Île de Batz, Finistère
Yves Trémintin
Ses
exploits sont devenus légendaires. Anatole Le Braz raconte, dans le
Journal des débats politiques et littéraires comment, alors qu'il
séjournait en 1895 dans l'île d'Ouessant, il a entendu conter par un
pêcheur venu de l'Île de Batz les anecdotes suivantes le concernant :
« Sur la prière des Ouessantins, il conta lui-même, tel qu'il l'avait entendu. Il montra le Panayoti
entouré de barques ennemies, le pont envahi par les pirates. « Comment
nous débarrasser de cette racaille, lieutenant ? ». « En les faisant
sauter avec nous, Trémintin ». La soute aux poudres est ouverte,
l'enseigne Bisson y lance un brandon enflammé. « Adieu Trémintin ! ».
« Au revoir là-haut, lieutenant ! ». Un peu de fumée blanche, un fracas
formidable, et voilà tout le monde en l'air. Trémintin cependant a eu le
temps de faire le signe de la croix et de se recommander à Notre-Dame.
Et maintenant, en route pour le Paradis !.. Mais le paradis ne veut pas
encore de lui : après une tournée dans les nuages, il se retrouve au
fond de la mer. L'eau salée, çà le connait, il est chez lui; un bon coup
de jarret le ramène à la surface. Il s'ébroue, respire longuement, lève
les yeux vers le ciel nocturne, piqué d'étoiles, et là-bas, devant lui,
debout sur les vagues encore agitées par l'explosion, il voit se
dessiner une svelte image de femme qu'à son accoutrement il reconnaît
pour la Vierge de Roscoff. Elle sourit, incline la tête, semble lui
crier : « Courage, Trémintin ! Tu reverras ton pays de Bretagne, et la
flèche du Kreisker, et ta maison de l'Île de Batz ». L'apparition
s'évanouit, mais au même instant, il sent sa figure frôlée par un
cordage : c'est un bout de filin qui traîne à l'arrière d'une yole
turque, fuyant à force de rames ; il s'y cramponne des deux mains et se
fait remorquer jusqu'à terre. Il était sauvé. »
En savoir plus : http://locationiledebatz.fr/Textes/Tremintin/Tremintin.pdf
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