Sœur Marguerite-Marie Alacoque
Marguerite Alacoque, en religion sœur Marguerite-Marie, née le 22 juillet 1647 à Verosvres, petit village de Bourgogne et morte le 17 octobre 1690 à Paray-le-Monial, est une religieuse de l’ordre de la Visitation, mystique et inspiratrice du culte du Sacré-Cœur de Jésus et reconnue sainte par l'Église catholique.
Elle est béatifiée en 1864, puis canonisée en 1920, et sa fête est le 16 octobre.
Biographie
Vision de Marguerite-Marie, par Armand Cambon Cathédrale de Montauban
Enfance
Marguerite Alacoque est la cinquième enfant de Claude Alacoque et Philiberte Lamyn, qui jouissaient d’une bonne position sociale.
Dès sa première enfance, Marguerite fit preuve d’une dévotion particulière envers le Saint-Sacrement et elle préférait le silence et la prière aux jeux des enfants.
À cinq ans, lors d’un séjour chez sa marraine, dont la fille était religieuse, elle entendit parler des vœux religieux, et fit, à l’insu de tous, sa première consécration à la messe où elle prononçait ces mots :
« Ô mon Dieu, je vous consacre ma pureté et vous fais vœu de perpétuelle chasteté ».
Après sa première communion, à l’âge de neuf ans, elle pratique en secret des mortifications sévères de son corps, avant que la paralysie ne la cloue au lit pendant quatre ans.
À la fin de cette période, ayant fait le vœu à la Vierge de se consacrer à la vie religieuse, elle se serait retrouvée guérie sur-le-champ.
Par reconnaissance, elle ajouta, le jour de sa confirmation, le prénom Marie à son nom de baptême.
Blason de la famille Alacoque, notamment Chrysostome Alacoque, frère aîné de sainte Marguerite-Marie
Par Wikimandia — Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de :, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45848001
Blason de la famille Lamyn, famille maternelle de sainte Marguerite-Marie
Par Tv boy — Travail personnel, Armorial de Bourgogne, d'Hozier, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=80917692
Adolescence
Devenue orpheline de père, elle fut recueillie avec sa mère chez des parents qui les tourmentaient, leur ôtant tout contrôle de leurs biens et de leurs actes.
Marguerite-Marie trouva son réconfort dans la prière, et c'est alors qu'elle aurait eu ses premières visions de Jésus Christ.
Il lui apparaissait d'habitude sur la croix ou lors de l'épisode de l'Ecce Homo et elle ne s’en étonnait pas, pensant que d'autres recevaient aussi ces visions.
Quand elle eut dix-sept ans, sa famille put récupérer son bien et sa mère lui confia son désir de l’établir dans le monde.
Alors, bien que régulièrement meurtrie par les pénitences qu’elle s’imposait, elle commença à participer aux activités mondaines.
Une nuit, alors qu’elle était revenue d’un bal, elle aurait eu une vision du Christ pendant une flagellation : il lui reprochait son infidélité après qu’il lui avait donné tant de preuves d'amour.
Pendant le reste de sa vie, Marguerite-Marie pleura deux « fautes » qu’elle avait commises en ce temps-là : avoir porté quelques ornements et mis un masque au carnaval pour faire plaisir à ses frères.
Entrée en religion
Elle visita plusieurs couvents, et en entrant dans celui de la Visitation de Paray-le-Monial, une voix intérieure lui dit : « C’est ici que je te veux ».
Le 25 mai 1671, à l'âge de 24 ans, elle entra au monastère et, en novembre 1672, elle prononça ses vœux perpétuels.
De santé fragile, elle n'en continuait pas moins ses flagellations, ainsi que les macérations les plus extrêmes, voire les plus répugnantes, qu'elle mentionne elle-même dans ses Mémoires.
Les apparitions
Église Saint-Nicolas de L'Hôpital (Moselle) : vitrail de sainte Marguerite-Marie Alacoque et Jésus
Église Saint-Brice à Hombourg (Belgique) : vitrail de sainte Marguerite-Marie Alacoque et Jésus
Peu après son entrée au monastère, elle reçoit, d'après son propre témoignage, plusieurs apparitions privées du Christ.
La plus célèbre de ces apparitions est celle de juin 1675 : Jésus lui aurait alors montré son cœur en disant :
« Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, [...] jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour, et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes... ».
Une autre fois, il lui aurait dit : « Mon divin Cœur est [...] passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier ».
Dès lors, Marguerite-Marie a pensé avoir été investie de la mission d'établir une dévotion particulière envers le Sacré-Cœur.
Selon elle, Il lui confie une autre mission : le 17 juin 1689, il demande au roi de France Louis XIV la "consécration de la France à son Sacré-Cœur et sa représentation sur les étendards du royaume".
Tout comme la demande de consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie, cette demande est restée lettre morte.
Certains auteurs (notamment l'abbé Émile Bougaud dans son Histoire de la Bienheureuse Marguerite-Marie, Poussielgue, 1874, ou le Chanoine Crépin, dans un article du Bulletin de l'Œuvre du Sacré-Cœur de Montmartre, Octobre 1915) ont observé que c'est exactement 100 ans plus tard, le 17 juin 1789, que le Tiers état se proclame Assemblée nationale, créant ainsi la rupture avec la France de Clovis.
À l'inverse, le cardinal Billot, dans Le Figaro du 4 mai 1918, tout en rappelant l'excellence de la dévotion au Sacré-Cœur, fait part de ses doutes sur l'authenticité de cette demande particulière adressée à Louis XIV et surtout expose les obstacles théologiques et pratiques qu'elle impliquerait selon lui.
Et pourtant la Vierge Marie fera une référence explicite lors de l'apparition d'août 1917 à ce refus par la France de consécration au Sacré Cœur de Jésus .
La vénération du Sacré-Cœur
Peinture de la bienheureuse Marie du Divin Cœur et de sainte Marguerite-Marie Alacoque, les deux en adoration du Sacré-Cœur de Jésus
Par Corrado Mezzana, 1922 — Travail personnel (Bremond), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7123684
Ces manifestations lui valurent d'être mal considérée par le reste des membres de la communauté, qui la traitaient de « visionnaire », au point que sa supérieure lui intima l'ordre de se plier à la vie commune.
Cependant, son obéissance, son humilité et sa charité envers ceux qui la persécutaient finirent enfin par l’emporter et sa mission vint à être reconnue par ceux-là même qui lui avaient montré la plus forte opposition.
Avec l’aide du père Claude La Colombière, son « vrai et parfait ami », Marguerite-Marie fera connaître le message que Jésus lui aurait adressé.
C’est le début du culte du Sacré-Cœur.
Marguerite-Marie établit la pratique de l'Heure Sainte, qui pour elle consiste à prier, étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir jusqu'à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu'avait supportée le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses Apôtres (Gethsémani), puis à recevoir le lendemain la Communion.
Selon elle, le Christ lui aurait confié désirer que soit célébrée une fête en l'honneur de son Cœur le vendredi qui suit l'octave de la fête de son Corps ; et il aurait appelé la religieuse « disciple bien-aimée du Cœur Sacré » et héritière de tous Ses trésors.
La pratique de la dévotion des neuf premiers vendredis du mois tient son origine de la "grande promesse de Jésus à sainte Marguerite Marie Alacoque" :
« Je te promets dans l’excessive miséricorde de mon Cœur, que son amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis du mois, neuf mois consécutifs, la grâce de la pénitence finale, ne mourant point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, mon divin Cœur se rendant leur asile assuré à ce dernier moment. »
À une époque où la communion sacramentelle des fidèles était très rare, la pratique des neuf premiers vendredis du mois contribua d’une manière significative à la reprise de la pratique plus fréquente des sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie.
La dévotion des premiers vendredis du mois, sont censés apporter les fruits spirituels relatifs aux 12 promesses suivantes de Jésus-Christ :
1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires à leur état.
2. Je mettrai la paix dans leur famille.
3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
5. Je répandrai d'abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l'océan infini de la miséricorde.
7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
8. Les âmes ferventes s'élèveront à une grande perfection.
9. Je bénirai moi-même les maisons où l'image de mon Sacré-Cœur sera exposée et honorée.
10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, où il ne sera jamais effacé.
12. Je te promets, dans l'excès de la miséricorde de mon Cœur, que son
amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers
vendredis du mois, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale,
qu'ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir leurs
Sacrements, et que mon divin Cœur se rendra leur asile assuré à cette
dernière heure.
Par l'insertion intégrale de cette promesse dans la Bulle de canonisation de Sainte Marguerite-Marie, en date du 13 mai 1920, le pape Benoît XV a encouragé la pratique des communions réparatrices des neuf premiers vendredis du mois, en l'honneur du Sacré-Cœur.
Châsse de Marguerite-Marie Alacoque dans la chapelle de la Visitation de Paray-le-Monial
Par Majella1851 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=115457747
Au cours de sa dernière maladie, elle refuse tout soulagement, ne cessant de répéter « Ce que j’ai dans le Ciel et ce que je désire sur la terre, c’est toi seul, ô mon Dieu » et elle meurt en prononçant le nom de Jésus.
Le procès en canonisation
L'ouverture de l'enquête diocésaine en vue d'une béatification a lieu le 15 octobre 1714.
La discussion au sujet de la mission et les vertus de Marguerite Marie se poursuit pendant des années.
On soumet à l’examen la totalité de ses actions, de ses révélations, de ses maximes spirituelles et de son enseignement concernant la dévotion au Sacré Cœur, qu’elle avait exposé et dont elle était l'apôtre.
Finalement la Sacrée Congrégation des Rites émet un vote favorable.
Le 30 mars 1824, Léon XII la proclame Vénérable.
Le 19 août 1864, à la suite de la reconnaissance par l'Eglise de trois miracles, le bref de béatification est signé sous le pontificat de Pie IX.
La cérémonie de béatification a lieu le 18 septembre 1864 à Rome.
Elle est canonisée par Benoît XV le 13 mai 1920.
Ses restes reposent dans la chapelle de la visitation à Paray-le-Monial et de nombreuses et remarquables grâces auraient été obtenues par les pèlerins qui y viennent du monde entier.
En 1925, l'église Santa Margherita Maria Alacoque dans le quartier de l'Esquilin à Rome près de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem lui est dédiée.
Médaille de la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque du 13 mai 1862
Avers
Par Selvejp — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15390569
Revers
Par Selvejp — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15390570
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite-Marie_Alacoque
Le Sacré-Cœur de Jésus |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire