Biarritz
L'église russe
ou église Saint-Alexandre-Nevsky-et-de-la-Protection-de-la-Mère-de-Dieu
L'église russe ou église Saint-Alexandre-Nevsky-et-de-la-Protection-de-la-Mère-de-Dieu est
une église orthodoxe russe située avenue de l'Impératrice, sur la
commune de Biarritz, dans le département français
des Pyrénées-Atlantiques.
Histoire
La
décision de construire une église orthodoxe pour la communauté des
Russes qui avaient l'habitude de passer leur villégiature à Biarritz a
été prise en 1879.
Les cérémonies liturgiques avaient lieu jusque là dans un salon de
la villa Eugénie, l'ancien palais d'agrément de l'impératrice Eugénie.
Les
membres de la famille impériale russe y assistaient, dont l'impératrice
Maria Feodorovna, épouse d'Alexandre III qui aimait séjourner sur
la Côte basque.
Un
comité se crée finalement en 1889, lorsque la villa Eugénie est
transformée en hôtel et l'architecte pétersbourgeois Nikolaï
Nikonov (1849-1918) propose un projet.
La première pierre est bénite le 1er (13) octobre 1890 et l'église est
promptement construite : elle est consacrée le 13 (25) septembre 1892 en
présence de l'ambassadeur de Russie en France, le Baron de
Mohrenheim et duduc de Leuchtenberg, cousin de l'Empereur.
Elle est desservie au début par le clergé de l'église russe de Pau.
Depuis
la Révolution d'Octobre, l'église est rattachée à l'Archevêché des
Églises orthodoxes russes en Europe occidentale (Exarchat russe), dans
l'obédience duPatriarcat de Constantinople depuis 1931.
Lorsque le prêtre desservant la paroisse a voulu la placer sous la
juridiction du Patriarcat de Moscou en décembre 2004, la communauté,
soutenue par le diocèse, a fait appel aux tribunaux, qui ont confirmé
son appartenance à l'Archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe
occidentale (décision du 12 décembre 2005 du TGI de Bayonne, confirmée
le 12 février 2006 par la Cour d'appel de Pau).
Le site officiel : http://nevski.chez.com/
L'église :
Comme
toutes les églises (tradition remontant aux premiers siècles), elle est
orientée vers l'Orient. Le plan obéit au schéma byzantin traditionnel
avec ses trois parties en forme de croix grecque surmontée d'une coupole
:
-
L'entrée ou narthex sur le palier : cette partie située à l'ouest,
était en principe réservée aux catéchumènes, c'est-à-dire aux non
baptisés qui n'assistaient qu'à la première partie de l'office, la
liturgie des fidèles avec l'eucharistie était réservée à ceux qui
avaient reçu la baptême.
-
La nef (partie centrale sous la coupole) : elle représente le monde
corporel, le monde humain où se réunissent les fidèles ; ici pas de
bancs ni sièges, les quelques chaises sont destinées aux personnes âgées
ou malades : les orthodoxes se tiennent debout ou à genoux dans
l'église, comme le veut la tradition chrétienne des premiers siècles.
Au centre : un lutrin (pupitre) avec l'icône de la fête du jour.
-
Le sanctuaire : partie située à l'est, qui symbolise le monde
spirituel. Le sanctuaire est séparé de la nef par l'Iconostase qui
rappelle le voile du temple de Salomon : elle représente à la fois la
séparation et la transition de l'espace humain et de l'espace divin :
"Et le voile marquera pour vous la séparation entre le lieu saint et le
lieu très saint" (Ex.26, 33) ; dans ce "saint des saints" ne pénètrent
que le clergé et les officiants -ceci aussi rappelle les traditions du
temple de Jérusalem, de l'Ancien Testament.
-
L'iconostase réalisée dans du bois de chêne sculpté comporte au centre
les Portes Royales, elles symbolisent l'entrée du royaume de Dieu : y
sont donc représentées les icônes des annonciateurs de la venue de ce
royaume, soit : l'archange Gabriel et la Vierge Marie, et au-dessous les
quatre évangélistes.
Iconostase
A
droite des Portes royales le Christ Sauveur, à gauche La Mère de Dieu
avec l'Enfant. Les deux portes latérales, montrant les archanges Gabriel
(g) et Michel (dr), servent aux passages des officiants (prêtres,
diacres...). A côté de la porte de droite se trouve l'icône du saint
patron de l'église, ici saint Alexandre de la Néva, de l'autre côté
saint Nicolas, saint très vénéré dans l'orthodoxie.
Au-dessus
des Portes Royales est représentée la Cène, le dernier repas du Christ
pendant lequel il a instauré l'Eucharistie : c'est devant ces portes
ouvertes que les fidèles reçoivent la communion sous les deux espèces,
conformément à l'enseignement du Christ. Le texte au-dessus reprend les
paroles du Christ : "Que ta volonté soit faite".
Les
murs de l'église sont décorées de nombreuses icônes, par contre vous ne
trouverez aucune sculpture ou statue. Les icônes sont vénérées dans la
tradition orthodoxe où elles font partie intégrante de la liturgie et de
l'église.
Les
sujets sont ou bien des scènes bibliques ou bien des saints qui
constituent notre famille spirituelle. Elles ne visent pas la
représentation réaliste d'une scène, mais constituent "une fenêtre sur
le monde invisible" : par une expression picturale codifiée, elles
transmettent un contenu théologique qui nous touche à travers cette
représentation par l'image. L'écriture d'une icône, en plus du respect
du contenu et des techniques traditionnelles, exige du peintre une
discipline stricte d'ascèse et de prière...
Explication de quelques icônes de l'église de Biarritz
Icône de saint Alexandre de la Néva, patron de l'église (iconostase) :
Né
en 1220, mort en 1263. Prince de Novgorod au Grand Prince de Vladimir
qui remporta la victoire de la Néva contre les Suédois et chassa les
chevaliers teutoniques ; au prix d'une trève avec les hordes mongoles,
il sut défendre la foi orthodoxe contre le danger de l'implantation des
peuples hétérodoxes.
Icône de saint Nicolas (iconostase)
Né
à Patara au sud de l'Asie Mineure vers 280, mort le 6 décembre 341 ;
évêque de Myre, il représente l'archétype du bon pasteur, défenseur des
hommes contre l'injustice et les hérésies, il participa au premier
concile œcuménique en 325 ; de nombreux miracles lui sont attribués.
Saint très vénéré dans l'orthodoxie.
Icône de la Face du Christ non faite de main d'homme = Mandylion (devant le mur de gauche)
Icône
qui représente la face du Christ au centre d'un cercle ; il s'agit de
son empreinte laissée sur un linge avec lequel il venait d'essuyer la
sueur de son visage et qu'il aurait fait parvenir au roi d'Edesse Abgar V
pour le guérir de la lèpre. La tradition de cette icône remonte à
Hannan, peintre officiel du roi d'Edesse. Le linge portant l'empreinte,
fut longtemps conservé à Constantinople, où il disparut suite au saccage
de la ville par les croisés (quatrième croisade, 1204).
Icône de la Face du Christ
Icône de la présentation de la Mère de Dieu (devant l'iconostase à droite)
Elle
fait référence à l'apparition de la Vierge à Constantinople au Xe
siècle ; lors de cette apparition, après avoir prié en compagnie de
plusieurs saints, elle étendit son voile au-dessus du peuple rassemblé
dans l'église, lui accordant sa protection contre l'invasion des
peuplades slaves païennes. Cet évènement est commémoré en octobre (fête
paroissiale de l'église de Biarritz).
Protection de la Mère de Dieu
Icône des saints patrons fondateurs et donateurs de l'église (panneau de gauche)
L'icône
représente sainte Hélène par qui la croix du Christ a été retrouvée, au
centre l'archange Michel, puis sainte Elisabeth ; au deuxième plan
saint Hérodion de Patfas -un des 70 apôtres de la première heure,
décapité sous Néron ; patron du Père Hérodion, fondateur de cette
église- et saint Alexandre, premier évêque de Cappadoce et martyr, mort
en prison en 251.
Icône de la Vierge Hodigitria (à gauche du panneau de gauche)
D'après
la tradition, l'original de ce premier portrait de la Vierge aurait été
peint par l'apôtre Luc lui-même et béni par elle ; l'icône, très tôt
considérée comme miraculeuse, a été retrouvée au 5e siècle à Jérusalem
par l'Impératrice Eudoxie et transférée à Constantinople où elle fut
gardée au Monastère de Panaghia Hodigitria.
Source : Brochure destinée aux pèlerins
Merci à Alexandra pour toutes ces photos |
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