Notre-Dame de la Visitation
(Bollezeele)
Bollezeele est un village situé sur le territoire de Cassel.
La Vierge est honorée dans l'église de cette paroisse sous le titre de Notre-Dame de la Visitation.
Meyer,
dans ses Annales, et le Père Mallebrancq, dans son histoire De morinis,
prétendent que le pélerinage de Bollezeele remonte au moins au XVe
siècle.
Par
suite des guerres dont la Flandre a été le théâtre, il a eu ses
vicissitudes ; cependant, de nos jours, la piété y porte encore un grand
nombre de fidèles, surtout le 2 juillet, fête de la Visitation, et
pendant l'octave.
Les
paroisses de ZegersCappel, Rubrouck, Merkeghem, Volkerinchove,
Eringhem, Bissezeele et Broxeelle s'y rendent en procession, au chant
des saints cantiques.
Cette pieuse coutume date du commencement du XVIe siècle.
La
peste avait envahi toute la Flandre, la mortalité et la désolation
étaient partout : ces paroisses eurent recours à Notre-Dame de
Bollezeele, et furent délivrées du fléau. En reconnaissance de ce
bienfait, elles vinrent tous les ans, depuis cette époque, honorer la
Vierge dans son sanctuaire ; autrefois les paroisses de Legringhem et
d'Arneck qui ont également, pendant ces jours de mortalité, éprouvé les
effets de la puissante intercession de Notre-Dame, venaient lui payer
aussi, chaque année, le tribut de leur gratitude.
Les
miracles de Notre-Dame de Bollezeele ont été nombreux ; des aveugles,
des paralytiques, une foule de malades ont obtenu la guérison de leurs
infirmités dans le sanctuaire de Bollezeele ; mais les détails de tous
ces prodiges ne sont pas arrivés jusqu'à nous.
Par
suite des guerres qui ont ravagé le pays, les archives de cette église
ont été dispersées et perdues. Il ne nous reste que des notes laissées
par un vénérable prêtre, l'abbé Decoster, décédé à Bollezeele en 1697.
Nous savons par lui que les Dominicains, depuis l'an 1512, époque où
leur communauté fut en partie préservée de la contagion qui dépeupla la
ville de Bergues-Saint Vinoc, faisaient tous les ans le pélerinage de
Bollezeele. En 1650, les Jésuites de Saint-Omer, en reconnaissance de la
protection visible dont NotreDame de la Visitation avait entouré leur
collége, tandis que la peste décimait leur quartier, envoyèrent pour sa
chapelle une lampe d'argent avec cette inscription :
A l'auguste Vierge de Bollezeele,
Qui délivre de La Peste.
Qui délivre de La Peste.
Plus
tard ils offrirent une châsse en argent renfermant des cheveux de la
sainte Vierge, et un calice également en argent, où se lisaient ces mots
:
Offert par le séminaire anglais de Saint-Omer
à la Bienheureuse Vierge de Bollezeele
L'an du seigneur 1687.
Notre-Dame
de Bollezeele se montre surtout favorable aux mères dans les douleurs
d'un laborieux enfantement, et aux jeunes épouses à qui le ciel refuse
les joies de la maternité.
En
1621, la princesse Isabelle, épouse du prince Albert, entreprit le
pèlerinage de Bollezeele, pour obtenir un fils. Elle fit publiquement la
communion dans la chapelle de Notre-Dame ; elle y laissa de riches
présents, qui consistaient en une chaîne d'or, une chasuble brodée de
ses mains, et un reliquaire contenant des cheveux de la sainte Vierge.
La chasuble se conserve encore aujourd'hui dans l'église de Bollezeele,
et la précieuse relique, reconnue en 1693 par M. Delieres, vicaire
capitulaire de Saint-Omer, a été reconnue de nouveau et authentiquée, le
20 décembre 1844 par Mgr Giraud, archevêque de Cambrai.
En
1687, l'épouse de Jacques, roi d'Angleterre, Marie-Thérèse, de
l'illustre famille des ducs de Modène, demanda aussi des prières dans la
chapelle de Notre-Dame de Bollezeele ; elle désirait ardemment un fils,
et le 20 mai 1688, elle mettait au monde le prince de Galles.
Grégoire
XVI, de sainte mémoire, a renouvelé, le 20 mai 1845, les indulgences
plénières accordées, il y a plus d'un siècle, par le pape Innocent XII,
en faveur de ceux qui visiteraient l'église de Bollezeele le jour de la
Visitation, ou pendant l'octave. Il a de plus accordé cent jours
d'indulgences pour chaque jour de l'année, à tous ceux qui, visitant
dévotement et avec un cœur contrit la même église, y réciteront au moins
sept fois la salutation angélique, selon les intentions de Sa Sainteté.
Source : Livre "Les sanctuaires de la Mère de Dieu dans les arrondissements de Douai, Lille, Hazebrouck et Dunkerque ..." par Alexis Possoz
En savoir plus :
L'apparition de la Vierge
Une apparition de la Vierge aurait eu lieu à une époque lointaine et indéterminée sur les bords de l'Yser.
En témoignait, dit-on, une statue de pierre au pied de laquelle jaillissait une source qui fut détournée vers 1870.
Quant
à la statue, elle fut transportée à l'église. Le lendemain, l'image se
retrouva à sa place primitive et le chemin qu'elle avait suivi était
marqué par un fil rouge.
Ce n'est qu'à la troisième tentative, faite avec procession solennelle, que la statue consentit à rester dans l'église.
Il
y avait dans l'église au XVIIe siècle, une cuve où les pèlerins
venaient puiser de l'eau ; on ne sait s'il s'agissait d'eau de la
fontaine.
La procession, en tout cas, faisait toujours un détour par le bord de l'Yser, au lieu présumé de l'apparition.
Un
manuscrit publié par les Bollandistes en 1895, de Jean Gielemans, qui
vint à Bollezeele en 1483, relate une série de miracles accomplis par
Notre-Dame de la Visitation de Bollezeele.
Cette série de miracles, commencée en l'an 1429, est rapportée ainsi par le chanoine Flahault :
Un
enfant mort sans baptême avait été enfoui en terre profane. Vivement
affligée du malheur de son enfant, la mère, encore alitée, reçoit en
songe l'ordre de l'exhumer.
Son mari est avisé du fait et trouve qu'il n'y a pas lieu de s'occuper d'un songe.
Mais il fait le même rêve et entend à plusieurs reprises le même ordre.
Il finit par acquiescer aux sollicitations de sa femme et mande la personne qui avait enterré l'enfant.
Moyennant salaire, l'exhumation sera faite.
Quinze jours s'écoulent ; c'était en plein hiver, deux pieds de neige couvraient la fosse.
Enfin le petit cadavre est exhumé, présenté à ses parents, et, de là, porté à l'autel Notre-Dame de Bollezeele.
Pendant
qu'il y repose, ô prodige, on le voit soudain palpiter et renaître à la
vie. Il reçoit le baptême, expire de nouveau, et est cette fois déposé
en terre sainte.
De
Meyere, dans ses Annales de Flandres, et le Père Malbrancq, dans son
histoire des Morins, affirment eux aussi qu'en 1429 Notre-Dame de
Bollezeele se rendait déjà célèbre par l'éclat de ses miracles.
Source : Livre "Guide de Flandre et d'Artois mystérieux"
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