Le sépulcre de Marie
L'église du sépulcre de la Sainte Vierge est une église orthodoxe de la vallée du Cédron à Jérusalem, au pied du Mont des Oliviers.
Elle appartient à l'Église grecque orthodoxe et à l'Église apostolique arménienne.
L'Église syriaque orthodoxe, l'Église copte orthodoxe et l'Église éthiopienne orthodoxe y possèdent aussi des droits mineurs.
Elle abriterait selon la tradition la tombe de la mère de Jésus, de son mari saint Joseph et de ses parents Anne et Joachim.
Sources
Icône de la Dormition à l'intérieur de l'église
Selon les Actes de Saint-Jean par Prochurus,
écrits par Lencius en 160-170, l'apôtre Jean s'est rendu à un âge fort
avancé à Éphèse, accompagné de Prochurus, ce qui contredirait la thèse
selon laquelle la Vierge a terminé ses jours dans cette ville.
Les sources patristiques s'accordent pour souligner qu'elle n'y vécut que quelques années.
De
plus Denys l'Aréopagite écrit dans une lettre à l'évêque Titus en 363
que selon la tradition locale Marie a son tombeau à Gethsémani.
En 395 le bréviaire de Jérusalem mentionne le tombeau de Marie comme étant « dans la vallée de la basilique de Sainte-Marie ».
Les auteurs de l'époque byzantine mentionnent aussi cet endroit.
C'est dès l'époque constantinienne qu'une église est construite sur les lieux.
L'archéologue franciscain Bellarmino Bagatti
procède à des fouilles consécutives à une inondation, en 1972, et
découvre que l'église a bien été bâtie sur les restes d'un cimetière du
Ier siècle (à l'époque en dehors de Jérusalem) constituant en trois
chambres funéraires.
Plus
tard, une tombe a été isolée par les judéo-chrétiens de l'époque qui la
considéraient comme ayant abrité la Vierge pendant les trois jours de
sa dormition, et qui ont donc creusé la roche et construit un édicule
sur la tombe.
Deux églises sont construites ensuite l'une sur l'autre en 326.
C'est
ici que saint Dosithée eut le désir de mener une vie ascétique et se
mit sous la direction spirituelle de Dorothée de Gaza.
Historique
Autel arménien, tombe de Marie
Une église supérieure est construite à l'époque du patriarche Juvénal au Ve siècle.
Cette
église octogonale avec une vaste colonnade a une abside abritant le
supposé Tombeau de la Vierge mais elle est probablement détruite par
l'invasion perse de 614.
Cette
église est reconstruite et démolie encore par les musulmans, sans que
l'église inférieure ne soit touchée, le tombeau dans la crypte étant
préservé sous les décombres.
Les croisés restaurent et agrandissent l'église en 1130 et elle fait partie d'un ensemble monastique bénédictin, appelé « abbaye Sainte-Marie de la vallée de Josaphat ».
On
accède à l'intérieur par un escalier monumental de quarante-huit
marches, car le sol de la vallée du Cédron était bien plus bas à
l'époque évangélique.
La
façade est remaniée, telle qu'on la voit aujourd'hui, on ajoute des
colonnes gothiques et l'intérieur de l'église est décoré de fresques à
dominante rouge sur vert.
L'abbaye est surplombée de trois tours pour assurer sa protection.
L'église
est ravagée par Saladin en 1187, mais la crypte (église inférieure),
demeure plus ou moins intacte. Il ne reste plus que la façade sud et
l'escalier, les autres éléments sont utilisés pour renforcer les
remparts de Jérusalem.
Les franciscains,
qui étaient revenus de manière permanente un siècle auparavant,
obtiennent le droit de reconstruire l'église supérieure au XIVe siècle.
Lors de la prise de la Palestine par les Ottomans en 1516, les
franciscains sont chassés et l'église est acquise par le patriarcat
orthodoxe de Jérusalem en 1757.
Entrée de l'église du Sépulcre de Marie
Escalier des croisés menant au sépulcre
Sarcophage vide de Marie
Fresques du sépulcre de Marie
Extérieur du sarcophage et autels
Tombe de la reine Mélisande
Entrée du sarcophage, à gauche l'autel arménien
Lecomte du Nouy, chrétiennes priant devant l'église du sépulcre de Marie (1871)
Architecture
Plan et vue en coupe de l'église
L'église est précédée au sud d'un parvis entouré de murs.
L'église creusée dans la roche est de plan cruciforme.
On y accède par un escalier construit par les croisés au XIIe siècle.
Tout de suite à droite se trouve l'autel de saint Étienne.
En
descendant à gauche, du côté occidental, se trouve la chapelle
Saint-Joseph (abritant selon la tradition l'époux de Marie, cette niche
est en fait le tombeau de Baudoin II), appartenant aux Arméniens depuis 1814.
Une
niche à droite, côté oriental, correspond à la chapelle
Sainte-Anne-et-Saint-Joachim, qui serait selon la tradition la tombe des
parents de Marie, Anne et Joachim. Elle abrite en fait la tombe de la
reine Mélisande, fille de Baudoin II et mère de Baudoin III, roi de Jérusalem, qui fit restaurer l'église en 1167. L'entrée se trouve à la vingt-troisième marche.
Du
côté est de l'église on accède à la chapelle du sépulcre de Marie. Les
autels des Grecs et des Arméniens s'en partagent l'abside. Du côté ouest
on remarque l'autel des Coptes. Il y a aussi un mihrab datant de
l'époque où les mahométans y avaient des droits.
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