Notre-Dame de la Merci
Parmi les Ordres religieux qui furent fondés sous le patronage de la Reine des Anges, un des plus illustres a été celui de Notre-Dame-de-la-Merci.
La
très sainte Vierge manifesta sa volonté de voir cet Ordre s’établir en
apparaissant à saint Pierre Nolasque, à saint Raymond de Pegnafort et à
Jacques Ier, roi d’Aragon.
Au commencement du XIIIe siècle, la plus grande partie de l’Espagne était sous le joug des Sarrasins, disciples de Mahomet.
Ces
barbares ennemis du Nom de Jésus-Christ tenaient enfermés dans les
cachots une multitude de Chrétiens, qu’ils soumettaient à tous leurs
caprices cruels, dans le but de leur faire renier leur Foi.
C’est pour mettre fin à cette calamité que Marie établit l’œuvre de la Rédemption des Captifs.
Le 1er août 1218, la Reine du Ciel apparut à saint Pierre Nolasque, qui était alors en prière :
« —Mon
fils, lui dit-elle, je suis la Mère de Dieu ; je viens chercher des
hommes qui veuillent, à l’exemple de mon Jésus, donner leur vie pour le
salut et la liberté de leurs frères captifs. Je désire que l’on fonde en
mon honneur un Ordre de religieux dans ce but. Quand tu me priais avec
larmes de porter remède aux souffrances des captifs, je présentais à
mon Fils tes vœux ardents, et c’est Lui qui m’envoie vers toi. »
« —Je
crois d’une Foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant, et que vous
m’apparaissez pour le soulagement des pauvres Chrétiens esclaves ; mais
qui suis-je, moi, pour accomplir cette œuvre ? »
« —Ne crains rien, je serai avec toi, et bientôt s’accomplira ce que je demande. »
Le
lendemain, saint Pierre Nolasque rendit compte de sa vision à
saint Raymond de Pegnafort, son confesseur, qui lui dit : « J’ai eu la
même vision que vous. » Le roi Jacques, les rencontrant dans la
cathédrale, leur communiqua une vision semblable. Il n’y avait pas
à hésiter.
Quelques
jours plus tard, l’œuvre commença, de par l’ordre et avec la protection
du roi, qui désigna saint Pierre Nolasque pour être le chef de la
nouvelle institution.
L’évêque
donna au fondateur l’habit blanc, avec le scapulaire qui, conformément
aux instructions de la sainte Vierge, devait être le costume des
religieux de la Merci.
Saint Pierre
Nolasque fit alors le vœu solennel de se donner en otage aux Turcs,
s’il était nécessaire, pour la rédemption des captifs Chrétiens, vœu que
tous les religieux de son Ordre devaient faire également.
En
peu d’années, cet Ordre, si conforme aux besoins de l’époque,
s’étendait et produisait des fruits admirables, et douze ans plus tard
il recevait l’approbation du saint pape Grégoire IX.
Plus
tard, le pape Paul V institua la fête de Notre-Dame de la Merci, en
souvenir et en reconnaissance de la faveur que Dieu avait faite à Son
Église par l’intervention miraculeuse de Marie.
Sous les auspices de sa puissante protectrice, l’Ordre de la Merci opéra un bien immense.
C’était au temps où la plus vaste et la plus belle partie de l’Espagne était soumise au joug barbare des Sarrasins.
D’innombrables
fidèles, retenus dans une captivité douloureuse, étaient grandement
exposés à renier la foi chrétienne et à compromettre leur salut éternel.
La bienheureuse Reine du ciel, voulant apporter remède à des maux si
grands et si nombreux, manifesta sa très ardente charité pour leur
délivrance.
Saint
Pierre Nolasque, renommé par sa piété autant que par ses richesses, se
livrait à de saintes méditations, et s’ingéniait sans cesse à découvrir
comment il adoucirait les épreuves d’un si grand nombre de Chrétiens,
soumis à la domination des Maures.
La bienheureuse Vierge lui apparut elle-même avec un visage
bienveillant et lui fit connaître combien il serait agréable à son Fils
unique et à elle-même, s’il fondait en son honneur un Ordre religieux
ayant pour but d’arracher les captifs à la tyrannie des Turcs.
Encouragé
par cette vision céleste, l’homme de Dieu sentit son cœur s’embraser
d’une ardente charité ; il n’eut plus qu’un seul désir, celui de se
livrer lui-même, et de consacrer l’Ordre qu’il instituerait, à la
pratique de cet amour généreux par lequel chacun donnerait sa vie pour
ses arnis et son prochain.
La
même nuit, la très sainte Vierge apparut aussi au bienheureux Raymond
de Pennafort et à Jacques, roi d’Aragon, leur donnant avis d’instituer
un Ordre religieux, et leur persuadant de concourir par leur fortune à
la fondation d’une si belle œuvre.
Pierre
accourut aussitôt se jeter aux genoux de Raymond, son confesseur, et
lui fit tout connaître ; l’ayant trouvé instruit lui-même de toutes ces
choses par la révélation céleste, il se soumit très humblement à sa
direction.
Le roi Jacques survenant, décida de mettre à exécution ce que la bienheureuse Vierge Marie lui avait également révélé.
Après
en avoir conféré entre eux, tous tombèrent d’accord, et entreprirent de
fonder un institut en l’honneur de la Vierge Mère, sous le vocable de
sainte Marie de la Merci ou de la rédemption des captifs.
En
conséquence, le dix du mois d’août, l’an du Seigneur mil deux cent
dix-huit, le roi Jacques décréta l’établissement de cet institut, dont
ces saints hommes avaient conçu le projet.
Ceux
qui voulaient en faire partie devaient s’engager, par un quatrième vœu.
à rester comme otage au pouvoir des païens, si la délivrance des
Chrétiens l’exigeait.
Le roi leur concéda le privilège de porter sur la poitrine ses propres
armes, et s’occupa de faire approuver par Grégoire IX un institut et des
vœux de religion, inspirés par une si sublime charité envers le
prochain.
Dieu
lui-même, par l’intermédiaire de la Vierge-Mère, donna l’accroissement à
cette œuvre, car elle se répandit avec beaucoup de rapidité et de
succès sur toute la surface de la terre, et vit fleurir des héros de
sainteté, des hommes d’une charité et d’une piété incomparables, se
dévouant à recueillir les aumônes des Chrétiens pour racheter leurs
frères, et à se donner souvent eux-mêmes comme rançon pour délivrer un
grand nombre de captifs.
Afin
de rendre à Dieu et à la Vierge Mère de dignes actions de grâces pour
un si grand bienfait et pour une institution si secourable, le Siège
apostolique a permis de célébrer cette Fête particulière et de réciter
cet Office, après avoir accordé à l’Ordre lui-même des privilèges
presque sans nombre.
Dans l’expression Notre-Dame de la Merci, le mot Merci traduit l’espagnol merced qui signifie grâce, ou le latin merces qui signifie rançon.
A l’origine de l’Ordre des Mercédaires qui s’occupèrent de racheter les
chrétiens captifs des musulmans, Notre-Dame apparut à saint Pierre
Nolasque, à saint Raymond de Penyafort et au roi Jacques I° d’Aragon.
Au milieu de la nuit du 1° août 1218, alors que l’Eglise célébrait la fête de Saint-Pierre-aux-Liens, la vierge Marie, accompagnée d’anges et de saints, apparut à saint Pierre Nolasque et lui dit :
Mon
fils, je suis la Mère du Fils de Dieu qui, pour le salut et la liberté
du genre humain, répandit tout son sang en souffrant la mort cruelle de
la Croix ; je viens ici chercher des hommes qui veuillent, à l’exemple
de mon Fils, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères
captifs. C’est un sacrifice qui lui sera très agréable. Je désire donc
que l’on fonde en mon honneur un Ordre dont les religieux, avec une foi
vive et une vraie charité, rachètent les esclaves chrétiens de la
puissance et de la tyrannie des Turcs, se donnant même en gage, s’il est
nécessaire, pour ceux qu’ils ne pourront racheter autrement. Telle est,
mon fils, ma volonté ; car, lorsque dans l’oraison tu me priais avec
des larmes de porter remède à leurs souffrances, je présentais tes vœux à
mon Fils qui, pour ta consolation et pour l’établissement de cet Ordre
sous mon nom, m’a envoyée du ciel vers toi.
Saint Pierre Nolasque répondit :
Je
crois d’une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant et que vous
êtes venue en ce monde pour le soulagement des pauvres chrétiens qui
souffrent dans une barbare servitude. Mais que suis-je, moi, pour
accomplir une œuvre si difficile au milieu des ennemis de votre divin
Fils et pour tirer ses enfants de leurs cruelles mains ? Et Notre-Dame
de lui répondre : Me crains rien, Pierre, je t’assisterai dans toute
cette affaire et, pour que tu aies foi en ma parole, tu verras bientôt
l’exécution de ce que je t’ai annoncé et mes fils et mes filles de cet
Ordre se glorifieront de porter des habits blancs comme ceux dont tu me
vois revêtue.
En disant cela, la Vierge disparut.
Pierre Nolasque passa en prière le reste de la nuit puis rejoignit Raymond de Penyafort qui lui dit :
J’ai
eu cette nuit la même vision que vous : j’ai été aussi favorisé de la
visite de la Reine des anges et j’ai entendu de sa bouche l’ordre
qu’elle me donnait de travailler de toutes mes forces à l’établissement
de cette religion et d’encourager dans mes sermons les catholiques
fidèles à venir en aide à une œuvre de charité si parfaite. C’est pour
remercier Dieu et la très sainte Vierge que j’étais venu si matin à la
cathédrale. Le roi Jacques I° d’Aragon entra alors dans la cathédrale et
leur dit : La glorieuse Reine des anges m’est apparue cette nuit, avec
une beauté et une majesté incomparables, m’ordonnant d’instituer, pour
la rédemption des captifs, un Ordre qui porterait le nom de Sainte-Marie
de la Merci ou de la Miséricorde ; et, comme je connais en toi, Pierre
Nolasque, un grand désir de racheter les esclaves, c’est toi que je
charge de l’exécution de cette œuvre. Pour toi, Raymond, dont je sais la
vertu et la science, tu seras le soutien de l’Ordre par tes
prédications.
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