Andiran le Frechou
Le Père Jean-Marie
La "vocation" d'un homme n'est pas reconnue là où il passe.
Roger
K., d'ascendance polonaise, né le 22 avril 1945 dans la région de
Cambrai, à Villers-Outreaux, est accueilli au noviciat de l'abbaye
d'Ourscamp (Oise), le 22 février 1968.
Jugé
inapte à la vie monastique, il est envoyé en 1969 au séminaire de
Montmagny (Val d'Oise) pour discerner si sa vocation peut se réaliser
dans le clergé séculier.
Jugé inapte le 20 mars 1970, il tente en vain de revenir à Ourscamp.
Il fonde une communauté laïque avec un ami.
Il
trouve un travail à la RATP et y rencontre Michel F., d'ascendance
espagnole ; il l'entraîne dans le Lot-et-Garonne pour fonder avec lui
une communauté dans le diocèse d'Agen où il est accueilli par Mgr Johan, à l'heure où la réforme conciliaire encourage les communautés laïques.
Les deux amis se font ordonner prêtre et évêque, mais de manière illégitime.
En
juin 1974, ils se sont fait ordonner prêtres, puis évêques, par des
évêques illégitimes (par « Mgr » Laborie, puis par « Mgr » Enos, puis
par Mgr Ngo Dinh Thuc, pseudo-évêque de Palmar de Troya).
Des liturgies fastueuses et de prétendues apparitions et stigmates attirent des foules.
Le
14 et 15 août 1977, les deux « évêques » organisent avec une propagande
efficace un pèlerinage populaire au cours duquel ils ont « une apparition de la Vierge
» qui sera suivie d'autres, avec messages célestes. Roger K. qui se
fait donner alors le nom de « père Jean-Marie » se pense favorisé
d'apparitions depuis le 11 février 1971, et les apparitions se
produisent désormais le 14 de chaque mois dans un bois situé entre les
deux villages du Fréchou et d'Andiran qui sera baptisé le « bois de
Notre- Dame ». Ses messages annoncent des inondations, des sécheresses,
et des maladies en chaîne. « Jésus pleure sur l'Église, sur la France et
sur le monde. »
Le
père Jean-Marie est honoré des soi-disant stigmates de la Passion du
Christ. Son visage devient comme celui du Christ « couronné d'épines ».
Le 14 août 1977 on l'a « vu en extase ». Le 26 juillet 1979, la Vierge
lui a passé au doigt l'anneau d'un mariage mystique. Il est favorisé de
bilocation, à Pâques 1983, à treize heures, puis de lévitation. Les
fidèles affluent pour la prière comme pour les travaux gratuits. Le
Fréchou érige une imprimerie, encourage les visites aux malades et les «
bonnes œuvres ». Viennent ensuite des « religieuses » et des
« séminaristes », des prêtres sont ordonnés (de manière illégitime là
encore.
Un procès ecclésial puis un procès civil les condamnent.
En 1990, le nonce apostolique est soucieux que les catholiques soient ainsi trompés : la Vierge
ne peut pas faire en sorte que le corps de l'Église soit divisé par des
ordinations illégitimes. Il suggéra à l'abbé Laurentin de faire la
lumière dans la presse. Il le fit aussitôt.
Les dérives sectaires sont aussi mises à la lumière et le 10 mai 1991, la cour d'appel d'Agen prononce la déchéance temporaire des droits civiques des deux fondateurs.
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