à
l'église ou ailleurs, le jeudi soir, de onze heures à minuit, ou bien
dès le moment où il est permis, d'après les règles ordinaires de
l'office canonial, de réciter les Matines du jour suivant. (Grégoire
XVI, rescrit du 12 décembre 1836).
L'Heure
Sainte, telle que Notre Seigneur l'enseigne Lui-même à sa Confidente,
n'est donc pas une heure d'adoration quelconque, faite à un jour et à
une heure quelconques, mais on ne peut et on ne doit la faire que dans
la soirée du jeudi.
La perfection serait d'y consacrer l'heure de onze heures à minuit.
Toutefois,
pour favoriser cette sainte pratique et la mettre à la portée de tous
les fidèles, la Sainte Église autorise à l'anticiper, comme il est dit
plus haut. On peut donc la faire dès 4 heures du soir, en tous temps, et même dès 2 heures, dans les jours les plus longs de l'année. Avant de la commencer, il sera bon de déterminer les intentions particulières auxquelles on désire l'offrir.
3)
Pour gagner l'indulgence attachée à la pratique de l'Heure Sainte, il
faut se faire inscrire dans l'Archiconfrérie de l'Heure Sainte.
Pour
cela, il suffit d'envoyer son nom et son prénom au Monastère de la
Visitation de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), ou à l'une des
Confréries affiliées.
Par
cette inscription, on ne contracte nullement l'obligation de faire
l'Heure Sainte chaque semaine, ni même chaque mois. Mais les fidèles
associés des Sacrés Cœurs, et les membres des familles qui reconnaissent
pratiquement la Royauté du Sacré Cœur, tiendront à honneur de la faire
régulièrement, au moins la veille du premier vendredi, et si possible
toutes les semaines, comme le fit la Sainte.
Les personnes empêchées de se rendre au pied du Tabernacle, pourront la faire chez elles devant l'image du Roi intronisé.
Dans
les communautés, pensionnats, et autres établissements semblables, on
pourrait plus facilement la faire dans la soirée, devant le Saint
Sacrement exposé, si l'autorité diocésaine le permet.
Il
est à remarquer que les Communautés religieuses ont le privilège de
l'inscription collective, par laquelle tous les membres présents et
futurs sont enrôlés. Cependant, quant à l'indulgence, chaque religieux
(ou religieuse) ne la gagne que le jour, où, personnellement, il (elle)
fait l'Heure Sainte. C'est là un privilège de Communauté ; quant aux
personnes séculières, personne ne peut être inscrit à son insu.
4)
Les Associés de l'Heure Sainte peuvent gagner une indulgence plénière,
applicable aux âmes du Purgatoire, chaque fois qu'ils font l'Heure
Sainte, et ce, aux conditions ordinaires : Confession dans la huitaine
-ou même dans la quinzaine, là où c'est permis, communion le jeudi ou le
vendredi,- prière aux intentions du Souverain Pontife, dans une église
ou chapelle publique. Pour ceux qui vivent en commun, avec le
consentement de l'Ordinaire (communautés, pensionnats, hospices), cette
église est leur propre chapelle, c'est-à-dire celle où ils peuvent
satisfaire à l'obligation d'entendre la Sainte Messe, pourvu toutefois
que cette maison n'ait pas d'église ou de chapelle publique. Tous ceux
qui demeurent dans une telle maison comme attachés à son service,
jouissent du même privilège.
5) Un dernier mot encore relativement à la pratique.
Dans
ces Heures Saintes, nous présentons souvent le Sacré Cœur comme
souffrant actuellement les horreurs de l'agonie, comme maltraité et
transpercé actuellement par les crimes des pécheurs. Ce n'est pas que
Notre Seigneur puisse encore être atteint par nos méfaits et nos
péchés. Depuis sa glorieuse résurrection, Il n'est plus sujet à la
souffrance ; la mort et ses conséquences ne le dominent plus, depuis que
par sa mort douloureuse Il a vaincu la mort, peine du péché. Il est au
Saint Sacrement, comme Il est au ciel, glorieux et impassible, jouissant
à jamais et à chaque instant de la récompense de ses travaux
rédempteurs. La façon toute miraculeuse d'ailleurs, dont Il est présent
sous les Espèces sacramentelles, suffirait pour Le soustraire à nos
attaques et à nos tentatives criminelles.
Pourquoi
donc parler ainsi ? Parce que c'est ainsi que parle Notre Seigneur
Lui-même dans presque toutes ses apparitions à la Sainte. Parce que
c'est ainsi encore qu'Il agit lorsqu'Il se montre à sainte Gertrude et
aux autres amis de son Cœur.
Parce
que, pendant l'horrible agonie du jardin des Olives, et pendant toute
sa Passion, son Cœur a réellement saigné sous les coups que nos péchés
devaient Lui porter. Il a tout prévu, tout compris, tout pénétré, et Il
en a été affligé jusqu'à la mort, et cette triste vision Lui a fait
répandre des larmes de sang.
Hâtons-nous
d'ajouter qu'Il a prévu aussi toutes nos réparations, tous nos actes de
vertu pour Le consoler et Le dédommager. Enfin, parce que nos péchés
actuels sont de véritables efforts criminels pour blesser et transpercer
le Cœur tout aimant du Roi d'Amour. Si nos péchés ne L'atteignent pas,
ce n'est pas notre faute...
Ce
sont donc nos crimes et nos ingratitudes, causes véritables de ses
souffrances et de sa mort cruelle, qui Le font parler de cette façon, si
bien adaptée à notre pauvre nature, si nécessaire même pour que nos
cœurs soient touchés : "N'y aura-t-il personne qui ait pitié de moi et
qui veuille compatir et prendre part à ma douleur dans le pitoyable état
où les pécheurs me mettent surtout à présent".
5. Conclusion
Que
les prêtres et les religieux, que tous les apôtres du Divin Cœur se
rappellent donc la signification profonde et la merveilleuse efficacité
de cet exercice.
Les
plus grandes grâces que je recevais de sa bonté, dit la Sainte, étaient
dans la Sainte Communion et la nuit, surtout celle du jeudi au
vendredi, que je recevais des faveurs inexplicables". Qu'ils n'oublient
pas les promesses du Sacré Cœur en faveur de ses apôtres : "Il me semble
qu'Il m'a fait voir que plusieurs noms y étaient écrits (dans son
Cœur), à cause du désir qu'ils ont de le faire honorer ; et que, pour
cela, Il ne permettra jamais qu'ils en soient effacés".
Qu'ils
soient donc nombreux, les apôtres et les âmes qui, sanctifiés par cet
amour, puissent s'écrier en union avec la grande Confidente du Sacré
Cœur :
"O
Cœur très libéral, soyez tout notre trésor et notre seule suffisance
!... Hélas ! ne souffrez pas que je sois privée de Vous aimer
éternellement. Je languis du désir d'être unie à Vous, de Vous posséder
et de m'abîmer dans Vous, pour ne plus vivre que de Vous qui êtes ma
demeure pour toujours... Que je ne vive que de Vous et pour Vous. Soyez
donc ma vie, mon amour et mon tout. Amen".
Source
: Livre "Heure Sainte Vingt méthodes distinctes pour la veille de tous
les premiers vendredis et pour les principales fêtes de l'année" par le
R. P. Matéo Crawley- Boevey des Sacrés-Cœurs (Picpus)
Et
en même temps, ce divin Cœur s‘étant ouvert, il en sortit une flamme si
ardente que je pensai en être consumée ; car j’en fus toute pénétrée,
et ne pouvais plus la soutenir, lorsque je lui demandai d’avoir pitié de
ma faiblesse.
<<
Je serai ta force, me dit-il ; ne crains rien, mais sois attentive à ma
voix et à ce que je te demande pour te disposer à l’accomplissement de
mes desseins.
Premièrement,
tu me recevras dans le Saint Sacrement autant que l’obéissance te le
voudra permettre, quelques mortifications et humiliations qui t’en
doivent arriver, lesquelles tu dois recevoir comme des gages de mon
amour. « Tu communieras, de plus, tous les premiers vendredis de chaque
mois ; «
Et toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette
mortelle tristesse que j’ai a bien voulu sentir au jardin des Olives ;
laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une
espèce d’agonie plus rude à sup porter
que la mort. Pour m'accompagner dans cette humble prière que je
présentai alors à mon Père, parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras
entre onze heures et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec
moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère en
demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque
façon l’amertume que je sentais de l’abandon de mes apôtres, qui
m’obligea à leur reprocher qu’ils n’avaient pu veiller une heure avec
moi ; et pendant cette heure, tu feras ce que je t’enseignerai.
Source : Livre "Album-guide des saints pèlerinages de Paray-le-Monial et de Verosvres" par François Cucherat
L'Heure sainte est un exercice de dévotion.
Histoire
En
1674, Jésus apparut à Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) qui était
en adoration. Ce n’était pas la première fois que le Christ se
manifestait à cette dernière en lui montrant son cœur.
Lors
de cette apparition, Jésus lui demanda de pratiquer l’Heure Sainte de
réparation, toutes les nuits du jeudi au vendredi, de onze heures à
minuit. À cette heure-ci, Jésus la ferait participer à la tristesse
éprouvée au Gethsémani.
La
diffusion de cette pratique de piété dans le monde catholique resta
étroitement liée à la ferveur que rencontra le Culte du Sacré-Cœur de
Jésus au XVIIIème et XIXe siècle. L’Heure Sainte se base sur trois
éléments principaux transmis par Marguerite Marie : la prière
réparatrice, l’union avec Jésus souffrant au Gethsémani, les gestes
d’humiliation.
Les
Papes ont favorisé la pratique de l'Heure sainte et ils ont promu la
Confrérie de l’Heure Sainte au rang d’archiconfrérie, en y associant des
indulgences.
En
mai 1930, on célébra à Paray-le-Monial les cent ans de la pratique de
l’Heure Sainte. Invitée par l’Archiconfrérie de l’Heure Sainte, toute la
communauté catholique se réunit pour célébrer l’Heure Sainte.
Le
Custode Aurelio Marotta décida que cette pratique de piété devait être
célébrée au Gethsémani, durant la nuit, à l’endroit même où Jésus
réalisa son Heure Sainte. Trois ans plus tard, le 6 avril 1933, le jeudi
précédent la Semaine sainte, face au Rocher de l’Agonie à l’intérieur
de la basilique de l'Agonie, le Custode Nazareno Jacopozzi institua
canoniquement la Confrérie de l’Heure Sainte, affiliée à la confrérie
mère, celle créée à Paray Le Monial.
La
Confrérie attira immédiatement de nombreux membres (en l’espace d’un
an, elle atteignit les 21 500 inscrits qui, au bout de trois ans,
devinrent 92 482). Les personnes appartenant à cette confrérie étaient
appelées à pratiquer l’Heure Sainte durant l’après-midi ou pendant la
nuit de chaque jeudi à l’issue de laquelle les chrétiens recevaient
l’indulgence plénière.
La pratique de l'Heure Sainte à Gethsémani
Aujourd’hui,
la pratique de l’Heure Sainte face au Rocher de l’Agonie se perpétue
institutionnellement tous les jeudis du mois, à 16 h 00. Par ailleurs,
tous les pèlerins qui en font la demande, peuvent célébrer l’Heure
Sainte au Gethsémani lors de leur pèlerinage en Terre Sainte.
Tous
les ans, pour la veillée du Jeudi Saint, la communauté franciscaine se
réunit à la communauté chrétienne locale ainsi qu’à tous les fidèles
provenant de Jérusalem pour célébrer la Pâques, pour « veiller et
prier » pendant une heure aux côtés de Jésus.
Les
passages de l’Évangile sont lus en arabe, hébreu, allemand, anglais,
français, espagnol, italien et dans de nombreuses autres langues, à
l’endroit où Jésus, avant d’être capturé, transpira du sang et s’en
remit à la volonté du Père ainsi qu’à son destin de souffrance et
d’humiliation.
La célébration rappelle les trois moments clés de la Passion racontés par les Évangiles :
- la pré-annonciation du reniement de Pierre (Mc 14,26-31 ; Lu 22,31-37) ;
- l’agonie du Christ et sa prière dans le Jardin des Oliviers (Mt 26, 36-46 ; Mc 14,32-42 ; Lu 22, 39-46) ;
- l’arrestation de Jésus par les gardes (Mt 26,47-56 ; Mc 14,43-52 ; Lu 22,47-54).
Au
début de l’Heure Sainte, le Custode recouvre de pétales de roses rouges
la pierre restée intacte et exposée face à l’autel ; puis, les fidèles
s’agenouillent afin de l’embrasser. Les pétales rappellent les gouttes
de sang transpirées par le Seigneur lors de cette nuit. La lecture des
extraits de l’évangile est accompagnée de psaumes et prières. Les trois
grands moments sont espacés par des moments de silence et de prière
personnelle. À la fin de la célébration, tous les fidèles se
prosternent, touchent et embrassent les rochers vénérés avant de partir
en procession, le long de la vallée du Cédron, avec les flambeaux
éclairés, vers l’Église Saint-Pierre en Gallicante, l’endroit où se
trouvait la maison du grand-prêtre Caïphe et là où Jésus fut transporté
pour passer la nuit en prison.
Signification de l'Heure sainte
Il
s’agit d’un exercice de dévotion d'une heure, par lequel, grâce à
l’oraison silencieuse et les prières à haute voix, le priant s'associe
aux tristesses éprouvées par Jésus à Gethsémani.
L’Heure
Sainte est différente de l’adoration du Saint-Sacrement, car elle
s'attache au mystère de Gethsémani, et non à l'Eucharistie. L’Heure
Sainte se différencie aussi de l’adoration, car elle privilégie la
supplication et les demandes d’intercession adressées à Dieu le Père en
vue d'obtenir la conversion et le salut des pécheurs.
Cette
dévotion n'a pas lieu nécessairement dans un édifice religieux, ainsi
Marguerite-Marie Alacoque pratiquait l'Heure sainte dans sa cellule.
Source :
Inspirée par le Christ, Marguerite-Marie établit la pratique de l'Heure Sainte,
qui pour elle consistait à prier, étendue par terre, le visage contre
le sol depuis onze heures du soir jusqu'à minuit le premier jeudi de
chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu'avait supportée
le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses Apôtres, puis à recevoir le lendemain la Communion.
Source :
En savoir plus :
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