L'adoration eucharistique
L'Eucharistie est la force des martyres
Martyre du Père Spinola et de ses compagnons.
Voici une nouvelle preuve de la force que donne la sainte Eucharistie.
Un
gouverneur du Japon, qui voulait plaire à son prince, fit construire,
sur un cap avancé de la mer, une prison exposée à tous les vents ; elle
se composait de cages où l'on ne pouvait se tenir debout ni s'asseoir,
et qui ne préservaient ni des feux du soleil ni des rigueurs de l'hiver.
Ce
gouverneur jeta là-dedans le père Spinola et quatorze religieux,
coupables d'avoir prêché la chasteté, l'aumône, l'égalité chrétienne.
Il
espérait, en les faisant périr par la faim, par la nudité, par
l'infection, mais sans appareil, éteindre le zèle qui se rallumait
ailleurs à leurs bûchers. Qu'arriva-t-il ? le nombre des prisonniers
s'accrut : des Japonais se dénoncèrent chrétiens pour entrer dans cette
prison ; et, lorsqu'ils y furent, ils sollicitèrent l'honneur d'être
agrégés à la Société de Jésus. Spinola les admit ; la cage devint un
collège de novices. Le gouverneur voyant ces choses, crut, par le
conseil des protestants anglais, qu'il ferait encore mieux de brûler les
Jésuites. Après trois années passées dans les cages d'Ormura, Spinola,
ses compagnons et ses néophytes, furent conduits au bûcher.
Trente et un chrétiens indigènes devaient avoir la tête tranchée le même jour, au même endroit.
Quand
ces deux bataillons de martyrs se rencontrèrent, Spinola entonna le
Laudate, pueri, Dominum. Les prêtres, les chrétiens que la mort
attendait, ceux qui, dans la foule, s'honoraient de leur amitié, de leur
parenté ou de leur constance, tous, d une voix éclatante, firent
retentir le cantique de louanges. Le Père Spinola, du haut de son
bûcher, dit en peu de mots quelle ambition l'avait animé ; il se réjouit
de posséder enfin les biens qu'il était venu chercher. Tandis qu'il
parlait, il aperçoit Isabelle Fernandez, l'épouse du Portugais dans la
maison duquel il a été saisi. « Un doux souvenir frappe son cœur, et il
demande à cette mère où est son petit Ignace. C'était le fils
d'Isabelle, que, quatre années auparavant, le jésuite avait baptisé, la
veille même de son arrestation. Isabelle soulève l'enfant, qui, comme
tous les chrétiens, était couvert de ses plus beaux vêtements, et elle
dit : « Le voici, mon Père ; il se réjouit de mourir « avec nous ! »
Puis, s'adressant au petit Ignace : "Regarde, continue-t-elle, celui
qui t'a fait enfant du bon Dieu, celui qui t'a révélé une vie mille fois
préférable à celle que nous allons laisser. Mon fils, implore sa
bénédiction pour toi et pour ta mère !" Ignace se met à genoux, il joint
ses petites mains ; et déjà presque entouré de flammes, le confesseur
éprouvé par vingt années de tribulations bénit ce martyr au berceau. Un
cri de pitié s'échappe de toutes les bouches. Pour le comprimer, les
juges donnent le signal de l'exécution, et les trente et une têtes de
chrétiens fortifiés par l'Eucharistie tombent les unes après les autres.
Source : Livre "Dévotion à la sainte Eucharistie en exemples, ou excellence des prières et ..." par Jean-Joseph Huguet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire