Saint André Corsini, évêque († 1373)
Saint André Corsini (en italien : Andrea), 1302-1373, était un Carme italien, évêque de Fiesole.
Saint André Corsini (1302-1373), Andrea en italien, est un Carme italien, évêque de Fiesole.
Il entre au Carmel à l'âge de 16 ans.
Il est nommé évêque en 1349 ; il s'occupe des pauvres et restaure la cathédrale en ruine.
Bien
qu'évêque, il conserve l'habit des carmes, poursuit sa vie monastique,
vie sobrement, et tient une gestion rigoureuse du budget du diocèse.
Vénéré de son vivant, il est considéré par ses concitoyens comme un thaumaturge.
Il veille à la formation des prêtres et effectue de nombreuses visites pastorales dans son diocèse.
Enterré à Fiesole, sa dépouille est récupérée par les Carmes et ensevelie à Florence.
Considéré comme saint, plusieurs miracles lui sont attribués. Le plus
connu est la victoire des troupes florentines lors de la bataille
d'Anghiari en 1440.
Depuis lors, il est célébré chaque année dans la ville de Florence.
Sa canonisation officielle ne survient qu'en 1629. Son culte est célébré dans son diocèse de Fiesole et dans l'Ordre du Carmel.
Biographie
Enfance
André
Corsini est né à Florence en 1302, au sein de l'illustre famille des
Corsini (l'un de leurs descendants deviendra le Pape Clément XII).
Son père se nomme Nicolas Corsini et sa mère Gemma degli Stracciabende ; la famille compte 12 enfants.
Il mène une jeunesse tumultueuse et dissolue (jeu, débauche, il malmène sa mère).
Mais
un jour, il est bouleversé par le récit d'un rêve que sa mère avait
fait avant sa naissance : elle lui raconte que « pendant sa grossesse,
elle avait rêvé qu'elle allait accoucher d'un loup qui deviendrait un
agneau en entrant chez les Carmes ». Touché par ce récit, il décide de
se convertir et de rentrer chez les Carmes.
Entrée au Carmel
À 16 ans, il prend l'habit des Carmes, et débute une vie de grande austérité et pénitence.
Il réussit à dominer son caractère bouillant et sa ferveur étonne ses compagnons.
Il est ordonné prêtre en 1328, et monte à Paris pour terminer le cours de ses études théologiques.
Il réside au couvent des Carmes, dans le 5e arrondissement.
Il achève ses études à Avignon auprès de son oncle le cardinal Corsini.
Lors du chapitre de la province toscane en 1344, il est nommé conseiller du couvent de Florence.
En 1348 il est nommé provinciale de la Toscane lors du chapitre de Metz.
Il assurera cette charge jusqu'au début 1350, soit après sa nomination comme évêque.
Durant cette période il affronte la terrible épidémie de peste noire.
Les registres du Carmel indiquent plus d'une centaine de morts au cours des années 1348-1349.
Malgré cette forte activité, il poursuit la construction de l'église du Carmel.
Le
9 janvier 1350 est enregistré le dernier acte de sa charge de
provincial : le décompte de l'argent pour la construction de l'église.
L'évêque de Fiesole
Le
13 octobre 13496, le pape Clément VI, par une bulle pontificale, le
nomme évêque de Fiesole pour remplacer son prédécesseur Filignus Oliveri
Carboni, décédé.
La tradition indique « qu'à l'annonce de cette nomination, il refuse l'honneur de cette charge et s'enfuit.
Il est retrouvé quelque temps plus tard par un enfant dans le couvent des chartreux d'Enna.
Il accepte alors sa nomination ».
En fait, la date de réception de sa nomination par André n'est pas connue, pas plus que la date de sa prise de fonction.
Les seuls éléments datés disponibles (dont nous disposons) nous
indiquent qu'il était encore provincial dans le couvent de Florence en
décembre 1349.
Le premier acte enregistré de son épiscopat (qui nous soit parvenu) est daté du 28 mars 1350.
Organisation du diocèse
André met fin à l'habitude prise par ses prédécesseurs, depuis un siècle, de séjourner à Florence.
Voulant
rester près de son peuple, il s'installe dans le palais épiscopal (qui
avait besoin de réparations et de mobilier), situé proche de sa
cathédrale, qui est en ruine.
Il réduit le nombre de ses serviteurs à 6, et limite ses besoins au strict minimum.
Il mène une vie monastique avec 2 carmes qui l'ont suivi.
Il continue de porter l'habit du carmel, ainsi qu'une petite chaine de fer à la ceinture.
Il tient méthodiquement les comptes de l'évêché, ainsi que les sommes reçues par les responsables des œuvres caritatives.
Pour la direction du diocèse, il s'entoure de 3 vicaires.
Il effectue de nombreuses visites canoniques auprès des congrégations et instituts religieux pour s'informer de leur situation.
André
reprend en main la conduite des pasteurs de son diocèse en s'opposant
et luttant contre certaines mauvaises habitudes qui avaient parfois été
prises.
Il n'hésite pas à révoquer certains de ses clercs qui ne corrigent pas leur comportement.
En
1372, il fonde une confrérie de prêtres avec pour mission d'améliorer
la formation morale et scientifique des prêtres par leurs exemples et
leurs œuvres.
L'évêque des pauvres
Pendant son épiscopat, il prend grand soin des pauvres8. André se définit comme « le père et administrateur des pauvres ».
Lors de ses premières années comme évêque, après la peste de 1348-1349, les pauvres étaient très nombreux.
Le
28 mars 13509 il rédige un règlement exigeant que lui soient reversés
les revenus des dons pieux dont il a besoin pour les pauvres ( André
dira qu'il donne aux pauvres « pour l'amour de Dieu » ), ainsi que pour
la restauration et l'aménagement de diverses églises.
Il exerce aussi une vigilance stricte sur les dons destinés aux malades et aux pèlerins.
Le bâtisseur
S'il ne bâtit pas directement de grand bâtiment, il restaure ou participe à la restauration de plusieurs d'entre eux :
- il continue la restauration de la cathédrale déjà commencée par son prédécesseur. Il restaure la façade et refait, en partie, le toit. Il fait aménager un nouveau chœur par le maître Pierre Lando de Sienne.
- il restaure et embellit le palais épiscopal (peut-être en espérant que ses successeurs seraient ainsi incités à y rester, plutôt que d'aller vivre à Florence).
- il restaure plusieurs autres églises dont Sainte-Marie de Florence ( qui est la propriété de l'évêque de Fiesole ). Il a prend un soin particulier de l'église de Figline Valdarno, ville éloignée de Fiesole dans laquelle il désirait avoir une chambre pour lui-même, afin de pouvoir y rester (du fait des difficultés de déplacement).
- le 1er juin 1368, il consacre l'autel de l'église de Figline Valdarno, le 25 mars 1269 il consacre l'autel de l'église Notre-Dame de l'abbaye de Fiesole.
Il fonde un monastère de moniales qui, plus tard, sera transféré à Florence.
Conciliateur et juge de paix
Il existe de nombreux écrits témoignant du travail qu'il a accompli pour la réconciliation et la paix entre les personnes.
De
nombreuses personnes, tant ecclésiastiques que riches marchands de
Florence et de Fiesole, citoyens puissants de Prato, Pistoia et d'autres
villes viennent le voir et ont recours à lui comme à un arbitre
impartial et incorruptible.
Le
pape Urbain V le missionne comme légat, dans la ville de Bologne, pour
restaurer l'obéissance de la cité au pape et ramener la paix civile,
face aux intrigues de Visconti de Milan.
Le thaumaturge
En
1348, à son retour dans la ville de Florence, alors qu'il se met au
service des pauvres, il est considéré comme un prophète et un
thaumaturge.
De nombreuses guérisons miraculeuses sont attribuées à André Corsini.
Ses biographes ont relaté, lors de son retour de Paris, plusieurs miracles.
Sa mort
Il meurt le 6 janvier 137312 à l'âge de 71 ans.
Del
Castagno relate dans ses écrits, que durant la messe de minuit à Noël
1372, alors qu'il célébrait la messe, la Sainte Vierge lui apparut, en
lui disant « qu'il quitterait ce bas monde à la fête de l'Épiphanie, le 6
janvier », ce qui fut effectivement le cas. La Vierge l'aurait
également informée d'autres événements miraculeux.
Alors
qu'André Corsini avait pris des dispositions testamentaires pour être
enterré dans le Carmel de Florence, le clergé de Fiesole l'enterre dans
sa ville de Fiesole.
Vénération
Translation des reliques
Les
frères carmes de Florence, la nuit du 2 février 1373 viennent voler la
dépouille mortelle du saint et la transportent à Florence.
Le
corps d'André est accueillit sous les acclamations du clergé, et sa
dépouille mortelle est exposée durant 3 jours devant le peuple de
Florence.
Il est ensuite à nouveau enterré dans la ville (de Florence).
Sa tombe
Douze
ans après sa sépulture, son corps est exhumé in-corrompu . Son corps
est alors placé dans un monument érigé, par sa famille, dans l'église du
Carmel.
Une
inscription, attribuée à Coluccio Salutati par Del Castagno, est placée
sur cette tombe. Elle parle de sa charité envers les pauvres et de son
éloquence oratoire. Elle signale également le jour précis de sa mort. Le
texte indique qu'« il a été arraché de Carmel pour l'église et la mitre
de Fiesole », et que durant sa mission d'évêque il fut « merveilleux
par l'exemple de sa vie et son éloquence ».
En
1771 un incendie détruit le monument, mais le corps du Saint peut être
sauvé. Aujourd'hui, le corps du saint repose dans la chapelle Corsini de
l'église des Carmes de Florence, chapelle réalisée par l'architecte
Francesco Silvani, et inaugurée le 24 octobre 1683. Giovanni Battista
Foggini sculpte trois grands bas-reliefs, et Luca Giordano peint le
saint en gloire dans la coupole.
Le culte du saint
L'autel de Saint André Corsini
à l'église Santa Maria del Carmine à Florence
Fresque de Spinello Aretino, XIVe siècle (Florence, Église du Saint Esprit, Chapelle André Corsini).
La
vénération que les habitants portaient à André Corsini ne s'arrête pas
après sa mort. Elle est même favorisée par les « faveurs » que les gens
attribuent à ses interventions miraculeuses.
La plus célèbre est celle de la bataille d'Anghiari en 1440. La victoire d'Anghiari, a lieu après une procession vers le tombeau d'Andrée Corsini. L'armée milanaise de Niccolò Piccinino est vaincue le 29 juin. Suite à cette victoire, une importante célébration, accompagnée de festivités, a lieu autour des reliques du Saint. Ces fêtes ont été considérées comme équivalentes à une béatification. Le Pape Eugène IV autorise même que cette fête soit répétée chaque année.
La plus célèbre est celle de la bataille d'Anghiari en 1440. La victoire d'Anghiari, a lieu après une procession vers le tombeau d'Andrée Corsini. L'armée milanaise de Niccolò Piccinino est vaincue le 29 juin. Suite à cette victoire, une importante célébration, accompagnée de festivités, a lieu autour des reliques du Saint. Ces fêtes ont été considérées comme équivalentes à une béatification. Le Pape Eugène IV autorise même que cette fête soit répétée chaque année.
Après
une pétitions de la ville de Florence envoyée au pape en 1465 et 1466,
pour demander officiellement la canonisation d'André Corsini, le pape
nomme une commission dans ce but. Mais ce n'est que le 29 avril 1629 que
le Pape Urbain VIII célèbre solennellement la canonisation au Vatican
d'André Corsini. Néanmoins, l'office liturgique d'André Corsini était
déjà célébré dans la ville de Fiesole et dans l'Ordre du Carmel.
Sa fête est fixée au 6 janvier. Dans l'Ordre du Carmel il est célébré le 9 janvier (avec rang de mémoire facultative).
Depuis
1969, la fête de Saint André Corsini n'est plus obligatoire pour
l'ensemble de l'Église catholique, mais elle continue d'être célébré
localement.
En
1734, le pape Clément XII (de la famille Corsini), fait construire dans
la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome une chapelle en l'honneur de
saint André Corsini. Le dessin est réalisé par l'architecte florentin
Alessandro Galilei, mais Pincellotti, Cornacehini, Maini, Monaldi,
Bracci et Montauti travaillent également sur le projet. Des scènes de la
vie du saint sont illustrées dans le marbre, tandis que sur l'autel est
une copie de la peinture de Guido Reni, peinture réalisée à l'occasion
de la canonisation, un siècle plus tôt. Le pape Clément XII a demandé à
être enterré dans cette chapelle.
Saint patron invoqué contre les émeutes et les guerres civiles.
Attributs
: Tenant une croix, avec un loup et un agneau à ses pieds, flottant
au-dessus d'un champ de bataille, en habits épiscopaux.
Issu de l'illustre famille des Corsini, ce Saint naquit à Florence, en 1302, le jour de saint André, dont il reçut le nom.
La
veille de sa naissance, sa mère eut un songe, dans lequel il lui
semblait mettre au monde un louveteau qui, entré dans l'église des
Carmes, s'y transforma aussitôt en un agneau d'éclatante blancheur.
Aussi
cette pieuse mère eut-elle soin de vouer son enfant à la Très Sainte
Vierge et de lui inspirer l'amour de la piété et de la vertu.
Malgré
les exemples édifiants de ses parents et les sages instructions de ses
précepteurs, André, entraîné par les mauvaises compagnies dans toute
espèce de désordres, ne tarda pas à vérifier la première partie du songe
maternel. Nouvelle Monique, la pauvre mère n'avait d'autres ressources
que ses larmes et ses prières.
Or
un jour, André, mû par un reste de tendresse, demanda à sa mère
pourquoi elle pleurait ainsi : "Ah ! mon fils, répondit-elle, je pleure
sur le louveteau que j'ai mis au monde. Quand donc se changera-t-il en
agneau ? Souviens-toi que tu appartiens à la Vierge Marie et que tu dois
La servir."
Ces paroles, comme une flèche divine, pénétrèrent le cœur d'André.
Le lendemain il entra dans l'église des Carmes et, se prosternant
devant l'image de Notre-Dame du Peuple : "Glorieuse Vierge Marie,
dit-il, voici le loup dévorant qui Vous prie de le rendre désormais un
agneau docile ; il veut Vous servir dans l'Ordre du Carmel."
Aussitôt, il alla prier le supérieur du monastère de l'admettre dans son couvent. Il avait alors seize ans.
Dès
le début de son noviciat, sa ferveur étonna les plus parfaits: l'esprit
de la pénitence lui faisait accepter avec joie les offices les plus
humbles.
Ses passions un instant se révoltèrent, mais avec son énergie, l'amour
de la prière et de la mortification, il les dompta si bien qu'il en
demeura pour jamais vainqueur. Il fut un modèle d'obéissance, de ferveur
et d'humilité.
Ordonné
prêtre en 1328, il offrir à Dieu les prémices de son sacerdoce dans un
petit couvent où il était inconnu et y célébra sa première Messe avec un
recueillement et une dévotion extraordinaires.
Aussitôt après la communion, la Très Sainte Vierge lui apparut, disant :
"Tu es Mon serviteur, Je t'ai choisi, et Je serai glorifiée par toi."
Dans la suite André ne voulut plus d'autre titre que celui de serviteur de Marie.
Dieu donna à ses paroles une onction et une force merveilleuse pour convertir les pécheurs et le favorisa du don des miracles.
Un de ses parents fut guéri par lui d'un mal de jambe qui lui rongeait
les chairs, et il rendit la vue à un aveugle dans la ville d'Avignon où
il terminait ses études près du cardinal Corsini, son oncle.
De retour dans sa patrie, élu prieur du couvent de Florence, il devint comme le second apôtre du pays.
Dans
son admiration pour André, la ville de Fiésole le choisit pour évêque. A
cette nouvelle il prend la fuite et va se cacher dans un couvent de
Chartreux ; mais un enfant dévoile sa retraite.
Son élévation lui fit redoubler ses austérités.
Au cilice il joignit une ceinture de fer. Il couchait sur des sarments
de vigne étendus à terre. Chaque jour il récitait les sept psaumes de la
pénitence et les Litanies des Saints, et se donnait une rude
discipline.
Sa
charité pour les pauvres et surtout pour les pauvres honteux était
inépuisable ; Dieu lui accorda un jour de multiplier le pain qu'il
distribuait aux indigents.
Pris
d'un mal subit le jour de Noël, il pressentit avec joie son dernier
moment. Il mourut dans la soixante-douzième année de son âge et la
treizième de son épiscopat.
Ses reliques sont conservées à Florence dans l'église des Carmes.
Frères des Écoles Chrétiennes, Vie des Saints, p. 53-54
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