La bénédiction de la première pierre d'une église

La bénédiction de la première pierre d'une église
et la dédicace d'une église
 
La bénédiction de la première pierre d'une église
Pierre de consécration

La première pierre que l'on pose pour l'édifice d'une église, doit être solide, angulaire, et d'un pan et demi en quarré, pour le moins.
II faut qu'elle soit bénite par l'évêque du lieu, ou par un prêtre commis pour cela de sa part.
Voici les cérémonies de cette bénédiction.
La veille, le prêtre qui doit faire la bénédiction, plante en terre une croix de bois, d'une grandeur considérable, au lieu où doit être le grand autel.
Le jour suivant, il se rend en procession devant cette croix ; et, s'étant assis, il fait une petite exhortation aux assistants, dans laquelle il leur explique l'intention de l'église, dans cette cérémonie, et les excite à demander à Dieu qu'il établisse en eux, par sa grâce, un fondement solide de l'édifice de la vertu.
Ce discours étant fini, il fait quelques aspersions d'eau bénite sur le lieu où est la croix, ensuite sur la pierre.
Ces aspersions sont accompagnées de prières relatives à la cérémonie.
Un clerc présente ensuite au prêtre un couteau, avec lequel il trace une croix de chaque côté de la pierre, en sorte qu'il fait six croix ; après quoi, l'on récite plusieurs prières.
Lorsqu'elles sont finies, le célébrant, accompagné de ses assistants, se rend au lieu où se doit mettre la première pierre. II la pose lui-même dans le fondement de l'église, en disant ces paroles : "Dans la foi de Jésus-Christ, nous plaçons cette première pierre dans ce fondement, afin que la véritable foi, la crainte de Dieu et la charité fraternelle règnent ici, et que ce lieu soit destiné à invoquer et à louer le nom de Dieu."
Le Maçon assure ensuite la pierre avec du mortier, et le célébrant jette encore de l'eau bénite dessus ; après quoi il fait le tour du lieu désigné pour l'église, et l'asperge aussi avec de l'eau bénite.
Source : Livre "Dictionnaire historique des cultes religieux établis dans le monde" par Jean-François de Lacroix

La dédicace d'une église

Une dédicace est une cérémonie de consécration d'un édifice religieux (église, chapelle...) dédié aux célébrations liturgiques.

Dans la liturgie chrétienne, la dédicace est une célébration significative qui marque la consécration d’une église. Elle exige la participation de la quasi-totalité de la communauté paroissiale.
Cette cérémonie implique une série d’invocations et de gestes près de l’autel, avec l’usage de l’encens et de l’onction. Elle s’achève par l’inauguration de la réserve eucharistique.
Dans bien des localités, l'anniversaire de la dédicace d'une église est une solennité importante qui réunit l’ensemble de la population.
La dédicace des cathédrales est quant à elle célébrée pour tout l’ensemble du diocèse.
À Rome, la célébration à la basilique du Latran est faite au nom de l’Église universelle.
En savoir plus :
I. Ce que c'est que la Dédicace d'une Église.
On appelle Consécration, une action par laquelle on destine au culte de Dieu une chose commune ou profane par des prières, des cérémonies, des bénédictions.
La coutume de consacrer à Dieu les hommes destinés à son service, les lieux, les vases, les instruments qui doivent servir à son culte, est de la plus haute antiquité. Dieu l'avait ordonné dans l'ancienne loi et en avait prescrit les cérémonies.
Dans la loi nouvelle, lorsque les consécrations regardent les hommes et se font par un sacrement, on les appelle ordination ; mais on nomme sacre l'ordination des Évêques, et l'onction des Rois, (quoique cette dernière cérémonie ne soit pas un sacrement).
Quand elles se font seulement par une cérémonie instituée par l'Église, ce sont des bénédictions ; la consécration des temples et des autels ( qui est de ce genre) est appelée Dédicace. Celle-ci est la plus solennelle et la plus longue des cérémonies ecclésiastiques.
On peut voir dans les livres saints avec quelle pompe et quelle solennité s'est faite la dédicace du temple de Salomon, admirer le concours de tout le peuple, les cérémonies, les prières, les victimes sans nombre qui furent immolées, et enfin les signes miraculeux par lesquels Dieu manifesta sa présence dans ce lieu bénit.
Et cependant qu'était-ce que le temple de Jérusalem, en comparaison des églises de la loi nouvelle ? Les objets les plus sacrés qu'il renfermait étaient l'arche d'alliance, les tables de la loi, un peu de manne du désert et la verge d'Aaron ; l'action la plus sainte qui s'y accomplissait était la célébration des sacrifices qui n'étaient que des ombres de ce qui s'opère dans nos églises ; ici seulement se manifeste dans tout son éclat la vertu du Très-Haut pour la réconciliation et la sanctification des hommes par les divins sacrements. Le Saint des Saints, le Rédempteur des hommes, le Fils unique de Dieu daigne chaque jour s'immoler lui-même sur nos autels, il daigne habiter jour et nuit nos églises et les sanctifier par la présence continuelle de son corps adorable.
Est-il étonnant, d'après cela, que la consécration de ces lieux si dignes d'une sainte vénération, soit dans la religion catholique une cérémonie si auguste et si imposante ? Est-il étonnant que l'Église fasse cette dédicace avec ce grand appareil de bénédictions et de prières, avec cette admirable effusion de sa piété, que l'on trouve dans cet ensemble majestueux de cérémonies dont nous allons donner ici le tableau.
Puisse ce spectacle touchant remplir d'un saint respect pour les lieux consacrés par tant de prières tous ceux qui en auront été témoins.
C'est dans ce but surtout que l'Église y convie les chrétiens, qu'elle ouvre même le trésor de ses indulgences pour les y attirer.
Car le jour de la consécration d'une église l'Évêque accorde une indulgence d'un an à toutes les personnes qui ont assisté à la cérémonie avec les dispositions requises, c'est-à-dire, étant en état de grâce et repentantes de leurs fautes, et ayant le désir de gagner cette indulgence ; il accorde en outre quarante jours d'indulgence à toutes les personnes qui visiteront cette église au jour du premier anniversaire de sa dédicace, avec les mêmes dispositions.
II. De ce qu'il faut préparer pour la Dédicace d'une Église.
Le jour de la dédicace d'une église étant fixé, l'Archidiacre doit en avertir le Clergé et le peuple pour lesquels cette église est consacrée, afin qu'ils se préparent ainsi que l'Évêque à cette grande solennité en jeûnant la veille.
La veille, de la consécration au soir, l'Évêque prépare les reliques des Saints qu'il doit enfermer dans l'autel à consacrer, et les place dans un reliquaire décent avec trois grains d'encens et un acte authentique de la consécration de l'autel. Il dépose ces reliques ainsi préparées, dans un lieu convenable, entre deux cierges allumés. Ces cierges devront y brûler jusqu'au moment où, le lendemain, on viendra chercher les reliques. Le Clergé devra chanter ou réciter dans ce lieu les Matines et les Laudes en l'honneur des Saints dont les reliques y sont préparées et déposées pour la consécration de l'autel.
Enfin on doit avoir soin de préparer dès la veille de la consécration tous les objets nécessaires pour la cérémonie et détaillées dans le Pontifical romain.




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