L'adoration eucharistique
Bienheureux Charles de Foucauld
L'eucharistie
La
spiritualité de Charles de Foucauld donne une très grande importance à
l'eucharistie, dans laquelle il reconnaît la présence de Jésus caché
dans l'hostie.
L'imitation de la vie cachée de Jésus et l'eucharistie participent de la même logique pour Charles de Foucauld.
Il place l'adoration eucharistique comme « l'œuvre caractéristique, spéciale » de l'Union des laïcs dont
il a écrit les statuts. Pendant toute sa vie, il passe ainsi des heures
à adorer le Saint-Sacrement et considère cette prière comme prioritaire
sur toute autre activité. Il veut apporter l'eucharistie dans les lieux
où celle-ci est la moins présente, c'est-à-dire dans le Sahara.
Dans ses méditations, il affirme que c'est cette adoration de
l'eucharistie qui le conduit à vouloir aller vers les autres. Il écrit
lorsqu'il est à Nazareth : « L'âme voit qu'elle
jouit, qu'elle jubile, qu'elle reçoit beaucoup. Mais elle ne rend rien,
elle reste inutile. Et plus je jouissais, plus je désirais travailler ».
Après
avoir été ordonné prêtre, Charles continue à accorder une importance
primordiale à l'eucharistie. Dans sa solitude en plein Sahara, il écrit à
Marie de Bondy qu'il est avec son « meilleur ami » et que « rien ne lui manque ».
Il affirme « Quand
on voit la sainte hostie, que dire sinon que la nuit de cette vie a
perdu ses ténèbres ?... À côté d'elle, tous les rois de la terre sont
comme s'ils n'étaient pas, de purs néants ».
Charles
de Foucauld développe une conception originale de l'eucharistie, qui
constitue une nouveauté théologique. Il croit que la présence
eucharistique rayonne, donne des grâces et permet, par sa simple
présence, la sanctification de personnes qui vivent à proximité.
Cet amour de l'eucharistie se déploie au fil du temps : il écrit en 1907, à propos de sa dévotion à l'eucharistie : « Autrefois,
j'étais porté à voir d'une part l'infini, le saint sacrifice, d'autre
part le fini, tout ce qui n'est pas lui, et à toujours tout sacrifier à
la célébration d'une sainte messe... Mais ce raisonnement doit pécher
par quelque chose, puisque, depuis les apôtres, les plus grands saints
ont sacrifié en certaines occasions la possibilité de célébrer à des
travaux de charité spirituelle, voyages ou autres ».
Il
choisit de partir à Tamanrasset afin de vivre un plus grand amour du
prochain, quitte à ne plus pouvoir célébrer la messe, ni adorer
l'eucharistie, malgré la vraie souffrance que cette séparation entraîne.
Il cherche alors à faire rayonner, dans la charité envers les autres, l'amour qu'il porte à l'eucharistie. Il veut voir « Jésus en tous les humains ».
Il écrit quatre mois avant sa mort à Louis Massignon : « Il
n'y a pas, je crois, de parole de l'Évangile, qui ait fait sur moi une
impression et transformé davantage ma vie que celle-ci : « Tout ce que vous faites à l'un de ces petits c'est à Moi que vous le faites. » Si l'on songe que ces paroles sont celles de la Vérité incréée, celles de la bouche qui a dit :« Ceci est mon corps, ceci est mon sang », avec quelle force on est porté à chercher et aimer Jésus dans ces petits. »
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