Charolles Couvent des Clarisses

Charolles
Couvent des Clarisses


Charolles : Couvent des Clarisses
Carte postale du couvent

A la mort de son mari, Mme Alacoque se trouva dans une position assez difficile. Quatre garçons dont l’aîné n’avait que quinze ans, et une fille de huit ans à élever, c’était une lourde et délicate charge pour une veuve.
Quand il fallut quitter la maison du juge du Terreau, cela fit soudainement bien du monde sans asile, à recevoir dans la maison dite de Lhautecour. De là, les murmures qui ne tardèrent pas à se manifester, les mauvaises humeurs que la pauvre veuve eut longtemps à subir, et dont Marguerite-Marie n’a pu s’empêcher de rendre compte elle-même.
Il paraît, en outre, que feu M.Alacoque était assez insouciant, et par suite négligeait ses affaires. J’en juge par ce long mémoire d’apothicaire, déjà mentionné, qui fut remis après sa mort et qui embrassait les comptes de dix années. On conçoit du reste qu’un homme aussi équitable, n’était pas plus exact à se faire payer qu’à payer les autres. Comme notaire, il laissait à sa mort de nombreuses rentrées de fonds à faire opérer dans tout le voisinage. La pauvre veuve voulut s’y employer elle-même. Les courses et les voyages que cette opération lui nécessitait l’empêchant de s’occuper assez de sa petite Marguerite, elle la mit en pension à Charolles.  "Je perdis mon père fort jeune ; et comme j’étais unique de fille, et que ma mère s’étant chargée de la tutelle de ses enfants qui étaient au nombre de cinq, demeurait très peu au logis, par ce moyen j’ai été élevée jusqu'à l’âge d’environ huit ans et demi sans autre éducation que des domestiques et villageois. On me mit dans une maison religieuste.... >>.
Nous avons vu effectivement qu’à Corcheval elle fut confiée aux soins de deux domestiques de confiance ; nous retrouverons plus loin les villageois à Lhautecour. C’est à Charolles et chez les religieuses de Sainte Claire, dites Urbanistes, que Marguerite fut envoyée en pension. L’édifice matériel de ce couvent subsiste encore, dans le quartier du château. Bénis soient ceux qui l’habitent aujourd’hui ! Mais combien il est regrettable qu’il n’y ait pas la, donnant sur la voie publique, un petit oratoire qui serait un honneur et une source de grâces pour la ville entière.
Marguerite-Marie y passa deux ans, sa neuvième et sa dixième année ; la première, pleine de ferveur ; la seconde, presque constamment malade ; après lesquelles il fallut la ramener à la maison dite de Lhautecour, où elle fut encore malade trois autres années. Avant de l’y suivre, recueillons tous les souvenirs qui restent de son séjour au couvent Charollais.
« On me mit, dit-elle, dans une maison religieuse, où on me fit communier que j’avais environ neuf ans. »
Après ce que nous avons vu au Terreau et à Corcheval, du goût exquis de cette enfant pour la sainte Eucharistie, et du culte angélique qu’elle savait lui rendre ; il est plus aisé de se demander que de concevoir et de dire quels ont dû être ses sentiments quand elle se vit admise, pour la première fois, à la sainte table ; quand elle put, en toute vérité, emprunter le langage de l'Écriture : « Non, ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus-Christ qui vit en moi.... : Il m’a fait participante de sa nature divine... Mon bien-aimé est à moi, et moi je suis à lui. »

Plus on s’élève vers le ciel, plus on s’éloigne de la terre. C’est là une loi de la nature ; c’en est une aussi dans l’ordre surnaturel. Plus on se rapproche de Dieu, plus on s’éloigne de l’homme et de tout ce qui est purement humain ; et les progrès de ce détachement de tout ce qui est mortel, deviennent la mesure de la perfection d’une âme dans ses élévations vers Dieu. Jugez donc de l’adhésion profonde, j’oserais presque dire absolue, de l’âme de Marguerite-Marie à Jésus-Christ, par l’effet. étrange que produisit sur elle sa première communion. Elle en rend compte en ces termes :
«On me fit communier que j’avais environ neuf ans ; et cette communion répandit tant d’amertume pour moi sur tous les petits plaisirs et divertissements, que je n’en pouvais plus goûter aucun, encore que je les recherchais avec empressement. Mais lors même que j’en voulais prendre avec mes compagnes, je sentais toujours quelque chose qui me tirait et m’appelait en quelque petit coin, et ne me donnait point de repos que je ne l’eusse suivi ; et puis il me faisait mettre en prière, mais presque toujours prosternée, les genoux nus, ou faisant des génuflexions. pourvu que je ne fusse pas vue ; mais ce m’était un étrange tourment et lorsque j’étais rencontrée. »
Voilà la part de Charolles dans la vie de la sainte du Charollais. Tout ce que Marguerite-Marie a pu recevoir d'instruction sérieuse, elle l’a reçu là. Elle y a fait sa première communion. Elle s‘y est élevée à la pratique des plus hautes et des plus solides vertus. Elle y a commencé la sanctification de sa vie douloureuse. On peut ajouter qu’elle y a conçu définitivement l’idée de sa vocation religieuse.
« J’avais, dit-elle, grande envie de faire tout ce que je voyais faire aux religieuses, les regardant toutes comme des saintes, pensant que, si j'étais religieuse, je le deviendrais comme elles. Cela m’en fit prendre une si grande envie, que je ne respirais que pour cela, quoique je ne les trouvasse pas assez retirées pour moi ; et, n’en connaissant point d’autres, je pensais qu'il fallait demeurer là.. Mais je tombai dans un état de maladie si pitoyable, que je fus environ quatre ans sans pouvoir marcher. Les os me perçaient la peau de tous côtés, ce qui fut la cause qu’on ne me laissa que deux ans dans ce couvent, et on ne put jamais trouver aucun remède à mes maux que de me  vouer à la sainte Vierge, lui promettant que si elle me guérissait, je serais un jour une de ses filles.
Pèlerin chrétien, vous avez entendu le récit des pénibles circonstances qui ont conduit à Charolles la petite Marguerite ; vous avez vu les grâces que Dieu lui a faites, les vertus qu’elle y a pratiquées.
Source : Livre "Album-guide des saints pèlerinages de Paray-le-Monial et de Verosvres" par François Cucherat
L'ancien couvent des clarisses abrite aujourd'hui l'office de tourisme.
Il fut jusqu'à la révolution un couvent des clarisses urbanistes, ordre fondé par Sainte Claire en 1212.
Sainte Marguerite-Marie Alacoque vécut quelques années dans ce couvent. Elle y fit sa première communion en 1656.


 Sainte Marguerite-Marie Alacoque
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 Sainte Marguerite-Marie Alacoque - Sainte Marguerite-Marie Alacoque

Verosvres : Maison natale de Marguerite-Marie Alacoque
Verosvres
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Charolles : Couvent des Clarisses
Charolles
- Couvent des religieuses de Sainte Claire
  - Claude La Colombière

Bienheureuse Maria Droste ou Marie du Divin Cœur de Jésus, sœur de la Charité du Bon Pasteur à Porto au Portugal († 1899)


ou Marie du Divin Cœur de Jésus

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