Toul
Notre-Dame au pied d'argent
A
la cathédrale de Toul, est un autel consacré à
Notre-Dame-au-Pied-d'Argent, et près de cette ville un pèlerinage appelé
Notre-Dame-de-Gare-le-Cou, plus anciennement Notre-Dame-des-Misères.
Cet autel et ce pèlerinage se rattachent à des événements miraculeux que la tradition du pays a pieusement conservés.
Voici
ce que contiennent, au sujet de Notre-Dame-au-pied-d'argent, les
anciennes archives de la Cathédrale de Toul, d'où M. Pallas, chanoine de
cette église, a fait l'extrait suivant :
«
Sachent tous les fidèles, et qu'ils en gardent à jamais le souvenir,
que la statue de pierre de la bienheureuse Vierge Marie, dite au pied
d'argent, était déjà, du temps de l'évêque Roger, à l'entrée de cette
église, posée au-dessus d'un petit bénitier ; qu'aux fêtes solennelles
on faisait brûler une lampe devant elle ; que presque tous les jours les
fidèles lui offraient de petites bougies allumées, qu'ils posaient sur
un chandelier de fer, en mémoire de ce que cette image était apparue à
plusieurs personnes atteintes de diverses maladies, dont elles disaient
avoir été guéries.
Mais
la dévotion du peuple à l'égard de cette image, s'accrut bien plus
encore, au temps de l'évêque Conrad, à cause du miracle qu'elle opéra en
l'an 1284, de la manière suivante :
«
Tandis que Thomas, princier de l'Église de Verdun, venait surprendre la
ville de Toul, une femme pieuse, nommée Elwide, assistant aux matines
que les chanoines chantaient à minuit, et priant à genoux devant la
statue, pour son mari et sa fille qu'elle venait de perdre, fut avertie,
d'une manière qui lui sembla surnaturelle, que les ennemis allaient
entrer dans la ville.
D'un
autre côté, un avertissement semblable avait été donné à un nommé
Rambert, avec l'assurance qu'en preuve de la vérité, la statue
avancerait son pied droit.
La
chronique raconte que la statue exécuta en effet ce mouvement en
présence de plusieurs bourgeois faisant la patrouille, qui avaient été
avertis, et s'étaient empressés de se rendre à l'église.
Après ce témoignage qui leur parut sans réplique, lesdits bourgeois
convoquèrent bien vite les ouvriers de tous les métiers, et surtout les
bouchers, qui étaient les plus proches du lieu désigné.
Ainsi
l'ennemi, qui croyait surprendre, fut surpris lui-même ; le nombre des
tués dans l'intérieur fut de 59 ; près des fossés et hors des murs, on
trouva 52 cadavres, à savoir 45 blessés et 7 noyés.
Nous
devons ajouter que ni le Père Benoit, ni Dom Calmet ne mentionnent
cette légende merveilleuse, tout en rapportant le fait historique.
Ce
fut depuis lors que cette Vierge eut un pied chaussé d'un sabot
d'argent, et qu'elle fut appelée, pour cette raison,
Notre-Dame-du-pied-d'argent ou Notre-Dame-au-pied-d'argent.
La statue fut brisée, au commencement de la Révolution, par deux individus qui périrent misérablement.
Tous les samedis, le Chapitre allait chanter en musique les litanies de la Sainte Vierge devant cet autel.
La statue était descendue avec un grand cérémonial, tous les ans, pour la procession de l'Assomption, et dans les calamités publiques.
Quatre prêtres la descendaient de la niche, pour la procession de l'Assomption, et deux chanoines la portaient jusqu'à la porte de l'église ; hors de là elle était portée successivement,
1° par le gouverneur et par le maire de la ville ;
2° par le lieutenant de roi et par le premier échevin de l'hôtel-de-ville ;
3° par le major de place et le second échevin; puis par le président du bailliage et le troisième échevin (1).
(1) Il reste dans la cathédrale un monument assez curieux de cette ancienne chronique ; c'est un petit tableau , qui représente d'un côté la Vierge assise et avançant le pied, et de l'autre le massacre des ennemis près des remparts. Au bas de ce tableau on lit l'inscription suivante :
A l'honneur de Dieu et de la glorieuse Vierge Marie, et commémoration d'un miracle fait en son image, jadis ici parlé, de laquelle un de ses pieds fut fait d'argent en l'an mil deux cent quatre-vingt quatre, duquelle en la vigille saint Mathieu fut la cité de Toul délivrée de la surprince et entrée des ennemis et iceux repoussés par l'avertissement d'une femme priant devant icelle image Vierge sur l'heure de minuit et admonestée divinement de ce faire et pour thesmoignage et en signe de créance la dite image avança le pied dont luy est donné le nom de la Notre dame du pied d'argent.
Source : Livre "Mémoires de la Société d'archéologie lorraine et du Musée ..., Volume 1" par Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, Nancy
La statue fut brisée, au commencement de la Révolution, par deux individus qui périrent misérablement.
Tous les samedis, le Chapitre allait chanter en musique les litanies de la Sainte Vierge devant cet autel.
La statue était descendue avec un grand cérémonial, tous les ans, pour la procession de l'Assomption, et dans les calamités publiques.
Quatre prêtres la descendaient de la niche, pour la procession de l'Assomption, et deux chanoines la portaient jusqu'à la porte de l'église ; hors de là elle était portée successivement,
1° par le gouverneur et par le maire de la ville ;
2° par le lieutenant de roi et par le premier échevin de l'hôtel-de-ville ;
3° par le major de place et le second échevin; puis par le président du bailliage et le troisième échevin (1).
(1) Il reste dans la cathédrale un monument assez curieux de cette ancienne chronique ; c'est un petit tableau , qui représente d'un côté la Vierge assise et avançant le pied, et de l'autre le massacre des ennemis près des remparts. Au bas de ce tableau on lit l'inscription suivante :
A l'honneur de Dieu et de la glorieuse Vierge Marie, et commémoration d'un miracle fait en son image, jadis ici parlé, de laquelle un de ses pieds fut fait d'argent en l'an mil deux cent quatre-vingt quatre, duquelle en la vigille saint Mathieu fut la cité de Toul délivrée de la surprince et entrée des ennemis et iceux repoussés par l'avertissement d'une femme priant devant icelle image Vierge sur l'heure de minuit et admonestée divinement de ce faire et pour thesmoignage et en signe de créance la dite image avança le pied dont luy est donné le nom de la Notre dame du pied d'argent.
Source : Livre "Mémoires de la Société d'archéologie lorraine et du Musée ..., Volume 1" par Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, Nancy
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