Miracle Eucharistique
Italie Alatri 1228
Sur
l'esplanade de l'Acropole, se dresse la cathédrale Saint Paul dont les
origines remontent à l'an 930, mais qui fut reconstruite en diverses
circonstances.
C'est
dans un oratoire de la cathédrale érigé en 1429 que la Confrérie Saint
Sixte a installé son siège ; c'est là aussi qu'est conservée la sainte
hostie, qui rappelle le miracle eucharistique d'Altari survenu en 1228.
De
ce fait prodigieux, souvent évoqué avec le miracle de Lanciano, nous
n'avons pas de documents directs, comme cela est fréquent, en ce sens
qu'il n'existe pas de témoignages écrits de personnes ayant assisté
directement au miracle.
Mais on conserve la lettre apostolique du pape Grégoire IX, écrite quelques mois plus tard.
L'évêque de l'époque, Jean V, était jeune et inexpérimenté.
Il avait pris possession du diocèse d'Altari depuis un an à peine.
Ce qui s'était produit dans son diocèse était plutôt compliqué.
En
effet, le prodige avait eu lieu à la suite d'un sacrilège et l'évêque
écrivit au pape pour demander comment il devait se comporter avec les
personnes qui s'étaient souillées d'un tel péché.
Grégoire
IX répondit à l'évêque Jean par la lettre Fraternitas tuae, datée du 13
mars 1228, donc une lettre très proche de celle de l'évènement, ce qui
lui confère une grande importance historique et un grand caractère
d'authenticité.
Le pape résume tout d'abord les évènements, dont l'évêque l'a informé.
Le document pontifical fournit ainsi un compte-rendu synthétique et autorisé du miracle.
La lettre de Grégoire IX commence ainsi :
"Grégoire, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu au Vénérable Frère évêque d'Altari, salutations et bénédiction apostolique.
Nous
avons reçu ta lettre, très cher frère, qui nous informe qu'une jeune
fille influencée par les mauvais conseils d'une sorcière, après avoir
reçu du prêtre le Corps sacré du Christ, le conserva dans sa bouche
jusqu'au moment où, profitant de l'instant favorable, elle put le cacher
dans un linge où, au bout de trois jours, elle retrouva ce même Corps,
qu'elle avait reçu sous forme de pain, transformé en chair, comme chacun
peut encore le constater de ses yeux.
Puisque
l'une et l'autre femme t'ont humblement révélé tout cela, tu désires
notre avis sur la punition à infliger aux coupables".
Pour
des raisons que nous ignorons, une jeune femme avait donc consulté une
sorcière probablement pour une question sentimentale, et celle-ci lui
avait suggéré d'accomplir un sortilège qui requérait l'utilisation d'une
hostie consacrée.
La pauvre fille était allée communier, avait caché l'hostie dans un mouchoir et l'avait emportée chez elle.
Au bout de trois jours, elle avait trouvée l'hostie transformée en chair.
Épouvantée,
elle était allée tout raconter à la sorcière qui fut elle aussi
effrayée, si bien que toutes deux allèrent confesser leur méfait à
l'évêque.
Celui-ci avait contrôlé et constaté de visu que l'hostie n'était plus faite de pain mais de chair authentique.
"Comme
chacun peut encore le constater de ses yeux" écrit le pape dans sa
lettre : des termes qui révèlent l'intervention d'autres personnes ayant
contrôlé le fait.
Grégoire IX fait alors une considération où il rend grâces à Dieu d'avoir accompli un tel prodige.
Cette observation si claire et convaincue, est un signe important.
Elle
signifie que le pape a réfléchi, s'est informé et qu'il est certain que
le miracle est authentique, éclatant et digne de foi.
"En
premier lieu, nous devons rendre grâces, de toutes nos forces, à Celui
qui œuvre en toute chose d'une manière merveilleuse, mais qui en
certaines occasions réalise des miracles et suscite de nouveaux
prodiges, afin que, renforçant la foi dans les vérités de l'église
catholique, soutenant l'espérance, réanimant la charité, cela permette
aux pécheurs de se reprendre, convertisse les perfides et confonde la
mauvaiseté des hérétiques".
Puis Grégoire IX en vient au conseils demandés par l'évêque.
Il suggère d'être compréhensif envers la jeune femme qui avait certainement agi avec faiblesse, mais non par méchanceté.
Tandis qu'il prône une peine sévère pour la sorcière qui lui a suggéré son acte.
"Par
conséquent, très cher frère, par cette lettre apostolique, nous
disposons que tu infliges une punition plus douce à la jeune femme, dont
nous estimons qu'elle a accompli l'action délictueuse plus par
faiblesse que par méchanceté, en particulier parce que nous croyons
qu'elle s'est déjà suffisamment repentie en confessant son péché.
Quant
à l'instigatrice qui, par sa perversité, l'a poussée à commettre ce
sacrilège, après lui avoir appliqué les mesures disciplinaires que nous
croyons opportun de confier à tes critères, impose-lui de rendre visite
aux évêques les plus proches et de confesser humblement son méfait, en
implorant leur pardon, avec une soumission pleine de dévotion".
L'hostie du miracle fut conservée dans la cathédrale d'Altari.
En
1429, à l'intérieur de la cathédrale, la confrérie qui porte le nom de
Saint Sixte 1er, voulut ériger un autel sur lequel l'hostie fut exposée à
la vénération des fidèles.
En
1700, l'évêque d'Alatri en donna un morceau au cardinal Camillo Cybo,
de la célèbre famille qui donna deux papes, ainsi que huit cardinaux et
des dizaines d'archevêques à l'Église.
La co-cathédrale Saint-Paul
La co-cathédrale
Saint-Paul est une basilique religieuse et la cathédrale de la ville
d'Alatri, dans la province du Latium en Italie. Elle en était la
cathédrale jusqu'au 30 septembre 1986, quand elle est devenue
co-cathédrale du diocèse d'Anagni-Alatri.
Dans la cathédrale sont conservées les reliques du miracle eucharistique survenu à Alatri en 1228.
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