Sainte Philomène
Sa vie
Sœur Marie-Louise était en oraison pour obtenir que sainte Philomène daignât lui faire connaître les détails de sa vie et de son glorieux trépas. Sainte Philomène lui apparut alors et lui fit ce récit :
"Je suis la fille d'un prince qui gouvernait un petit État de la Grèce. Ma mère était aussi de sang royal. Comme ils étaient sans enfants et tous deux encore idolâtres, pour en obtenir, ils offraient continuellement des prières et des sacrifices à leurs faux dieux. Un docteur romain, nommé Publius, qui est maintenant un saint au Paradis bien qu'il n'ait pas subi le martyre, vivait dans un palais au service de mon père. Il professait le christianisme. Voyant l'affliction de mes parents, ému par leur aveuglement et sous l'impulsion de l'Esprit Saint, il leur parla de notre foi et les assura que leurs prières seraient entendues s'ils embrassaient la religion chrétienne. La grâce qui accompagnait ses paroles toucha leur cœur et éclaira leur esprit. Finalement, après mûre réflexion, ils reçurent le sacrement de baptême.
La grâce dont ces paroles étaient accompagnées éclaira leur entendement, triompha de leur volonté ; et, s'étant faits chrétiens, ils eurent le bonheur si désiré dont Publius avait promis que leur conversion serait le gage.
Je naquis le 10 janvier. Le jour de mon baptême, on m'appela "Filumena" ou fille de lumière (filla luminis), puisque ce jour-là je naissais à la lumière de la foi.
La tendresse que me portaient mon père et ma mère était si grande qu'ils voulaient toujours m'avoir auprès d'eux. Ce fut la raison pour laquelle ils m'emmenèrent à Rome, dans un voyage que mon père se vit contraint de faire à l'occasion d'une guerre injuste dont il se voyait menacé par l'orgueilleux Dioclétien. J'avais alors 13 ans.
Arrivés dans la capitale du monde, nous nous rendîmes tous le trois au palais de l'empereur, qui nous admit à son audience. Aussitôt que Dioclétien m'eut aperçue, ses regards s'attachèrent sur moi, et il parut ainsi préoccupé pendant tout le temps que mit mon père à lui développer avec chaleur ce qui pouvait servir à sa défense.
Dès qu'il eut cessé de parler, l'empereur lui répondit qu'il n'eût plus à s'inquiéter, mais que, bannissant désormais toute crainte, il ne songeât plus qu'à vivre heureux. "Je mettrai, ajouta-t-il, à votre disposition, toutes les forces de l'empire, et en retour, je ne vous demande qu'une chose : c'est la main de votre fille".
Mon père, ébloui par un bonheur auquel il était bien loin de s'attendre, accéda sur le champ bien volontiers à la proposition de l'empereur, et quand nous fûmes rentrés dans notre demeure, ils firent ma mère et lui, tout ce qu'ils purent pour me faire condescendre à la volonté de Dioclétien et à la leur.
"Quoi donc ! leur dis-je, voulez-vous que, pour l'amour d'un homme, je manque à la promesse que j'ai faite à Jésus-Christ, il y a deux ans ? Ma virginité lui appartient, je ne saurais en disposer."
- "Mais, me répondait mon père, vous étiez alors trop enfant pour contracter un tel engagement" ; et il joignait les plus terribles menaces à l'ordre qu'il me donnait d'accepter la main de Dioclétien. La grâce de mon Dieu me rendit invincible et mon père, n'ayant pu faire agréer à ce prince les raisons qu'il lui alléguait pour se dégager de la parole donnée, se vit obligé, par son ordre à me conduire devant lui.
Mais auparavant, j'eus à soutenir de la part de mon père un nouvel assaut de fureur et de tendresse. Ma mère, de concert avec lui, s'efforça de vaincre ma résolution. Caresses, menaces, tout fut employé pour me séduire. Enfin, je les vis, l'un et l'autre tomber à mes genoux, et me dire, les larmes aux yeux : "Chère fille, aie pitié de ton père, de ta mère, de ta patrie, de nos sujets !
- Non, non ! leur répondis-je, Dieu et la virginité que le lui ai vouée, avant tout, avant ma patrie ! Mon royaume, c'est le Ciel !"
Ces paroles les plongèrent dans le désespoir, et ils me conduisirent à l'empereur. Celui-ci fit également tout ce qui était en son pouvoir pour me gagner ; mais ses promesses, ses séductions et ses menaces furent inutiles. Il entra alors dans un violent accès de colère, et, poussé par le démon, il me fit jeter dans une prison de son palais, où bientôt je me vis couverte de chaînes. Croyant que la douleur et la honte affaibliraient le courage que m'inspirait mon divin Epoux, il venait me voir tous les jours ; et alors, après m'avoir fait détacher, pour que je prisse le peu de pain et d'eau qu'on me donnait pour toute nourriture, il recommençait ses attaques. Les défaites qu'il éprouvait toujours étaient pour moi le prélude de nouveaux supplices ; mais la prière me soutenait ; je ne cessais de me recommander à mon Jésus et à sa très pure Mère.
Ma captivité durait depuis 37 jours quand, au milieu d'une lumière céleste, je vis Marie tenant son divin Fils entre ses bras "Ma fille, me dit-elle, encore trois jours de prison et après ces trois jours, tu sortiras de cet état pénible". Une si heureuse nouvelle me fit battre le cœur de joie ; mais comme la Reine des Anges avait ajouté que j'en sortirais pour soutenir, dans d'affreux tourments un combat plus terrible encore que les précédents, je passai subitement de la joie aux plus cruelles angoisses ; je crus qu'elles allaient me faire mourir. "Courage donc ma fille, me dit alors Marie, ignores-tu l'amour de prédilection que j'ai pour toi ? Le nom que tu reçus au baptême en est le gage, par la ressemblance qu'il a avec celui de mon Fils et avec le mien. Tu t'appelles Lumena, comme ton époux s'appelle Lumière, Etoile, Soleil ; comme je suis appelée, moi aussi, belle Aurore, Lune, dans la plénitude de son éclat. Ne crains pas, je t'aiderai. Maintenant la nature, dont la faiblesse t'humilie, revendique ses droits ; au moment du combat, la grâce te prêtera sa force, et ton ange qui fut aussi le mien, Gabriel, dont le nom exprime la force, viendra à ton secours ; je te recommanderai spécialement à ses soins comme ma fille bien-aimée entre toutes". Ces paroles de la Reine des Vierges me rendirent le courage et la vision disparut, en laissant ma prison remplie d'un parfum tout céleste.
Ce qui m'avait été annoncé ne tarda point à se réaliser. Dioclétien, désespérant de me fléchir, prit la résolution de me faire tourmenter publiquement. Le premier supplice auquel il me condamna fut celui de la flagellation. "Puisqu'elle n'a pas honte, disait-il, de préférer à un empereur tel que moi, un malfaiteur condamné par sa nation à une mort infâme, elle mérite que ma justice la traite comme il fut traité".
Il ordonna donc que l'on me dépouillât de mes vêtements, que l'on me liât à une colonne et en présence d'un grand nombre de gentilshommes de sa cour, il me fit battre avec tant de violence que mon corps tout sanglant n'offrait plus qu'une plaie. Le tyran s'étant aperçu que j'allais tomber en défaillance et mourir, me fit aussitôt éloigner de ses yeux et traîner de nouveau en prison, où il croyait que j'y rendrais le dernier soupir. Mais il fut trompé dans son attente, comme je le fus dans le doux espoir que j'avais d'aller bientôt rejoindre mon Époux. Car deux anges, resplendissants de lumière, m'apparurent et, versant un baume salutaire sur mes plaies me rendirent plus vigoureuse que je ne l'étais avant le tourment.
Le lendemain matin, l'empereur en fut informé ; il me fit venir en sa présence, me considéra avec étonnement, puis chercha à me persuader que j'étais redevable de ma guérison à Jupiter qu'il adorait : "Il vous veut absolument, disait-il, Impératrice de Rome", et, joignant à ces paroles séduisantes les promesses les plus honorables et les plus flatteuses, il s'efforçait de consommer l'œuvre d'enfer qu'il avait commencée. Mais le divin Esprit, auquel j'étais redevable de ma constance, me remplit alors de tant de lumières, qu'à toutes les preuves que je donnais de la solidité de notre foi, ni Dioclétien, ni aucun de ses courtisans ne trouvèrent rien à répondre. L'Empereur entra de nouveau en fureur, et commanda que l'on m'ensevelit, une ancre au cou, dans les eaux du Tibre. L'ordre s'exécuta, mais Dieu permit qu'il ne pût réussir ; car, au moment où l'on me précipitait dans le fleuve, deux anges vinrent à mon secours, et après avoir coupé la corde qui m'attachait à l'ancre, tandis que celle-ci tombait au fond de la rivière où elle est restée jusqu'à présent, ils me transportèrent doucement, à la vue d'un peuple immense, sur les bords du fleuve. Ce prodige opéra d'heureux effets sur un grand nombre de spectateurs, qui se convertirent à la foi. Mais Dioclétien, l'attribuant à quelque prestige magique, me fit traîner à travers les rues de Rome ; ensuite il ordonna que l'on décochât contre moi une grêle de traits. J'en était toute hérissée ; mon sang coulait de toutes parts ; épuisée, mourante, il commanda qu'on me reportât dans mon cachot. Le Ciel m'y honora d'une nouvelle grâce.
J'entrai dans un doux sommeil et je me trouvai à mon réveil, parfaitement guérie. Dioclétien l'apprit : "Eh bien ! s'écria-t-il dans un accès de rage, qu'on la perce une seconde fois de dards aigus et qu'elle meure dans ce supplice !". On s'empressa de lui obéir.
Les archers bandèrent leurs arcs et rassemblèrent toutes leurs forces ; mais les flèches se refusèrent à les seconder.
L'Empereur était présent ; il écumait de rage à ce spectacle ; il m'appelait magicienne, et croyant que l'action du feu pourrait détruire l'enchantement, il ordonna que les dards fussent rougis dans une fournaise et dirigés ensuite une seconde fois contre moi. Ils le furent en effet, mais ces dards après avoir traversé une partie de l'espace qu'ils devraient parcourir, prenaient tout à coup la direction contraire et venaient frapper ceux qui les avaient lancés. Si des archers en moururent, plusieurs d'entre eux renoncèrent au paganisme, et le peuple se mit à rendre un témoignage public à la puissance de Dieu qui m'avait protégée. Ces murmures et ces acclamations firent craindre au tyran quelqu'accident plus fâcheux encore et il se hâta de terminer mes jours en ordonnant qu'on me tranchât la tête. Ainsi mon âme s'envola vers son céleste Époux qui, avec la couronne de la virginité et la palme du martyre, me donna un rang élevé parmi les élus qu'il fait jouir de sa divine présence.
Le jour si heureux pour moi de mon entrée dans la gloire, fut un vendredi ; et l'heure de ma mort la la troisième de l'après-midi, c'est-à-dire la même qui vit expirer mon adorable maître".
Source : Livre "Fille de la Lumière Sainte Philomène Vierge et Martyre par la Comtesse de Chabannes" Collection Prière et Dévotion.
La découverte du tombeau
Le 24 mai 1802, alors qu’on recherchait des tombes de martyrs romains dans les Catacombes de Priscilla, on découvrit un tombeau. On l’ouvrit le 25 mai.
Trois dalles en terre cuite avaient été placées devant le tombeau. Elles comportaient des inscriptions peintes en rouge dans l'ordre suivant : LUMENA - PAXTE - CUM FI.
Par ailleurs sur ces trois dalles, étaient également peints en rouge plusieurs emblèmes : une ancre (symbole d'espérance et de martyre), une palme (symbole du triomphe des martyrs), deux flèches, orientées vers le haut et le bas, ainsi qu'une lance et un lys (symbole de pureté).
Le tombeau ouvert, on découvrit des restes humains ainsi qu'une ampoule de verre contenant du sang desséché. Les médecins présents constatèrent que le crâne avait été fracturé et que les restes étaient ceux d'une jeune fille âgée entre 12 et 15 ans. En raison des emblèmes et de la fiole de sang on crut qu’il pouvait s’agir de la tombe d'un martyr.
Le 10 août 1805, les reliques furent transférées à l'église de Mugnano del Cardinale, dans le diocèse de Nola (près de Naples) et conservées sous un des autels.
Le 4 août 1827 Léon XII fit présent à l'église des trois dalles en argile, avec l'inscription que l'on peut voir dans l'église encore aujourd'hui.
En se fondant sur des révélations privées faites à une religieuse de Naples et sur une explication possible des emblèmes peints sur les blocs à côté de l'inscription, Francisco Di Lucia, l'humble chanoine de l'église de Mugnano, qui avait rapporté les reliques de Rome, composa le récit du martyre supposé de sainte Philomène.
À la suite de merveilleuses faveurs (guérisons, miracles de toute sorte) obtenues après des prières devant les reliques de la sainte à Mugnano, sa dévotion se diffusa rapidement et le pape Grégoire XVI, lui-même témoin de la guérison miraculeuse de Pauline Jaricot, mais après avoir prudemment fait mener des enquêtes sur la question, finit par autoriser le culte de la sainte in honorem s. Philumenae virginis et martyris.
Initialement fixée au 10 août la fête de Sainte Philomène fut déplacée au 11 août sous Léon XIII.
En 1961, l'Église supprime la fête de Philomène des calendriers liturgiques. Car d'elle on ne sait finalement pas grand-chose avec certitude, à commencer par l'ordre des trois dalles devant son tombeau qui a jeté une certaine suspicion. La première dalle aurait dû être placée en dernier de manière à donner : "Pax tecum Filumena" (La paix soit avec toi, Philomène). Philomène a-t-elle été enterrée à la hâte, comme certains le soutiennent, ou bien les dalles ne correspondent tout simplement pas avec le corps enterré, comme d'autres le prétendent ?
Mais c'est surtout le nom de "Philomène", qui a posé problème : on retrouva quelques temps plus tard une autre plaque qui donnait "filomena theou", "aimée de Dieu". Philomène n'apparaissait plus comme un nom propre mais seulement un qualificatif.
Saint Pie X, pape, disait d'elle le 6 juin 1907 : « Ah ! Sainte Philomène ! Je suis bien attristé par ce que l’on écrit à son sujet. Est-ce possible de voir de telles choses ? Comment ne voient-ils pas que le grand argument en faveur du culte de sainte Philomène, c’est le Curé d’Ars ? Par elle, en son nom, au moyen de son intercession, il a obtenu d’innombrables grâces, de continuels prodiges. Sa dévotion envers elle était bien connue de tous, il la recommandait sans cesse. On lut ce nom Filumena sur sa tombe. Que ce soit son propre nom ou qu’elle en portât un autre [...] peu importe. Il reste, il est acquis que l’âme qui informait ces restes sacrés était une âme pure et sainte que l’Église a déclarée l’âme d’une vierge martyre. Cette âme a été si aimée de Dieu, si agréable à l’Esprit-Saint, qu’elle a obtenu les grâces les plus merveilleuses pour ceux qui eurent recours à son intercession… ».
En tout état de cause, Philomène est le nom que l'Église continue de donner à la jeune fille dont les restes sont vénérés à Mugnano. Et malgré sa disparition du calendrier liturgique, sainte Philomène reste une sainte officielle de l'Église catholique.
Elle est la sainte patronne du Rosaire Vivant et des enfants de Marie.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Philom%C3%A8n
En savoir plus : http://maranatha.mmic.net/Statut.htm
Les miracles
– Une veuve supplia Philomène, pendant une messe, de guérir son enfant infirme. Au moment de la consécration, on vit l'enfant sauter sur ses jambes et courir jusqu'à l'urne qui contenait les reliques de Ste Philomène pour la remercier.
– Une maman affligée trempa son doigt dans l'huile de la lampe qui brûlait devant la sainte et l'appliqua sur les yeux de son enfant aveugle ; instantanément l'enfant recouvra la vue. De très nombreux autres aveugles recouvrèrent la vue à Mugnano, près des reliques de Ste Philomène.
– De nombreuses femmes ayant des difficultés pour mettre au monde leurs enfants furent immédiatement soulagées après avoir invoqué sainte Philomène.
Philomène veut qu'on remplisse les engagements qu'on a pris envers elle, et qu'on tienne ses promesses, sinon, elle se fâche.
La guérison de Pauline Jaricot
Le voyage vers Mugnano
Pauline Jaricot, issue d'une famille très fortunée, avait été à l'origine de l'Œuvre de La propagation de la Foi et la fondatrice du Rosaire Vivant. Elle avait joué également un rôle important dans l'établissement de l'association de la Sainte Enfance.
En 1834, Pauline a 35 ans, elle est malade du cœur. C'est alors qu'elle décida d'aller à Mugnano. C'était une pure folie car elle était bien incapable de supporter un tel voyage. Pauline raconte :
– Totalement épuisée par la douleur, je me disais en moi-même : "J'ai survécu au choc terrible et à l'excitation du bombardement et je suis toujours en vie, alors que bien des semaines et des mois ont passé. Il y a sûrement en cela un secret dessein de la Providence divine... Je réussis à obtenir du médecin qu'il me dise que mon état était si désespéré que ce que je pouvais faire n'avait plus d'importance. Cette déclaration calma mes scrupules... j'ai entendu le médecin murmurer sans savoir que j'étais éveillée: "Laissez-la tranquille, laissez-la partir, elle n'ira pas bien loin."
Le voyage fut terrible, et à chaque instant on croyait que Pauline allait mourir. Lorsque les hommes qui accompagnaient Pauline eurent atteint le sommet du mont Cenis, il s'arrêtèrent pour contempler le paysage. C'est à ce moment qu'apparut soudain un bel enfant qui s'approcha de Pauline, lui sourit gentiment et lui offrit une rose blanche. Personne ne savait d'où venait cet enfant, les guides ne l'avaient jamais vu auparavant. Puis l'enfant disparut aussi soudainement qu'il était venu... Or dans ces régions enneigées, les roses ne poussaient pas.
Pauline Jaricot et le pape Grégoire XVI
Le
voyage reprit. Pauline était presque inconsciente quand elle arriva à
Rome, et c'est le pape Grégoire XVI lui-même qui se déplaça pour aller
voir "sa chère fille", chez les religieusess du Sacré-Cœur, à
la Trinité des Monts, où elle était logée. Le pape loua le courage de
Pauline et la bénit : il pensait ne plus la revoir.
Mais Pauline ne mourut pas encore. Elle arriva à Mugnano la veille de la fête de Sainte Philomène. Les habitants de Mugnano prièrent avec force leur sainte chérie, à la manière italienne, en criant et en frappant l'urne qui contenait les reliques : "Tu nous entends, Philomène ! Si tu ne réponds pas immédiatement à notre prière, nous ne t'invoquerons plus; tout sera fini entre nous." Philomène entendit et guérit Pauline.
La guérison de Pauline Jaricot
Nous sommes le 10 août 1835. Pauline était installée près de l'urne de sainte Philomène. Après avoir reçu la sainte Communion, elle ressentit dans tout son corps des douleurs si violentes qu'elle s'évanouit. Croyant que Pauline était morte la foule se mit à hurler, mais bientôt Pauline Jaricot reprit conscience ; sa joie était telle qu'elle se crut arrivée au paradis, mais ce n'était pas encore l'heure : elle était simplement guérie la petite Philomène avait accompli un nouveau miracle. Pauline resta quelque temps à Mugnano, puis quand il fallut partir, elle emporta avec elle une grande relique de sainte Philomène. Sur la route qui l'emmenait à Rome, les foules manifestaient leur joie et leur enthousiasme. À Rome elle fut reçue par le pape Grégoire XVI qui lui demanda de rester à Rome pendant un an, afin qu'une enquête approfondie puisse être menée sur ce miracle dont elle était la bénéficiaire. Puis Pauline rentra en France, à Fourvière.
Le 30 janvier 1837, le pape Grégoire XVI autorisait le culte de sainte Philomène.
Philomène et le saint Curé d'Ars
Jean-Marie Vianney avait rencontré plusieurs fois Mademoiselle Pauline Jaricot. Après sa guérison spectaculaire, et son retour en France, Pauline donna un morceau de la grande relique qu'elle avait rapportée de Rome au Curé d'Ars en disant :
– Monsieur le Curé, ayez grande confiance en cette Sainte ; elle vous obtiendra tout ce que vous lui demanderez.
Désormais Jean-Marie Vianney et la petite Philomène, Vierge martyre, ne se quitteront plus. Il lui parlait constamment, et elle faisait tout ce qu'il voulait. Quelque faveur qu'on lui demandât en son nom, elle l'accordait. Le curé d'Ars se sentait parfois mal à l'aise devant tant de miracles que les gens lui attribuaient à lui. Mais la petite sainte continuait ses miracles ; elle voulut même en faire un pour le saint curé.
C'était en 1843. À force de se priver de tout, de nourriture et de feu, le saint homme avait gagné une fluxion de poitrine. Il était très mal ; on lui administra les derniers sacrements, et l'on attendait la fin. Tout à coup, pendant la célébration d'une messe dite pour lui en l'honneur de Sainte Philomène, il s'endormit doucement, et se réveilla peu de temps après absolument guéri. Durant ce sommeil mystérieux, on l'entendit murmurer plusieurs fois le nom de sa protectrice. On a dit que Philomène lui serait apparu. Un tableau placé dans la belle chapelle de la Sainte, à Ars, perpétue le souvenir de cette miraculeuse guérison.
Dès lors s'établit entre le saint curé et sa protectrice une familiarité encore plus grande, une sorte de présence réelle.
Beaucoup de curés de paroisses de France voulurent imiter Jean-Marie Vianney. On peut vraiment affirmer que sans quitter son village, Jean-Marie Vianney a couvert la France de sanctuaires en l'honneur de sainte Philomène. En 1859, l'année de sa mort, il avait mis la France aux pieds de sa sainte et douce amie.
Philomène et les papes
Depuis le 9 août 1805, jour de l'arrivée des reliques de Philomène à Mugnano, les miracles s'étaient multipliés.
Ces nombreux miracles suscitèrent, naturellement, de tels sarcasmes et critiques que l'Église incita les tribunaux ecclésiastiques à une très grande vigilance.
Cependant, même les papes s'autorisaient à rendre à Philomène les hommages les plus élogieux.
Ainsi, Léon XII admirait les desseins de Dieu qui donnait tant de pouvoirs à une petite martyre si longtemps ignorée, et accordait que des autels et des chapelles lui fussent dédiés.
Le 10 août 1823, la statue de sainte Philomène se mit à suinter une huile parfumée. En août 1833, Philomène se révélait à Sœur Marie-Louise de Jésus, une religieuse tertiaire dominicaine pour lui raconter sa vie. Ce récit reçut l'imprimatur le 21 décembre 1833. Pauline Jaricot fut guérie le 10 août 1835 et le pape Grégoire XVI autorisa le culte de sainte Philomène le 30 janvier 1837; il établit sa fête et son office propre, et la déclara : "la plus grande thaumaturge du XIXe siècle. Il devait bientôt lui donner le titre de "Patronne du Rosaire Vivant".
Le pape Pie IX avait été miraculeusement guéri par sainte Philomène quand il était Archevêque de Spolète. Devenu le pape Pie IX et chassé de Rome par la Révolution de 1848 il vint célébrer personnellement la messe à Mugnano le 7 novembre 1849. Il pria pour demander à sainte Philomène d'intercéder auprès de Dieu pour que la liberté du siège apostolique fut respectée. Cinq mois plus tard, il pouvait rentrer à Rome. Il déclara sainte Philomène "Patronne secondaire du Royaume de Naples", et confirma le 31 janvier 1855, l'Office propre et la Messe de sainte Philomène. Il nomma Philomène "Patronne des Enfants de Marie".
Le pape Léon XIII, avant de devenir pape, fit deux pèlerinages à Mugnano. Il accorda, le 24 septembre 1889, le titre et le privilège d'Archiconfrérie à l'Œuvre de sainte Philomène, pour la France.
Le pape Pie X fut tout aussi dévoué à la petite sainte, et il en parlait souvent.
Source : http://nouvl.evangelisation.free.fr/sainte_philomene.htm
En savoir plus : http://www.sainte-philomene.info/fnord.htm
Les fêtes de la sainte :
- 10 janvier : Anniversaire de la Sainte
- Dimanche après le 10 janvier: Patronage de la Sainte
- 25 mai: Célébration de la découverte des saints restes de la Sainte
- 10 août: Célébration de la Translation des saints restes et du Martyre de la Sainte
- 11 août: Fête liturgique en honneur de la Sainte
- 13 août: Célébration du nom de Sainte Philomène
- Deuxième dimanche d’août: Festivités solennelles en honneur de la Sainte. Les visiteurs peuvent recevoir l’indulgence plénière s’ils confessent leurs péchés, reçoivent la sainte Communion et disent une prière aux intentions du Saint-Père (au moins un Notre Père)
Source :
http://maranatha.mmic.net/Faits-et-Dates.html
Le Couronnement de sainte Philomène
par Jules Jolivet, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Montauban
Par Didier Descouens — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51342848
Philomène est le nom d'une sainte, vierge et martyre de l'Église catholique, qui a fait l'objet d'un culte de 1805 à 1961, culte qui provient des restes trouvés en 1802 dans la catacombe de Priscille, à Rome. Une inscription « Filumena » (transcrite en Philomène) fut prise pour le nom de la personne enterrée là.
Les restes sont apportés à Mugnano del Cardinale en Campanie en 1805 et font l'objet d'une vénération importante. Plusieurs miracles leur sont attribués, comme la guérison de Pauline Jaricot en 1835, qui reçut une large publicité. Saint Jean-Marie Vianney attribue à son intercession des guérisons miraculeuses, que d'autres attribuent à son intervention à lui.
En 1833, une religieuse napolitaine assure qu'elle a eu une vision lui révélant que sainte Philomène était une princesse grecque martyrisée à l'âge de 13 ans, sous Dioclétien.
De 1837 à 1861, une fête liturgique est célébrée en son honneur en certains endroits, mais elle n'est pas incluse dans le calendrier catholique universel. Dans l'édition typique 1920 du Missel romain on en introduit une mention (sous la date de 11 août) dans la section Missæ pro aliquibus locis (messes en certains endroits), avec l'indication qu'on célèbre la messe commune des vierges martyres, sans textes propres à la sainte.
Le 14 février 1961, le Saint-Siège ordonne que le nom de sainte Philomène soit retiré de tous les calendriers liturgiques. Par conséquent, le Missel romain de 1962 ne la mentionne pas. Autrefois, elle était fêtée le 10 août, 11 août ou 14 novembre selon les régions.
Néanmoins, ses reliques à Mugnano del Cardinale font encore l'objet de pèlerinages de nombreux pays ; il existe une archiconfrérie en son honneur, et elle fait l'objet de dévotion en différents endroits dans le monde. En France, le nom de la sainte est attaché à plusieurs établissements privés catholiques (sous contrat) : le collège Sainte-Philomène de Couëron, l'école Sainte-Philomène de Saint-Omer-de-Blain ou l'Institution Sainte Philomène de Haguenau (Alsace).
Histoire
Le 24 mai 1802, alors qu’on recherchait des tombes de martyrs romains dans les catacombes de Priscille, on découvrit un tombeau. On l’ouvrit le 25 mai.
Sépulcre du sanctuaire de Sainte Philomène à Mugnano del Cardinale, Italie
Par Jos-D.B1990 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=86610256
Trois dalles en terre cuite avaient été placées devant le tombeau. Elles comportaient des inscriptions peintes en rouge dans l'ordre suivant : LUMENA - PAXTE - CUM FI. Par ailleurs sur ces trois dalles, étaient également peints en rouge plusieurs emblèmes : une ancre (symbole d'espérance et de martyre), une palme (symbole du triomphe des martyrs), deux flèches, orientées vers le haut et le bas, ainsi qu'une lance et un lys (symbole de pureté).
Le tombeau ouvert, on découvrit des restes humains ainsi qu'une ampoule de verre contenant du sang desséché. Les médecins présents constatèrent que le crâne avait été fracturé et que les restes étaient ceux d'une jeune fille âgée entre 12 et 15 ans. En raison des emblèmes et de la fiole de sang on crut qu’il pouvait s’agir de la tombe d'un martyr.
Le 10 août 1805, les reliques furent transférées à l'église de Mugnano del Cardinale, dans le diocèse de Nola (près de Naples) et conservées sous un des autels. Le 4 août 1827 Léon XII fit présent à l'église des trois dalles en argile, avec l'inscription que l'on peut voir dans l'église encore aujourd'hui. En se fondant sur des révélations privées faites à une religieuse de Naples et sur une explication possible des emblèmes peints sur les blocs à côté de l'inscription, Francisco Di Lucia, l'humble chanoine de l'église de Mugnano, qui avait rapporté les reliques de Rome, composa le récit du martyre supposé de sainte Philomène.
À la suite de merveilleuses faveurs (guérisons, miracles de toute sorte) obtenues après des prières devant les reliques de la sainte à Mugnano, sa dévotion se diffusa rapidement et le pape Grégoire XVI, lui-même témoin de la guérison miraculeuse de Pauline Jaricot, mais après avoir prudemment fait mener des enquêtes sur la question, finit par autoriser le culte de la sainte in honorem s. Philumenæ virginis et martyris. Initialement fixée au 10 août la fête de sainte Philomène fut déplacée au 11 août sous Léon XIII.
En 1961, l'Église supprime la fête de Philomène des calendriers liturgiques. En effet, on ne sait finalement pas grand-chose d'elle, à commencer par l'ordre des trois dalles devant son tombeau qui a jeté une certaine suspicion. La première dalle aurait dû être placée en dernier de manière à donner : « Pax tecum Filumena » (La paix soit avec toi, Philomène). Philomène a-t-elle été enterrée à la hâte, comme certains le soutiennent, ou bien les dalles ne correspondent tout simplement pas avec le corps enterré, comme d'autres le prétendent, et conclure au martyre dans de telles conditions serait impossible ?
Mais c'est surtout le nom de Philomène qui a posé problème : on retrouva quelque temps plus tard une autre plaque qui donnait filomena theou, « aimée de Dieu ». Philomène n'apparaissait plus comme un nom propre, mais seulement un qualificatif.
Statue de sainte Philomène à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois de Paris
Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=85475760
Saint Pie X, pape, disait d'elle le 6 juin 1907 : « Ah ! Sainte Philomène ! Je suis bien attristé par ce que l’on écrit à son sujet. Est-ce possible de voir de telles choses ? Comment ne voient-ils pas que le grand argument en faveur du culte de sainte Philomène, c’est le curé d’Ars ? Par elle, en son nom, au moyen de son intercession, il a obtenu d’innombrables grâces, de continuels prodiges. Sa dévotion envers elle était bien connue de tous, il la recommandait sans cesse. On lut ce nom Filumena sur sa tombe. Que ce soit son propre nom ou qu’elle en portât un autre […] peu importe. Il reste, il est acquis que l’âme qui informait ces restes sacrés était une âme pure et sainte que l’Église a déclarée l’âme d’une vierge martyre. Cette âme a été si aimée de Dieu, si agréable à l’Esprit-Saint, qu’elle a obtenu les grâces les plus merveilleuses pour ceux qui eurent recours à son intercession… ».
En tout état de cause, Philomène est le nom que l'Église catholique continue de donner à la jeune fille dont les restes sont vénérés à Mugnano.
Elle est la sainte patronne du Rosaire Vivant de Pauline Jaricot et des Enfants de Marie Immaculée.
Elle est aussi vénérée comme patronne des bateliers, et l'on trouve sa représentation avec l'ancre de son martyre à Clamecy (Statue, collégiale St-Martin), Roanne (Vitrail, église Ste-Anne), Montauban (Vitrail, cathédrale) et d'autres endroits où la batellerie a été ou reste importante.
Hagiographie
Gisant de sainte Philomène à la cathédrale d'Antibes
Martyre de l’empereur Dioclétien qui la désirait. Se refusant à lui, elle a d’abord été flagellée, puis jetée dans le Tibre attachée à une ancre. Sauvée par les anges, elle est rattrapée et criblée de flèches mais reste vivante. Elle meurt décapitée.
Gisants
Le sanctuaire de Mugnano del Cardinale en Italie n'est pas le seul lieu de vénération. Par exemple, il y a un gisant à la cathédrale Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception d'Antibes. Un autre se trouve à Lisbonne à l'église Notre-Dame de la Conception (en portugais : Nossa Senhora da Conceição Velha), ainsi qu'à l'église de Molve en Croatie, Notre-Dame de l'Assomption. À Poussan, dans l'hérault (34560, près de Sète),se trouve également un gisant de Sainte Philomène.
Controverse
Chapelle de sainte Philomène dans l'église Saint-Martin d'Harcigny
Par René Hourdry — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=93140882
L'existence de sainte Philomène en tant que martyre a été mise en doute à partir du début du XXe siècle. La publication par l'archéologue Oracio Marucchi de ses découvertes archéologiques fut le point de départ de la controverse, ce qui attrista saint Pie X. Mais l'idée fit son chemin : l'Encyclopédie catholique n'hésitait pas à écrire dans son édition de 1911 : « En se fondant sur de prétendues révélations faites à une religieuse de Naples et sur une explication fantaisiste et indéfendable des peintures allégoriques trouvées sur les blocs à côté de l'inscription, Di Lucia, un chanoine de l'église de Mugnano, composa dans le goût romantique un récit purement imaginaire du martyre supposé de sainte Philomène, qui n'est mentionné dans aucune source antique. » Peu à peu, l'idée que les restes de Mugnano n'étaient peut-être pas ceux d'une martyre remporta de plus en plus d'adhésion au sein même de l’Église catholique.
Jusqu'au pape Jean XXIII, le culte de la sainte continua, même s'il était de plus en plus sujet à caution.
En 1961, la sainte fut rayée du calendrier par la Sacrée Congrégation des rites. Cette instruction était une directive liturgique qui n'interdit en aucune manière la dévotion privée envers elle. Elle a conservé de nombreux fidèles. Des messes à sainte Philomène ont encore lieu en Belgique.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Philom%C3%A8ne_(sainte)
Sainte Philomène
(Berck, église Notre-dame des sables)
Sainte Philomène
(Port-Louis (Morbihan), église Notre-Dame de l'Assomption)
Sainte Philomène
- Neuvaine à Sainte Philomène |
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