La bénédiction d'un abbé ou d'une abbesse

La bénédiction d'un abbé ou d'une abbesse

Quant à la bénédiction que l’on donne aux Abbés après leur élection et confirmation, cette bénédiction, comme nous l’avons annoncé, est de la compétence des Évêques diocésains ; cependant les Abbés de l’Ordre de Vallombreuse, suivant Tamburin, peuvent être bénis par quelque Prélat que ce soit : le même Auteur ajoute, ainsi qu’il a été observé à l’article ABBÉ, que Jean , Abbé de Cîteaux, obtint du Pape le privilège de bénir lui-même les Abbés et les Abbesses de son Ordre.
Mais il en est à peu près parmi nous de la bénédiction des Abbés, par rapport à celui qui doit la leur donner, comme de leur élection et de leur confirmation : c’est à l'évêque que cette bénédiction appartient de droit commun.
Elle lui est notamment réservée par une déclaration de la Congrégation des rits du mois de décembre 1631.
On trouve dans le Pontifical la forme de la bénédiction des Abbés.
Elle diffère suivant qu’elle doit se faire d’autorité apostolique, en vertu d’un rescrit ou de l’autorité de l’Ordinaire.
Au reste, cette bénédiction n'ajoute rien au caractère de l'Abbé.
On ne la regarde même pas comme nécessaire, et dans l’usage les Abbés Commendataires ne sont pas bénis.
Il est pourtant vrai de dire que quelques Canonistes, tels que Tamburin et Félinus, prétendent que l'Abbé doit demander cette bénédiction dans l'année, et qu’elle ne peut se donner qu’un jour de fête ; mais on ne la regarde comme nécessaire que lorsque l’Abbé veut exercer quelques fonctions spirituelles attachées à son caractère, comme celle de conférer des Ordres à ses Religieux ; car s’il ne s'agissait que de les bénir, il pourrait le faire sans être béni lui-même.
Il peut, à plus forte raison, jouir des revenus attachés à son Abbaye sans avoir passé par cette formalité : mais si une fois l’Abbé a reçu la bénédiction, il peut être promu à une autre Abbaye, sans qu’il soit nécessaire d’en revenir à cette cérémonie, qui ne se réitère point.
Les Abbesses sont, ainsi que les Abbés, sujettes à une bénédiction, dont la formule se trouve dans le Pontifical Romain : elles doivent la recevoir de l’Évêque diocésain.
Les procès-verbaux de bénédictions d’Abbés ou d’Abbesses sont compris dans la première section de Particle premier du tarif du 29 septembre 1722, et dans Particle 4 de l'arrêt du Conseil du 30 août 1740, qui en fixent le droit de contrôle à cinq livres.
Le premier Capitulaire fait à Aix-la-Chapelle en 789, défend aux Abbesses de donner des bénédictions publiques avec l'imposition des mains et le signe de la croix sur la tête des hommes ; et de donner le voile à leurs Religieuses en se servant de la bénédiction sacerdotale.
Source : Livre "Dictionnaire de théologie: extrait de l'encyclopédie méthodique" par Nicolas Bergier

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