La basilique Sainte-Marie-Majeure
La basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome est l'une des quatre basiliques majeures. Elle est la propriété du Vatican. C'est le plus grand monument et la plus ancienne église romaine consacrée à la Sainte Vierge.
Histoire
La
légende raconte que la nuit du 4 au 5 août 358, la Vierge apparut en
rêve au pape saint Libère, ainsi qu'à un riche romain nommé Jean. Elle
demanda d'ériger un sanctuaire à un lieu déterminé. Au matin, constatant
qu'il avait neigé en plein mois d'août, à l'endroit que la Vierge leur
avait indiqué, le pape ordonna de construire la basilique Liberiana de
"Santa Maria ad Nives" (« Sainte-Marie-aux-Neiges ») sur la surface
enneigée en haut de la colline Esquilin.
Le retable de Sassetta, Vierge et l'Enfant en majesté, avec quatre anges, saint Jean Baptiste, saint Pierre, saint François et saint Paul dite, La Madone des neiges,
v. 1432, exécuté pour la chapelle San Boniface de la Cathédrale de
Sienne, et conservé dans la Galerie Palatine de Florence, représente
dans sa prédelle la fondation de la Basilique au lendemain de cette
chute de neige.
Plus
sûrement, la construction démarre sous le règne de Sixte III pour
célébrer la fin du Concile d'Éphèse en 431. L'édifice a subi plusieurs
modifications au cours des siècles. La façade notamment date du XVIIIe siècle
et est l'œuvre de Ferdinando Fuga. Durant l’époque baroque sont
construites les deux coupoles, ainsi que les façades occidentale et
orientale.
Architecture
La
basilique Sainte-Marie-Majeure est un abrégé des grandes étapes de
l'art chrétien à Rome, avec son plan basilical aux nobles proportions de
style paléochrétien, ses mosaïques antiques (nef) et médiévales (abside
et façade), et ses imposantes chapelles polychromes de la
Contre-Réforme.
Sa façade initiale conserve des mosaïques de Filippo Rusuti, quelque peu dissimulées par la façade ajoutée au XVIIIe siècle,
avec sa loggia à trois arcades précédée d'un portique. Elle est
l'œuvre, comme le baldaquin soutenu par des colonnes de porphyre rouge,
de Ferdinando Fuga, au service de Benoît XIV. Cinq portes ouvrent sur la
façade, dont à gauche la porte dite Porte Sainte, similaire à celle de la basilique Saint-Pierre.
La
nef est encore bordée par des colonnes ioniques portant de superbes
architraves et entablements en marbre, très bien conservés, décorés
d'une frise en mosaïque à rinceaux sur fond d'or, datant du sanctuaire
paléochrétien du Ve siècle.
Dans la nef centrale au-dessus des entablements, sous la claire-voie,
36 panneaux en mosaïque figuratives à fond d'or datent également du Ve siècle
et racontent des épisodes bibliques. L'arc triomphal qui sépare la nef
du transept est de la même époque, il est entièrement couvert par un
cycle de mosaïques qui illustrent le rôle de Marie. Le pavement de
l'église quant à lui, de style cosmatesque, a été refait par les
marbriers Cosmati au XIIe siècle.
L'édifice est ensuite remanié à la Renaissance : une fenêtre sur deux
de la claire-voie dans la nef centrale est bouchée pour donner de la
place aux peintures, de même que la plupart des fenêtres des bas-côtés
lors de la construction progressive des chapelles latérales, ce qui a
fortement diminué la luminosité naturelle dans l'édifice, originellement
beaucoup plus éclairé. Le plafond à caisson en bois doré date également
de la Renaissance. Le maître-autel se retrouve sous le baldaquin et
abrite la relique de la Crèche, cinq morceaux de bois conservés dans une
urne d'argent exécutée au XIXe siècle par Luigi Valadier.
Au-dessus du maître-autel, la calotte de l'abside est revêtue d'une mosaïque de Jacopo Torriti de 1295 et célébrant le Couronnement de la Vierge : Jésus couronne sa mère, elle-même assise sur un trône, sous le regard d'anges et de saints.
De riches chapelles se succèdent de chaque côté de la nef :
- La Chapelle du baptistère réalisée en 1605 par Flaminio Ponzio, avec les fonts baptismaux en porphyre, créés au XIXe siècle par Luigi Valadier.
- La Chapelle Pauline, bâtie en 1611 par Flaminio Ponzio sous Paul V Borghèse, possède un plan identique à la Chapelle Sixtine, de l'autre côté de la nef. Surplombée par la première coupole peinte sans être divisée par des nervures (Ludivico Cardi, dit le Cigoli), la chapelle présente le retable de la Vierge à l'Enfant plus connu sous le nom de Salus populi romani et objet de vénération à travers les siècles.
- La Chapelle Sixtine, dans le bras droit du transept, est l'œuvre de Domenico Fontana. Le pape Sixte V y repose. La chapelle est couronnée d'une coupole recouverte de fresques. On y retrouve également un ciborium doré datant de la fin du XVIe siècle.
La basilique abrite également dans la Cappella Paulina (ou Borghesiana) le tombeau de Pauline Bonaparte, sœur de Napoléon.
Le
campanile haut de 75 mètres remonte au Moyen Âge, il est le plus haut
de Rome. En style roman, polychrome, il fut reconstruit durant le
pontificat de Grégoire XI, sur un embasement précédent. Il subit de
nombreuses modifications au cours des siècles. Au XVIe siècle, une flèche pyramidale fut ajoutée au sommet.
Sur
le parvis, se dresse une colonne corinthienne provenant de la Basilique
de Maxence et Constantin, déplacée à l'initiative de Paul V. Elle
surmonte une fontaine et des marches.
De l'autre côté de la basilique, soit à l'arrière, s'étend un autre parvis aménagé vers 1670 par Carlo Rainaldi.
Galerie
Extérieur
Peinture de 1744 par Giovanni Pannini
montrant la basilique et la Colonne de la Paix
Façade de la basilique
Le chevet de la basilique avec l'obélisque de l'Esquilin
Le campanile
Saints couronnant la façade
La Porte Sainte
Intérieur
La nef centrale
Le chœur et le baldaquin
Relique de la Crèche ou du Saint Berceau
La mosaïque de l'abside de Jacopo Torriti, XIIIe siècle
Christ en majesté, mosaïque de la façade à l'entrée de la basilique, par Filippo Rusuti, XIIIe siècle
Chapelle du baptistère
Chapelle Borghesiana dite chapelle Pauline ou est inhumée Pauline Bonaparte
Chapelle Sixtine
Le dôme, 1608, par Lodovico Cigoli
La première crèche et reliques
reliques du "Saint-Berceau"
- Dans cette basilique est conservée la première crèche qui ait été réalisée en pierre. On la doit au pape Nicolas IV qui en 1288 passa commande à Arnolfo di Cambio d'une représentation de la Nativité. Cette tradition remonterait l'an 432 lorsque le pape Sixte III (432-440) aurait créé dans la basilique originelle une "grotte de la Nativité" inspirée de celle de Bethléem, ce qui fit donner à cette église le nom de Notre-Dame ad praesepem (du latin : praesepium, "mangeoire").
- Des pèlerins revenant de Terre sainte en ramenèrent par ailleurs de précieux fragments du bois du Saint Berceau (en italien Sacra Culla, du latin Cunabulum), qui sont encore aujourd'hui conservés dans un reliquaire doré.
- La basilique renfermerait les reliques de saint Jérôme.
Chapelle Pauline
Bâtie
en 1611 par Flaminio Ponzio sous Paul V Borghèse, elle possède un plan
identique à la Chapelle Sixtine, de l'autre côté de la nef. Surplombée
par la première coupole peinte sans être divisée par des nervures
(Ludivico Cardi, dit le Cigoli), la chapelle présente le retable de la
Vierge à l'Enfant plus connu sous le nom de Salus populi romani et objet de vénération à travers les siècles.
Archiprêtres
Comme pour les trois autres basiliques majeures, la fonction d'archiprêtre de Sainte-Marie-Majeure est assurée par un cardinal.
Liste depuis 1896 :
- Vincenzo Vannutelli (1896–1930)
- Bonaventura Cerretti (1930–1933)
- Angelo Maria Dolci (1933–1939)
- Alessandro Verde (1939–1958)
- Carlo Confalonieri (1959–1973)
- Luigi Dadaglio (1986–1990)
- Ugo Poletti (1991–1997)
- Carlo Furno (1997–2004)
- Bernard Francis Law (2004-2011)
- Santos Abril y Castelló (depuis 2011)
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