Miracle Eucharistique de Seefeld 1384
Oswald, fier de sa naissance et de sa haute fortune, avait un orgueil qui étouffait en lui les plus nobles sentiments.
Il lui fallait des louanges, des honneurs et des distinctions, toujours et partout, même dans la maison de Dieu.
Un jour même, c'était le Jeudi Saint, il eut la singulière prétention de s'en faire donner jusqu'à la Table sainte.
Il
alla donc trouver le curé de la paroisse, déclarant qu'il ne lui
semblait pas admissible qu'un gentilhomme de son rang parût à la
communion au milieu des petites gens, ses vassaux, et communiât de la
même manière qu'eux : il demandait à passer le premier, seul, et à
recevoir, au lieu de la petite hostie ordinaire; une grande hostie comme
celle du prêtre.
Comme
au fond aucune loi ecclésiastique ne prescrit la grandeur précise de
l'Hostie de communion, et aussi pour ne point contrarier un homme
puissant dont la colère pouvait causer beaucoup de mal, le curé lui
promit de faire comme il l'entendait.
Au
moment où la distribution du Pain de vie allait commencer, Oswald, en
grand costume de chevalier, sort majestueusement de son banc, précède
tout le monde, et, le cœur gonflé d'une satisfaction puérile, s'approche
de l'autel.
Mais
le Dieu qui résiste aux superbes et qui, dans le mystère de
l'Eucharistie, donne aux grands de si profondes leçons d'humilité,
attendait l'orgueilleux.
A
peine la grande hostie, qu'il a si insolemment réclamée, est-elle
déposée sur sa langue, qu'à la vue de tout le peuple il chancelle : il
veut se retirer : à ses pieds s'est ouvert un précipice dans lequel il
va tomber ; il cherche à se cramponner à l'autel : le marbre s'amollit
comme une cire et cède sous sa main, en sorte qu'il entre dans le
gouffre en poussant un cri de désespoir.
Il y était déjà jusqu'à mi-corps, lorsqu’enfin le vaniteux communiant,
qui ne se méprenait pas sur la cause de ce tragique événement, crie de
toutes ses forces : « Miséricorde ! » Dieu voulait seulement l'humilier
et non le faire périr : le gouffre se referme donc et la terre redevient
solide.
Quant à l'Hostie, il fut impossible à Oswald de l'avaler ; elle était restée intacte sur ses lèvres et menaçait de l'étouffer.
Le prêtre dut la recueillir et la mettre dans un ciboire.
Ce ne fut pas sans une nouvelle merveille : le pain consacré apparut tout couvert de gouttelettes d'un sang vermeil.
Dieu
avait permis tous ces événements pour manifester combien il a en
horreur la vanité et l'orgueil dans la réception des sacrements, et
enseigner aux fidèles que la vertu de la sainte Eucharistie ne consiste
point dans la dimension de l'hostie, mais uniquement dans la puissance
infinie de Celui qui est contenu sous les espèces sacramentelles.
Oswald
était changé; s'inclinant sous la main qui l'avait si
miséricordieusement puni, il entra au couvent de Stams d'après la
recommandation de l'évêque Frédéric de Brixen, pour y expier son
orgueil.
La
femme d'Oswald, aussi orgueilleuse que lui et qui l'avait encouragé
dans son dessein impie, reçut la nouvelle de ces étranges événements au
moment où elle donnait ses soins à des rosiers desséchés.
« Je croirai plutôt, dit-elle au serviteur, que des fleurs fraîches
peuvent sortir de ces branches mortes que d'ajouter foi à ce que tu
racontes. »
Et soudain les tiges reverdissent et des roses magnifiques embaument l'air de leur parfum.
Loin
de se rendre à ce prodige, la malheureuse arrache les roses avec
colère et les écrase : puis, saisie d'une frénésie subite, elle s'élance
en hurlant à travers les forêts de la montagne, où elle expire
misérablement.
Oswald Milser passa dans la pratique de l'humilité et de la pénitence les deux années que Dieu lui laissa, et fut, d'après son désir, enterré à l'entrée de la chapelle du Saint Sacrement.
On
montre encore à Seefeld les empreintes profondes des mains et des pieds
du chevalier présomptueux ; du manteau qu'il portait le Jeudi Saint on a
fait un ornement sacré qui fut donné au couvent de Stams.
La
sainte Hostie teinte de sang, conservée d'abord dans l'église de
Seefeld, fut deux cents ans après transférée dans la chapelle du
Précieux Sang que le pieux archiduc Ferdinand II fit construire en l'an
1575, et elle y est restée en grande vénération.
Oswald voua une reconnaissance éternelle à Dieu qui l'avait si spectaculairement châtié, puis miséricordieusement épargné.
Le reste de sa vie fut à ce point exemplaire qu'il fut canonisé par la suite.
Le chevalier Parzifal Von Weineck fit fabriquer un ostensoir, qui sert encore aujourd'hui à conserver l'hostie du miracle…
Ce dernier, par ailleurs, attira tout de suite un si grand nombre de pèlerins, que l'église se révéla vite trop exiguë.
En
1425, le duc Frédéric entreprit une nouvelle construction, ne
conservant de l'ancienne que la table de l'autel où s'était accompli le
miracle, l'ensemble fut achevé en 1472.
C'est ce nouvel édifice qu'on peut voir aujourd'hui.
Rien, dans cette église ( qui est d'ailleurs normalement utilisée pour
les offices religieux ), ne signale au visiteur l'étrange phénomène dont
fut victime Saint Oswald il y a six cents ans.
Seule, une sorte de table rocailleuse, entre les marches et le maître-autel, pourrait susciter une vague curiosité.
N'hésitez
pas à vous en approcher. Sur le côté droit, une grille recouvre une
sorte d'excavation de quelques dizaines de centimètres de profondeur.
Regardez
bien au fond : vous aurez la surprise d'y découvrir, parfaitement
visibles, deux empreintes de semelles de bottes. Des bottes comme on
n'en fait plus. Les bottes de Saint Oswald, imprimées dans la pierre
pour l'éternité.
Mais ce n'est pas tout. La table de granit, face à l'excavation, porte elle aussi, de bien curieuses traces.
Sur
le dessus, quatre rainures, dont une plus petite que les trois autres.
Avec de très légers creux, que les ans, n'ont pas aplanis : chaque
phalange de chaque doigt du saint. Et le pouce ? Il est profondément
enfoncé à quelques centimètres de là, sur la partie verticale de
l'antique autel...
Pas
plus que moi, sans doute, vous ne résisterez à l'envie de placer votre
propre main dans les traces vénérables. Avec - peut-être un léger doute
au fond du cœur. Et, comme moi, vous aurez l'immense surprise de
constater que votre paume, que vos doigts s'imbriquent parfaitement dans
les traces du saint. Dans l'exacte position de la main d'un homme qui
s'agripperait à la table de pierre pour se sauver du sol mouvant qui
l'engloutit. Et lorsque vous sentirez, sous vos phalanges, les propres
phalanges de Saint Oswald, vous ne pourrez qu'être submergé par une
intense et bizarre émotion...
Où descendait Oswald Misler ?
L'orgueil
est le premier des péchés capitaux. Nul doute qu'Oswald avait
terriblement offensé Notre-Seigneur, comme le confirme le sang apparu
sur l'hostie et la fin tragique de sa femme.
Cette
chute semblait bien amener Oswald tout vivant en enfer. C'est donc
l'endroit pour rappeler que l'enfer semble bien être dans la terre.
L'Hostie du Miracle a été gardée dans un Ciboire par détermination de l'autorité ecclésiastique, jusqu'à la
fabrication d'un beau Reliquaire de l'argent, dans un style Gothique très beau, qui aussi a été commandé par le converti.
La relique sacrée est conservée aujourd'hui sur l'Église de Sain Oswaldo, disponible à la visitation publique.
Sur
la scène du miracle encore est maintenu le trou dans le sol où Monsieur
Knight s’est enfoncé jusqu'à les genoux. Pour raisons de sécurité, le
trou a été couvert avec une grille de fer pour éviter que quelques-uns
distraitement puissent tomber là. Toutefois, le grille peut être
déplacée et comme ce, les gens en voulant, ils peuvent examiner le trou
minutieusement.
Localisé
dans le sanctuaire, dans sa place de l'original, c'est aussi l'autel de
pierre où le Miracle s'est passé. C'est un peu distant du Nouvel Autel
qui est plus haut et il a été construit quand l'Église a été augmentée.
Le Nouvel Autel est plus haut avec l’intention d’être l'écarté de
l'Autel du Miracle.
Tout
a été organisé afin de qu'une différence dans la hauteur de la dalle
des deux autels et une distance de quelques mètres qui les séparent, il
laisse une vision claire de l'Autel du Miracle. Dans lui se peut voir
encore, les empreintes digitales des mains du Monsieur Knight, dont les
doigts ont enfoncé dans la pierre en l'heure de l'événement surnaturel.
Il
n'est pas su quand l'Église de Sain Oswaldo a été construite, mais
l'événement est mentionné dans une chronique de 1320. L'église actuelle a
eu sa construction terminée en 1472.
En 1984 l'Église de Sain Oswaldo a célébré 600 années d'anniversaire du Miracle Eucharistique.
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