Père Emmanuel Sa
C'est
une vérité incontestable que la patience et la persévérance dans le
bien nous font recouvrer les consolations spirituelles que Dieu nous
retire parfois pour plus de mérite.
C'est
l'expérience heureuse que fit le serviteur de Dieu, le père Emmanuel
Sa, de la compagnie de Jésus. Le Seigneur avait coutume de répandre en
lui une abondance de douceurs spirituelles, aux fêtes les plus
solennelles.
Animé par cette faveur, le père les célébrait avec une ferveur extraordinaire.
Or,
il arriva une année, qu'à l'approche de la fête de Noël, il se sentait
le cœur aride et sec, dépourvu de tout sentiment de dévotion.
Cela
ne l'empêcha pas d'employer tous les moyens pour s'exciter à la
ferveur. Il augmenta ses supplications et ses prières ; il prenait la
discipline et se mortifiait sans ménagement, afin d'obtenir du Seigneur
la lumière qu'il désirait si vivement.
Cependant
les jours se passaient, sans qu'il se vit exaucé, ce qui l'affligeait
de plus en plus ; mais il ne perdit pas pour cela confiance, et ne
discontinua pas les exercices commencés. Et voilà que, dans la nuit même
de Noël, avant qu'on donnât le premier signal pour matines, il entend
frapper doucement à la porte de sa chambre.
Entrez,
dit le bon père. Aussitôt, en effet, il voit entrer le saint Enfant
avec un air plein de tendresse et d'amabilité : Ah ! père, lui dit-il
d'un ton à faire pitié, couvrez-moi parce que je tremble de froid.
Ce froid servit à allumer dans le cœur d'Emmanuel un véritable incendie d'amour.
Il courut, afin de jeter son manteau sur l'enfant pour le réchauffer.
Mais
il disparut comme un éclair, et le laissa dans un tel attendrissement,
que pendant tout le reste de sa vie, il lui suffisait de penser à cette
vision pour que ses yeux devinssent comme deux fontaines de douces
larmes.
Source : Livre "Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus" par Hallès
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