Kibeho
Notre-Dame de Kibeho
Le
28 Novembre 1981, une jeune étudiante du collège de Kibeho, Alphonsine
MUMUREKE, dit avoir vu une Dame d’une beauté incomparable qui s’est
présentée sous le vocable de «NYINA WA JAMBO», c’est-à-dire «Mère du Verbe». La voyante reconnaît la Vierge Marie.
L'apparition se répéta. La Vierge demandait à tous de se convertir, d'avoir la foi, et de prier.
Alphonsine
est née le 21 mars 1965 à Cyizihira, dans la paroisse de Zaza (diocèse
de Kibungo). Ses parents s’appelaient Thaddée GAKWAYA et Marie Immaculée
MUKARUSANA. Elle fut baptisée à l’âge de 12 ans, le 27 juillet1977.
Au moment des apparitions elle venait d’être admise au collège de Kibeho en octobre 1981, juste après ses études primaires.
On
prit Alphonsine pour une folle, pour une fille possédée par de mauvais
esprits ; ou bien encore pour une élève médiocre voulant jouer
simplement la comédie pour mieux se faire accepter dans une école tenue
par la Congrégation des Sœurs Benebikira.
Peu
de temps après, deux nouvelles voyantes présumées se manifestèrent au
sein du collège l’une après l’autre, et cela en lien étroit avec
Alphonsine. Il s’agit de Nathalie MUKAMAZIMPAKA, à partir du 12 janvier
1982.
Celle-ci
naquit en 1964 à Munini dans la paroisse de MUGANZA (district de
Nyaruguru). Son Père s’appelle Laurent NGANGO ; et sa mère, Gaudence
KABAZIGA. Elle reçut le baptême à l’âge de 4 ans, le 2 février 1968. Au
moment des apparitions, elle était inscrite à la 4ème année du collège.
Voyante de la Vierge Marie, Nathalie est connue surtout pour le message
de la souffrance expiatoire et de la prière incessante pour un monde qui
va très mal et risque de tomber dans un gouffre.
A
partir du 2 mars 1982, Marie Claire MUKANGANGO, condisciple de
Nathalie, se déclare à son tour comme voyante de la Vierge Marie. Ce cas
eut l’effet d’une bombe dans la communauté du collège, car jusque-la
Marie Claire se distinguait par son opposition farouche aux «prétendues»
apparitions dont parlait Alphonsine. Marie Claire naquit en 1961 à
Rusekera, dans la paroisse de Mushubi (District de Mushubi). Son père
s’appelait Baseka, et sa mère Véronique Nyiratunga ; elle reçut le
baptême à l’âge de 5 ans, le 12 août 1988. au moment des apparitions,
elle étudiait au collège de Kibeho, en 4ème année de la section Normale
primaire. Comme voyante, elle est connue surtout pour le message du
chapelet des 7 douleurs de la Vierge Marie, allant de pair avec un
urgent appel au repentir.
Un
mouvement d’adhésion commença à se développer assez rapidement à
l’intérieur comme à l’extérieur du collège de Kibeho. Déjà avant les
vacances de Noël 1981, un groupe d’élèves et de professeurs «convertis»
se montrait assidu à des réunions de prière avec Alphonsine, où l’on
récitait le chapelet scandé par des cantiques en l’honneur de la Sainte
Vierge.
On
parle d'apparitions de Jésus, à partir de juillet 1982, soit 7 mois
après le début de celles de la Vierge. Mais avec le temps, les présumés
voyants de Jésus connus des pèlerins de Kibeho ont fini par évoluer de
façon plutôt inquiétante.
Alphonsine
MUMUREKE dit avoir effectué avec la Vierge le 20 mars 1982 un «voyage
mystique» de plusieurs heures à travers des «lieux» qu’elle décrit dans
un langage symbolique qui fait penser à des réalités telles que l’enfer,
le purgatoire, et le ciel mais avec un vocabulaire tout différent de
celui du catéchisme. Nathalie Mukamazimpaka connut une expérience
similaire le 30 octobre 1982.
Le
temps fort d’apparitions significatives s’est terminé avec l’année
1983, au cours de laquelle la plupart des présumés voyants alors connus
du public quittèrent la scène l’un après l’autre en déclarant que pour
eux les apparitions seraient terminées. Sauf pour Alphonsine, dont la
raréfaction des apparitions était cependant devenue une évidence déjà
avant décembre 1982.
A
partir de l’année 1984, seules quelques voyantes dites «secondaires»,
venues tardivement sur la scène, avaient des apparitions publiques à des
dates stéréotypées et à des intervalles fort espacés.
Les apparitions de Kibeho pris fin officiellement le 28 novembre 1989,
date à laquelle Alphonsine a eu la dernière apparition de la Vierge en
public. Elle a précisé qu’elle n’en aurait plus même en privé.
Source : http://www.kibeho.org/fr/marie.phpKibeho : La déclaration du jugement définitif
Comment a été préparée la déclaration ?
Vingt ans déjà
Vingt
ans déjà vont s'écouler depuis que le dossier des apparitions de Kibeho
est à l'étude. En effet, ces phénomènes insolites ont commencé dans la
journée du 28 Novembre 1981, au collège de Kibeho. Leur durée dans le
temps a été remarquablement longue. Beaucoup de paroles ont été dites
par les voyants présumés, et bien des faits plus ou moins mystérieux se
sont passés au fil des années. Mais le phénomène de prolifération des
présumés voyants dans la région même de Kibeho comme à travers le pays
avait réellement de quoi dérouter l'opinion publique.
Deux commissions d'étude
Deux
commissions d'étude, celle des médecins et celle des théologiens,
furent créées assez tôt par l'évêque du lieu; elles étaient à pied
d'oeuvre depuis Avril 1982.
A
la date du 15 Août 1988, l'évêque du lieu jugea opportun d'approuver un
culte public en rapport avec les apparitions de Kibeho. Mais tout en
reconnaissant la légitimité d'un tel culte, il a laissé volontairement
en suspens au moins deux questions importantes, dont la solution était
pourtant capitale pour l'avenir :
- La Vierge Marie ou Jésus sont-ils apparus à Kibeho comme des voyants présumés le disent ?
-
Si oui, quel voyant ou voyante pourrait-on reconnaître, étant donné le
grand nombre de personnes qui, au fil des jours, ont commencé à
prétendre être favorisées de visions et de messages venus du ciel ?
L'état
d'avancement des travaux des commissions d'étude offre maintenant assez
d'éléments permettant à l'autorité ecclésiastique compétente de se
prononcer définitivement à ce sujet. C'est pourquoi Mgr Augustin MISAGO,
évêque de Gikongoro, qui représente cette autorité, vient de rendre
publique sa DÉCLARATION PORTANT JUGEMENT DÉFINITIF SUR LES APPARITIONS
DE KIBEHO (Rwanda).
Une déclaration officielle, dans la cathédrale
Cet
événement important dans l'histoire du diocèse de Gikongoro comme dans
la vie de l'Eglise au Rwanda eut lieu le 29 Juin 2001, en la solennité
des saints Apôtres Pierre et Paul, au cours d'une messe solennelle
concélébrée à la cathédrale de Gikongoro.
Tous
les évêques catholiques du Rwanda et le Nonce Apostolique à Kigali
étaient présents, entourés par de nombreux prêtres, religieux,
religieuses et fidèles laïcs venant des différentes paroisses et
communautés religieuses du diocèse de Gikongoro, mais aussi d'autres
diocèses du pays. Mgr Augustin MISAGO, qui présidait la messe, a lu
lui-même devant l'assemblée la Déclaration fort attendue, mais seulement
les passages les plus significatifs, par souci de brièveté. En effet,
ce texte de 23 pages sur format in quarto comprend trois parties ou
chapitres.
Le contenu de la déclaration
La première partie de la Déclaration
La
première partie (pages 1-10) consiste dans un bref exposé des faits, où
l'évêque fixe d'abord quelques repères historiques, pour présenter
ensuite les éléments du message, et enfin montrer en quel sens les
apparitions de Kibeho ont quand même porté des fruits, et de bons
fruits, malgré les temps troubles que le Rwanda et le reste des pays de
notre région des Grands Lacs ont connu durant cette décennie.
La deuxième partie de la Déclaration
Dans la deuxième partie du document (p. 11-19), qui en est le coeur, [...] l'évêque déclare notamment :
"
1°. Oui, la Vierge Marie est apparue à Kibeho dans la journée du 28
Novembre 1981 et au cours des mois qui ont suivi. Il y a plus de bonnes
raisons d'y croire que de le nier. A cet égard, seules les trois
voyantes du début méritent d'être retenues comme authentiques; il s'agit
de Alphonsine MUMUREKE, Nathalie MUKAMAZIMPAKA, et Marie Claire
MUKANGANGO. La Vierge s'est manifestée à elles sous le vocable de "Nyina
wa Jambo", c'est-à-dire "Mère du Verbe" : ce qui est synonyme de
"Umubyeyl w'Imana", c'est-à-dire "Mère de Dieu", comme elle l'a
expliqué.*
"
2°. Plusieurs motifs justifient le choix des trois voyantes maintenant
reconnues. Ces trois voyantes, dont le lien historique qui les unit
entre elles est bien établi, ont occupé seules la scène durant plusieurs
mois, au moins jusqu'en Juin 1982. De plus, ce sont elles qui ont fait
parler de Kibeho comme d'un lieu d'apparitions et de pèlerinages, et qui
ont fait courir des foules pour cela jusqu'à la fin de ces événements.
Mais par dessus tout, c'est Alphonsine, Nathalie et Marie Claire qui
répondent avec satisfaction aux critères établis par l'Eglise en matière
d'apparitions et de révélations privées.
Par
contre, l'évolution de présumés voyants postérieurs, surtout depuis la
fin de leurs apparitions, laisse apparaître des situations personnelles
bien précises et plus ou moins inquiétantes qui viennent renforcer des
réserves déjà existant à leur sujet et dissuader l'autorité de l'Eglise
de les proposer aux fidèles comme une référence.*
"
3°. Dans l'appréciation des faits et messages, seules les apparitions
publiques sont à prendre en considération. Sont publiques les
apparitions qui ont eu lieu en présence de plusieurs témoins, ce qui ne
veut pas dire nécessairement une foule. Le temps fort de ces apparitions
s'est terminé avec l'année 1983.*
"
4°. Les deux premières années d'apparitions à Kibeho (1982 et 1983)
constituent donc véritablement la période décisive pour quiconque
voudrait connaître ce qui s'est passé et se former un jugement
là-dessus.*
"
5°. Dans les cas des trois voyantes retenues, qui sont finalement à
l'origine de la célébrité de Kibeho, il n'y a rien qui a été dit ou fait
par elles pendant les apparitions qui soit contraire à la foi ou à la
morale chrétienne. Leur message rejoint avec satisfaction les Ecritures
Saintes et la Tradition vivante de l'Eglise...."
Les
présumées apparitions de Jésus signalées également à Kibeho à partir de
Juillet 1982 ne sont pas prises en considération dans cette Déclaration
pour diverses raisons, notamment le fait que les prétendus voyants de
Jésus bien connus des pèlerins de Kibeho ont fini par évoluer de façon
plutôt préoccupante.
En
revanche, au sujet des trois premières voyantes de la Vierge Marie,
"aucune objection décisive n'a été formulée contre les apparitions; les
arguments en faveur de leur caractère surnaturel paraissent très
sérieux, et le recul des années n'a fait que rendre ces arguments plus
impressionnants"*.
"La
reconnaissance ou la négation de l'authenticité d'une apparition n'est
point couverte par l'infaillibilité; elle repose plus sur des preuves de
probabilité que sur des arguments apodictiques"*.
"Une
apparition reconnue, qui renforce la vie de foi et de prière est
certainement une aide puissante pour les pasteurs d'âmes, mais le
message lié à cette apparition n'est pas une révélation nouvelle ; c'est
plutôt un rappel de l'enseignement ordinaire de l'Eglise, tombé dans
l'oubli"*.
La troisième partie de la Déclaration
La
troisième partie de la Déclaration (p.20-23) consiste dans un ensemble
de directives pastorales qui indiquent aux fidèles une ligne de conduite
à tenir dans ce domaine. Surtout en ce qui regarde l'exercice même du
culte marial public en rapport avec les apparitions de Kibeho maintenant
reconnues de façon officielle.
Le nom donné au sanctuaire marial de Kibeho est "Sanctuaire de Notre-Dame des Douleurs"*.
"Que
Kibeho devienne donc sans tarder un but de pèlerinages et de
rendez-vous pour les chercheurs de Dieu, qui y vont pour prier; un
haut-lieu de conversions, de réparation du péché du monde, et de
réconciliation; un point de ralliement pour "ceux qui étaient
dispersés", comme pour ceux qui sont épris des valeurs de compassion et
de fraternité sans frontières; un haut-lieu qui rappelle l'Evangile de
la Croix."*
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