La croix camarguaise
Réplique de 1930, de la première croix camarguaise de 1926, des Saintes-Maries-de-la-Mer
La croix camarguaise, ou croix de Camargue ou encore croix des gardians,
est un symbole de la Camargue créé de toutes pièces en 1926 pour
représenter la « nation camarguaise » de gardians et de pêcheurs.
Elle incarne les trois vertus théologales de la chrétienté : la foi (avec ses tridents de gardians en croix chrétienne), l'espérance (avec son ancre des pécheurs), et la charité (avec son cœur des saintes Maries).
Histoire
Création
Le marquis-écrivain-manadier Folco de Baroncelli (1869-1943)
La croix camarguaise est conçue en 1926 par l'artiste peintre-illustrateur Hermann-Paul (1864-1940), à la demande de son ami le marquis-écrivain-manadier Folco de Baroncelli (1869-1943) considéré comme « l'initiateur et le fédérateur » d'une identité Camargue.
Après avoir fondé l'association Nacioun gardiano en 1904, afin de « maintenir et de glorifier le costume, les us et les traditions du pays d'Arles, de la Camargue et des pays taurins », il s'inspire de l'ancre de marine pour représenter avec cette croix la « nation camarguaise » de gardians et de pêcheurs.
Le poète Joseph d'Arbaud et son trident de gardian
Église Notre-Dame-de-la-Mer des Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue
Elle
est fabriquée en fer forgé par Joseph Barbanson, forgeron des
Saintes-Maries-de-la-Mer, dans son atelier de la Place de la Révolution
(l'actuelle place du Grenier à Sel).
C'est lui qui suggère à son créateur d'y rajouter les trois tridents des gardians pour symboliser encore mieux la Camargue.
Parvis de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde de Marseille, face à la méditerranée
Inauguration
Elle
est inaugurée par le Comité des amis du Marquis de Baroncelli le 7
juillet 1926, sur un terre-plein à côté de la recette postale (face à
l'actuel bâtiment du « Grand Large »).
Lors de cette fête, de nombreuses personnalités et le marquis de Baroncelli et ses amis sont présents : le poète Joseph d'Arbaud, Rul d’Elly, Maguy Hugo (petite-fille de Victor Hugo), Madame de la Garanderie, Fanfonne Guillierme, la famille des éditeurs Aubanel, Pauline Ménard-Dorian et son mari le peintre Hermann-Paul.
Diffusion
La
croix est transférée une dizaine d'années plus tard au Pont du Mort (ou
du Maure), à l'entrée ouest du village, route d'Aigues-Mortes.
Après avoir été légèrement déplacée, elle s'y trouve encore aujourd'hui en gardienne du village.
La croix originelle ayant été dérobée, c'est une copie qui est actuellement visible.
En juillet 2016, la croix de Camargue fête ses 90 ans.
Elle a conquis toute la Camargue provençale et gardoise. Elle s'est étendue à toute la Provence, à Marseille (basilique Notre-Dame-de-la-Garde, église Saint-Pierre-ès-Liens de l'Estaque, esplanade de la Bonne Mère), à Toulon, à Istres, et en Avignon dans le Vaucluse... Le jumelage de Radolfzell avec Istres explique sa présence en Allemagne.
Symbolisme
La
croix camarguaise symbolise la « Nation camarguaise » (ou « Nation
gardiane ») en associant les symboles des gardians, des pêcheurs et des
saintes Maries de la Camargue.
Avec ses éléments de symbolique chrétienne primitive, elle incarne les trois vertus fondamentales chrétiennes :
- la foi, symbolisée par ses trois (trinité) tridents de gardians en croix chrétienne,
- l'espérance, symbolisée par l'ancre de marine ou l'ancre (symbole) des pêcheurs,
- la charité, symbolisée par le cœur (symbole) des saintes Maries, les trois disciples féminines du Christ, Marie Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé, venues, selon la tradition chrétienne, s'établir en Camargue.
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